Que faire face à l’accélération de la montée néo-fasciste favorisée par les bourgeois et possédants ?

Renverser le régime bourgeois pour jeter à la fosse à purin le bloc libéral-fasciste

lundi 10 juin 2024

C’est une sorte d’heure de vérité : l’ensemble de la gauche conséquente va-t-elle arriver cette fois à se lever massivement et vigoureusement face à l’imminence de l’arrivée au pouvoir d’un bloc libéral-fasciste renforcé et encore plus néfaste que le macronisme ?
Ce qui n’a pas pu être fait contre la retraite à 64 ans va-t-il se réaliser maintenant et dans les mois qui viennent pour s’offrir de meilleures perspectives qu’un capitalisme brun, antisocial et anti-écologique. Macron le tyran et sa clique d’ordures ont choisi l’accélération du néo-fascisme que préfèrent toujours les milliardaires et possédants, car ils savent, eux, que l’extrême-droite sert docilement leurs intérêts sans barguigner, contrairement à une gauche digne de ce nom.

Si on ne veut pas se retrouver avec la peste ET le choléra (Macron ET Le Pen) pour un bon moment, ce n’est pas d’une union électorale opportuniste avec le satané PS dont on a urgemment besoin, mais surtout d’un puissant soulèvement populaire qui utilise toute la gamme standard des moyens de rébellion pour débattre, se rencontrer, rêver, et renverser l’Ordre établi (avec grève, manif, blocage, émeute, occupation, sabotage), le régime bourgeois, ces institutions antidémocratiques autoritaires et policières, cette oligarchie criminelle au service du capitalisme, ces médias de milliardaires qui assènent H24 les idées d’extrême droite pour mieux asseoir leur règne noir, détruire la gauche, et mettre l’ensemble de la population sous leur emprise pernicieuse.

- quelques autres réflexions :

La possibilité du fascisme

- La possibilité du fascisme
Dans un incroyable coup, que personne n’a vu venir, Macron, cet énergumène fade, caricature grotesque d’un Machiavel insipide lissé par une agence de com, a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Ce personnage vide, pantin du Capital depuis ses débuts, a propagé inlassablement les idées de l’extrême-droite partout où il passait, les rendant si diffuses qu’il est désormais devenu banal d’allumer la radio, et de tomber sur un de ses porte-parole policé.

Une fois les années passées, de Macron, l’Histoire ne retiendra rien d’autre que l’immonde marchepied au fascisme qu’il s’apprête à devenir. Son nom tombera dans l’oubli ou deviendra une insulte honteuse, signe de lâcheté, de petitesse, de dégoût et de haine. Avoir offert Matignon au Rassemblement national, par calcul politique ou par naïveté, voilà son seul fait d’arme dont on se souviendra.

Passée la stupeur de l’annonce de la dissolution et les tremblements causés par la destinée immédiate qui se dessine, le calendrier saute aux yeux : nous avons quatre semaines. Parmi nous, les pessimistes craignaient une accession au pouvoir des nationalistes dans trois ans. Nous avons désormais moins de trente jours pour les en empêcher. La possibilité du fascisme n’a jamais été si proche. Hier soir, un compte-à-rebours morbide a été enclenché.

Nulle question ici de tracer un plan, d’établir une ligne éclairée sur la réaction à adopter, mais d’affirmer que nous avons encore le temps, que rien n’est jamais joué d’avance. Nous pouvons vaincre la tétanie et la terreur provoquée par ce futur immédiat et pour cela, il nous faut prendre la rue, massivement, rapidement. Nous avons quatre semaines, c’est si peu et si long à la fois.

Seule la lutte peut nous permettre d’éviter la prise imminente du pouvoir par l’extrême-droite. Notre réaction doit être aussi déterminée que possible. Les appels à prendre la rue commencent dès ce soir. Répondons présent-es, multiplions les initiatives, construisons la grève, organisons-nous.

Rien n’est inéluctable.

Théorème d’Orwell :

« Quand l’extrême droite progresse chez les gens ordinaires, c’est d’abord sur elle-même que la gauche devrait s’interroger. »

Dissolution : comment sortir du piège ?

