Sécheresse chronique et manque d’eau : les institutions n’assureront pas notre survie ni celle des autres vivants

C’est la saison de la pluie, l’hiver approche, il fait plus frais, mais rien n’est réglé, le système en place continue de s’étendre et d’aggraver les crises.
Les cycles de l’eau et les nappes phréatiques ne vont pas se reconstituer par miracle et l’année 2023 risque d’être à nouveau très sèche.
On sait pourtant qu’il faudrait changer complètement de modèle de société au lieu de laisser le modèle actuel détruire les bases de la vie, mais les habitudes de « s’en sortir tout seul » sont bien ancrée. Il est donc grand temps de tout faire pour retrouver le chemin des luttes collectives pour des sociétés vivables et de s’organiser sérieusement pour ce faire. Le « luxe » de la déprime et de la résignation n’est plus « possible ».

• « Face à la sécheresse, changeons de modèle agricole » - Des choix agricoles participent à l’assèchement de certaines régions. La culture du maïs représente 41 % des cultures irriguées. Elle a besoin d’irrigation en juillet et août, au moment où les rivières et les nappes sont au plus bas. Ce maïs nourrit ensuite les animaux des élevages industriels.
• Face à la sécheresse, l’Espagne s’interroge sur son modèle agricole - Après un hiver très sec et plusieur vagues de chaleur extrême, les réserves d’eau espagnoles sont au plus bas. En cause, notamment, l’agriculture intensive de plantations gourmandes en eau comme les fraises et les avocats, qui absorbe près de 80% des ressources hydriques du pays
• Mort de Rémi Fraisse : huit ans après, le conflit sur l’eau continue - À Sivens, la contestation contre un projet de barrage n’a pas faibli, depuis la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. Dans toute la France, ces projets de retenue d’eau sont controversés.

 Bassines et retenues d’eau : quel est le problème ? - Plébiscitées par des agriculteurs, dénoncées par des opposants, pointées du doigt par des scientifiques... Les mégabassines créent la discorde. Qu’en penser ? Reporterre fait le point.
(...) À l’inverse, en la pompant et en la gardant dans une retenue, on perd une grande quantité de l’eau par évaporation, notamment lors des fortes chaleurs. Des études récentes montrent que les pertes par évaporation sur les lacs de l’ouest américain varient de 20 à 60 % des flux entrants.
Le remède aurait ainsi tendance à aggraver le mal : on assécherait les sols pour une efficacité limitée sur les cultures. Une analyse des sécheresses survenues en Espagne montrait que les bassins versants comportant le plus de barrages connaissaient aussi plus de sécheresses en aval. Et cerise sur le gâteau, les épisodes secs les plus sévères et les plus longs avaient lieu sur ces mêmes bassins dotés de nombreuses retenues. Dans le même sens, une étude parue en 2018 concluait que ces aménagements hydrauliques pouvaient certes réduire la sécheresse agricole de 10 %, mais conduire à une augmentation de l’intensité des sécheresses sur l’ensemble du bassin à hauteur de 50 %. (...)

Sécheresse chronique et manque d’eau : les institutions n’assureront pas notre survie ni celle des autres vivants

🌀 TORNADES DESTRUCTRICES ET AUTOMNE TROP CHAUD EN FRANCE

➡️ Des images de désolation dans le Nord de la France. Une tornade a déferlé sur plusieurs villages dimanche 23 octobre. À Conty dans la Somme et Buhicourt dans le Pas-de-Calais, les maisons sont éventrées, y compris des murs en brique rouge, des toitures sont arrachées, notamment celle d’une église, les rues sont remplies de morceaux de murs et de véhicules détruits. « C’est comme si le village avait été bombardé » décrivent les habitants. C’est plus d’une centaine de maisons qui ont été démolies par la force du vent.
➡️ Plus à l’ouest, au même moment, un violent orage a produit un phénomène venteux très puissant qui s’apparente également à une tornade à Beuzeville dans l’Eure. Les images sont impressionnantes et démontrent la puissance des éléments lorsqu’ils se mettent en colère : des camions qui pèsent des tonnes ont été soulevés et sont retombés de travers après avoir été balayés.
➡️ Une tornade est un phénomène météorologique dangereux, éphémère et localisé. Sa puissance de destruction est plus forte qu’un cyclone tropical mais son étendue est plus petite. Les tornades sont plus nombreuses dans les zones subtropicales, où des masses de chaleur se combinent à une forte humidité. Le Sud-Ouest des USA y est particulièrement exposée parce que l’air chaud et humide du Golfe du Mexique rencontre de l’air sec et frais en altitude provenant du Nord du continent.
➡️ Les tornades existent en Europe, mais sont essentiellement un phénomène de saison chaude, qu’on retrouve dans le pourtour Méditerranéen, ou ailleurs mais en été. Nous sommes fin octobre et ces tornades destructrices ont lieu dans le Nord de la France. Notre pays connaît une chaleur record pour la saison, entre 5 et 10°C au dessus des normales saisonnières. Il va de nouveau faire presque 30°C à la veille de la Toussaint, des températures estivales juste avant novembre.

➡️ Les phénomènes extrêmes se multiplient : sécheresses puis averses torrentielles et soudaines, vents violents, changements brutaux de températures, et maintenant tornades. Nous sommes prévenus par les scientifiques depuis les années 1970. À présent, les prédictions se réalisent. Et ce n’est que le début, si rien n’est fait pour composer avec l’environnement et les éléments qui nous permettent de vivre sur cette terre.

(post de Contre Attaque)