Constats scientifiques et choix politiques sont deux choses différentes.
Evitons de mélanger les savoirs scientifiques avec les discours et opinions des climatologues...
Hélas, nombre de climatologues se rangent dans les options de la classe politique dominante et restent dans le cadre de la civilisation industrielle, apposant un sceau d’objectivité et de « scientificité » à de simples choix personnels.
C’est ce qu’a fait par exemple le GIEC dans le 3e volet de son sixième rapport de 2022 sur les « solutions/options », notamment avec la promotion de : éolien, solaire photovoltaïque, batteries, économie circulaire, efficacité énergétique, voitures électriques... Cette démarche décrédibilise le GIEC, ou (vu autrement) semble confirmer qu’il reste au service prioritaire des Etats et du Capital.
Pour tenter de s’assurer un avenir vivable et solidaire, les peuples doivent prendre leurs vies en main, et donc ôter les décisions politiques de celles des politicards, scientifiques, technocrates et capitalistes, qu’ils soient d’envergure locale, nationale ou internationale. (pratiquer l’inverse de ce qui est fait partout : laisser les petites décisions sans importance aux « professsionnels », prendre collectivement toutes les décisions importantes)
C’est ce qu’on appelle usuellement démocratie, forcément directe pour être effective. On en est très loin.
Les puissants tendent même vers des régimes de plus en plus autoritaires, considérant la démocratie comme un obstacle à leur gestion planifiée et centralisée du monde. C’est le cas de manière flagrante en France.
Les scientifiques ne sauveront pas le climat – Chroniques de l’écologie bourgeoise
Les scientifiques ne sauveront pas le climat – Chroniques de l’écologie bourgeoise
L’écologiste et expert des enjeux climatiques Clément Sénéchal tient pour Frustration une chronique régulière qui permet d’appréhender les liens entre capitalisme et destruction de l’environnement, entre écologie et luttes des classes.
Ces dernières années, les climatologues sont devenus les porte-parole dominants de la crise écologique, occupant tour à tour les rôles de directeurs de conscience, de consultants médiatiques ou d’experts para-gouvernementaux qui se rêvent en conseillers du prince. Pourtant, leur discours s’avère souvent inepte sur le plan politique, reconduisant alors une forme d’impuissance sidérée au sein de la population. Si leur savoir est indispensable, seule l’action résolue des composantes révolutionnaires de la société peut faire entrer l’écologie dans l’Histoire.
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Ne nous méprenons pas : l’existence d’une science du climat riche et consensuelle constitue un acquis inestimable. Nous avons la chance extraordinaire de savoir ce qui se passe, donc de pouvoir réagir. Mais ce n’est pas le discours scientifique, en tant que tel, qui tiendra lieu d’action révolutionnaire. Entre ses énoncés et la transformation du monde, il y a toute l’épaisseur des structures sociales et la finesse de l’action politique. Si le savoir scientifique est objectif, le discours du scientifique est subjectif. Celui des climatologues ne doit pas être considéré comme parole d’Evangile, mais comme un enjeu de luttes et d’appropriation. Maintenant que les constats sont établis, la science climatique doit devenir un savoir engagé, un sport de combat. Dresser des barricades, cimenter un nouveau front populaire pour œuvrer au revirement général. C’est à cette condition qu’elle pourra se réconcilier avec elle-même. Ses dispensaires doivent donc se mettre au service des composantes révolutionnaires de la société, en premier lieu desquelles les classes opprimées et leurs militants. Non les devancer au chevet d’une classe capitaliste déterminée à entraîner la biosphère dans son propre effondrement moral et politique.
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- Les discours publiques et solutions des climatologues restent souvent captifs de la civilisation industrielle
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