Rester spectateur et subir, ou agir, se battre, pour essayer de renverser la donne ?
S’habituer aux désastres et tenter en vain de s’y adapter, ou s’attaquer franchement aux structures sociales et politiques qui les causent ?
- Regarder sidéré le désastre en cours, ou se battre pour stopper ses causes ?
- Arcachon, vu de la dune du Pilat, juillet 2022
🔥 INCENDIES EN GIRONDE : "DONT LOOK UP"
Esthétique du désastre -
➡️ Ce vendredi 15 juillet au matin, la Gironde fait face au plus grand incendie de son histoire. En moins de 48h, 7 500 hectares de forêt ont été détruits. Plus que la superficie totale de grandes villes comme Nantes ou Bordeaux. Le feu n’est toujours pas fixé. Nous ne sommes qu’au début de l’été, sur une côte Atlantique tempérée.
➡️ 11 000 personnes on été évacuées. Deux maisons se sont consumées. Des centaines de pompiers sont mobilisés. Les flammes ont embrasé le petit port touristique de Cazaux.
➡️ Un tiers de la forêt de Teste a brûlé. Cette forêt qui s’étend en bas de la dune du Pilat est vieille de 2000 ans. Le réchauffement climatique et ses conséquences sont en train de modifier profondément les écosystèmes et les paysages.
➡️ Dans ce désastre, une forme de contemplation. Des photos sur Instagram montrent des poses en haut de la dune du Pilat sur fond d’incendie, la presse dévoile un superbe coucher de soleil sur un port et la nature qui s’embrase, ou encore des vacanciers sur une plage devant un énorme panache de fumée. « L’humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre » écrivait Walter Benjamin. La fin du monde sera "instagrammable".
Dont look up. Le bateau coule, mais il reste du champagne à bord.
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📷 : Mathieu Cavada, Sud Ouest, Flo Alzay, Dominique de Witte
Post de Contre Attaque
- Regarder sidéré le désastre en cours, ou se battre pour stopper ses causes ?
- Arcachon, dune du Pilat, juillet 2022, l’incendie est derrière
- Regarder sidéré le désastre en cours, ou se battre pour stopper ses causes ?
- Monoculture d’arbres de l’agro-industrie en train de brûler - Gironde, juillet 2022
S’horrifier seulement quand on se retrouve brûlé au coeur du brasier ?
Quand des forêts de Drôme brûleront, avec coupures d’eau potable, récoltes agricoles perdues et morts de canicule, peut-être que davantage de personnes s’engageront dans une rébellion offensive et radicale au lieu de juste déplorer la stituation et d’implorer les dirigeants cyniques et criminels responsables du carnage de bien vouloir faire de meilleures réformes pour 2030 ?
On peut toujours rêver.
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Arcachon, dune du Pilat, juillet 2022, l’incendie est derrière
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Le spectacle du désastre qui nous tue plus attractif que l’envie de se battre ?
Continuer de s’entêter à rejetter "la faute" sur d’autres au lieu de s’en prendre aux racines structurelles des problèmes ?
Plus vert, tu meurs ! (...)
il ne se passe pas un jour sans que ce thème ne fasse, lui aussi, les gros titres, entre moralisation ciblée des approvisionnements, annonces de grands changements dans la politique énergétique et incitations hypocrites à la sobriété. À l’image des publicités pour la crème glacée obligatoirement assorties d’une recommandation à consommer « cinq fruits et légumes par jour », le temps n’est pas loin où chaque incitation à consommer sera accompagnée d’une incitation à rester sobre. Chaque fait et geste devra par exemple remplir la condition de « zéro émission nette » de gaz à effets de serre qui n’est qu’un savant calcul destiné à « compenser » les émissions, et non à les supprimer. Cette consécration de l’injonction contradictoire manifeste de manière aiguisée le traitement de la contradiction réelle, qui met tout en œuvre non pas pour sortir de cette équation impossible, mais pour la pérenniser.
(...)
Las, le monde s’enfonce dans une crise énergétique qui n’est qu’une des manifestations — mais pas des moindres — de sa crise structurelle. Pour la commission européenne, c’est la faute à Poutine. Pour le patron de Total, il faut responsabiliser la consommation des individus. Pour les citoyens, le gouvernement faillit à leur garantir des prix stables et des approvisionnements sécurisés. Pour les écologistes, c’est la faute au manque de volonté politique à mettre en place la « transition » tant annoncée. Un méta-niveau d’analyse doit nécessairement souligner que le point de vue des intérêts privés en concurrence conduit chacun à attribuer cette crise structurelle à quelque autre choisi dans l’éventail des défenseurs d’intérêts soi-disant opposés, sans jamais nommer cette crise pour ce qu’elle est : l’impasse éclatante d’une contradiction fondamentale qui ne sera pas résolue en jetant la pierre sur tel ou tel porteur de fonction ni en raffinant les bilans comptables.
(...)
La contradiction fondamentale du capital à la fois exige et capte la force de travail, et à la fois l’exclut à l’échelle globale. Elle promet la participation et réalise la superfluité. Elle promet la richesse sociale et réalise la déchétisation du monde. Les divers raffinements du traitement de cette contradiction, en soi sans issue, sont la chose du monde la mieux partagée par les sujets de la marchandise.
