Pour ouvrir de meilleures perspectives que de longs matins bruns : besoin de nouvelles personnes pour agir tout azimut

Actus, remarques, analyses, tracts...

mercredi 12 juin 2024

Pour achever les restes puants du macronisme, et surtout pour renvoyer l’extrême droite dans les poubelles de l’histoire, des manifs et rassemblements de masse, un « nouveau front populaire » des partis pour les législatives ne suffiront pas.
L’action acharnée des « habituelles » personnes militantes et de la jeunesse non plus.

Si on veut éviter un long et gros matin brun en juillet et du même coup ouvrir des perspectives salutaires et désirables, il va donc falloir que de nombreuses nouvelles personnes se lèvent franchement, bouleversent leur quotidien, rognent sur leurs loisirs, leurs temps en terrasse des cafés (à moins d’y faire du militantisme actif !) et leur travail (ou mieux, fassent grève) pour agir de tas de manières différentes et partout.

Des manifs, des émeutes, des blocages et occupations, oui, mais aussi des grèves (ne serait-ce que pour marquer le coup et se dégager du temps), tractages, affichages, assemblées, débats, participations à tous les événements possibles, ciblages des médias extrême droitisés et ultra-capitalistes de Bolloré and co (Cnews, BFM, LCI, i24, Europe 1, C8, le Journal du Dimanche, Paris Match, Canal +, Femme actuelle, RMC, RFM, Voici, TF1, Le Parisien, les Echos, Aujourd’hui, Europe 2, Télé Loisirs, Le Point... - y en a forcément un près de chez vous) (voir carte des médias), s’inviter sur les médias et y multiplier les interventions, discuter dans les rues, sortir de l’entre-soi, etc., etc.

Il va falloir aussi faire pression sur le « nouveau front populaire » pour qu’il ne se limite pas au gnangnan réformiste superficiel et au plus petit dénominateur commun.
Et aussi, très important, si on veut de vrais changements positifs pour toustes, si on veut durablement l’emporter sur le bloc libéral-fasciste, se promettre d’exercer une forte pression ensuite sur ce « nouveau front populaire » s’il gagne les élections.
En sachant aussi que dans cette hypothèse de victoire de gauche aux législatives, on risque de devoir faire face à une forme ou une autre de tentative de coup d’Etat des extrêmes droites, peut-être des assauts de type de ceux des trumpistes contre la Maison Blanche. Et là le Front populaire aura besoin d’un large soutien.

Il s’agit juste de « rattraper » en 3 semaines ce qui n’a pas été fait (ou pas suffisamment, ou raté) depuis des années !
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

NO PASARAN

Suite dissolution : Pour ouvrir de meilleures perspectives que de longs matins bruns : besoin de nouvelles personnes pour agir tout azimut

MACRON : LA GRANDE DESTRUCTION DES MOTS, LA GRANDE INVERSION DUEL

- Décryptage : quand Macron rend hommage à Pétain mais utilise Léon Blum contre la gauche -

Depuis 2017, Macron a tout saccagé sur son passage : les conquêtes sociales, les libertés, l’écologie, la pluralité médiatique. C’est un rouleau compresseur néolibéral et autoritaire. Mais sa plus grand opération de destruction est contre les mots. Jamais sans doute un gouvernement n’aura autant détruit le sens des mots, attaqué la vérité, inversé le réel, menti sans aucune retenue. Explications.

