Des rencontres internationalistes très importantes ont eu lieu à Vienne en Autriche dernièrement.
Car on ne pourra pas porter une réelle alternative aux néo-fascismes, aux guerres, au capitalisme, aux Etats autoritaires et aux désastres écologiques par des réformismes, des non-reculs qui en réalité perdent du terrain, des élections et des protestations épisodiques.
S’allier, se conjuguer, augmenter force et détermination, reprendre l’initiative et passer à l’offensive est vital et urgent.
A quand des initiatives similaires partout ? A grande échelle comme au niveau des communes et quartiers ?
Et puis il ne s’agit plus de discuter longtemps et procastiner, ni de se focaliser sur nos nombrils, il s’agit de se donner des moyens concrets et d’agir vigoureusement, avec des objectifs ambitieux.
Communiqué de presse de l’orga après l’événement : https://peoplesplatform.net/press-release/vienna-conference/ (en anglais)
Fin de la conclusion : Il s’agit d’une responsabilité énorme et historique qui repose sur les épaules de chacun. En tant que personnes luttant dans le contexte de l’Europe, nous avons également le devoir de démanteler l’oppression, l’injustice et la destruction causées par les puissances européennes dans le monde.
Unissons nos luttes, nos perspectives et nos capacités et construisons la vie libre que méritent les peuples du monde et tous les êtres de notre planète !
- Vienne : journées internationalistes - Contre le néo-fascisme et l’ultra-capitalisme, c’est maintenant ou jamais
Vienne : une première journée internationaliste enthousiasmante
« Reprendre l’initiative »
Ce vendredi 14 février, l’événement Peoples’ platform Europe démarre à Vienne, la capitale autrichienne. Une proposition internationaliste ambitieuse et unique qui vise à réunir des organisations de jeunesse pour contrer la montée des périls qui menacent l’humanité : fascisme, guerre et désastre écologique. Ces trois jours de réunions ont pour slogan « reprendre l’initiative », une idée salutaire, dans un contexte où notre camp semble sans cesse reculer, se contentant de répondre aux attaques adverses.
160 groupes anticolonialistes, féministes, révolutionnaires et écologistes venus de plus de 30 pays européens sont ainsi réunis dans un même lieu pour construire une nouvelle internationale. D’emblée, l’organisation est à couper le souffle : l’événement a lieu dans la majestueuse université de Vienne, située au cœur de la ville. Des centaines de personnes se retrouvent au matin, dans un hall orné d’étendards colorés, de photos de lutte et constellé de stands proposant des ressources aux participant-es.
Les échos de plusieurs langues se mêlent, des camarades se découvrent, alors que l’Académie de la Modernité Démocratique, l’organisation à l’initiative de ce week-end, distribue des casques qui permettent d’écouter une traduction simultanée des échanges dans plusieurs langues. Un tour de force.
À 10h30, dans un amphithéâtre plein à craquer, l’artiste brésilienne Rojda inaugure cette rencontre, avec une puissante chorégraphie scénique, prolongée par une danse de femmes kurdes accompagnées par des musiciens. Puis une série d’interventions plante le décor : l’introduction nourrie d’un porte-parole de l’organisation dresse un bilan de la situation, alarmante à tous les égards, propose différentes perspectives internationalistes et enfin pointe une série d’écueils de la gauche occidentale, qui la condamnent à l’impuissance politique.
Le sociologue californien William Robinson déploie un état des lieux à la fois clair et glaçant, il décrit de manière précise la crise structurelle du capitalisme que nous traversons, marquée par des inégalités inédites dans l’histoire de l’humanité. Dans ce contexte, les dominants ne cherchent plus à résorber la crise du système, mais à l’aménager par la guerre et le fascisme.
Le chercheur explique comment plusieurs milliards de personnes sont désormais reléguées et considérées comme inutiles au système capitaliste. Les riches pensent désormais pouvoir se passer d’une grande partie des pauvres. Dans l’esprit de nos dirigeants se disputent désormais deux options : celle expérimentée à Gaza, un capitalisme exterminateur et colonial, et celle mise en œuvre au Salvador, c’est-à-dire de confiner la population superflue dans des complexes carcéraux et des zones de non vie. Gaza et le Salvador préfigurent notre avenir funeste si nous ne parvenons pas à briser la machine.
Mireille Fanon Mendès-France prend la parole pour déployer une stimulante généalogie du colonialisme et de la négrophobie, illustrée d’exemples historiques, afin de réclamer des gestes de réparations de la part des anciennes puissances impériales à l’égard des peuples qu’elles ont réduit en esclavage ou dépossédés. La philosophe féministe marxiste Silvia Federici intervient en direct depuis New York afin d’analyser la nouvelle phase du capitalisme patriarcal qui est la notre, en revenant sur la contre-révolution initiée depuis les années 1970, et appelle à reprendre la rue. Enfin, le chercheur irlandais John Holloway décrypte et se réapproprie le concept de « désespoir », qui n’est selon lui pas synonyme de soumission et d’abandon, mais au contraire de combat. De la rage d’une humanité désormais dos au mur, condamnée à résister. « Il faut organiser notre désespoir » insiste-t-il.