(...)
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Contempler les désastres, jusqu’au coeur du brasier ?
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Quand tout a brûlé, il est trop tard pour stopper les causes des incendies
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Les pompiers et les technologies ne pourront pas éteindre l’incendie planétaire provoqué par la civilisation industrielle
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Même la Bretagne va cuire
LUNDI NOIR EN BRETAGNE ?
Les prévisions météo envisagent une journée tristement historique pour le Bretagne lundi qui pourrait battre son record absolu de chaleur...
Post de Cerveaux non disponibles
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Les désastres s’accélèrent à présent sous nos yeux, leur avancée est parfaitement perceptible
🌡️UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS
Sur le site de Météo France, deux images satellite montrent Nantes et de la Loire-Atlantique : la première à gauche prise le 17 juillet 2021, la seconde le 10 juillet 2022, il y a quelques jours.
Le pays nantais est une terre bretonne, agricole, très humide, couverte de bocage et de marais. Vue du ciel, elle est verte toute l’année. EN 2022, le sol est ocre. Il n’a pas plu depuis des semaines. Le thermomètre dépassera les 40°C pour la deuxième fois ce lundi.
Le manque d’eau a des conséquences sur toute la chaîne alimentaire. Sur nos approvisionnement de base. Les productivistes proposent une solution pire que le mal : creuser des mégabassines pour pomper dans la nappe phréatique. L’agriculture irriguée ne cesse d’augmenter en France. Le risque, ce sont des pénuries d’eau.
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Les ordures criminelles et cyniques qui prétendent gouverner nous invitent à aller nous faire foutre et à nous démerder
CANICULE : POUR LE GOUVERNEMENT, « IL FAUT S’HABITUER »
Alors que les températures vont dépasser les 42°C dans les prochains jours en France, et que l’hôpital est déjà débordé, le ministre de la Santé a tranquillement déclaré dans les médias ce vendredi 15 juillet : « Il faut s’habituer à vivre avec ces canicules ».
En guise de réponse au dérèglement climatique qui s’accélère, le gouvernement n’a pas l’intention de modifier sa politique ni de mettre plus de moyens dans le soin. Il lance très sérieusement un numéro vert.
Pour les puissants, il va falloir que la population « s’habitue » aux canicules, aux inondations, aux pénuries, aux sécheresses. Ces gens n’ont pas l’intention de faire quoi que ce soit pour les gens d’en bas.
Alors à nous de nous habituer dès maintenant à vivre sans pouvoir. Il n’y aura pas de sauveurs. Gouvernons nous nous-mêmes.
Posts de Contre Attaque
Petite chronique des désastres
- « Le sol glissait sous mes pieds » : la colère d’une activiste allemande, victime des inondations -
Julia, 17 ans, a dû fuir sa maison dans la nuit du 14 juillet 2021 après les inondations meurtrières qui ont frappé l’Allemagne. Mue par une colère qui la pousse à agir, elle mène un combat acharné contre un traité international climaticide. - En Espagne, le pire incendie du siècle déclenche une fronde sociale - Un gigantesque feu de forêt a détruit plus de 30 000 hectares en Espagne, près de la frontière avec le Portugal. Les habitants sont en colère contre la négligence des autorités locales.
- Le billet sciences. 38°C en Arctique, un record sur 140 ans de relevés de température - La ville de Verkhoïansk (Sibérie), connue pour son record de froid de -67 degrés l’hiver, a battu ce week-end son record de chaleur : +38 degrés. En 140 ans, c’est inédit. Comment les scientifiques font-ils pour connaitre la température qu’il faisait sur Terre dans le passé ?
- Les Antilles pourraient devenir inhabitables d’ici 2040
- Regarder le désastre en cours, et en jouir ?
- Subir les pénuries et les effondrements mortels du vivant, ou provoquer l’effondrement du techno-monde pour préserver la vie ?
Individualistes vs Biocentristes 😀
« À l’heure où le capitalisme industriel provoque une extinction en masse des espèces, la question de la subsistance que la science économique prétendait régler définitivement, par le développement, va se reposer de manière plus dramatique que jamais, en raison de ce développement. Car notre subsistance ne peut être assurée indépendamment de celle de l’ensemble des formes de vie au contact desquelles nous avons évolué. Tout est lié sur Terre, la subsistance des uns conditionne celle des autres – les uns sont même parfois la subsistance des autres. Assurer la nôtre suppose donc de poser les bases de formes de vie qui ne mettent pas en péril les formes de vie auxquelles nous sommes liés dans le tissu du vivant. Si la nature est le socle de notre subsistance, sa dégradation ne peut que mettre en danger notre autonomie, en nous rendant dépendants des moyens technologiques d’y pallier. Voilà pourquoi la défense du vivant et celle de la liberté sont intrinsèquement liées.
Le désastre écologique nous invite donc à effectuer un tournant “subsistantialiste” dans notre manière d’appréhender la liberté, pour nous libérer du fantasme nihiliste de délivrance. »
– Aurélien Berlan, Terre et Liberté : La quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance : https://www.partage-le.com/2021/11/16/a-propos-de-terre-et-liberte-daurelien-berlan/