- Dissolution : comment sortir du piège ?
Dimanche 9 juin, les élections européennes ont débouché sur une nette victoire du Rassemblement National, une lourde défaite de la majorité présidentielle et une forte division entre les partis de gauche. Selon un plan déjà évoqué auparavant, le président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale pour provoquer des élections pouvant favoriser ses intérêts de deux manières possibles : ou bien un “sursaut républicain” en sa faveur, lui donnant une large majorité pour poursuivre son programme de destruction sociale. Ou bien la victoire du RN et l’établissement d’un gouvernement de cohabitation, tout aussi favorable aux intérêts de la bourgeoisie. Le président tend un piège à tout le pays : en déclenchant des élections dans 3 semaines, il empêche le vrai débat démocratique d’avoir lieu et tente un coup de poker qui pourrait changer le visage de ce pays pour des décennies. Analyse et pistes d’action :
(...)
En prenant en compte l’abstention, il faut préciser que le vote pour Bardella dimanche représente 16,15% des inscrits. Il faut ajouter à ce tableau le score de Reconquête, le parti de Zemmour et Maréchal-Le Pen (5,47% des votants, 2,8% des inscrits).
(...)
Cette victoire ne sort pas de nulle part. Sur le temps long, le RN a réussi à se présenter comme un parti antisystème et social. Historiquement issu du pétainisme et de la petite bourgeoisie poujadiste, il a réussi, avec la complicité des médias, à lisser son image et faire oublier cet héritage. Désormais, force est de constater, et ça fait mal de le dire, qu’une partie du vote RN est un vote de classe : celui des ouvriers et employés, qui souffrent de la baisse du pouvoir de vivre et des insécurités quotidiennes, économiques comme physiques. Ces électeurs-là n’ont pas choisi la gauche, quelle que soit sa tendance.

Est-ce un vote fondamentalement raciste ? Techniquement oui, puisque la question la plus mise en avant par le RN est l’immigration, avec des solutions absolument violentes. Concrètement, il s’agit d’amplifier le mouvement déjà à l’œuvre de condamnation à mort des réfugiés qui tentent d’arriver dans notre pays et de poursuite acharnée des autres. Derrière les “immigrés”, c’est toute la population racisée qui est en permanence visée par le RN
(...)
Le RN est aussi la seule formation politique qui n’a absolument jamais été au pouvoir en France durant ces dernières décennies (elle l’a été de 1940 à 1944 en “zone libre”). Elle est donc parvenue à obtenir un vernis de nouveauté et une partie du vote RN vise à balayer la classe politique française, quel qu’en soit le prix.

Pourtant, à y regarder de près, le RN n’a rien d’antisystème. Il a considérablement assagi son discours sur les questions économiques et institutionnelles pour pouvoir plaire à la bourgeoisie. Il ne critique plus l’Union Européenne et ne parle plus du tout de sortie de l’Euro. Les grands médias et une partie des intellectuels bourgeois n’ont cessé de répéter, ces derniers mois, à quel point le RN était devenu plus respectable que la France Insoumise, et qu’à choisir, il valait mieux préférer l’extrême-droite. Durant la campagne européenne, Jordan Bardella a été largement surexposé par les médias.

Mais surtout, le RN est plus que jamais l’adversaire préféré de Macron.
(...)
Ces dernières semaines, la complicité entre le RN et les macronistes était devenue troublante. Macron et Attal ont fait du RN leur adversaire préféré, en organisant un débat bilatéral entre le second et Bardella, et en proposant à Marine Le Pen d’en faire un avec le président. Macron doit beaucoup au RN : c’est grâce à sa menace qu’il a été élu par deux fois, en jouant à fond la carte du “barrage républicain”, pour finalement mener une politique qui s’inspire très largement du programme d’extrême-droite : criminalisation des quartiers populaires, stigmatisation des allocataires de minima sociaux et politique économique très favorable aux actionnaires et aux patrons.

Il faut le dire et le répéter : Macron a déjà commencé à mettre en œuvre le programme du RN, en accentuant les dimensions racistes et autoritaires du régime de la Ve République. Il a renforcé le colonialisme latent de l’Etat tout en détruisant à petit feu son modèle social, héritage historique de la gauche et du mouvement ouvrier. Il n’y a plus de différence de nature entre le programme du RN et l’action de Macron, seulement une différence de degré. C’est pourquoi Macron n’a aucun problème moral à favoriser la montée du RN.
(...)
la classe dominante est dans une impasse avec ses partis habituels : la sociale-démocratie est durablement décrédibilisée par le quinquennat Hollande, le macronisme est agonisant depuis plusieurs années et a obtenu une victoire au forceps en 2022, la droite conservatrice est en loque… Elle a besoin d’un nouveau souffle pour continuer à régner sur nos vies et faire appliquer son programme.
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La seconde hypothèse, c’est que Macron veut une victoire du RN et une cohabitation avec un gouvernement d’extrême-droite. En effet, il s’est plié à la demande – de longue date – du RN pour cette dissolution. Il a respecté leur agenda et, on l’a dit, n’a aucun souci moral avec leur politique. Lui et ses amis grands patrons se sont préparés depuis longtemps à ce scénario-là
(...)
Il faut dire que puisque le RN ne s’oppose plus à l’euro et à l’UE, qu’il a vidé son programme économique et social de toute menace pour les intérêts des possédants, il est tout à fait possible pour la bourgeoisie de bien vivre avec un gouvernement RN. Et après tout, face à des mouvements sociaux très réguliers et une montée de la conflictualité sociale dans tous les secteurs, n’est-ce pas le meilleur plan possible que de compter sur l’extrême-droite pour remettre la société au pas ?

