A présent, l’objectif minimal de la contestation déclenchée par la contre-réforme retraites devrait être de dégager le gouvernement, de destituer Macron et le régime en place.
Même avec l’annulation de la contre-réforme retraites le régime macroniste serait toujours là à pondre non-stop des mesures anti-sociales et anti-écologiques, et à renforcer le système policier.
On ne va pas faire une grève générale tous les 6 mois pour contrer toutes ces saloperies en série ! Si ?!
Une grève générale contre les usines à pesticides, une pour la régulation des loyers, une pour stopper les usines d’armements, une autre pour la démocratie directe au niveau communale, une autre pour l’interdiction des SUV, des yachts et des avions, une pour l’annulation des lois anti-exilé.e.s, une pour l’égalité de revenu des femmes, etc., etc.
On ne va pas attendre une hypothétique victoire aux prochaines élections nationales d’une gauche-écologiste un peu consistante (pour faire quoi ?, elle serait toujours prisonnière du système en place si il n’y a pas de soulèvement général, et puis elle pourrait nous « endormir ») ?
On ne va pas attendre qu’un jour peut-être tout le système s’effondre, bien trop tardivement, sur nous et les restes du monde.
Plutôt que rester gentiment sur la défensive, plus en moins en perdant du terrain en réalité, mieux vaut passer franchement à l’offensive, directement, sans sommation, sans se laisser endormir par quelques miettes ou promesses lâchées par le régime dès qu’il se sentira menacé.
Donc, au miminum, il faut dégager Macron et toute sa clique. Il serait insensé de leur laisser un quelconque pouvoir pour encore des années.
Pour ça il faut déborder nos peurs, débrider nos imaginaires rétrécis, déborder les directions syndicales et les partis, sortir des actions convenues et trop encadrées.
Ensuite, il y a bien sûr des lobbys puissants (FNSEA, système policier, nucléaire, assurances mutuelles, armement, chasse, multinationales de l’énergie et de l’eau...) et les institutions anti-démocratiques en place à démanteler. Sans oublier les médias de masse des milliardaires et de l’Etat.
Puis, sur la lancée, car une fois bien parti pourquoi s’arrêter, s’en prendre directement au système techno-industriel et aux bases matérielles du capitalisme.
La tâche est immense, il y a tant à démanteler et à construire, alors posons dès ce printemps la première pierre d’autres mondes au lieu de se contenter d’un vague coup de peinture : dégageons pour commencer la clique macroniste. Prenons partout nos vies en main au lieu de se faire démolir par les gouvernements et le système productiviste.
- Retraites etc. : grève, blocage, macron dégage !
- Au minimum, virer Macron et le gouvernement ...pour commencer
Pour renforcer l’envie de se débarrasser du capitalisme (et pas juste contrer certains de ses effets) et de son emprise mortelle via le travail et l’argent, voici quelques notions de base :
Rupture qualitative. De l’actualité de la critique radicale du travail, par Norbert Trenkle
L’obligation de travailler est la contrainte fondamentale de la société capitaliste. Celui qui veut y survivre doit soit travailler pour produire des marchandises de son propre chef, comme par exemple les artisans ou les petits indépendants, soit justement vendre sa propre force de travail, c’est-à-dire se transformer lui-même en marchandise. Le travail n’est donc pas simplement une activité productive visant à produire des choses (utiles ou nuisibles), comme on l’entend généralement. Il s’agit d’une forme historique et spécifique de médiation sociale. C’est par le travail que les hommes du capitalisme établissent leur lien social, qui leur apparaît alors comme une violence objectivée.
C’est pourquoi la domination capitaliste objectivée est également directement perceptible dans le travail. Ici, les individus isolés doivent se soumettre directement aux contraintes de la concurrence, de la « rationalité » et de la « performance ». Et ici, ils doivent faire abstraction de ce qu’ils produisent et des dommages qu’ils peuvent éventuellement causer. En effet, il s’agit en fin de compte de vendre le produit de sa propre force de travail ou sa propre force de travail à nu et simplement avec succès, car nous ne pouvons pas exister sans argent dans la société marchande. Dans le travail, nous faisons tous directement partie de la machine sociale qui obéit à la fin en soi de l’accumulation de capital, et nous devons obéir à ses lois.
Il n’est donc pas étonnant que les conflits les plus violents aient éclaté sur le terrain du travail dès les premiers temps du capitalisme.
(...)
📺 TÉLÉ BOLLORÉ COUPE SON DIRECT POUR UN T-SHIRT SUR LE CLIMAT
Ce vendredi 24 février la chaîne Canal+, propriété du milliardaire d’extrême droite Bolloré, diffusait la cérémonie des Césars 2023.