Blum et Pétain

Ce mardi 12 juin, Macron a convoqué 200 journalistes en conférence de presse. Il a l’intention de s’exprimer deux fois par semaine pour diffuser des messages d’une perversité inouïe jusqu’aux élections. Voici la première salve, à propos du Front Populaire, la coalition de gauche pour tenter d’empêcher une victoire du RN : « J’ai une pensée cette 24 dernières heures pour Léon Blum. S’il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd’hui c’est Léon Blum ».
Sa « pensée » pour Léon Blum, leader socialiste du Front Populaire, est en elle-même ignoble : Macron incarne l’exact opposé de Léon Blum, il a consacré sa vie à détruire toutes les avancées sociales arrachées en 1936, puis après la guerre, par la Résistance. L’existence même de Macron est une antithèse du Front Populaire.
Mais il y a pire : rappelons que Macron avait rendu hommage à Pétain en 2018 et qu’il a nommé un Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, issu de l’Action Française, un groupe royaliste et antisémite. Et devinez quoi ? En 1936, l’Action Française a tenté d’assassiner Léon Blum à Paris.
Quelques années plus tard, sous le régime de Vichy, c’est Pétain qui a fait arrêter Léon Blum. Le socialiste est ensuite déporté au camp de Buchenwald. Macron a donc littéralement rendu hommage à ceux qui ont tenté d’éliminer le socialiste, mais il prétend désormais parler en son nom.

Manouchian et Loi immigration

Le 21 février 2024, l’inversion des valeurs est allée très loin : Macron a organisé l’entrée au Panthéon du résistant communiste arménien Missak Manouchian, assassiné par les nazis 80 ans plus tôt, et de sa compagne Mélinée, elle aussi résistante.

La cérémonie était extrêmement malsaine, puisque quelques semaines plus tôt, ce même gouvernement votait avec l’extrême droite une « Loi immigration » qui reprenait les grandes lignes du programme du Front National. Macron organise simultanément la chasse aux étrangers et la répression des antifascistes, tout en rendant hommage à Missak et Mélinée, réfugiés et apatrides, communistes engagés dans les luttes sociales et pratiquant la lutte armée contre l’extrême droite.

Les deux résistants sont absolument tout ce que le gouvernement détesterait et chercherait à faire enfermer ou expulser s’ils étaient vivants aujourd’hui.

Plus grave encore, Marine Le Pen et sa garde rapprochée ont été autorisés à assister à la cérémonie : le parti a littéralement été fondé par des SS. Les héritiers de ceux qui ont assassiné Manouchian ont pu parader tout sourire, devant le Panthéon, sur le passage des dépouilles des deux résistants. Comble de l’inversion, ce soir là France 2 et France Info, médias de service public, ont choisi de n’interviewer qu’une seule personnalité politique en direct : Marine Le Pen.

Un peu plus tôt des militants communistes avaient été appréhendés par la police et leurs drapeaux ont été confisqués. Ce sont pourtant les rangs du PCF qui ont fourni des milliers de résistants contre le nazisme, qui ont payé le prix du sang et auxquels les Francs Tireurs Partisans étaient rattachés. Inversion absolue.

« No Pasaran » et « Révolution »

Le 5 octobre 2023, l’équipe d’Emmanuel Macron diffuse sur les réseaux sociaux une vidéo adressée à des chefs d’entreprise réunis à Paris pour un événement baptisé Big 2023. Le président y vante les « aventures entrepreneuriales » et « l’attractivité » économique de la France. En riant, il conclut : « On ne monte aucun impôt, on ne complique aucune procédure, on ne revient pas en arrière sur le droit du travail ¡ No pasarán ! ».
¡ No pasarán !, c’est le cri de la révolution espagnole en 1936 face aux troupes franquistes. Le serment d’un peuple résistant au fascisme : « Ils ne passeront pas ». Cette révolution libertaire sera écrasée dans le sang par les militaires espagnols, appuyés par les troupes de Mussolini et d’Hitler. Mais le slogan antifasciste est devenu le cri de ralliement de toutes les résistances face à l’extrême droite et au capitalisme.
Macron a donc repris cette devise, mais pour la retourner. Dans un exercice d’inversion intégrale, ¡ No pasarán ! ne s’adresse plus à la menace fasciste mais aux luttes sociales. Le président assimile ainsi les syndicats au franquisme, la gauche à l’extrême droite, et affirme ainsi à celles et ceux qui demandent le partage des richesses : « Vous ne passerez pas ».
Ce retournement de symbole était opéré dès 2016, lorsque Macron lançait sa campagne présidentielle, avec l’appui des grandes fortunes et des médias dominants, en publiant son programme dans un livre intitulé Révolution.

