Le 4 octobre 2022, 7 femmes Mapuches sont arrêtées, accusées d’être les autrices d’un attentat incendiaire et à main armée commis contre un détachement mobile de la gendarmerie nationale, dans la nuit du 26 Septembre à Villa Mascardi (Rio Negro, Argentine).
Cette attaque anonyme a servi de prétexte à plusieurs actions de la part de l’état raciste argentin : la création d’un commandement unifié par le gouvernement national, ainsi que l’expulsion forcée des parcelles en conflit, et occupées depuis 2017 au sein du parc national Nahuel Huapi.
Des manifestations Anti mapuches ont eu lieu, teintées de nationalisme et de racisme, elles ont été menées par l’ex-présidente d’extrême droite, Patricia Bullrich.
La juge qui intervient dans cette affaire, n’a pas reconnu la participation de ces femmes dans l’attentat, contre la gendarmerie, mais malgrés cela, 4 de ces dernières restent assignées à résidence. Elles ont passé 26 jours en prison, pendant lesquels elles ont fait une grève de la faim que les a permis obtenir la assignation à résidence.
Dans le même temps, la détention préventive a été retenue par la juge, et des mandats de recherche et d’arrêt ont été émis à l’encontre de leur 4 compagnons et d’une autre membre de la communauté Lof Lafken Winkul Mapu. Ces derniers mandats n’ont aucun lien direct avec l’attaque de la gendarmerie mais concernent différents événements accumulés depuis 2017.
On peut voir ici clairement l’escalade de la répression dans la région andine à la suite de cet attentat du 26 Septembre à Villa Mascardi.
Ce scénario politique ne présage rien de bon et donne un avant goût amer de ce que sera le procès public qui s’ouvrira le 17 novembre 2022. Procès contre les paramilitaires, auteurs de l’assassinat d’Elias Garay, et de la tentative d’assassinat de Gonzalo Cabrera ; tous deux Mapuche du Lof Quemquemtreu, installés dans la région de Cuesta Del Ternero, a environ 70 km de Villa Mascardi.
Dans cette zone de conflit, vous pouvez accéder aux propriétés privées du magnat émirien Matar Suhail Ali Alyabhouni Aldhaheri, du banquier Eduardo Enrique Maschwitz, de l’homme d’affaire Alejandro Luis Ivàn Etchart et de l’agent immobilier Nicolás Bernardo Van Ditmar, pour nommer certains des capitaux qui interviennent dans la reconfiguration actuelle du territoire.
Maschwitz et Etchar font parti du groupe PPP original (Programme de défense de la Propriété Privée Patagonienne), lancé par des sociétés commerciales et des cabinets d’avocats, et financé par des fondations internationales.
Tous deux font partis de la branche argentine de la Fondation Atlas pour la recherche économique qui a organisé, pas plus tard que la semaine dernière, le forum « Sur la liberté. La bataille culturelle. »
Etchar s’y est exprimé : « Si nous avions vécu en 1880, lors de la campagne du président Roca (*campagne du desert ou génocide des mapuche) ; nous aurions été heureux que cette campagne soit menée. Il est trop facile, aujourd’hui de dire qu’il s’est agit d’un génocide ».
Revenons aux suites de l’arrestation du 4 octobre, la juge n’a rien tranché concernant l’origine du dossier, c’est à dire, l’attaque du poste mobile et l’intimidation de 5 gendarmes du Détachement Mobile IV de la gendarmerie nationale qui gardaient la propriété dénommée "Los Radales ".
Au lieu de cela, avec le procureur, ils ont mis en place un cadre qui a renforcé la persécution judiciaire contre 9 membre de la communauté Winkul et procédé à des expulsions territoriales controversées dans d’autres dossiers. Sous la responsabilité du procureur Etchepare, la procédure a été menée par le Groupe Special des Opérations Fédérales (GEOF), un corps spécial de la police fédérale argentine, qui a arrêté 7 femmes et 5 enfants. Ils en ont profité également pour envoyer un nombre indéterminé de troupes fédérales sur le terrain.
L’argumentaire de la juge Domínguez s’est concentré sur la diabolisation de jeunes membres de la comunauté .
Elles sont toujours détenues pour usurpation présumée de parcelles à Villa Mascardi :Betiana Colhuan Nahuel (21 ans, autorité spirituelle), Luciana Jaramillo (35 ans), Ramina Rosa (37 ans)et María Celeste Ardaiz Guenumil (31 ans).
Elles ont retrouvé leur liberté aprés avoir subi des abus et des humiliations :
Débora Daniela Vera, Florencia Melo et Andrea Despó.
Elles sont toutes reconnues comme Mapuches présentes sur le territoire en conflit . Un territoire qui est le Rewe (lieu sacré) de la Machi des winkuls, Betiana, où elle exerce son travail spirituel ainsi que sa médecine traditionnelle.
Sans entrer dans les détails de la violence qu’ont subi les détenues lors de leur enfermement en prison, il semble important de mentionner que l’une d’elle, arrêtée lors de son 9e mois de grossesse a accouché en prison, et les autres personnes avaient également des enfants, 3 de moins de 4 ans qui sont détenus avec elles.
La Patagonie et la cordillère des Andes sont des territoires très riches en ressources.
Non à la colonisation moderne, aussi assassine et terrifiante qu’il y a 200 ou 500 ans !
C’est pour cela que nous sollicitons la solidarité internationale contre le massacre des peuples indigènes d’Amérique, contre la destruction et l’exploitation de la terre.
DEHORS COLONS D’AMÉRIQUE, DEHORS COLONS DU MONDE !
LA SOLIDARITÉ EST NOTRE MEILLEURE ARME !!
Nous vous invitons à envoyer les revendications et exigences du peuple Mapuche au consul d’Argentine de Paris :
(copier coller)
Ambassadeur : Leonardo Daniel Costantino
6 rue Cimarosa, 75116 Paris
EMAIL : efran chez mrecic.gov.ar
TEL : 01 44 05 27 00
A travers de son ambassadeur, Leonardo Daniel Costantino, nous exigeons à l’état argentin :
* Le retour de la machi Betiana Coluhuan Nahuel, dans son unique rewe (lieu sacré).
La liberté pour toutes les prisonnières politiques mapuche Lamuen : Romina Rosas, Luciana Jaramillos y Celeste Huenumil.
*La dissolution du commandement unifié (Forces créées pour agir dans les provinces de Neuquén, Río Negro et Chubut. Argentina).
*La fin de la répression des enfants, des enfances libres.
*La démilitarisation du territoire. Que les droits en tant que peuple préexistant soient reconnus.
* Que cesse la persécution du Lof (communauté) Winkul Mapu, de Villa Mascardi et Rio Negro.
ASSEZ DU HARCÈLEMENT ET DE LA PERSÉCUTION DE TOUTES LES COMMUNAUTÉS MAPUCHES
NON À LA PRIVATISATION DES RÉSERVES D’EAU NATURELLES ET DU TERRITOIRE ANCESTRAL
QUE CESSE LE RACISME !!
Cette cagnotte en ligne https://www.cotizup.com/solidaritele-peuple-mapuche
vous permet d’envoyer un soutien économique là bas. Si vous souhaitez collaborer, toutes les aides sont nécessaires, 5euros, 10, 200, 1000 euros !
Lucha y evasión !!!
Sources et pour plus d’informations :
Justicia, política y negocios
Red de Apoyo a lxs Presxs politicxs Mapuches.