Cette matinée stimulante se conclut par une délicieuse cantine.
Pas le temps de chômer : pas moins de neufs ateliers se réunissent au pied levé pour travailler sur l’antifascisme, le militarisme, les médias indépendants ou l’autonomie. À chaque fois, il s’agit d’élaborer des stratégies communes pour accroître notre efficacité collective, partager des expériences, échanger des points de vue. L’équipe de Contre Attaque est invitée à intervenir dans le cadre de l’atelier sur les médias, intitulé « la conquête des cœurs et des esprits ». C’est l’occasion d’entendre et de découvrir différents autres collectifs produisant de la contre-information, venus de Suisse, d’Italie, du Kurdistan, de Catalogne ou encore de Grèce, et d’ébaucher une coordination à venir. Un travail qui se poursuivra ce samedi.
Cette journée studieuse se conclut par un concert organisé dans une salle viennoise le soir. Les deux journées à suivre s’annoncent déjà passionnantes, et on ne peut que saluer la capacité d’organisation de Peoples’ Platform et de l’Académie de la Modernité Démocratique.
La vidéo de l’inauguration : https://www.youtube.com/watch?v=SRVQjkArmcg
source, avec des liens : https://contre-attaque.net/2025/02/15/vienne-une-premiere-journee-internationaliste-enthousiasmante/
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Vienne : la Plateforme des peuples, amorce d’une nouvelle internationale révolutionnaire ?
Dimanche 16 février, sous le froid soleil d’hiver de la capitale autrichienne, trois journées intenses de rencontres, d’apprentissage, de controverses et d’organisation ont pris fin. Les 800 membres de 160 délégations, venues de plus de 30 pays, pliaient bagage et il était clair pour toutes et tous que cette « Plateforme des peuples d’Europe » n’était pas une conclusion mais un point de départ. Le point de départ d’un chemin vers la construction d’un mouvement internationaliste mieux structuré et armé pour faire face aux périls toujours plus menaçants qui planent sur le monde.
Après la première journée, celle de vendredi, consacrée à une présentation générale de l’événement et à une série d’interventions théoriques, les délégations se sont réparties dans une série d’ateliers pour approfondir des thématiques précises : les « médias démocratiques », l’opposition aux politiques génocidaires, les méthodes d’organisation et la construction de l’autonomie, les questions relatives à la jeunesse, l’écologie, le confédéralisme démocratique des femmes, la guerre et la paix…
Contre Attaque a pris part à l’atelier sur les médias : un moment stimulant avec la réunion, pour la première fois, de près de 40 médias européens et kurdes dans une même pièce. L’occasion de partager des expériences venues d’horizons divers et de structures très différentes : radios locales, médias en ligne, journaux, supports vidéos. Au même endroit, des médias des Balkans, de Grande-Bretagne ou encore d’Italie, dont l’audience cumulée se compte sans doute en millions de personnes sur le continent, ont pu se rencontrer. Mais le temps filait vite, et dans cet atelier comme dans les autres, malgré un intense travail préparatoire, il a été difficile de parvenir à des conclusions à la hauteur du moment dans le temps imparti.
Les neuf ateliers ont ensuite été invités à présenter leurs conclusions jusqu’au dimanche midi. Des interventions à la chaîne, dans un amphithéâtre rempli à ras bord, qui n’ont pas été exemptes de moments de tensions, notamment sur les questions géopolitiques.
Lors de son intervention, le groupe des médias indépendants a commencé par rendre hommage au journaliste kurde tué le 15 février par une frappe de drone de l’armée turque au Rojava, Egîd Roj, mais aussi aux nombreux reporters assassinés ces dernières années, notamment palestiniens et kurdes. Dans cette région du nord de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes font face depuis la chute de Bachar El Assad à la recrudescence d’attaques de mercenaires pro-turcs et djihadistes, qui commettent des exactions avec un objectif génocidaire et sectaire.
La partie médiatique de ces rencontres s’intitulait « la bataille des cœurs et des esprits ». Il a donc été souligné qu’il fallait que notre camp parle davantage aux cœurs, et se concentre sur la dimension esthétique, cruciale dans la bataille culturelle. Le groupe de médias indépendants a proposé trois perspectives concrètes : une coordination européenne des médias indépendants, qui prendra la forme d’une carte interactive et d’un appel commun diffusé sur les différents supports des collectifs présents. Un outil permettant aux médias indépendants de se donner mutuellement de la force, de former un réseaux, et de se tenir informés des luttes dans les différents pays.
