Il paraît selon les macronistes que cette réforme retraites serait indispensable et vitale pour que le système en place perdure.
Comme on ne veut pas de cette réforme, alors ça voudrait dire qu’il faut revoir tout le modèle social en vigueur. Remettons tout à plat, chiche !?
Saluons le courage et l’engagement des grévistes et syndicalistes qui portent la grève, qui se donnent sans compter, qui bloquent et ralentissent l’Economie de manière forte dans plusieurs secteurs.
Et bravo aux nombreux.ses manifestant.es qui débordent, prennent des risques, bloquent, créent du zbeul, attaquent, déjouent la répression d’Etat exercée par les hordes de flics armés.
Nous sommes à un tournant, un moment historique, n’ayons pas peur de la page blanche, de l’inconnu, allons-y, participons avec détermination, prenons place dans la geste collective insurgée.
Ce n’est pas un spectacle, c’est l’occasion de bifurquer vers des mondes désirables.
Composer, s’écouter et se renforcer mutuellement
Pour aller le plus loin possible dans cette révolte historique, les radicaux et anarchistes doivent composer avec les gauches, et les gauches doivent tenir compte des critiques et envies de renverser le système en place jusqu’à ces racines plutôt que de se limiter à des réformes.
Loin des calculs des dirigeants politiques ou syndicalistes, ce sont les points de luttes et les diverses composantes qui agissent et qui doivent décider des objectifs et des moyens de les atteindre.
Misons sur la complémentarité et la stimulation mutuelle.
Affirmons clairement nos désirs, par exemple :
- Virer Macron et toute sa bande, et du même coup en finir avec cette réforme retraite, ainsi que toutes les lois pourries du même acabit (exemple tout récent : Seule en Europe, la France macronienne adopte la vidéosurveillance biométrique), qu’elles soient déjà passées, en cours ou en projet
- Imposer l’instauration de la démocratie directe partout, à commencer par chaque communes et chaque quartier, pour sortir de la fausse démocratie en vigueur, mais vrai régime autoritaire et policier centralisé. La lutte ne doit plus seulement se focaliser sur l’Elysée, les petits tyrans ridicules et la non-démocratie s’étalent partout aussi au local.
- Imposer le début de démantèlement du capitalisme, du système policier (et pas seulement les BRAV-M et la BAC) et des médias des milliardaires
- L’arrêt immédiat de tous les projets et activités contraires à la préservation du climat et des écosystèmes - Ca urge, car les désastres s’accélèrent et le GIEC vient de remettre une couche d’alarmes
Bref, on arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste.
- Retraites etc. : prendre toute la mesure de ce moment historique, y aller à fond
Les oligarques commencent à flipper
Cette fois les puissants de tout poil commencent à trembler un peu, alors ils sortent de leur mépris hautain et de leur sûre arrogance pour mordre et attaquer la rébellion.
Ils cherchent en vain une porte de sortie de crise pour mettre fin aux brasiers qu’ils ont allumé sans relâche par des années de brutalités politiques, policières et économiques, par des décennies de renforcement et de soutien sans faille au système assassin qui ravage tout dans un chaos sans nom.
Il n’y a pas de voie de sortie de crise qui leur plairait car les « décideurs » ne décideront pas d’eux-mêmes de dégager.
Il faudra les aider en les poussant dehors à coups de pieds au cul et en démolissant les structures politiques et économiques qui leur permettent de régner sans partage.
La voie de sortie de « crise », c’est la porte pour tous les « décideurs » (nationaux ou locaux) et tous les grands capitalistes.
Suite à la nullité criminelle de son projeeeet, dont seules les franges extrémistes de la bourgeoisie et des start-up veulent encore, le Roy Macron va-t-il se faire dignement hara-kiri ?
Non bien sûr, un sociopathe de cet acabit, un tel forcené ne renonce que contraint.
Et puis comme il n’est qu’un pantin du capitalisme et de nombreux lobbys, ils ne le jeteront aux chiotes que quand ils n’auront plus besoin de lui ou quand il sera trop crâmé.
Au delà du forcené en chef, c’est surtout le système étatico-politico-économique qui est à revoir, à abandonner en rase campagne.
Les grandes manoeuvres pour tenter d’’étouffer et diviser le soulèvement sont lancées pour de bon :
- Soudoyer la CFDT, où Laurent Berger ne semble attendre que ça, pour une pause et du blabla
- Tenter d’allécher et désarmer les syndicats en leur fourguant d’autres os à ronger
- Répression policière féroce, terreur d’Etat planifiée qui éborgne et mutile, comme d’hab
- Tentatives grossières de séparer les prétendus bons et mauvais manifestants
- Réduction de l’insurrection politique générale à des délinquants casseurs isolés
- Défense de "la-démocratie" (prétendue) contre "les-violences"
- Réduction du soulèvement massif à quelques individus opérant en "marge" des manifs dites pacifistes
- Invocation de bandes de rebelles venus de l’étranger
- Flatteries envers les défilés pacifistes et les syndicats dits "responsables", ...que les dirigeants et flatteurs sont les premiers à ignorer et piétiner complètement
- Mise en avant de nouveaux dérivatifs institutionnels (conseil constitutionnel, instance de "dialogue"... LOL)
- Promettre quelques miettes aux éboueurs pour qu’ils arrêtent la grève
- Tenter des réquisitions forcées là où la grève gêne trop l’Economie
- Faire semblant de critiquer Macron ou les institutions de la 5e république, pour s’empresser ensuite de ne rien changer ou de procéder à du ripolinage opportuniste
- Dramatisation à outrance des émeutes pour faire peur et ralier les conservateurs et les réformistes bon teint
- A l’inverse, minimiser et occulter l’ampleur, la violence et la diversité des actes de rebellions généralisés pour faire croire que rien de fort ne se passe et décourager, et aussi laisser croire que les insurgés sont très peu nombreux et très peu soutenus
- Réduction des rebelles et émeutiers à des barbares très organisés avides de saigner des pauvres flics innocents qui font gentiment leur difficile boulot de "protéger" les manifs et l’Ordre. LOL
- Mettre en scène à répétition les charges policières à la TV pour faire peur, et ne jamais montrer quand les flics sont défaits ou quand les rebelles sont maîtres des rues
- etc.
Les manoeuvres contre-insurrectionnelles de l’Etat sont très diverses et connues de longue date.
