Mardi 15 juin 2021, dans la Creuse et la Haute-Vienne, plusieurs dizaines de flics, de la Sous-Direction Anti-Terroriste et de la Police judiciaire et de gendarmes du Peloton Spécial d’Intervention de la Gendarmerie, armés et cagoulés perquisitionnent et interpellent une douzaine de personnes, dont une directrice d’école, une potière, un plombier, une menuisière, un chargé de cours à l’université et une infirmière.
Après 92 heures de garde à vue, trois d’entre elles sont finalement inculpées, mais laissées en liberté surveillée. Elles doivent subir un contrôle judiciaire strict avec interdiction de se rencontrer et de quitter le département.
Les autres sont relâchées sans charges.
Une justice aux ordres soupçonne ces militantes et ces militants de « destructions matérielles en bande organisée portant atteinte aux intérêts de la Nation » et « d’association de malfaiteurs » suite à l’incendie, au début de l’année, d’antennes TDF de diffusion de la TNT et de la téléphonie mobile et à celui, plus ancien, de véhicules Énedis chargés d’installer des compteurs Linky.
Comme le souligne leur comité de soutien, ces faits n’ont rien à voir avec « des actes de terrorisme ». Pourtant, ce sont bien les moyens de l’antiterrorisme qui ont été utilisés : les militants interpellés et leurs proches ont été surveillés, espionnés pendant plus de six mois à grands renforts de filatures, d’écoutes téléphoniques, de piratage de leurs ordinateurs, de poses de micros dans leurs appartements et de balises sous leurs voitures.
Cette mise en scène antiterroriste, cette démesure policière, cette frénésie judiciaire et médiatique rappellent « l’affaire de Tarnac » et ce que subissent les antinucléaires de Bure.
- Soutien et solidarité avec les inculpés du Limousin
Nous dénonçons cette opération de désignation publique de « l’ennemi intérieur » qui stigmatise plusieurs centaines de personnes afin de terroriser tout le monde. Il s’agit, en effet, de rendre impossibles les actes de résistance aux choix imposés par l’État et les capitalistes (compteurs « intelligents », 5G, passe sanitaire …) choix qui sont coûteux, impopulaires, intrusifs.
Ce coup de filet, le dernier en date, s’inscrit dans le climat délétère actuel de terrorisation démocratique où des mesures d’exception sont de plus en plus intégrées au droit commun. L’État impose la numérisation à marche forcée et la surveillance généralisée de la société, des personnes et de la vie.
Tandis que, dans un silence feutré, sont détruits les biens communs, les services publics, des vies humaines et l’environnement.
Les inculpés du Limousin subiront un procès avec à la clé des dommages et intérêts colossaux. Ils peuvent compter sur la solidarité de leurs amis, sur la notre et la votre. Élargissons ce soutien. Venez nombreuses et nombreux vous informer et échanger.
Organisé par : NINA-Lyon, chorale des Canulars, Coordination anti 5G Lyon, Écran Total