Toujours plus de précarité et de galères, tandis que les milliardaires se gavent davantage

Souvent, quand les inégalités deviennent abyssales, des révoltes violentes et sanglantes ont lieu

dimanche 9 février 2025

Avec la tyrannie macroniste, tous les indices de pauvreté et de précarité explosent : logement, SDF, soins, alimentation... (chiffres plus bas)
Mais l’important pour le régime c’est de continuer à détruire les aides sociales et les services publics, de taper sur le RSA et chômeurs, tout en distribuant des centaines millions aux grosses entreprises, et des milliards pour les armées et la flicaille.

On le sait, le capitalisme et ses champions blindés se contrefoutent des pauvres et des précarités. Et l’Etat, ayant partie lié au productivisme, surtout quand il est dominé par le bloc bourgeois, n’a qu’une action limitée. D’autant qu’en situation de concurrence mondiale exacerbée, de diminution structurelle des possibilités de fabriquer de la Valeur (qui ne s’obtient qu’en soumettant et grugeant d’autres pays/peuples), les marges de manoeuvre se réduisent.

Et puis avec l’avènement en cours des robots et des IA, le capitalisme va avoir moins besoin de main d’oeuvre, alors pourquoi se préoccuper de maintenir en vie les catégories précaires ? Les exclus ne travaillent et ne consomment pas assez, pour la mégamachine ce sont des surnuméraires, des coûts, des riens pas rentables, des inutiles possiblement dangereux.
S’il ne s’agit pas, pour l’instant, de les éliminer par les armes ou des campagnes de stérilisation ciblée, leur rendre la vie impossible et favoriser leur décès prématuré est visiblement une stratégie assumée et planifiée par les classes bourgeoises au pouvoir.

Or, l’histoire nous enseigne que quand les inégalités deviennent trop insupportables et les galères ingérables, des peuples se soulèvent et essaient d’assurer leur survie par la violence politique et des insurrections possiblement sanglantes visant les classes dirigeantes et autres bourgeois repus.
A force d’appropriations en « haut », l’expropriation revient en force.

C’est entre autre pourquoi ils bichonnent autant l’armée et leurs milices policières. C’est pourquoi certains richards, plus malins (ou moins déshumanisés ?), proposent une partie de leur fortune en impôts ou pour la charité. Par l’aumône et/ou la répression, garder le même cap. Lâcher quelques miettes et taper fort pour espérer conserver un modèle de société violemment inégalitaire et de plus en plus invivable.

Toujours plus de précarité et de galères, tandis que les milliardaires se gavent davantage

La fabrique de la précarité tourne à plein régime

11,2 millions de personnes pauvres, 350.000 personnes à la rue, 735 personnes sans domiciles décédées l’an dernier, 2,7 millions de ménages en attente de logement social : tous les records sont battus

Le rapport annuel de la fondation pour le logement des défavorisés de 2024 est paru, et le tableau dressé est des plus sombres. 350.000 personnes sont sans domicile dans la 7e puissance mondiale. C’est deux fois plus qu’en 2012, et c’est un record absolu. Record atteint aussi pour le nombre de personnes sans domicile décédées : le collectif les Morts de la rue a relevé 735 morts l’an dernier. 735 de trop. Autre record : 2,7 millions de ménages en attente de logement social, c’est un million de plus en seulement 10 ans. 11,2 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire : c’est 600.000 de plus qu’en 2017. Entre 1.000 et 3.000 enfants dorment à la rue. Pourtant en 2017 le président Macron promettait que plus personne ne dormirait dehors “avant la fin de l’année”. Mais les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Les pauvres, ce n’est pas rentable. Alors ça n’intéresse pas. Ces chiffres ne sont pas une fatalité, et surtout ne sont pas un hasard : ils sont la conséquence de choix politiques. Et ce n’est pas prêt de s’améliorer puisque la logique néolibérale pousse l’État à se désengager toujours plus et à raboter les aides. Le budget austéritaire imposé par 49.3, c’est une baisse de 1,6 milliard d’euros de crédits budgétaires pour le logement. La guerre aux pauvres bat son plein. Les seules qui sont sur le terrain pour tenter de sauver les meubles, ce sont les associations. Associations qui subissent elles aussi des coupes budgétaires sans précédent et risquent de devoir fermer leurs portes.