L’accent est ainsi mis sur « gagner les cœurs et les esprits », expression définie de la manière suivante par le général David Petraeus, dans le COIN Field Manual de 2007 (COIN étant l’acronyme de Counter-insurgency) : « Gagner les cœurs signifie persuader la population que leur meilleur intérêt est servi par les succès des contre-insurgés. Gagner les esprits signifie convaincre la population que la force peut les protéger et que la résistance est inutile ».
Par la communication et la répression, le pouvoir sait circonvenir les émeutes (en tout cas tant qu’elles restent sporadiques), ne comptons pas seulement sur ce mode d’action. Les grèves massives et les diverses actions éparses qui stoppent ou ralentissent l’Economie et ses flux durablement ne doivent pas être négligées.
Chacun.e peut faire sa part pour tout arrêter.
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NANTES, 23 MARS : LA DÉFERLANTE
« On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de celle des berges qui l’enserrent », Bertolt Brecht
Jeudi 23 mars, c’est une déferlante de colère qui s’est répandue dans la ville de Nantes. Un fleuve que rien ne pouvait contenir, pas même les milices armées du pouvoir.
A 10H30, après de nombreuses actions de blocages et un rassemblement devant le tribunal, où des postiers syndicalistes sortaient victorieux d’un coup de pression de leur direction, le miroir d’eau est noir de monde. Les discours méprisants du monarque ont énervé tout le monde. Nous sommes 80 000, c’est la plus forte mobilisation jamais vue dans la ville.
Au démarrage, le traditionnel cortège de tête n’existe plus : il s’est dilué dans une multitude solidaires qui s’étend à perte de vue : des kways noirs, des chasubles rouges ou violettes, des fumigènes, de la musique, énormément de jeunes ... Des complicités fortes se sont créées sur les blocages et dans les actions.
La police a bien senti ces derniers jours que ses provocations incessantes ne passaient plus. Elle reste à distance, reçoit sagement quelques feux d’artifice. D’ailleurs, une ligne de syndicalistes CGT bras dessus bras dessous est là, en plus des parapluies, pour protéger le cortège.
La ville est belle : les murs sont recouverts de dizaines de tags et de dessins. Les banques sont cachées derrières des plaques de bois quand elles n’ont pas été défoncées. La métropole aseptisée, réservée aux cadres et caméras de surveillance, n’est plus, au moins pour un temps. On respire.
A la croisée des trams, un immense feu de joie est allumé, comme c’est désormais l’habitude. Il n’est plus question de suivre le parcours officiel, traquenard préfectoral, mais de tenir la rue. Le plus longtemps possible. Les dizaines de milliers de personnes se déversent sur cette esplanade, se mêlent. Une escadron de gendarmes a la mauvaise idée de tentent de percer la foule. Puis des CRS violentent des syndicalistes, dont certains aux cheveux blancs. C’est la provocation de trop. Une rage immense, accumulée, qui se répand. Les agresseurs doivent reculer sous le tonitruant : « cassez vous ». C’est le début de longues heures insurrectionnelles.
La presse raconte qu’il y aurait des "radicaux" qui affrontent la police d’un côté et une manifestations encadrée de l’autre. C’est totalement faux. Ce sont des pères de famille, parfois à visage découvert, des banlieusards, des lycéens, des syndicalistes, des intérimaires : tout le monde s’y met.
Face au commissariat, les gendarmes doivent se replier rue Kervégan. Côté Hotel Dieu, même chose pour les compagnies d’intervention et la BAC. Les forces de répression vont rester nassées pendant des heures dans le petit carré de Feydeau, sans pouvoir sortir.
Les tirs de grenades sont très nombreux, et le courage de la foule, qui avance est prodigieux. Des dizaines de tirs de grenades explosives GM2L font trembler les corps, et lardent d’éclats plusieurs personnes.
Plus loin, une compagnie de CRS tente une attaque. Elle est encerclée puis repoussée par la rage collective. Le temps est suspendu. La compagnie entière s’enfuit dans la cours du CHU, puis près d’un local à poubelles. La presse parle de 25 CRS touchés sur 70 hommes, la compagnie entière a été « relevée ». 100 mètres plus loin, nouvelle grosse barricades. Et le tribunal Administratif, celui qui ordonne notamment les expulsions de réfugiés ou celles de sans logis se fait défoncer. Il y a un départ de feu dans le hall et des pavés dans la salle d’audience.
Mais c’est n’est qu’un début. A Gloriette, la CRS8 gaze des tracteurs. Elle doit reculer à son tour face à une détermination folle. Même chose sur la passerelle du tribunal. Quai de la Fosse, deux manifestations se séparent. L’une allume des barricades le long de la Loire et tente de remonter vers les beaux quartiers. L’autre retourne vers le centre. La BAC se cache dans un parking. Une ligne de CRS bat en retraite. Il y a encore des milliers de personnes, alors que des averses commencent à tomber. Un groupe va remonter jusqu’à la Place Bretagne, d’autres rue de Strasbourg. De nombreux feux sont allumés.
A 19H, des flammes et des détonations continuaient à la croisée des trams. La police chassait dans les bars tout ce qui pouvait ressembler à des manifestants. Une trentaine de personnes ont été arrêtées, dont 6 mineurs. Parmi eux, un collégien.
📷James C., Estelle Ruiz, CA
(post de Contre Attaque)
- Retraites etc. : prendre toute la mesure de ce soulèvement historique, y aller à fond
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C’EST UN BON DÉBUT !
Dans la vie, tout est question de dynamiques. De trajectoires. De perspectives. Vu sous cet angle, la séquence actuelle est clairement en faveur de la rue et de l’opposition à la réforme des retraites. Et plus globalement à Macron et son monde.
Qu’on se le dise : le 23 mars était massif mais n’était qu’un petit apéro avant de passer au plat de résistance. Le peuple a la dalle. Et veut bouffer du riche.
Depuis le 49.3 de jeudi, ça bouge partout et en dehors des circuits habituels des luttes. De plus en plus de monde, et surtout des très jeunes, s’investissent dans le mouv et désirent se retrouver dans la rue. On y voit du plaisir, de la joie, de la détermination.
Et objectivement, si la journée de jeudi a été aussi massive, c’est parce que depuis l’annonce du 49.3, les rues de nos villes s’enflamment tous les soirs. Et qu’au petit matin, les périph de nos villes sont bloquées. Les images des rues en feu, des blocages d’usines, d’école ou de route, ont boosté ceux qui étaient mobilisés. Mais ont surtout donné envie à d’autres de rejoindre le mouvement. Et de le durcir.
