Pour résoudre (mais surtout oublier) toutes les catastrophes que génère le développement technologique, vous reprendrez bien davantage de Technologie ?
Le Dieu moderne fait sa promotion dans tout Paris en ce moment. Pour résoudre (mais surtout oublier) toutes les catastrophes que génère le développement technologique, vous reprendrez bien davantage de Technologie ? Nous sommes tous condamnés à une impuissance quasi-totale, intégralement dépossédés, contraints par les lois et règles imposées par l’État, socialement atomisés, les vieux finissent dans des mouroirs, usines de retraitement de ressources humaines usagées, la nature est en cours de destruction et de pollution, etc., mais cette voiture volante est vraiment fascinante, et la réalité virtuelle vous permet d’avoir l’impression de vous promener dans une (fausse) nature intacte, ou d’avoir une famille, ou de vivre toutes ces choses que vous ne pouvez plus vivre à cause du développement de la « technosphère », pendant que les armées et les police se robotisent et qu’on prépare le cyborg pour en finir avec cet autre vestige de la nature qu’est l’être humain encore de chair et d’os. À défaut de pouvoir (bien) vivre au présent, VENEZ VIVRE LE FUTUR, accoutumez-vous aux futurs gadgets et choses virtuelles (inexistantes) que les plus chanceux d’entre vous pourront se payer s’ils travaillent dur à faire tourner la machine à produire toujours plus de machines au détriment de la nature.
Post de Nicolas Casaux
- Davantage de technologies pour pallier les effets forcément néfastes de la technologie ?
- Lisez la liste des sponsors qui encouragent une propagande criminelle pour un futur dystopique et dévasté
C’est en ce moment du 16 au 19 juin : « Viva Technology est le rendez-vous mondial des startups et des chefs d’entreprises pour célébrer l’innovation. C’est la thématique choisie aussi par Inria sur le salon de cette année, avec la mise en avant des startups issues de l’institut, la participation à des ateliers en partenariat avec la French Tech et avec un »Parcours doctorants« sur le thème de la création d’entreprises. »
Lisez la liste des sponsors, partenaires et organisateurs de Vivatech qui encouragent et pratiquent des activités criminelles pour un futur dystopique et dévasté (mais tellement rémunérateur pour quelques actionnaires et startupeurs), extrait :
- Publicis Groupe
- Le Parisien - Les Echos
- La Poste
- LVMH
- Orange
- France Info
- Brut
- CNN
- EDF
- Huawei
- Microsoft
- Sanofi
- RATP
- Air Liquide
- Engie
- Dassault systèmes
- Bouygues
- Hewlett Packard
- Ministère des armées
- Région Ile de France
- Région Sud
- Royal Canin
- Veolia
- Paris Région
- ...
Et ils osent parler d’« innovations pour la planète » ces inverseurs de réalité professionnels. Soyez honnêtes, parlez d’« innovations catastrophiques pour la planète mais très bénéfiques pour nos comptes en banque » !
- Venez vivre le futur : davantage de technologies pour pallier les effets forcément néfastes de la technologie ?!
- Les décharges de toutes nos saloperies s’étalent dans les pays pauvres, ruinant la santé et les écosystèmes - Profits d’abord !
TECHNOCRITIQUE / TECHNOPHOBIE
On était au séminaire technocritique de Terrestres. Revue des livres, des idées et des écologies ce 9 juin. Et on retranscrit ici quelques propos de François Jarrige (historien des techniques et de l’industrialisation) au moment où il évoque la question de la « technophobie » :
« Dans les années 70, avec l’essor de l’écologie politique, le lien était très net. Être écologiste c’était remettre en cause cet appareillage technologique, ce grand machinisme qui détruisait la planète, qui créait des déséquilibres écologiques, qui accentuaient les pollutions à tous les niveaux. Et tous les gens avaient déjà parfaitement conscience de tous ces enjeux et tous ces défis dans les années 70.
Et le paradoxe c’est que cette radicalité écologiste qui visait à politiser la question de la technique et à en faire un enjeu central de la pensée écologique, s’est refermé, il me semble, dans les années 80-90, au nom d’une nouvelle modernisation, d’un nouveau cadrage modernisateur sur la base d’une série de nouvelles promesses technologiques. C’est le paradoxe des années 80-90 qui est lié à l’informatisation du monde, qui devait être la réponse aux impasses des anciennes technologies industrielles. Et s’est construit cet imaginaire — un peu étrange quand on y repense aujourd’hui – que le monde numérique était antithétique avec l’ancien monde industriel, et qu’il devait être la solution.D’ailleurs dans ce contexte-là, toute une série d’auteurs ont dénoncé et marginalisé les pensées technocritiques des années 70 comme étant des espèces de pensées technophobes, irrationnelles, réactionnaires, absurdes. Je rappelle que le mot "technophobie" ne veut rien dire, c’est une invention de la période de la guerre froide. Les Américains dénonçaient les Russes comme des technophobes, et les Russes dénonçaient les Américains comme technophobes. On est toujours le technophobe de quelqu’un.
C’est une manière de pathologiser une position socio-politique, classique, qui consiste à renvoyer une critique politique et sociale à une sorte de pathologie. De même qu’aujourd’hui il y a des gens qui seraient “allergiques” au numérique, c’est juste qu’ils ne sont pas d’accord avec le monde que produit le numérique. »
(post de Floraisons)