Une activiste pour le climat est entrée sur la scène, silencieusement, avec un simple T-Shirt « il nous reste 761 jours ». Un compte à rebours symbolique, le temps qu’il reste pour tout changer si l’on veut éviter un chaos climatique irréversible. Pas vraiment un message révolutionnaire ni choquant.
Pourtant l’animateur s’est mis à ricaner, comme dans le film Dont Look Up, puis Canal+ a interrompu son direct pour expulser la militante. Le cinéma français ne doit pas faire autre chose que produire des films nuls et ultra-subventionnés que personne ne regarde en se regardant le nombril.
La sécheresse en plein hiver ? Les incendies records et les canicules de l’été dernier ? Les pénuries à venir ? L’effondrement accéléré des espèces qui peuplent notre monde ? Rien à faire.
Si une chaîne de télévision est capable de couper son direct pour rendre invisible un message écolo banal, imaginez le nombre de sujets qui sont censurés dans les médias français. Imaginez le nombre de filtres, d’interdictions, d’autocensure, le nombre de thèmes qu’il est impossible d’aborder.
Imaginez aussi la force que les médias aux ordres des puissants vont nous opposer lorsque nous mettrons réellement en danger leurs intérêts pour défendre le climat, l’eau, la biodiversité. On entend déjà parler "d’écoterrorisme" à la moindre action conséquente.
L’une des priorités du mouvement social, s’il veut renverser l’ordre en place, doit être de reprendre en main au plus vite ces médias, véritables bras armés des possédants qui intoxiquent les esprits depuis trop longtemps.
- Retraites etc. : grève, blocage, macron dégage !
- Au minimum, virer Macron et le gouvernement ...pour commencer
🐮 EMMANUEL MACRON NOUS PREND POUR DES VEAUX
« Quand vous parlez à un éleveur qui ne sait pas ce que c’est qu’un jour férié, qu’un samedi ou un dimanche où il peut se reposer, il trouve ça juste. C’est ce qu’il faut pour le pays »
C’est la dernière intervention sidérante de Macron le 25 février au salon de l’agriculture. Le président détesté, élu par un hold-up électoral, qui ne peut pas se déplacer sans une escorte de gardes du corps ultra-violents, continue malgré tout de cracher au visage du plus grand nombre.
En utilisant l’exemple d’agriculteurs qui ne prennent jamais de repos, Macron voulait justifier sa réforme des retraites rejetée par 93 % des actifs. Il s’appuie sur la pénibilité du métier d’agriculteur pour culpabiliser celles et ceux qui aspirent à ne pas mourir à la tâche. Diviser pour mieux régner, avec la logique bien connue du « il y a toujours pire ailleurs ».
Plus de 370 agriculteurs se suicident chaque année en France. Un par jour. Cette profession est dans une extrême souffrance. La paysannerie est un monde qui a été éliminé par le capitalisme moderne. Il y avait 10 millions de paysans en France en 1945. En 1982, il n’y en avait plus qu’1,6. Entre-temps, les campagnes ont été détruites, les pouvoirs publics ont « remembré » les champs, en rasant les haies et créant d’immenses parcelles, toujours plus productives. En une génération, c’est toute une profession, des savoirs, un rapport à la terre et des écosystèmes qui ont été balayés. Aujourd’hui, la France compte autour de 400.000 agriculteurs. Le secteur s’est transformée en agro-industrie polluante qui détruit la terre et fait souffrir ceux qui la pratiquent. Voilà le modèle de Macron.
Soyons clairs : Macron nous prend pour du bétail. Il le dit expressément : « ce qu’il faut pour le pays », ce sont des gens qui ne prennent ni vacances, ni week-end, ni repos, qui se tuent à la tâche, qui souffrent en silence et qui se suicident.
Il veut notre mort et notre soumission. Choisissons la vie et la révolte.
🇫🇷 SNU : MACRON ACCÉLÈRE LA MILITARISATION DE LA JEUNESSE
Rien ne différencie le gouvernement Macron d’un gouvernement autoritaire d’extrême droite : lois racistes, État policier, casse sociale terrible et mesures d’exception. En 2023, Macron veut même accélérer l’encadrement militaire de la jeunesse, avec son Service National Universel, un « service » destiné aux adolescent-es, encadré par l’armée et la gendarmerie, avec du bourrage de crane nationaliste.
➡️ Le SNU serait rendu obligatoire en seconde dès l’année prochaine sur le temps scolaire dans 6 départements. L’information est pour l’instant discrète, le gouvernement a demandé aux rectorats de ne pas l’ébruiter. Les départements du Cher, des Hautes Alpes, des Vosges, le Finistère, la Dordogne et le Var seraient concernés. En 2025, cela concernerait 20 départements avant la généralisation totale en 2026, soit 800.000 élèves.