Ce 23 mars a marqué un gros coup. En plus du nombre énorme de manifestants dans les rues, il y a eu la rage et l’envie de passer en force face à un pouvoir autoritaire et jugé illégitime. Bien au delà des centaines de personnes en noir (ou en jaune) du cortège de tête. Bien au-delà même du cortège de tête composé de milliers de personnes. Car même dans les cortèges syndicaux, beaucoup étaient dans une dynamique de confrontation avec le pouvoir.
En témoigne la présence également de milliers de personnes (y compris syndiquées) dans tout Paris, plusieurs heures après la fin de la manif déclarée, dans des manifs sauvages et/ou des actions de feux de poubelles ou de construction de barricades.
Ceux qui étaient dans la manif ou dans les sauvages l’ont clairement vu : la préfecture et ses forces de la terreur semblent dépassées. On avait pas vu ça depuis les Gilets Jaunes, dont on retrouve pas mal de traits dans l’énergie et l’état d’esprit.
Sauf qu’hier soir, certains de ceux qui ont incendié des poubelles avaient 13 ou 14 ans lors de l’acte 1 des GJ en 2018 !
Si ce 23 mars a frappé fort. Disons le clairement : ce n’est qu’un début.
Le mouvement en a encore gardé sous la semelle et il est clair que la dynamique en cours ne va faire que grossir les rangs et la détermination.
Après une semaine de rdv nocturne pour faire brûler ce vieux monde, il est fort à parier (et à espérer) que de nouvelles modalités d’action vont apparaître.
L’heure est à l’action, aux blocages, aux sabotages. Des actions à mener tantôt de concert et en soutien aux luttes des grévistes des secteurs clés (éboueurs, transport, énergie) tantôt en dehors de ces cadres, comme les actions nocturnes.
Le roi d’Angleterre a décidé de reporter sa venue en France. Les médias commencent à chiffrer l’impact du mouvement sur l’économie du pays et notamment sur le secteur du tourisme. Autant de signes qui montrent que le mouvement commence à faire peur.
Et ce n’est que le début.
Photo : odieuxboby
(post de CND)
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🚨 MARDI : OPÉRATION GRAND OUEST A L’ARRÊT
« Aller plus haut, se rapprocher de l’avenir » dit la chanson. Après les opérations « villes mortes » qui ont touché Nantes, Rennes, Caen ou Caen la semaine dernière, cette fois-ci, un blocage à l’échelle d’une région ! Ce mardi 28 mars au matin, c’est une mise à l’arrêt coordonnée et simultanée des villes du grand ouest qui aura lieu.
✨ À Nantes, Rennes, Saint-Nazaire, Brest, Caen, Lorient, plusieurs assemblées ont déjà acté de rejoindre cet appel.
✨ Syndicats, groupes et collectifs du Grand Ouest, vous pouvez vous emparez de cette opération de blocage régional, pour amplifier le rapport de force.
✨ L’idéal est d’avoir le plus de points de blocages par ville, pour éviter la répression.
Les autres régions peuvent évidemment à rejoindre le game « ville morte » pour bloquer le pays ensemble !
(Voir l’exemple de Lille en bas de page)
(post de Contre Attaque)
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PRENDRE LA MESURE DE L’HISTOIRE QUI S’ÉCRIT EN CE MOMENT
Nous vivons les mobilisations les plus fortes depuis 1968 et c’est loin d’être fini. Près d’un demi-siècle plus tard, nous avons à nouveau rendez-vous avec l’Histoire. Ne restons pas spectateurs et invitons ceux qui hésitent encore à nous rejoindre.
PRENDRE LA MESURE DE L’HISTOIRE QUI S’ÉCRIT EN CE MOMENT
L’Histoire des luttes est un temps long ponctué d’apogées brèves et puissantes. Un temps long durant lequel on milite, on tracte, on publie, on réalise des films, on apporte sa contribution à l’imaginaire social, au fil des ans, chacune et chacun à sa façon, dans la perspective d’un événement fantasmé dont on ne sait jamais quand il va intervenir, quand le point de bascule va être atteint, quand le lit de la rivière va déborder.
Puis vient ce moment, non sans émotion : un moment rare et court à l’échelle d’une vie humaine, un moment historique d’une ampleur jamais connue pour la plupart de ses témoins, de ses acteurs, de ses observateurs. Seuls quelques anciens peuvent comparer. Certains ne verront cela qu’une seule fois dans leur vie, du moins sous cette forme, avec cette intensité, porté par autant de monde.
La tentation est grande, sous le choc de l’émotion, de contempler passivement ce moment en nous laissant divertir par un spectacle de plus, retransmis sur tous les écrans où l’on ne distingue pas la réalité de l’illusion. Sauf qu’il nous revient, cette fois, de participer à l’écriture du scénario.
De même qu’à l’échelle individuelle, notre existence n’est pas écrite d’avance et laisser faire le hasard revient donc à abandonner la liberté de la choisir ; de même à l’échelle collective, ne pas rejoindre le mouvement d’émancipation sociale quand il se ranime, c’est renoncer à ce qui fait notre humanité, notre vitalité, notre capacité infime mais inéluctable à changer les choses. C’est nier notre responsabilité pleine et entière devant tout ce qui se déroule sous nos yeux. C’est piétiner la mémoire de nos aînés durant tant de soulèvements passés pour changer, tant bien que mal, le cours de l’Histoire.
Même si nous ne sommes chacun que des grains de sable dans la machine sociale et de minuscules poussières dans l’univers, nous sommes capables ensemble de soulever des montagnes, de stopper les bras qui nous frappent, d’enflammer le brasier du désir.
Nous sommes à la croisée des chemins, au carrefour des choix de sociétés, à un moment clé d’une précieuse rareté. Nous pouvons rire, sourire, nous émouvoir, chanter ou avoir peur. Mais attention : l’Histoire ne repasse pas les plats ! Ne pas rejoindre le mouvement, c’est renoncer à la première de nos libertés : exercer notre faculté d’examiner et de choisir la vie et la société que nous désirons.
Le temps s’est arrêté pour une parenthèse décisive. Le temps de retenir notre souffle, de constater le chemin parcouru et d’apercevoir ce qui est désormais à portée de mains : l’utopie. Nous pouvons sortir de la préhistoire politique. Nous pouvons remettre en question le capitalisme qui saccage nos vies et la planète toute entière. Ce n’est qu’une question de nombre et de volonté, de mobilisation et de détermination. Le temps d’une crise de sens et d’une prise de conscience.