Antisémitisme

Tout aussi vertigineux, le 12 novembre dernier, les présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale organisaient une prétendue « marche contre l’antisémitisme » et contre « l’islamisme », qui n’a été qu’une gigantesque opération d’inversion politique en faveur des factions historiquement liées à l’antisémitisme.
Le RN, parti fondé par des nazis, et Éric Zemmour, candidat admirateur de Pétain, communiaient avec les macronistes derrière l’État israélien. Les héritiers de Maurras et des anti-dreyfusards marchaient contre l’antisémitisme devant toutes les caméras pendant que la gauche était mise « hors de l’arc républicain ». Un cordon policier protégeait même l’extrême droite. Nous avions assisté, médusés, à la « marche contre la haine » la plus haineuse de l’histoire.

Stratégie de confusion

Le mensonge permanent et l’inversion sont un mode de gouvernement, une stratégie. « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien (…). Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez » expliquait Hannah Arendt à propos du totalitarisme.

En agitant constamment des symboles contradictoires, Macron cherche à créer une confusion mentale, à dévaluer le sens des mots, des idées, de l’histoire. Et quand plus rien n’a de sens, le fascisme peut s’imposer.

(post de contre Attaque)

Commentaires ironiques sur le blabla du tyran Macron de ce mercredi 12

Le forcené de l’Elysée relance ses monologues à la sause novlange façon Big Brother.
Remettons un peu les mots de son discours à l’endroit, tant ils sont dérangés et inversés par cet esprit confus et vicieux.

Macron c’est la promesse du désordre et le chaos du capitalisme punitif
Macron c’est l’extrémiste indécent du capital, le champion dopé du système qui nous dépossède de tout.
Macron c’est l’Ordre de la république policière et des nantis, avec promesse d’un autoritarisme/répression accru et contrôle policier des mineurs "non accompagnés" dans les rues.
Macron est prêt à tout pour faire prospérer les actionnaires, les bourgeois et les ultra-riches.
Macron c’est la fièvre meurtrière et écocidaire de la fuite en avant dans le régime policier, le techno-solutionnisme et la Croissance.

Si LFI paraît extrême à Macron et aux autres (stratégie volontaire de diabolisation), c’est qu’ils ont tellement dérivé vers la droite que LFI semble radicale. En réalité, elle ressemble juste au PS des débuts de Miterrand, en plus soft.

  • Le spécialiste du 49-3 et du passage en force et à la grenade accuse LFI d’antiparlementarisme. LOL
  • Le blablateur autoritaire qui décide tout tout seul relance le gag ultra-érodé et ridicule du grand débat (sur la laÏcité cette fois ci). LOL
  • En phase avec son militarisme guerrier, il veut généraliser le SNU.
  • Il ressort le coup des primes : 100 balles et un mars et allez vous faire foutre ! LOL
  • Le tyran brutal qu’en a rien à foutre des peuples et de la démocratie parle à présent de démocratie et de "retour au peuple". LOL
  • Pour ne soi-disant pas donner les clefs du pouvoir à l’extrême-droite en 2027, il lui offre sur un plateau en 2024 ! LOL

Bref, il reste égal à lui-même, en pire, et n’a rien de neuf à proposer du haut de son trône en carton. Ses postures et discours deviennent même ridicules, on dirait des gags mal écrits, un clown triste et égotiste au bout du rouleau qui tente quand même ses vieux tours. Même ses partisans prennent peur et sentent venir la chute, la défaite cuisante, le suppliant de ne pas intervenir dans la campagne...

L’élection va donc se jouer entre la coalition des extrêmes droites et le « nouveau front populaire ».

Bardella, c’est Macron en pire !

- TRACT : Bardella, c’est Macron en pire !
Un tract proposé par l’Assemblée antifasciste pour convaincre le plus grand nombre que le choix de Bardella c’est le pire des choix. N’hésitez pas à le télécharger, l’imprimer, le distribuer dans les boîtes aux lettres autour de chez vous, le laisser traîner à la machine à café !