La deuxième perspective est le lancement d’une « école des médias démocratiques », qui prendra la forme d’une rencontre l’été prochain afin de poursuivre les échanges et la coordination qui s’est dessinée ce week-end. La troisième perspective, enfin, pose les bases d’investigations et d’enquêtes croisées d’envergure entre médias de différents pays.
Sur le chemin du retour, dans les discussions, les impressions mêlent admiration et frustration. Admiration pour l’organisation magistrale de l’Académie Démocratique de la Modernité, Ronahî et de la communauté kurde viennoise. Qui d’autre est aujourd’hui capable de mettre en œuvre un événement d’une telle ampleur, aussi exigeant, avec autant de collectifs révolutionnaires, au cœur d’une capitale européenne ? La logistique impeccable, les traductions simultanées, l’hébergement et le ravitaillement de centaines de personnes ainsi que l’organisation de débats exigeants dans une université sont des leçons pour tous nos mouvements.
Frustration, car il n’a pas été possible de sortir de cette Plateforme des Peuples avec un plan de bataille clair, alors que le fascisme monte partout, que les nuages noirs de la guerre planent sur nos têtes, et que l’écocide se poursuit inexorablement. Pour élaborer ce plan, il nous faudra sortir des logiques groupusculaires et de la passion de la défaite qui animent encore largement le militantisme occidental.
Peut-être que l’Académie Démocratique de la modernité et le mouvement kurde ont pêché par modestie et mansuétude, en ne posant pas d’emblée la nécessité d’objectifs plus ambitieux et de résultats concrets à leurs hôtes. « Unissons nos luttes, nos perspectives et nos capacités et construisons la vie libre que méritent les peuples du monde et tous les êtres de notre planète ! Nos différences sont notre force, elles ne nous affaibliront pas mais nous renforceront sur notre chemin commun » disent les organisateurs dans leur communiqué final.
Cet événement unique est une éclaircie dans la tempête. Il préfigure, espérons-le, une future internationale bien au delà de l’Europe, qui alliera un antimilitarisme conséquent, une force de frappe médiatique sérieuse, une écologie à même de sauver ce qui peut l’être et un internationalisme antipatriarcal.
Il ne tient qu’à nous de poursuivre le travail entamé à Vienne et de mettre en pratique le mot d’ordre de ce week-end : « reprendre l’initiative ».
source, avec liens et photos : https://contre-attaque.net/2025/02/18/vienne-la-plateforme-des-peuples-amorce-dune-nouvelle-internationale-revolutionnaire/
- Vienne : journées internationalistes - Contre le néo-fascisme et l’ultra-capitalisme, c’est maintenant ou jamais
Entretien : Juan Pablo Gutierrez, autochtone colombien réfugié en France pour avoir résisté à l’industrie minière
Entretien : Juan Pablo Gutierrez, autochtone colombien réfugié en France pour avoir résisté à l’industrie minière - Menacé en Colombie à cause de son engagement contre l’exploitation minière et pour les droits des peuples autochtones (il a échappé à deux tentatives d’assassinat), Juan Pablo Gutierrez a dû s’exiler en France il y a quelques années. Partisan de « l’union des résistances contre la destruction », c’est aux rencontres internationalistes Peoples’ Platform Europe que nous faisons sa connaissance. L’occasion de faire entendre sa voix et celles des peuples autochtones. Entretien.
(...)
Oui, contre ceux et celles qui osent s’opposer aux politiques de « développement » et de « progrès », qui en réalité sont des politiques de destruction de nos territoires, les multinationales ont recours aux groupes paramilitaires. C’est un modus operandi bien connu en Colombie (mais aussi ailleurs dans le monde) : ce qui ne peut être obtenu par voie légale ou par le consentement des peuples concernés, ils essayent de l’obtenir par une politique de terreur.
En Colombie il y a ce que l’on appelle des groupes paramilitaires : ce sont des milices armées illégales qui travaillent au service de n’importe qui contre rétribution financière. Elles arrivent pour menacer les communautés en les obligeant à se déplacer, sinon ils tuent et commettent des massacres, coupent les têtes des habitant-es, pour terroriser les populations sans distinction entre hommes, femmes et enfants. Et c’est quasiment impossible de s’y opposer… La situation du peuple Yukpa n’est pas exceptionnelle, c’est la règle pour l’ensemble des peuples autochtones, habitant les territoires les plus riches, ceux dont le nord global dépend pour maintenir leur mode de vie et leurs privilèges.
(...)
