S’en prendre au consumérisme ménage le capitalisme

Anticapitalisme radical et collectif, ou consomm’action individuelle

vendredi 2 décembre 2022, par Camille Pierrette.

C’est Noël, la saison des pluies et des achats, au lieu de décrier le consumérisme et de valoriser de trop la consomm’action, visons plutôt le productivisme et le capitalisme.
Au lieu de miser trop de choses sur les comportements individuels, voyons plutôt les problèmes structurels, le modèle social et les actions collectives organisées.
Lutter contre le consumérisme est vain. Car c’est le modèle social et économique, ses pubs et ses injonctions, qui produit, crée les besoins, enchaîne et incite à certaines habitudes. Toujours remonter à la source au lieu de s’épuiser sur les conséquences.

Pourquoi parler de « consumérisme » ménage le capitalisme

- Pourquoi parler de « consumérisme » ménage le capitalisme

« Consumérisme », n.m. : terme qui sert à faire passer les classes laborieuses pour des masses incapables de réfréner leurs pulsions d’achats et faire porter le chapeau au consommateur plutôt qu’aux producteurs. Son utilisation, toujours tournée vers l’extérieur et jamais vers soi, provoque un doux sentiment d’autosatisfaction.
Exemples : « l’individualisme, les réseaux sociaux et le consumérisme m’effraient » (personnalité lambda sur le plateau de Quotidien, saluée par des hochements de tête et des regards graves) ou encore « cette œuvre vendue 23 millions d’euros à la Foire Internationale de l’Art Contemporain dénonce le consumérisme de nos sociétés occidentales déracinées » (le consumérisme est le sujet d’une œuvre d’art contemporain sur quatre, selon une étude personnelle et subjective).
J’ai beaucoup pensé au consumérisme, notamment parce qu’hier, à l’agence postale de mon village, l’agente au guichet a annoncé joyeusement « pour le Black Friday : un colissimo international acheté : un offert ! ». Devant moi, l’offre n’a pas eu grand succès : on vient généralement à la Poste pour un but précis, pas pour flâner en rêvassant devant les promos Colissimo. Pourtant, l’entreprise publique s’est essayée plusieurs fois au jeu de la marchandisation capitaliste, notamment en faisant payer l’attention que le facteur pouvait avoir pour votre parent ou parente âgée…
(...)
Et par conséquent, le consumérisme épargne les entreprises capitalistes pour charger la mule des consommateurs, accusés de tous les maux.
Avec toujours cette idée que l’on pourrait devenir « consom’acteur » et, par notre action individuelle, faire changer les choses. Bref, l’anti-consumérisme revient souvent à prôner les « petits gestes du quotidien » comme l’écologie bourgeoise le fait. Combien de gens autour de moi critiquent les personnes qui se rendent dans les supermarchés au détriment des « petits commerces », mais ne prennent pas le temps de s’intéresser à la façon dont la grande distribution s’est imposée dans nos vies, par des méthodes violentes et de l’activisme politique d’ampleur, doublés souvent de corruption, comme nous le montrions dans notre enquête sur la famille Leclerc ? Vous voulez vous en prendre à la disparition du petit commerce : ce sont d’abord vos élus qu’il faut blâmer.
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- Article complet

S’en prendre au consumérisme ménage le capitalisme
La croissance reprend ! ...la précarité et l’écocide aussi

« Aux biens nécessaires à la subsistance, l’industrie a ajouté des machines et institutions qui transforment profondément les rapports sociaux pour vendre ce qu’elle produit. Les faux besoins (téléphone, voiture, nourriture industrielle) deviennent de vraies nécessités dans le contexte productiviste, car les besoins essentiels quotidiens (s’associer, se déplacer, se nourrir) ne peuvent plus être satisfaits qu’en passant par ces médiations de plus en plus complexes.
On peut donc parler de « société de consommation » au sens où la vie est organisée pour des besoins imposés par l’industrie. »

💣 Bertrand Louart, Réappropriation

(posté par Memes anti-technologiques pour autogestion forestière)

- La (non) consommation vertueuse exercée par des minorités peut au mieux faire baisser un peu les ravages du techno-capitalisme et de son monde marchand, mais ça ne pourra jamais suffire à enrayer la machine, à changer complètement de trajectoire, à garder un climat vivable et une nature vivante.
Au lieu de culpabiliser les « mauvais consommateurs », dézinguons les bases du capitalisme et de son monde.


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