L’histoire nous apprend que c’est toujours ainsi que les régimes fascistes, autoritaires et d’extrême droite s’installent : quand la classe possédante juge qu’il est préférable pour ses intérêts d’avoir un régime autoritaire plutôt qu’une démocratie qui la menace trop. C’est un choix que le patronat a fait en Allemagne et en Italie dans les années 1930 ou encore au Chili dans les années 1970.

La situation est tout bonnement tragique. Une partie de la population, pauvre et en colère, espère passer un bon coup de balai dans la classe politique actuelle en votant RN. Ce faisant, elle fera le jeu de Macron et de la grande bourgeoisie qui sont désormais tout à fait favorables à ce scénario. Et elle condamnera de nombreuses catégories de la population, déjà stigmatisée, à souffrir encore plus. Elle se privera elle-même d’un avenir plus juste et plus prospère. En croyant défendre ses intérêts, elle défend ceux de Bolloré et Arnault. Parce que, c’est un fait que nous avons toujours combattu mais qui reste prégnant : une partie des classes laborieuses a plus de haine pour son voisin que pour son patron. Nous faisons tout pour changer ça, mais à ce jour, le compte n’y est pas.
(...)
L’alliance de gauche va donc devoir se faire sur le plus petit dénominateur commun possible – contrer le RN – et n’aura pas le temps ni les bonnes conditions pour négocier un vrai programme de fond, avec des slogans clairs et des propositions qui font rêver. Elle ne pourra pas insuffler quelque chose de fort et de crédible face aux promesses de haine et de chaos portées par le RN, qui ont le mérite de la cohérence, et dont les partisans parlent d’une même voix. Il faut le dire et le redire : si cette alliance nous ramène dix ans en arrière, en adoubant ce même PS hollandiste qui est largement responsable de ce qui nous arrive maintenant, elle sera totalement contre-productive.
(...)
En parallèle, une offensive du monde du travail et des syndicats est plus que jamais nécessaire. Par rétroactions c’est d’ailleurs la seule manière de donner une dynamique inattendue à la séquence et de créer une pression sur la gauche institutionnelle pour que, si une alliance électorale doit avoir lieu, elle ne se fasse par sur un programme hollandiste mou, détestable pour les électeurs, qui serait donc condamné à la défaite. Ces mouvements sociaux peuvent par ailleurs provoquer davantage de discussions politiques que le simple cadre étroit – et souvent répulsif – des accords électoraux. Ils peuvent surtout créer des structures – comité, assemblée, ronds-points – qui dureront au-delà des élections et contribueront à faire face à la suite.
(...)
C’est pourquoi un mouvement social antifasciste est dès maintenant nécessaire : pas seulement pour favoriser une victoire de la gauche, mais aussi et surtout pour organiser la résistance future qu’elle doive se faire face à un gouvernement macroniste radicalisé ou un gouvernement RN, et favoriser un sursaut de la société française.

Ce pays n’est pas destiné à s’enterrer dans un régime autoritaire raciste et bourgeois. Nous pouvons collectivement faire autre chose qu’enrichir nos riches et pourchasser les étrangers. Notre histoire montre que la face sombre de la France ne disparaît jamais vraiment. Mais nous sommes aussi un peuple dont les classes laborieuses ont conquis de haute lutte des institutions de solidarité, d’entraide, d’amour et de respect mutuel.

Nous valons mieux que de tomber dans les pièges que notre classe dominante nous tend pour nous faire chuter collectivement.
(...)

Que faire face à l’accélération de la montée néo-fasciste favorisée par les bourgeois et possédants ?

PARIS ET LYON : PREMIERS LYCÉES BLOQUÉS CONTRE L’EXTRÊME DROITE

Dimanche soir, Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée Nationale et des élections anticipées en urgence, destinées à livrer le pouvoir à l’extrême droite. Dès lundi matin, la jeunesse ouvrait le bal contre ce coup de force.
Au lycée Henri IV à Paris et à Saint Exupery à Lyon, les lycéens et lycéennes ont bloqué leurs établissements aux cris de « la jeunesse emmerde le Front National » et « Bardella, casse toi, l’Europe n’est pas à toi ».
Le bloc libéral-fasciste promet l’enfer à la jeunesse : précarité généralisée, racisme, répression sanguinaire et militarisation, avec pour horizon la guerre et la haine nationaliste.
C’est cette jeunesse qui ouvre le bal dans les luttes depuis des années. Encore une fois ce 10 juin, en attendant les manifestations prévues ce soir, et après.

(post de Contre Attaque)


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