Nous avons rendez-vous avec l’Histoire. Nous avons rendez-vous durant les jours à venir pour écrire ensemble l’Histoire. Oserons-nous sortir de la cage ou serons-nous pétrifiés par la peur ? Car le pouvoir ne va pas cesser de susciter la peur pour nous rappeler à notre dressage social, à notre domestication, à notre soumission. Peur de la répression. Peur de la réaction. Peur de la révolution. Et, surtout, peur de l’inconnu.
Cette peur face à l’Histoire, c’est la peur de la page blanche. À nous de sortir, faire sortir, bloquer, occuper et réinventer ensemble la société. À nous d’encourager et rassurer celles et ceux qui hésitent encore, par-delà nos différences. À nous d’écrire cette page d’Histoire sans attendre, avant que d’autres ne le fassent à notre place.
Yannis Youlountas
- Retraites etc. : prendre toute la mesure de ce moment historique, y aller à fond
BREVES & ACTUS
Quelques échos partiels de l’énorme soulèvement en cours, pour se donner encore plus de courage et de rage, pour se donner des idées et désirs :
- Le jour où nous avons repris la confiance : Mercredi 22 mars, un bourgeois en costume bleu et une montre valant deux SMIC venait s’adonner sous nos yeux à une séance d’auto-congratulation doublée d’insultes envers sa population. Il a tout bien fait, nous a-t-il dit, son seul tort c’est que nous ne soyons pas convaincus qu’il veut notre bien en nous faisant du mal, et d’ailleurs les gens au SMIC sont plein aux as, l’inflation est jugulée et, “oh, regardez, un allocataire du RSA !”. Le message officiel du président était “il n’y a pas de sujet, rentrez chez vous”. Selon les renseignements, ce message aurait été interprété par de nombreuses personnes comme “une déclaration de guerre”. Non, vous croyez ?
(...) Comment peut-on avoir autant la rage et sourire autant ? C’est ce qui arrive lorsque l’on sent que la victoire s’approche et que l’on éprouve la fierté d’être en nombre et en force. C’est le sourire de celles et ceux qui sentent leurs différences ordinaires se dissoudre dans un objectif et des intérêts communs. Faire tomber Macron, défier la bourgeoisie en la privant de son meilleur défenseur et de sa réforme rêvée, celle qui correspond à ses idéaux – nous faire trimer plus – et ses intérêts – ouvrir le juteux marché de la retraite par capitalisation et faire maigrir l’anomalie que reste pour elle la sécurité sociale.
(...) On ne veut plus être écoutés, on veut décider. Car au-delà de la réforme des retraites, c’est tout un système politique (qui est, il ne faut plus avoir peur de le dire, une dictature -pas militaire, pas nazie, pas russe, mais française et bourgeoise), qui nous rend fou. “Oui mais il a été élu” est devenu le dernier argument des éditocrates pour défendre cette réforme. Et la répétition continuelle de cette phrase est venue mettre à nue l’illégitimité totale de nos institutions. “Oui mais il a été élu”. Et alors ? Qui a vraiment l’impression de vivre un grand moment démocratique pendant les élections en République française ? Les plus diplômés et les plus aisés, oui. Car le système leur profite. Mais les autres ?
(...) Désormais, il ne s’agit plus de lutter pour stopper une réforme injuste – ça c’est une première étape indispensable. Mais également de reprendre en main la décision politique et économique dans notre pays. Nous évoluons en ce moment comme nous avons avancé au moment des gilets jaunes : d’abord critiquer une mesure injuste puis exiger que le système politique qui a rendu possible cette injustice soit changé. Et tant qu’à faire, dégommer cet appareil répressif totalement en roue libre, avec des policiers à la violence décomplexée.
(...) - Retour photographique sur la manif du soir du 23/03 - Suite à l’AG de l’interpro de lundi, rendez-vous était donné à 20h aux réformés, on vous propose un retour rapide sur cette déambulation nocture
- Lettre d’une personne adepte du cortège de tête et de la tactique du black bloc. - Etant donné certaines incompréhensions et tensions dans les manifestations au sein du cortège de tête ou avec les autres manifestant-e-s, il m’a semblé important de donner quelques éléments me concernant. En espérant que cet article soit utile à la lutte.
- Une manif c’est bien... Deux c’est mieux
- Des dizaines de milliers de personnes mobilisées, des barricades, des tags et des banques éclatées !
- Le discours de Macron n’a semble-t-il pas calmé les rues Auxerroise ! - Récit d’une explosion de colère historique jeudi 23 mars à Auxerre contre la réforme des retraites.
La police éborgne un cheminot et défonce le crâne d’un mainteneur RATP : le mouvement ouvrier doit réagir ! - La répression se déchaîne depuis l’usage du 49-3. A Paris, jeudi dernier, un cheminot et syndicaliste SUD Rail a perdu son œil suite à l’explosion d’une grenade de désencerclement. Le même jour, une AESH se faisait arracher le pouce par une grenade tandis qu’un mainteneur de la RATP a eu le crâne défoncé.
L’Etat, la société de masse et le système policier qui va avec, c’est fatalement l’autoritarisme, la répression féroce et la brutalité systèmique. Quoiqu’en disent ou espèrent les partis NUPES qui rêvent d’un Etat démocratique au service des peuples.
Mais il est vrai qu’en France le système policier se distingue par sa brutalité et l’utilisation massives d’armes possiblement létales.
Gluons la France, bloquons la France ! - Mini-tuto pour agrémenter le Zbeul général.
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SOLIDAIRES ET DETER !
Alors que le pouvoir avait ordonné la réquisition de personnel pour faire tourner la raffinerie de Total Normandie à Gronfreville (76), de très nombreux soutiens sont arrivés sur place pour empêcher de casser la grève. Le blocage tient dans l’une des plus importante raffinerie du pays.
On remarquera la présence du local de l’étape, Medine, qui avait appelé la veille à venir sur place soutenir les grévistes !
Images Tendance Ouest 76 : https://fb.watch/jtqnBAqkG4/
Faut il saboter temporairement les moyens de productions face aux réquisitions qui sont une atteinte au droit de grève ?
On ira jusqu’où il faudra. Résister jusqu’à la retraite du régime.
Vidéo : https://fb.watch/jtU30eC14t/
25 mars : 300 personnes en manif spontanée à Montélimar !
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Salut à toutes et tous
Le pouvoir durcit et réprime, en réponse le mouvement se durcit, en réponse le pouvoir durcit encore le ton à travers notamment Darmanin qui dit n’importe quoi, traitant les manifestants de délinquants, même s’il fait croire qu’il distingue bons et mauvais manifestants. Le pouvoir a mal et du coup il veut faire mal.