Après la claque prise par son parti le 9 juin aux élections européennes, Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale. La conséquence, c’est le risque sérieux d’avoir Bardella premier ministre début juillet et des députés majoritaires pour imposer leurs lois. L’extrême droite est aux portes du pouvoir.

Mais leur politique, on la voit au travers des votes des députés du Rassemblement national.
Depuis deux ans, les 89 députés du RN ont voté :

  • contre l’augmentation du SMIC à 1500€
  • contre l’augmentation des salaires avec l’inflation
  • contre la revalorisation des pensions de retraite
  • contre la gratuité des cantines scolaires pour les plus modestes
  • contre le blocage des prix des produits de première nécessité
  • contre le plafond des loyers face à l’inflation
  • contre la taxe des superprofits et le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune
  • pour la réduction des droits liés au chômage.

Macron, c’est le président des riches. Si Bardella gagne les élections, ce sera le premier ministre des bourgeois.

Et ce sera encore pire !
Le RN s’en prend aux droits des femmes :
(...)

- Tract en version imprimable :https://manif-est.info/IMG/pdf/tract-bardellamacronenpire-juin24.pdf
- En version affiche

Tract : Bardella, c’est Macron en pire !
Bardella, c’est Macron en pire ! - bas

Autres tracts et affiches

- voir par exemple :

UN FRONT PLUS SALUTAIRE QUE POPULAIRE

Comme lors des dernières présidentielles, CND n’a pas vocation à inciter qui que ce soit à voter ou non, et encore moins à dire pour qui. Et comme lors des dernières présidentielles, au sein même du collectif, différentes stratégies et visions se côtoient et se respectent.
Mais certaines choses nous paraissent tout de même assez claires, et importantes à rappeler :
Nous pensons évidemment qu’une victoire de la toute récente « coalition de gauche » serait moins pire qu’une victoire du RN ou de la Macronie.

Mais la création d’un front populaire dans lequel le PS est totalement associé, tout comme le PCF, représente une énorme défaite politique à moyen et long terme. Quand bien même il pourrait s’avérer stratégiquement intéressant sur le court terme.

Dire cela n’est en rien tirer sur son propre camp ou faire le jeu du fascisme.
Nous pensons sincèrement, et tristement, qu’il n’y a aucun horizon réellement enviable à voir des partis comme le PS regagner en force pour plusieurs années/décennies. Et c’est évidemment ce qu’il va se passer. Qu’importe l’issue des législatives d’ailleurs. Quasi mort il y a quelques années, le PS va renaître de ses sombres cendres, que le front de gauche gouverne dans un mois ou qu’il soit battu au profit du fascisme et de la bourgeoisie. Si le Front populaire version 2024 venait à gouverner, nous ne doutons pas qu’ils nous feraient manger des cailloux et ne contiendraient que difficilement la vague raciste (qui dépasse largement les urnes)

Finalement, il n’y a pas vraiment de logique intellectuelle à reprocher au RN d’être raciste ou à des partis bourgeois d’être libéraux (et racistes). En revanche, on se doit de dénoncer des partis qui se disent (et s’appellent) socialistes ou communistes et qui ont mené jusqu’à récemment des politiques libérales et racistes, et continuent à souffler sur ces braises.

Car la responsabilité de ces partis est immense dans le délaissement de toute une partie de la population française dans les mouvements anticapitalistes et révolutionnaires.

Une occasion historique a été ratée il y a quelques années de tuer le PS pour faire revivre de vraies valeurs socialistes. Il n’y aura pas de nouvelles occasions avant de longues années. Tâchons dans cet intervalle de continuer la lutte bien au-delà des séquences électorales, qui ne sont qu’une portion congrue, biaisée et tronquée, de notre vivre ensemble.

