Un témoignage réaliste et touchant, que nous relayons.
« C’était encore très dur hier à Paris. »
« Les FO connaissent les visages des GJ qui sont sur le terrain depuis plus d’un an à Paris. Ils nous visent.
Les flashballs fusent.
J’ai pris un tir dans l’omoplate. C’est tellement puissant, ça choque tout le dos.
Les palettes des grenades tombent à nos pieds quand on les prend pas directement dans la tête.
Elles nous tapent dans les genoux, les éclats brûlent nos vêtements puis nous asphyxient.
Les gazs, ces armes chimiques dont on ne sait pas quelles conséquences elles auront sur notre santé à long terme, on les respire, on les crache on les vomit. On en est malade. Nos bronches sifflent des jours après.
Nos matériels de protection sont systématiquement confisqués alors qu’ils sont inoffensifs.
Nous sommes tous fichés, photographiés, tracés et catalogués ennemis.
Les FO sont prêts à tuer pour protéger une poubelle ou un abribus.
Je ne sais plus si c’est une révolution ou juste une guerre que les dirigeants et ceux qui les inspirent font aux plus pauvres, aux plus vulnérables, et à ceux qui les soutiennent.
Nous avons des revendications, mais les violences ont pris toute la place dans le débat, et pour cause.
Dans un monde juste, Macron, Castaner et Lallement devraient être jugés et condamnés.
Mais ils ne le sont pas quand la Police Aux Frontières noie des Comoriens qui tentent de rejoindre Mayotte sur des bateaux de fortune, ils ne le sont pas quand Frontex empêche des millions d’exilés de traverser la mer pour se réfugier, quand la Méditerranée est devenue un cimetière, quand ils ont vendu des armes au Yémen, soutenu je ne sais quel dictateur ou fait de nos banlieues des laboratoires à exécutions mortelles.
Alors voilà à force d’accepter l’inacceptable un jour c’est ton tour.
À tous ceux qui pensent que les Réfugiés les Banlieusards ou les Gilets Jaunes ils l’ont un peu cherché quand même ou ils avaient qu’à pas ceci cela, un jour malheureusement ce sera aussi votre tour. »
Oriane Oriane