Forcement le mouvement entre dans une nouvelle étape. Il l’était déjà depuis le 49.3 mais depuis hier, c’est une nouvelle étape. En vrai c’est le gouvernement qui allume le feu. Mais c’est bien de riposter, de ne pas se laisser faire, de ne pas lâcher, surtout pas. Il faut tenir, résister à la répression, aux discours violents du pouvoir.
Le mouvement a besoin de rester soudé, solidaire, entre toutes ses tendances, les plus ou moins radicales, syndicales, politiques, associatives… Face aux tentatives de divisions de la mobilisation par le pouvoir, nous avons intérêt à rester unis, à la fois très unitaires comme c’est le cas depuis le début et en même temps en intégrants toutes les formes de luttes qui sont complémentaires et qui rendent le mouvement plus fort.
Il apparaît nécessaire que tous les acteurs de la lutte, toutes les parties prenantes, les organisations syndicales, politiques, associatives, les collectifs, tous secteurs et toutes générations confondues, se retrouvent pour faire le point ensemble, pour réfléchir ensemble à la suite, pour renforcer l’unité et la solidarité, face au pouvoir.
Nous sommes dans une confrontation de classe, une lutte à la fois syndicale et politique, une lutte qu’on ne peut pas perdre, qu’on ne doit pas perdre. On n’a pas fait tout ça pour s’arrêter maintenant.
La lutte doit continuer, se renforcer. À nous d’y travailler, d’y réfléchir.
Philippe Poutou
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Rassemblement devant l’ambassade de France à Berlin en solidarité avec les manifestations dans le pays.
COMME DANS DE TRES NOMBREUX PAYS, MANIFESTATION A ATHENES DE SOUTIEN AUX GREVES ET LUTTES EN FRANCE
https://www.facebook.com/100076095889547/videos/780865080040060
Face à la mobilisation populaire, et la solidarité, les CRS ont plié bagage à la raffinerie de Total Normandie
On va gagner !
Juste la beauté des images, et la beauté des gens...
©Julien Rogue 🙏
https://www.facebook.com/1245994730/videos/196485033087843/
BLOCAGE D’UN DEPÔT PÉTROLIER DE BOLLORÉ
24 mars.Blocage depuis 4 heures du matin du dépôt de pétrole appartenant à Bolloré à Petit-Couronne (76). Il s’agissait d’un de ceux qui fonctionnait le plus dans le Nord-Ouest depuis le début du mouvement avec 500 rotations de camions par jour (environ 300 en temps normal).
Lettre d’un copain, blessé par les flics hier lors de la manif rouennaise
BONJOUR À VOUS
HIER J’AI ÉTÉ TOUCHÉ PAR UN TIR DE LBD À LA JAMBE. LA DOULEUR ÉTAIT SUPPORTABLE PAR CONTRE LA PLAIE ÉTAIT SÉRIEUSE : 3CM DE LONGUEUR SUR 1CM DE LARGE ET DE PROFONDEUR.
J’AI PU COMPTER SUR LE SOUTIEN DE COPAINS, D’INCONNUS, DE SECOURISTES ET DE POMPIERS PRÉSENTS À LA MANIF, PUIS DES POMPIERS DU SAMU ET LE PERSONNEL SOIGNANT DE L’HOPITAL.
JE LES REMERCIE TOUS. MON TIBIA N’A PAS ÉTÉ CASSÉ ET LA PLAIE A ÉTÉ RECOUSUE. JE VAIS PLUTÔT BIEN.
BIEN MIEUX QUE LA CAMARADE QUI A EU UN POUCE ARRACHÉ ET QUI RISQUE D’ÊTRE HANDICAPÉE À VIE.
LE POUVOIR DENONCE LA VIOLENCE DES MANIFESTANTS ALORS QUE C’EST LUI QUI EST VIOLENT EN VOULANT NOUS OBLIGER À TRAVAILLER 2 ANS DE PLUS, EN UTILISANT LE 49.3, QUI EST UN DENI DE DÉMOCRATIE ET EN ENVOYANT POLICE ET GENDARMERIE POUR RÉPRIMER NOTRE COLÈRE ET NOTRE EXASPÉRATION.
QUANT AUX ÉLUS DU PARTI SOCIALISTE ET D’EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS QUI DÉNONCENT LA VIOLENCE DES MANIFESTANTS, HONTE À EUX.
FACE À UN PRÉSIDENT ARROGANT, MÉPRISANT, SOURD À TOUTE CRITIQUE ET OPPOSITION, IL NE FAUT RIEN LACHER !
ALONE WE FALL, UNITED WE STAND !
49.3, motion de censure, réquisitions : à la télé, la normalisation des violences policières
24 MARS. DEPÔT PETROLIER DE FRONTIGNAN (34), BLOCAGE, DEBLOCAGE... REBLOCAGE ET DES CHAUFFEURS DE CAMIONS CITERNES ÉPUISÉS QUI DEVIENNENT DES BOMBES ROULANTES
Jeudi 23 au soir, le dépôt pétrolier a été bloqué par les manifestants. Les CRS sont intervenus vers 13 h ce 24 mars avec du matériel lourd et ont débloqué le dépôt... mais les manifestants attendent juste que les CRS s’en aillent, ils ne peuvent pas être partout à la fois, pour rebloquer
Quand aux chauffeurs routiers, ils disent qu’avec toutes ces perturbations, ils ne dorment plus, ils sont épuisés et deviennent des bombes roulantes
Le psychopathe du gouvernement appelle les syndicats à venir négocier le poids et la longueur des chaînes à l’Élysée.
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🔴 Un cheminot militant à SUD Rail vient de perdre définitivement son œil gauche après avoir reçu un éclat de grenade de désencerclement lors de la manifestation d’hier.
Soutien à lui...
#ReformeDesRetraites #greve28mars #Manifestations
Lien vers une pétition Assemblée Nationale pour demander la dissolution des BRAV-M. : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1319?s=09
« La prochaine fois, tu montes en ambulance » : l’enregistrement qui prouve la violence et le racisme des BRAV
Deux jeunes interpellés dans le IIIe arrondissement de Paris lundi soir dénoncent auprès de Mediapart les insultes, menaces et coups infligés par des policiers à moto de la BRAV-M. Un enregistrement et un troisième témoignage accablent cet équipage.