(post de CND)

Pour ouvrir de meilleures perspectives que de longs matins bruns : besoin de nouvelles personnes pour agir tout azimut

DIVERS

  • Assemblée pour un front uni antifasciste - Dimanche soir, le Rassemblement National a réussi une percée historique (bien que prévisible). Ce qui l’était moins, en revanche (quoi que), c’est l’attitude d’un gouvernement prêt à céder les clés du pouvoir à l’extrême droite pour tenter de se maintenir électoralement en vue des prochaines présidentielles. Il est clair que l’accès du RN au pouvoir n’était qu’une question de temps, et cela pourrait désormais se concrétiser en quelques semaines.
  • Comment peut-on s’organiser concrètement contre l’extrême droite ? Discussion jeudi 13 - Rencontre ouverte à tout le monde, retrouvons-nous nombreux pour analyser les conséquences de la victoire de l’extrême-droite aux élections européennes, et surtout de la dissolution de l’Assemblée nationale,
    Pour élaborer une stratégie politique, notamment électorale, dont l’objectif central est de protéger les principales cibles des fascistes en France : les enfants non-blancs, les enfants musulmans, et les enfants des quartiers populaires.
  • [Paris 20e, 12 juin] Appel à s’organiser contre le fascisme ! - Rendez-vous mercredi 12 juin à 19h30 à la FASTI, (58 rue des Amandiers, 75020) pour une réunion d’organisation de la riposte antifasciste, à l’appel du Collectif Antifasciste du 20e arrondissement.
  • Paris : Face au péril faciste, Construisons la riposte ! Assemblée antifaciste jeudi 13 juin - Assemblée antifaciste Jeudi 13 juin, 18h30, bourse du travail de Paris - Après la montée en flèche du RN aux dernières élections européennes, Macron le pyromane décide de dissoudre l’Assemblée nationale et déroule le tapis rouge aux fascistes. Si cette situation semble exceptionnelle, elle n’est en réalité que le résultat logique d’une fascisation de la société accompagnée par tous les partis politique, gauche comprise. Quoi qu’en disent les boutiquiers en tout genre, notre salut ne viendra pas des urnes. Pour combattre le fascisme nous avons besoin de toutes nos forces et de toutes notre puissance d’agir. Ne laissons pas notre destin dans les mains de ceux qui ont quelque chose à vendre. Reprenons l’offensive et construisons une riposte antifasciste réellement émancipatrice !
  • Contre les serpents de la modération et du centrisme
    (...) Facebook, Merkel, Macron, la “Nouvelle Démocratie”, et tous les tenants de la politique “raisonnable” cherchent à normaliser ce monopole de la violence et à tenir à distance leurs partisans les plus radicaux, tout en ayant l’audace suprême de mettre sur le même plan celles et ceux qui luttent contre l’oppression avec celles et ceux qui luttent pour les renforcer.
    (...) Ces politiciens et militants raisonnables ne se font pas bannir de Facebook, ni harceler chez eux par les agents de l’Etat, et ils fabriquent de fausses divisions en qualifiant “d’extrémistes” des groupes totalement différents aux objectifs radicalement opposés. Le but est double : détourner l’attention, et persuader les dominés que la structure politique actuelle est la seule barrière qui les sépare du chaos.
