Soulèvement et répression en Colombie
« Si un peuple sort dans la rue en pleine pandémie, c’est parce que son gouvernement est plus dangereux que le virus. »
En Colombie, la situation est aussi glaçante que le silence qu’elle trouve à l’international, et particulièrement en France. Les voies qui s’élèvent contre la dissimulation des massacres à l’encontre du mouvement social trouvent peu de résonance dans les colonnes des médias d’information, à part pour leur consacrer des chiffres froids et déshumanisants. Il est important d’y remédier.
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Depuis plus d’une semaine, les réseaux sociaux colombiens se sont transformés en une agonie continue. On y voit des manifestant·e·s qui évitent les tirs de la police dans des fuites effroyables, des personnes assassiné·e·s par des policiers en moto, des manifestant·e·s disparaître avec la police dans des garages ou dans des camions non identifiés, et des parents qui pleurent leurs enfants, dans une souffrance inqualifiable.
Les vidéos d’appel à l’aide sont devenues omniprésentes, et seul leur nombre grandissant est aussi affolant que chacun de leurs contenus. Comment comprendre la violence de la répression en Colombie ? Avant de retranscrire la situation actuelle, nous revenons en quelques lignes sur le contexte politique dans lequel s’inscrit le mouvement social colombien.
- Solidarité avec le soulèvement en Colombie, où une répression ultra-violente s’étale sans complexe
- Jeunes, peuples indigènes... ensemble contre l’injustice et la dictature
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Macron, bon ami de Duque
La France est le 7e fournisseur d’armes et de matériel militaire à la Colombie, après les États-Unis, Israël, l’Allemagne, la Corée du Sud et les Pays-Bas.
Macron n’est pas pressé de condamner, contrairement à l’ONU, à l’Union Européenne et même aux États-Unis, les nombreuses violations des droits humains par le gouvernement colombien. Si cela n’est pas étonnant, cela révèle la complicité criminelle du gouvernement français, à l’heure où les pressions internationales sont un précieux atout pour endiguer la violence de la répression et éviter que le gouvernement ne déclare l’état de conmoción intérieur.
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À travers ce texte, nous souhaitons appeler à poursuivre la mobilisation contre la répression à l’international. Nous appelons à maintenir la pression pour éviter que le gouvernement de Duque ne déclare l’État de conmoción intérieur, et n’efface ainsi ce qu’il reste du fonctionnement démocratique colombien. Nous appelons à multiplier les textes, à continuer d’informer sur les réseaux sociaux, et à organiser de nouveaux rassemblements comme des actions directes en solidarité avec le Paro Nacional. Nous envoyons toute la force et tout l’amour que nous pouvons au mouvement social colombien. Comme il se dit souvent, nous savons que « si un peuple sort dans la rue en pleine pandémie, c’est parce que son gouvernement est plus dangereux que le virus ». En espérant que Duque remette sa démission au plus vite, que la série de réforme néolibérale du gouvernement échoue, et que les habitant·e·s de la Colombie puisse bâtir un avenir meilleur ensemble.
- Solidarité avec le soulèvement en Colombie, où une répression ultra-violente s’étale sans complexe
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🇨🇴 COLOMBIE : LA PUISSANCE DES « PREMIÈRES LIGNES »
Vers une internationale de l’autodéfense
En Colombie, un immense mouvement de protestation contre le gouvernement ultra-libéral et autoritaire est en cours. Le pouvoir a répondu immédiatement par la violence extrême régulièrement utilisée dans ce pays d’Amérique centrale : des dizaines de disparitions et de morts, des milliers de blessés et d’arrêtés, des tirs à balles réelles …
La riposte face au massacre orchestré par le gouvernement colombien prend la forme d’une « primera linea », une première ligne qui défend la contestation face à la répression, dans les métropoles du pays. Cette « première ligne », très développée dans la ville de Cali, particulièrement réprimée, s’inspire des mobilisations au Chili, mais aussi des « frontliners » de Hong Kong. Il y a deux jours, la primera linea annonçait qu’aucune négociation ne pourrait être faite le narco-Etat qui tire sur son peuple.
Du « cortège de tête » aux « premières lignes » d’Amérique Latine jusqu’aux blocs Etats-Uniens, une internationale de la révolte et de l’autodéfense se constitue face aux tyrans du monde.
Sur la deuxième photo ci-dessous : une femme venue dans la « primera linea » pour remplacer son fils tué par la police quelques jours plus tôt.
(post de Nantes Révoltée)
- Solidarité avec le soulèvement en Colombie, où une répression ultra-violente s’étale sans complexe
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