La presse "grand public" évoque des idées invitant à des sabotages ciblés, complémentaires des marches et actions de désobéissance.
Chacun.e peut faire le constat que les destructions du climat et du vivant (et donc aussi des humains) ne font qu’empirer (la pandémie de coronavirus en est une illustration), et que les "marches climat" et les diverses actions symboliques n’ont pas d’effet notoire. De ce fait, l’auteur affirme que des actes de sabotages d’infrastructures polluantes pourraient complémenter utilement les actions "pacifistes".
On voit bien en ce moment, avec le "nouveau" gouvernement et les votes des députés majoritaires, que les questions écologiques passent encore totalement à la trappe (idem pour les inégalités sociales), et que les projets mortifères continuent (5G, agriculture industrielle concentrée, accords de libre échange, priorité aux profits des multinationales, greenwashing, pesticides, linky, agrocarburants, gare du Nord transformée en centre commercial...).
Présentation du livre sur : Et si le mouvement écolo se mettait au sabotage ? - Dans Comment saboter un pipeline, le maître de conférences en géographie humaine en Suède et militant pour le climat Andreas Malm appelle le mouvement écolo à passer très concrètement “de la protestation à la résistance”. Arguments historiques à l’appui.
Voir aussi : Comment saboter un pipeline. Entretien avec Andreas Malm - Dans son dernier livre Comment saboter un pipeline (La Fabrique, 2020), Andreas Malm remet en question la non-violence – et son corollaire, le respect de la propriété privée – qui semblent enchaînés au mouvement pour le climat
extraits :
Dans cet opuscule, le maître de conférences en géographie humaine en Suède, militant de longue date pour le climat, défend une idée qui a le mérite d’être claire : pour être efficace, le mouvement écologiste devrait “réapprendre à [se] battre, à l’heure qui pourrait bien être la plus défavorable de toute l’histoire de la vie humaine sur cette planète”. Et par “se battre”, Malm a une proposition précise en tête : “Endommager et détruire les nouveaux dispositifs émetteurs de CO2. Les mettre hors service, les démonter, les démolir, les incendier, les faire exploser.”
Avant d’en arriver à cette conclusion toute prosaïque, cet habitué des camps climat, engagé dans le mouvement Ende Gelände (qui bloque des mines de lignite à ciel ouvert en Allemagne), procède à un raisonnement logique. Depuis la première COP en 1995, les écologistes ont invariablement été pacifiques. Sages comme des images, même : “Jusqu’ici, le mouvement pour empêcher la catastrophe climatique n’a pas été seulement civil : il a été d’une douceur et d’une modération extrêmes”, écrit-il.
(...) si l’objectif est bien la “prohibition mondiale de tout nouveau dispositif émetteur de CO2”, le sabotage est un moyen d’y arriver qui ne peut plus rester tabou. On en arrive donc aux pipelines. Depuis les luddites au XIXe siècle, “des dispositifs émetteurs de CO2 ont été endommagés […] par des groupes subalternes indignés par les pouvoirs qu’ils servaient – automatisation, apartheid, occupation… - mais pas encore en tant que forces destructrices en soi”, note Andreas Malm. Alors pourquoi pas pour le climat ?
Note : dommage que Malm se limite à la question du climat, et n’évoque pas dans son interview les destructions planifiées d’écosystèmes et d’êtres vivants.
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