    Cette idée du “raisonnable” en politique est une tactique dangereuse. Elle conduit à l’idée que toute proposition politique radicale est équivalente à n’importe quelle autre, et que l’éthique, les objectifs ou le contexte local n’ont aucune espèce d’importance.
    Elle nous conduit à avoir peur de nous-même et de nos proches, et à ne pas trop poser de question. Être raisonnable, c’est accepter ce qu’on nous dit : si on s’éloigne trop du consensus, dans ses objectifs ou son analyse, c’est de “l’extrémisme” et déjà presque du nazisme.
    (...) Les Biden et les Macron de ce monde nous isolent lorsqu’ils arrivent au pouvoir, car ils sont un peu plus doués pour calmer l’angoisse des masses indécises, pacifiées par la soupe que leur sert Facebook et le credo de la “modération politique”.
    Cette politique de la politesse, promue par Facebook et ces sympathiques conservateurs qui dirigent le monde, n’est rien d’autre qu’une mise en scène : leurs prétendues rivalités politiques sont purement superficielles, destinées à nous distraire et à laisser le véritable pouvoir aux mains des forces les plus dangereuses.
    (...) (Note : dans le contexte français, il faudrait par exemple ajouter les cadres du PS au nombre des partisans de la "modération politique".)
  • La (nouvelle) peste brune aux portes du pouvoir - Ce 9 Juin 2024, le bras tendu par Emmanuel Macron au Rassemblement National confirme l’entente bourgeoise entre le fascisme et le capital, autour d’intérêts communs et hostiles aux classes sociales inférieures.
    La résistance au fascisme qui monte doit se mener sur chaque front. Chaque interstice. Mener la bataille idéologique passe par la création de résistances, le renforcement de bastions ou encore l’investissement dans les luttes collectives.
  • « Construisons des résistances locales à l’extrême droite » (...) Loin de nous l’idée de critiquer rassemblements et initiatives de masse, ils sont précieux, nous permettent de nous sentir moins seul·es face à la situation, de nous organiser et d’initier de nombreuses actions, mais cette fois, ils sont certainement insuffisants.
    C’est dans les campagnes que l’extrême droite fait ses plus hauts scores, là exactement où la gauche, les écologistes et toutes alternatives se font rares. Ce n’est pas depuis les métropoles — et cela peu importe le nombre de personnes qui iront manifester — que nous convaincrons les personnes qui en sont loin, et se sentent au mieux mises en marge des politiques qui s’y jouent, au pire méprisées. Se sentant en déprise avec la politique, qu’elle soit locale ou nationale, comme nous l’avons vu lors des manifestations agricoles, nos territoires vivent le déni de démocratie au quotidien, de plein fouet... jusqu’au craquage. (...) Plutôt que dans le fascisme, nous devons inscrire nos territoires dans la résistance. (...) construisons des résistances locales : discutons, créons du lien, collons des idées, cultivons ensemble, faisons naître le débat, sauvons et inventons nos territoires et rendons les publics et accessibles !
Pour ouvrir de meilleures perspectives que de longs matins bruns : besoin de nouvelles personnes pour agir tout azimut
Pour ouvrir de meilleures perspectives que de longs matins bruns : besoin de nouvelles personnes pour agir tout azimut