24 MARS. LES AG DE CHEMINOTS DE PARIS GARE DE LYON, LAROCHE ET MELUN DU RESEAU PARIS SUD ONT VOTE LA RECONDUCTION DE LA GREVE JUSQU’AU 28 MARS
Beaucoup d’autres cheminots ont fait pareil dans le pays bien qu’ils soient en grève depuis le 7 mars. Et 58% des conducteurs de train sont toujours en grève à PARIS gare de LYON ce qui est un chiffre trés important après une telle durée
24 MARS. LES 20 ECOLES D’ARCHITECTURE DU PAYS SONT EN LUTTE
Manifestation ce 24 mars dans toutes les écoles d’architecture
La mobilisation dans les 20 ecoles nationales superieures darchitecture a commencé en février pour faire face au manque de moyens, de reconnaissance du métier d’#architecte, de crise de l’enseignement... Les architectes sont des acteurs majeurs du monde de demain, dans les révolutions écologiques et numériques en cours, du monde #zerocarbone nécessaire. Il est temps que la formation des architectes de demain dispose des moyens, de la reconnaisse et des tutelles adéquates pour faire face aux enjeux à venir !
24 MARS. FOS-SUR-MER. RIEN NE SORT, RIEN NE RENTRE
TOUTES LES COLERES S’ADDITIONNENT
24 mars. Des pêcheurs en colère bloquent le port de plaisance de Lorient. Le siège de l’organisation des producteurs pêcheurs de Bretagne a été investi et saccagé.
https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=1618007378647601&external_log_id=cd566c1b-d25d-4ebb-ae71-cc70c255c946&q=port%20mort%2024%20mars
24 MARS AU SOIR. NOUVEAU RASSEMBLEMENT CE SOIR A TOULOUSE
https://www.facebook.com/santiago.amigo.14/videos/525430433003156
- Retraites etc. : prendre toute la mesure de ce moment historique, y aller à fond
HIER SOIR 24 MARS, LA JEUNESSE DE MONTPELLIER ASSISE DEVANT LES TERRASSES DE CAFÉ CHANTE EN COEUR SA DÉTERMINATION
https://www.facebook.com/thomas.cesbron1/videos/751604709889303
MACRON EST UN TROUILLARD !
MACRON DEMISSION ! MACRON DEMISSION ! AU STADE DE FRANCE
MACRON QUI AVAIT ANNONCÉ QU’IL IRAIT, S’EST DÉGONFLÉ ET N’EST PAS VENU
IL N’EN A PAS MOINS ÉTÉ SIFFLÉ ET HUÉ COPIEUSEMENT A LA 49,3 MINUTE
https://www.facebook.com/watch/?ref=search&v=647621683792318&external_log_id=4e55c99a-6223-42e4-ae7b-f008bbef0f30&q=manifestation%20stade%20de%20france
24 MARS. PORT DE SAINT NAZAIRE EN GREVE ET BLOQUÉ
Ce vendredi 24 mars l’opération port mort est toujours en cours.
La CGT marins en grève et en action à St-Nazaire
https://www.facebook.com/100063867630099/videos/1151110575578189
LES GREVES DES EBOUEURS CONTINUENT
Au delà de Paris, quelques informations sur les luttes en cours dans la filière de la collecte et du traitement des déchets :
Marseille : les incinérateurs sont toujours en grève vendredi 24 mars et les trains de la RDT 13, qui transfèrent les déchets ne partent pas. Hier matin, 3 centres de transferts à Marseille et à La Ciotat ont été bloqués jusqu’à l’intervention des CRS à 8 heures. La grève reprendra le 28
Nantes : Reconduction de la grève dans les 3 dépôts jusqu’à mercredi 29 mars. Les 3 dépôts sont tenus par les territoriaux avec l’aide l’interpro. Les incinérateurs, celui de Coueron est bloqué par l’interpro (Mines-energie CGT, FSU, paysans...) et celui de Nantes par les salariés et l’interpro.
Orléans : grève et blocages reconduits au moins jusqu’à mardi 28 ainsi que dans l’incinérateur qui est fermé depuis 10 jours. Jeudi 23, l’entreprise de la collecte privée Trisalid était en grève. Une collecte en direction des automobilistes a déjà permis de récupérer 1700 euros en 2 jours
Angers : Le piquet de grève de Biopole a été levé ce matin suite à une injonction du tribunal, et à la suite c’est le service propreté de la ville qui a été bloqué ce matin où les conducteurs de benne sont en grève jusqu’à samedi 25.
Poitiers : L’incinérateur est toujours bloqué par les territoriaux, qui ont reconduit leur action en AG jusqu’à mercredi 29 inclus.
Saint-Brieuc : AG ce midi - Reconduction de la grève d’une semaine (nouvelle AG le 31 mars) : 50 agents en grève reconductible. Un service minimum a été négocié avec la direction de l’agglo ( seulement 5 camions sortent sur les 13).
Saint Omer, la grève des éboueurs continue. De 600 à 700 tonnes d’ordures sur les trottoirs
Auch, la grève maintenant totale depuis le 15 mars a été reconduite en AG jusqu’au 28 au minimum
Le Havre, en grève depuis le 7 mars, les éboueurs réunis en AG le 24 mars ont décidé de reconduire la grève jusqu’au 31 mars
Rennes, Deux sites du groupe Suez, l’entreprise prestataire de Rennes métropole pour la collecte des déchets, sont bloqués, les camions bennes ne peuvent pas sortir. 43 communes sont impactées par la grève. La municipalité de Rennes tente de faire ramasser quelques ordures par des agents municipaux avec un tracto-pelle, mais c’est dérisoire
Lannion, la grève des éboueurs continue
24 MARS. UNE NOUVELLE MANIFESTATION DE LA JEUNESSE CE SOIR A LILLE
ET TOUJOURS DU MONDE MALGRE LES VIOLENCES POLICIERES
ON VA GAGNER !
https://www.facebook.com/christina.forey.5/videos/123129907374247
MEGA GREVE EN ALLEMAGNE POUR LES SALAIRES
Après les postiers qui viennent d’obtenir une augmentation de 11,5% par leur menace de grève illimité, ce sont les transports qui entrent en grève ce lundi 27 mars avec un taux de participation annoncé record dans un contexte général de multiplication des luttes, aussi bien en Allemagne, qu’en Grande-Bretagne, Portugal ou bien sûr en France
« [Depuis le 16 mars 2023], le nombre d’illégalités commises par les policiers est énorme, quasiment toutes les règles du maintien de l’ordre ont été violées : proportionnalité de la force, absolue nécessité de la force, usage des nasses, gazage des personnes, non-port du référentiel des identités et de l’organisation (RIO, le matricule de sept chiffres qui identifie les policiers), tutoiement, insultes, privation de liberté etc. »
Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS
ET PAN SUR LE BEC !