➡️ Le SNU, c’est 5 milliards d’euros prélevés directement dans le budget de l’éducation et transféré à l’armée. Alors qu’il n’y a pas d’argent pour chauffer les classes décemment ni payer les profs, il y a de l’argent pour ces stages réactionnaires. C’est une opération de militarisation de tous les jeunes de 15 ans, sur fond de montée des tensions militaires mondiales.
Macron veut mettre au pas la jeunesse par tous les moyens. La bourgeoisie prépare la guerre et la barbarie. Se heurtera-t-il à un mur ?
Vidéo : https://fb.watch/iZFFnbb8aX/
(posts de Contre Attaque)
POUR UN 7 MARS QUI SONNE COMME UN 13 MAI 68
Tous les éléments sont là et réunis pour que la grève réussisse le 7 mars puis s’installe.
Dans le prolongement des journées massives de mobilisation depuis le 19 janvier, la grève associée au blocage total et durable de l’économie et du pays qui s’annoncent, sont la démonstration que c’est un peuple entier qui se met en route. Tout est en train de s’ébranler et beaucoup brûlent de combattre : une partie du peuple des travailleurs va se lancer dans la grève générale, une autre va aider ces grèves en bloquant partout et plus encore au travers de ces blocages, va montrer au delà des questions économiques un début d’emprise sur les commandes de tout le pays, enfin la troisième, de l’intérieur des villes, manifestera en nombre pour exposer de manière visible additionnée aux deux premières que la représentation nationale est descendue dans la rue et n’est plus au Sénat ni à la Chambre des députés et que le gouvernement de Macron est devenu « rien ».
Nous pouvons gagner, obtenir le retrait total de la réforme des retraites mais aussi reprendre tout ce qu’on nous a volé depuis des années, nos droits et libertés comme augmenter les salaires et mettre un coup d’arrêt aux licenciements. C’est cela qui se profile au delà de ce blocage de l’économie, et c’est cela que craignent le plus le gouvernement et derrière lui les puissances d’argent. Ils peuvent tenir longtemps face au blocage de l’économie, ils l’ont déjà prouvé. Mais ils ne tiendront pas longtemps, s’ils ont peur de tout perdre, leur autorité morale politique à faire accepter l’exploitation et l’oppression à la population car derrière ça, ils le savent, c’est la révolution qui pointe son nez et pour eux, çà veut dire, ils le savent aussi, la perte de leurs propriétés, leur argent, leurs yachts, leurs châteaux, leurs bijoux, tout...
Si le gouvernement s’obstine, il faut une parole, une voix portée par un véritable comité de guerre à la passion radicale qui peut s’emparer très rapidement demain des travailleurs, L’intersyndicale nationale n’ira pas au delà du 7 mars, juste peut-être encore le 8 mars parce que c’est la journée internationale de lutte des femmes. Mais elle ne peut pas porter cette voix et le combat nécessaire pour gagner. Le 13 mai 68 avait été une manifestation nationale très réussie initiée par les directions nationales mais sans aucune suite prévue. Ce sont les travailleurs, eux-mêmes qui ont organisé la suite au lendemain du 13, ce qui a déclenché la grève générale, le 17 le pays entier était arrêté. Comme disait Danton à la veille de Valmy, pour sauver le pays il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Elle ne s’appelle pas Berger ou Martinez.
Le mouvement doit construire sa propre représentation, avoir des représentants de toutes les petites villes en quasi soulèvement, des ouvriers en grève générale, des syndicalistes de base, des étudiants des universités et lycées qui vont bloquer leurs établissements, de la jeunesse en général et des jeunes précaires en particulier, des femmes qui sont les premières concernées par cette réforme, des sans papiers et des quartiers qui vont prendre cher, des Gilets Jaunes et des rond-poins s’ils sont réoccupés, des artisans et commerçants qui s’apprêtent à baisser leurs rideaux, des antifascistes, des écologistes, des féministes... bref une nouvelle représentation du peuple qui est en train de se lever et qui exige son droit à l’espoir, à la vie, au bonheur. Il y aura un lendemain assurément victorieux à ce 7 mars si nous arrivons à donner une voix à cette volonté de vaincre actuelle et grandissante.
(post de Jacques Chastaing, 26 février 2023)
NOTES :
Non Mr Chastaing, on ne veut pas de représentants, des mandaté.e.s temporaires à la rigueur, si ça ne freine pas le soulèvement et la spontanéité ingouvernable.
Et puis « augmenter les salaires et mettre un coup d’arrêt aux licenciements », et rester sous la coupe du capitalisme, de l’Etat et des gouvernements, être toujours sans aucun pouvoir, soumis au chaos mortel du libre marché et à la quête insatiable de puissance des Etats ??! non merci.
On veut mieux que ça.