💥10 JUIN : TOUR DE FRANCE DE LA MOBILISATION ANTIFASCISTE


Soyons clairs, quelles que soient les positions de chacun sur le vote, aucun « Front Populaire » ni aucun « accord électoral » n’empêcheront l’avancée de l’extrême droite sans un mouvement social le plus massif et offensif possible. Alors voici un tour d’horizon des premières mobilisations qui ont eu réuni des dizaines de milliers de personnes en France, lundi 10 juin au soir :

🔴Paris : plus de 10.000 personnes dans la rue pour la deuxième nuit consécutive. Tags et cortège sauvage. À minuit, des cortèges sauvages déambulaient toujours. Attaques policières à coups de lacrymogènes et de grenades de désencerclement, riposte collective, barricades enflammées et furtivité.

🔴Nantes : 4400 manifestants selon les autorités, sans doute deux fois plus. Cortège très dense et puissant dans tout le centre-ville, tags et actions ciblées. Marche jusqu’au commissariat et barricades en feu en fin de manifestation.
🔴Rennes : 3000 personnes selon la presse, quelques tags et tensions avec la police. Danse autour d’un grand feu en fin de soirée.
🔴Bordeaux : des milliers de manifestants place de la Victoire. Des tags et des feux de poubelles, tirs de grenades lacrymogènes par la police. Des centaines de personnes manifestaient encore après 22H. Un bar d’extrême droite attaqué, et des banques et enseignes capitalistes prises pour cible.
🔴Angers : 1000 personnes, dans la rue. Le bar « Le Bazar », qui sert de QG aux néo-nazis de l’Alvarium attaqué. Répression policière à coups de lacrymogène pour protéger l’extrême droite.
🔴Lyon : 3000 manifestants selon la police. La police barre les ponts qui mènent au quartier du Vieux Lyon, où se trouvent les locaux d’extrême droite, et tire des grenades lacrymogènes. Affrontements et barricades enflammées.
🔴Toulouse : très forte mobilisation, 6200 personnes selon la police. Des manifestants ont démarré un engin de chantier, brisé des vitrines et brûlé des poubelles. Les policiers ont tiré des grenades en fin de manifestation.
🔴Strasbourg : 1000 personnes dans la rue selon la presse. Une dizaine de conteneurs à poubelles enflammés pour barrer une avenue.
🔴Caen : 1000 manifestants pour la deuxième soirée consécutive.
🔴Montpellier : 1000 personnes selon la police.
🔴Nancy : la manifestation contre le fascisme a lieu ce mardi soir. Affrontements : la police gaze pour protéger des fascistes venus provoquer le cortège.

PARIS : TROISIÈME NUIT CONTRE L’EXTRÊME DROITE

Mardi 11 juin, pour la troisième nuit consécutive depuis l’annonce de dissolution du Parlement, la jeunesse est descendue dans les rues de Paris contre l’extrême droite. Des milliers de personnes ont à nouveau afflué avant de partir en cortège. Et la répression s’est encore durcie par rapport aux soirs précédents.

Un dispositif policier massif et agressif a harcelé ce courageux défilé, en multipliant les charges, les coups de matraque, et en tirant un déluge de grenades.
Ce weekend, des mobilisations auront lieu partout pour faire front contre l’extrême droite. Soyons des millions.

🎥 : https://fb.watch/sF7bHs08oT/
Luc Auffret, CLPress, Thimothée Forget, Remy Buisine

🔴NANCY : MILICE FASCISTE ET POLICIERS MAINS DANS LA MAINS

La scène résume parfaitement la situation politique ambiante en France : une milice fasciste armée agresse une manifestation de gauche, puis va se réfugier derrière la police, qui lui apporte son soutien.

Mardi 11 juin, dans la ville de Nancy, en Lorraine, environ 2500 personnes ont manifesté pour protester contre le Rassemblement National.
La Fédération Libertaire de Lorraine, qui était présente sur place et filmait la manifestation, explique : dès le début plusieurs néonazis se sont approchés de notre rassemblement place Stanislas ». Le cortège n’était parti que depuis une vingtaine de minutes. Le groupe d’extrême droite, armé de ceinturon, est allé jusqu’à bloquer l’avancée de la manifestation, comme le feraient des policiers en service !
« Une personne décide de passer malgré tous et reçoit un coup » explique la Fédération Libertaire de Lorraine, « le service d’ordre de la manifestation est intervenu et a mis en fuite le groupe de nazis ».

Mais la police était postée seulement quelques mètres derrière la milice d’extrême droite. Elle voyait donc toute la scène, et supervisait même la situation. La preuve : les néo-nazis sont immédiatement partis se réfugier derrière la police, dans une parfaite entente et une parfaite coordination. Ils ont ensuite lancé une deuxième charge contre les manifestants de gauche, toujours en collaboration avec la police.

Nous avons ici, en images, une illustration claire et limpide du rôle des néo-nazis : celui de bras armé de la police et des patrons contre les luttes sociales.

Toujours à Nancy et au même endroit, le 26 avril 2023, lors de la venue Zemmour, des néo-nazis avaient chanté l’hymne de la collaboration : « Maréchal nous voilà ». Pas d’arrestation pour apologie de génocide : la police les avait protégés et avaient tiré des grenades sur les antifascistes.

Qui peut encore nier que l’extrême droite contrôle déjà les principaux leviers de l’Etat ? Qui peut encore nier que la bourgeoisie au pouvoir a décidé de s’allier avec les fascistes ?

- vidéo : https://fb.watch/sF6X7xeQbS/
Images fournies par la Fédération Libertaire de Lorraine

(posts de Contre Attaque)


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