Après les huées haineuses la semaine passée des spectateurs bourgeois contre la tentative de musiciens d’expliquer un instant sur scène la lutte contre la réforme des retraites, les musiciens de l’orchestre national de Lyon se sont mis en grève..
CE N’EST PAS LA FRANCE « START-UP NATION » QUI EST APPLAUDIE DANS LE MONDE ENTIERC’EST LA FRANCE DES LUTTES, CELLE DE 1789, CELLE DE LA COMMUNE DE PARIS
Manifestation devant l’ambassade de France à Buenos Aires en Argentine en solidarité avec les manifestations qui touchent le pays
.https://www.facebook.com/100076095889547/videos/747729700065557
« La classe ouvrière va plier Macron ! » Fréderic Lordon, philosophe et économiste, s’est rendu avec le Réseau pour la grève générale à la plus grande raffinerie de France en Normandie pour exprimer son soutien aux raffineurs réquisitionnés par l’Etat afin de briser la grève à Total Normandie.
https://fb.watch/jv1pEkV2yW/
25.03. La grève illimitée des postiers de Perpignan organisée pour durer avec cuisine, cantine, dortoir et animation depuis le concert jusqu’au match de foot au piquet de grève jour et nuit
Après la folle journée de manif d’hier, ce vendredi 24 mars, la CGT maintient la pression en bloquant l’énorme usine du papetier Sylvamo. En plus du blocage du rond point l’électricité a brusquement disparu dans les deux sites de l’entreprise en fin de matinée grâce aux Robins des bois de l’énergie qui ont déjà disjoncté la préfecture et deux grosses banques à Limoges hier après-midi. Force à elleux. L’électricité ne devrait pas revenir avant lundi s’il n’y a pas de réquisition de personnel.
Communiqué de SUD Rail et Solidaires
Un de nos camarades a été mutilé par la police : le gouvernement et le préfet de police de Paris doivent rendre des comptes
https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/un-de-nos-camarades-a-ete-mutile-par-la-police-le-gouvernement-et-le-prefet-de-police-de-paris-doivent-rendre-des-comptes/
10e jour à Bollène.
Écluse toujours batardée.
Toujours pas de navigation sur le Rhône.
Soutient aux collègues de la centrale de Vaugris qui font de même un peu plus haut sur le Rhône ainsi qu’à tous les autres mouvements ! 🤹♂️
La répression policière acharnée des manifestations a conduit à l’éborgnement d’un cheminot qui manifestait avec sa famille.
Depuis la loi travail, les grèves cheminotes de 2018, ou encore les gilets jaunes, les différents gouvernements tendent à nous accoutumer, et à justifier une répression violente et sans retenue des manifestations.
La voie royale pour nous préparer à une dictature de type fasciste ?
https://actu17.fr/faits-divers/retraites-un-cheminot-eborgne-lors-de-la-manifestation-du-23-mars-a-paris.html
« C’est la révolution, on va détruire le capitalisme et le patriarcat » Jenny Grandet, CGT Safran Nacelles, est venue à la plus grande raffinerie de France en Normandie pour exprimer son soutien aux raffineurs réquisitionnés
🔴 VILLE MORTE À LILLE : UNE RÉUSSITE
Blocages de periph’, des dépôts de bus, des lycées et des facs, 50.000 personnes en manif jusqu’à 21h30, 19 interpellations, violences policières. Récit de la journée du jeudi 23 mars à Lille.
◾ Flux et lieux bloqués
Ilévia - Blocage du dépôt Ilévia de Lille Sequedin. Incroyable pyramide de pneus devant l’entrée du dépôt de bus.
D’autres dépôts ont été touchés, comme celui de Wattrelos.
Suite à cette semaine intense de grève, les salarié·es d’ilévia ont obtenu 5% d’augmentation de salaire. Quand on veut, et qu’on tape du poing sur la table, on peut.
Périph’ - Dès 6h30, la rocade de Lille est bloquée en plusieurs points :
au niveau de la Porte d’Arras (Moulins).
au niveau de l’hôtel de Région (Grand Palais).
au niveau du pont de Fives (derrière le Zénith).
au niveau du Boulevard Carnot, par les lycéen·nes de Pasteur (Vieux-Lille).
En plus, une opération escargot s’est tenue sur l’A22 direction Lille au départ d’Halluin.
Facs - Lille 1 est bloquée dès 6h30 du matin : plusieurs bâtiments et voies de circulation autour du campus ont été fermées. Nombreuses banderoles, piquets de grève et AG à 10h à la Maison des Etudiant·es. Avant 8h, l’administration annonçait la fermeture du site.
Sciences Po est fermée administrativement.
Le personnel & profs font un piquet de grève à Lille 2. Une gosse banderole "Grève générale, demain est à nous" est déployée dans le hall. Les cours sont toujours en distantiel comme décidé par l’admin-ouinouin-istration en début de semaine.
Lycées - Les lycées Pasteur, Faidherbe et Fénelon. Les cours ont été annulés.
Déter’ formidable à Pasteur où les lycéen·nes sont parti·es en blocage de periph’, juste à côté. Après un gazage policier pour libérer le passage, iels sont parti·es en manif’ sauvage jusqu’à République.
◾ Énorme cortège de tête en manif’
Plus de 50.000 personnes. Cette manif’ est parmi les plus grosses du mouvement contre la réforme des retraites.
Deux éléments ont été déterminants pour une manif’ plus déter :
Ralentissement (volontaire) sur la Grand-Place permettant au cortège de garder sa densité et ne plus s’étaler sur la rue Nationale comme c’était le cas.
Cortège de tête solidaire (1000 personnes devant la banderole intersyndicale) : une diversité digne de la Loi Travail (autonomes, bases syndicales, étudiant·e·s...), une ténacité digne des Gilets Jaunes (tenir tête aux flics, refuser de rester sur le parcours).
Alors que la tête de la manif’ passe au niveau du square Foch, rue Nationale, la tension monte. Des gens essayent de faire sortir le train-train de ses rails défaillants. Les flics bloquent, mais se font charger. Ils répondent par les gaz et la matraque. À partir de là, des poubelles seront enflammées sur le parcours jusqu’à la place de la République.
