Alors que l’Etat veut criminaliser et réprimer des actions de résistance et de désarmement en les stigmatisant dans la catégorie terrorisme (qui s’étend au gré des besoins), un historien revient sur l’histoire du sabotage dans les luttes sociales et écologistes.
- Pour une réhabilitation du sabotage comme mode de résistance
- Interview de Victor Cachard
Pour une réhabilitation du sabotage comme mode de résistance : « Je crois, au vu de l’actualité, qu’un boulevard est ouvert pour un retour du sabotage. »
La quatrième de couverture de Comment saboter un pipeline finit par : « La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu. »
En trois ans, le livre d’Andreas Malm est devenu un classique. Des collègues en ont parlé, un film de fiction s’en est inspiré et l’auteur est invité partout – de BFMTV à Socialter –, au grand dam de types comme Gérald Darmanin. Des phrases fortes, le militant marxiste en balance à profusion, pour ouvrir et rendre accessible le débat sur la légitimité des actions de désobéissance quand il s’agit de lutter contre les infrastructures du capitalisme fossile.
Dans le sillage des nouvelles références du genre, Victor Cachard a publié deux livres aux Éditions Libre en 2022 : Emile Pouget et la révolution par le sabotage et le premier tome d’Histoire du sabotage – le deuxième est dans les tuyaux. À l’heure où le sujet semble gagner du terrain et ses méthodes convaincre certain·es activistes (les autres, on leur rappellera que peu de droits ont été acquis par la politesse), l’auteur et diplômé en philosophie contemporaine nous livre sa vision des techniques de résistance. Les pratiques légalistes, l’impuissance politique et les soupirs de lassitude ne sont pas une fatalité. Il est déjà trop tard, et cibler les responsables du désastre climatique est une nécessité.
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