La page actuelle de l’histoire est très particulière pour l’Europe, parce que le fascisme est en train de sortir d’une petite sieste de quelques décennies, et il s’est réveillé avec encore plus de force qu’avant. On en voit maintenant les effets dans les principaux pays d’Europe, notamment en France et en Allemagne, Dans cette situation, la seule solution pour moi doit venir de la mobilisation des masses et de l’union des multitudes des secteurs sociaux et populaires. Peoples’ Platform englobe une bonne partie des mouvements sociaux à l’échelle de l’Europe, et selon moi ces organisations doivent faire face à un choix crucial : soit elles s’unissent dès maintenant, soit elles acceptent l’idée qu’elles sont incapables de répondre à la hauteur de la gravité de ce moment historique pour l’Europe.
À travers l’exemple de la mobilisation des peuples autochtones pour leur survie, nous voulons montrer que nous avons perdu beaucoup, mais nous n’avons jamais perdu l’espoir ni la détermination, et ce après 5 siècles de résistance !
On est là pour leur dire que s’il ne tissent pas une véritable communauté de résistance sans frontières, et s’ils ne deviennent pas des multitudes profondément conscientes de leur pouvoir transformateur, ils n’arriveront jamais à devenir un contre-pouvoir qui puisse faire face à ce monstre. C’est ce message d’espoir que nous venons transmettre, pour secouer ces mouvements sociaux, parce que c’est aujourd’hui ou jamais.
(...)
Les luttes ont été inefficaces quand elles étaient seulement locales et réduites dans leurs territoires respectifs. C’est seulement à partir du moment où les peuples se sont unis à l’échelle du pays, dans une organisation nationale indigène, que les peuples autochtones sont devenus un contre pouvoir.
La MINGA, par exemple, dans un contexte de mobilisation, c’est l’organisation des peuples autochtones de toute la géographie colombienne pour exiger le respect des droits fondamentaux. Aujourd’hui, la MINGA a la capacité d’engager un vrai rapport de force avec le gouvernement, et de demander des réunions avec ses représentants lorsqu’il y a des sujets problématiques. Le gouvernement colombien sait bien désormais que si la MINGA se mobilise, c’est un fleuve inarrêtable qui va converger, depuis les Caraïbes jusqu’à l’Amazone en passant par la zone des Andes, et qui peut facilement bloquer tout le pays.
(...)
En France, il n’y a pas de reconnaissance des particularismes de ces PEUPLES autochtones et ce au nom de « l’égalité » – terme manipulé de manière magistrale historiquement par la France pour écraser la force de la diversité des peuples au nom d’un projet national aujourd’hui obsolète et ancré dans une réalité d’il y a 3 siècles.
(...)
Un sage du peuple Yukpa disait que « n’importe qui – n’importe où dans le monde, qui lutte pour la défense de la Terre-Mère, sera toujours un frère ou une sœur de lutte ». La Terre-Mère ne connaît pas de frontières, il n’y a pas de France ni de Colombie, çà c’est une conception moderne à l’échelle de l’humanité.
Au départ, en Europe, quand on me disait que l’on faisait partie d’une même lutte, j’y croyais. Mais je me suis rendu compte que ce n’est pas encore équivalent ou comparable. Ici en France, ce n’est pas une lutte dans un contexte de survie existentielle… Il y a pour moi une brèche éthique, politique et morale énorme, entre lutter pour la protection de la planète, d’un côté, juste pour réduire les émissions de CO2 pour que la planète ne se réchauffe pas, et le fait par ailleurs de lutter pour la défense de la Terre-Mère parce qu’on est profondément conscient que c’est notre Mère, et que la mère on la défend et on lutte pour la protéger.
On lutte depuis des siècles au sud global contre ce système capitaliste, et aujourd’hui ce monstre capitaliste s’est retourné contre ceux qui l’ont créé ici, et qui n’était pas destiné à la base contre les peuples « racialement supérieurs ». Cette dynamique se retourne aujourd’hui contre les peuples des pays développés, et c’est maintenant qu’on commence à lutter ici.
Il faut se soutenir dans les luttes, et on est là pour le faire, mais malheureusement il ne s’agit pas encore de la même lutte. Il y a une brèche énorme.
Un dernier message que tu souhaiterais transmettre ?
Partout où je vais, je parle de l’importance – plus que jamais, de faire une révolution ici en Europe ! C’est un mot dont la plupart des gens ont peur, même simplement d’en parler publiquement. Pour moi je pense que c’est le mot dont tout le monde devrait, au contraire, être en train de parler partout actuellement du fait de la gravité de la situation.
Il faut que les gens n’oublient pas que les Républiques sont le fruit des révolutions, et donc aujourd’hui plus que jamais, il faut Révolutionner les Démocraties, et surtout Démocratiser les Révolutions !
À présent, nous sommes en train de vivre le moment le plus grave de notre histoire, compte tenu de la menace sur l’humanité à cause de cette crise systémique, il ne faut pas être un génie pour comprendre la nécessité vitale d’une révolution pour défendre le droit le plus important que nous avons qui est le droit de vivre
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