Place de Strasbourg, les flics arrivent de tous les côtés. Des groupes d’unités très mobiles d’une trentaine de flics essayent d’encadrer le cortège de tête, mais ça ne fonctionne pas. La foule n’hésitant pas à revenir sur ses pas fréquemment, restant toujours alerte sur la possibilité que le cortège soit coupé en 2. Ils gazent à nouveau. Une personne sur un terre-plain se fait matraquer, mettre au sol et littéralement (et très volontairement) marcher dessus par les cognes. La personne témoigne : « 2 lignes de FDO on chargé et je me suis retrouvé bloqué au milieu, ils m’ont mis un coup de matraque dans le crâne me l’ouvrant. J’ai aussi sûrement reçu un tir de LBD dans la cuisse. Quand j’étais au sol, ils m’ont marché dessus et asséné de coups de pieds. J’ai réussi à me relever et à partir ».
Plus tard, devant le théâtre Sébastopol, ils pointent une personne du doigt et fondent sur lui, usant au passage de grenades pour disperser la foule. On ne sait pas pourquoi l’homme a été arrêté, mais c’est sûr qu’ils font à la tête du client. Quelques mètres plus loin, un énorme feu est allumé au milieu de la rue Inkermann.
Il parait évident que les manifs sauvages des soirs des jours d’avant ont été déterminantes dans la forme qu’à pris cette tête de manif’.
◾ La pire « gestion de l’ordre » de l’histoire récente de la place de la République
À République, les flics s’installent partout pour éviter des débordements de place. Ils arrêtent une personne dans l’herbe en face de la rue Nicolas Leblanc, et en profitent pour lancer une grenade derrière la fontaine. Au final, ils ne vont qu’inciter à contenir une foule hyper dense. Si une partie des gens se taille, énormément de monde reste sur la place qui n’a pas été aussi remplie depuis des années. La foule continue d’affluer.
Le camion de la CGT débarque, des flics s’installent derrière, devant La Poste. Ils sont chahutés, peut-être parce qu’ils ont essayé d’emmerder un manifestant. Ils se prennent des caillasses donc répondent par jets d’une dizaine de grenades lancées chaotiquement et simultanément. Un nuage super épais se forme, et les atteint évidemment. En PLS, ils doivent se replier vers la rue Nicolas Leblanc.
Après avoir repris leurs esprits, ils s’installent en ligne devant le palais des Beaux Arts. 60 baqueux en ligne : le visage de la terreur... qui va se retourner contre eux.
Vers 17h30 quelqu’un met du gros son pendant 30 minutes. Ça enjaille tout le monde.
Un canon à eau est utilisé à la sortie de la rue Inkermann. Ça tend la foule qui y retourne par plaisir. Les flics chargent, repoussent et jettent des gaz en direction de la fontaine. Ce qui dirige la manif vers le boulevard de la Liberté tout en gazant les 60 baqueux qui étaient derrière. Étonnamment, ils ne peuvent empêcher 1000 personnes de sortir ensemble de la place, sur le boulevard ou la rue Gauthier de Châtillon, et partir en manif sauvage vers le centre. On peut dire que c’est la pire « gestion de l’ordre » depuis bien longtemps. S’ils avaient voulu que ça parte en cacahuète, il n’auraient pas fait mieux.
◾ Sauvages contre sauvages : des manifs et des flics
Boulevard de la Liberté, des feux de poubelles sont allumés. Les flics salement caillassés. Thierry Courtecuisse, chef de la Sécurité publique du Nord, se prend même un pavé au visage. Il n’est cependant pas emmené à l’hôpital et continue vaillamment à exercer son dur métier. Proche de la retraite, ’faudrait pas qu’il perde une minute (ou 2 ans).
Les flics peinent à suivre de près cette manif’ qui se reforme spontanément. Rue de Valmy, le rythme s’accélère alors que les flics tentent de s’installer rue de la vignette mais ne peuvent que constater leur manque de moyens face à une foule prête à leur faire comprendre que rien ne doit arrêter l’expression de la rage du peuple. Ils se prennent des canettes, gazent timidement. La foule s’engage sur l’avenue du Président JFK. Les flics suivent. Des vitrines de banques ou de sociétés d’intérim prennent quelques pavés, jusqu’à celles du Département du Nord, via la rue Gustave Delory. Faut dire que le Département se prend aussi pour une boîte d’intérim ces temps-ci...
Au bout de l’avenue, des camionnettes arrivent en trombe et les flics se déploient en quelques secondes. Les baqueux qui suivaient la manif balancent une grosse quantité de grenades désencerclantes et lacrymogènes. Les gens courent vers la rue du croquet pour passer derrière le siège de l’Université de Lille ou vers le parc de la Mairie de Lille. Le calme retombe progressivement alors qu’une chasse à l’homme se lance dans le quartier : les flics se déplacent en meute. Ils arrêtent des gens au hasard.
Dans le même temps, les flics de type motards entrent dans un bar rue Jeanne d’Arc, l’Écart, à 10 minutes de là. Ils essayent d’arrêter quelqu’un. Ils se font chahuter, et finissent par utiliser leur gazeuse dans le bar. Trois personnes sont finalement interpellées. Les flics restent pendant une bonne demi-heure devant le lieu.
◾ Ça continue : 8h de manif’ sans interruption
Vers 19h30, à République. Des gens se retrouvent. 200 personnes environ. Depuis derrière les barrières, un flic dit à ses collègues : « si l’un d’eux approche, vous lui mettez un boulard ».
En effet, ils essayent de disperser la foule au lanceur de balle de "défense" (LBD-40). Ça touche des gens (un blessé repart avec les pompiers), ça contrôle, et ça menace des photographes (visés au LBD, collés au mur pour empêcher de couvrir une interpellation...). Plus de doute : c’est la nuit et le dispositif policier est beaucoup plus offensif.
Une manif sauvage se relance dans le Vieux-Lille. Rue Esquermoise, Grand-Place, pour revenir vers Répu. Les barrières vauban de la place, qui pourrissent là depuis 5 ans pour le seul maintien du désordre, sont utilisées pour bloquer le Boulevard de la Liberté.
La foule emprunte justement ce boulevard, pour aller vers le parc JB Lebas, puis la rue de Cambrai. Les flics, lessivés, sont à deux doigts de jeter l’éponge. Sur la journée, ils auront interpellé 19 personnes, mais reçu des centaines de projectiles, comptant 30 blessés de leur côté.
(Lille Insurgée)