Promotion d’une écologie capitaliste ou résistance profonde au capitalisme ??

Le réformisme superficiel passe bien dans les médias, mais n’arrêtera pas la destruction du vivant

lundi 15 octobre 2018, par Camille Pierrette.

Voici un article qui critique les pseudo-écologistes plus ou moins médiatisés qui veulent préserver le capitalisme en espérant le verdir et/ou le rendre plus « social », qui sont naïfs ou là juste pour faire leur beurre, qui présentent des petits éco-gestes ridicules ou qui sont des forcenés d’un positivisme hors sol.


- À propos de ces youtubeurs qui font la promotion de l’écologie capitaliste (par Nicolas Casaux)

- Plus récemment, y a eu la vidéo « Il est encore temps », nouvel exemple d’écueil dans le « solutionnisme » superficiel, la pseudo contestation qui reste prisonnière du cadre et sans aucune confrontation, et l’éviction des problèmes de fond, rendant impossible d’envisager des actions adaptées à la situation.

- Extraits :

Précision liminaire : À chaque critique formulée envers une personnalité médiatique de l’écologie, un certain type de commentaires — assez déconcertants — paraît immanquablement pour enjoindre les écologistes radicaux à respecter (c’est-à-dire ne pas critiquer) les plus modérés. Comme une sorte d’injonction à ne pas trop réfléchir, à ne pas trop penser.

Que les personnes se définissant comme écologistes le reconnaissent ou non, les multiples collectifs, associations et organisations que l’on associe à cette mouvance sont loin de partager les mêmes objectifs. Certains d’entre eux, réformistes, pensent qu’il faut travailler au verdissement du capitalisme (promotion des énergies renouvelables, etc.), et le rendre plus humain (avec l’économie sociale et solidaire, etc.) et ce, en respectant les modes d’action qu’il propose (consommation, vote, manifestation non violente, recours en justice). D’autres, plus radicaux, considèrent que la société industrielle forme un tout irréformable, que le problème réside dans les institutions, les structures de pouvoir et d’oppression, qu’il s’agit de combattre par des actions politiques (grève, blocage, sabotage, etc.).

Chaque jour, l’état de la planète empire. Or, nous n’avons pas le temps, ou plutôt, nous n’avons plus le temps, il faut dès à présent préparer la contre-attaque (car il s’agit bien d’une guerre contre le vivant). Et celle-ci se mène d’abord sur le terrain des idées, dans nos théories et dans le constat que nous faisons de la situation, dont découlent les objectifs que nous concevons et la stratégie que nous envisageons[1]. Il semblerait que la majorité des militants ne se sont pas véritablement posés la question des objectifs, et de la stratégie à adopter pour les atteindre.

Considérer qu’un mouvement de défense du monde naturel pourrait être composé d’une branche capitalo-compatible et d’une autre anticapitaliste, cela revient à croire qu’un mouvement pour l’émancipation des femmes pourrait se construire avec des hommes masculinistes, ou qu’un mouvement pour l’émancipation des Noirs pourrait se construire avec des membres du Ku Klux Klan, ou qu’un mouvement pour l’émancipation des travailleurs pourrait se construire avec le Medef. C’est simplement absurde.

Un rapprochement entre modérés et radicaux n’est possible qu’en fonction d’objectifs communs.

(...)

L’analyse socioécologique de ces youtubeurs est assez proche de celle des grandes ONG écolos (WWF, Greenpeace, etc.). Comme elles, ils ne remettent pas en question l’État, le mode de vie industriel, le capitalisme (même s’ils prétendent parfois autrement). Ils semblent croire que l’on pourrait rendre écologique et démocratique la société industrielle en l’aménageant ci et là. Ils n’ont conscience ni de l’impasse écologique dans laquelle elle s’est enfermée, ni de l’impasse antisociale qu’elle constitue.
(...)
Au bout du compte, à travers les idées du changement par la consommation, de la financiarisation de la nature, etc., leur JTerre fait principalement la promotion de la mascarade écologiste élaborée par les institutions dominantes de la société industrielle capitaliste, de l’ONU aux grandes ONG écolos et à l’État. Institutions qui sont les principales responsables du désastre socioécologique en cours et qu’un mouvement écologiste digne de ce nom devrait avoir pour objectif de démanteler.

- Voir aussi : En 2018, tout le monde devrait être anti-capitaliste
- D’autres articles sur ces sujets sur Partage-le.com, notamment La consom’action, un moyen pour les puissants d’égarer la résistance (par George Monbiot)

- et : Le climat Appels sans suite (1), de Frédéric Lordon


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