Le journal Le Parisien, qui n’en est pas à un mensonge près, pointe du doigt le manque de construction de logements neufs. Logique capitaliste classique : continuons à détruire la planète en construisant des logements neufs hors de prix pour que les promoteurs immobiliers continuent de se goinfrer. Rappelons qu’il y a, à l’heure actuelle, plus de 3 millions de logements vacants dont 1,1 million sont inoccupés depuis plus de 2 ans.

Mais qui sont donc les propriétaires de ces logements inoccupés ? La presse libérale aime à mettre en avant des “petits propriétaires” malmenés par de vils squatteurs et qui, de ce fait, préféreraient garder leur maigre bien plutôt que de le voir saccager. Mais tout comme les “petits agriculteurs” qui auraient besoin des mégabassines sont un fantasme créé par les capitalistes pour cacher la réalité de l’agro-business, les “petits propriétaires” de logements vides sont une minorité.

En effet, la moitié des propriétaires de logements inoccupés a plus de 65 ans et a donc tranquillement pu accumuler ses biens immobiliers à une époque où le pouvoir d’achat le permettait. Un tiers fait partie des 20% des ménages les plus riches et un tiers possède 4 propriétés ou plus. 3,5% des ménages possèdent la moitié du parc locatif français. Logique d’accumulation capitaliste classique. Et ces capitalistes immobiliers ne sont animés que par l’idée de maximiser leur profit. Que des enfants dorment à la rue ? Ce n’est pas leur problème. Ils l’ont sûrement mérité, quand on veut on peut, non ?

L’État participe de son côté activement à la guerre aux pauvres, notamment avec la multiplication et la facilitation des mesures d’expulsion. Le nombre d’expulsions “par la force publique” a augmenté de 17% en un an et de… 150% en 20 ans ! Imagine-t-on la violence de voir la police débarquer pour vous jeter à la rue, enfants ou pas ? La vraie violence d’un système qui tue : sous Macron, au moins 5000 personnes ont perdu la vie dans la rue.

Depuis 2023, la tristement célèbre « loi anti squat » des ministres Kasbarian et Bergé criminalise les personnes mal-logées, en instaurant de nouvelles sanctions pénales : jusqu’à trois ans de prison et 45.000€ d’amende. Dans le même temps, l’offre locative en logement social a baissé de 19% depuis 2016. Autrement dit, vous êtes à la rue parce que l’État a failli, mais l’État vous menace quand même de vous envoyer en prison si vous vous réfugiez dans un logement vide quand il fait -2°C.

Le profil des personnes à la rue se modifie. On assiste à une explosion du nombre de séniors. Merci la réforme des retraites qui a fait basculer des milliers de personnes âgées dans la précarité, même si elle est loin d’être la seule raison. Pierre Rachet, du collectif « Pour que personne ne dorme à la rue », tirait la sonnette d’alarme en évoquant “une maman avec un bébé prématuré qui, quand elle sort de la maternité se retrouve à la rue en plein hiver”.

À la Gaieté lyrique, salle de spectacle occupée à Paris, ce sont plus de 300 mineur-es isolé-es qui sont en attente de logement depuis près de 2 mois. Les personnes exilées sont frappées de plein fouet par le sans-abrisme : seules 60% d’entre elles avaient un logement en 2024. Les personnes en situation de handicap sont elles aussi massivement touchées par le mal logement.

Les chiffres de ce rapport doivent d’autant plus nous mobiliser qu’ils sont publiés en même temps qu’une étude de la direction des finances publiques : alors que le nombre de pauvres et de sans-abris explose, le revenu annuel des ultra-riches explose lui aussi : il a doublé en 20 ans. Le ruissellement a du plomb dans l’aile. Cadeaux fiscaux en cascade pour les plus riches, baisses des prestations sociales pour les plus pauvres : l’écart des inégalités se creuse. À force de tirer sur l’élastique, il va finir par céder.

Proudhon nous le disait il y a presque deux siècles déjà : “la propriété, c’est le vol”. Il est temps de reprendre ce qui devrait appartenir à toutes et tous.

- source, avec des liens complémentaires : https://contre-attaque.net/2025/02/08/la-fabrique-de-la-precarite-tourne-a-plein-regime/

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