Pour le luxe des riches, les pauvres crèvent en masse et la planète est dévastée

Mais pensez à bien éteindre vos pièces inoccupées, et présentez sagement votre dos au fouet

lundi 16 mai 2022, par Auteurs divers.

Si les travailleurs se tuent au travail et si les entreprises capitalistes détruisent le vivant tout en dérèglant gravement le climat, c’est, notamment, pour que les plus riches consomment à outrance au mépris des conséquences.

MORT AU LUXE

« Zion Bhushan Powar Design : Un mégayacht de plus de 100 mètres de long pour les amoureux d’observation. Le monde du yachting est en constante recherche de nouveaux designs, d’audace, de singularité, de nouveauté. Le Zion en est le parfait exemple : ce mégayacht de 360 pieds (près de 110mètres) a été conçu tout d’abord pour offrir un visuel des plus stupéfiants : des lignes épurées et fluides qui créent une silhouette distinctive, qui ne manquera pas de se démarquer en haute mer. »

Le yacht le plus cher du monde, baptisé History Supreme, a été vendu 4,8 milliards de dollars, soit à peu près le PIB du Togo.

« Après le succès de la RM 038 Tourbillon Bubba Watson lancée en 2011 en édition limitée, Richard Mille a développé pour le golfeur un nouveau modèle tourbillon doté de fonctionnalités supplémentaires pour perfectionner ses drives puissants sur le green. C’est ainsi qu’est née la RM 38-01 Bubba Watson, une montre qui associe un capteur de g breveté à un mécanisme tourbillon, pour offrir aux golfeurs un éclairage nouveau sur leur jeu. Ce capteur mécanique de g d’à peine 17 mm est une complication exclusive Richard Mille qui contient plus de 50 composants mobiles. Il permet au golfeur de connaître l’accélération du mouvement de son swing, exprimée en g. Le capteur, situé à 12 heures, est capable d’enregistrer la force générée par ce swing. »
Prix de vente de la montre : 950 000 euros.

Grâce au formidable site web luxe.net, « le magazine du luxe et du savoir-vivre », auquel je suis abonné depuis quelques temps, j’ai le privilège de pouvoir suivre l’actualité de l’industrie du luxe. L’indécence cosmique dont elle témoigne nous rappelle constamment l’absurdité et l’indécence des discours écologistes visant à pousser les pauvres à culpabiliser, à baisser le chauffage chez eux, etc. Tant que les super-riches — qui concentrent aussi entre leurs mains une grande partie du pouvoir — continueront d’exister, de se vautrer dans le luxe, de consommer de manière monstrueuse, sur le dos du plus grand nombre et de la planète (comme on fait la guerre avec le sang des autres, on fait fortune en exploitant autrui), on ne règlera pas grand-chose des problèmes de notre temps.

(Post de Nicolas Casaux).

Pour le luxe des riches, les pauvres crèvent en masse et la planète est dévastée
Pour les riches un yacht de luxe grandiose, pour les pauvres la dèche, la fosse commune, le fouet et la matraque

Le capitalisme exploite les travailleurs et la Terre pour que les plus riches puissent faire plus d’argent à partir de l’argent, avec l’aide de valets en tous genres qui bavent sur une part du gâteau ou espèrent arriver à atteindre le grand banquet des milliardaires ou millionnaires.
Grâce à l’Etat, aux médias de masse et aux polices extrême-droitisées, ce business écocidaire, antisocial et meurtrier, continue à tout ravager, dans l’indifférence, la résignation ou l’approbation générale.
En France et pays similaires, les petites minorités qui luttent sont trop peu nombreuses, trop divisées et trop peu soutenues pour pouvoir arrêter ce délire, elles ne font pas le poids et n’obtiennent que des victoires à la marge ou locales. A moins que de nombreux renforts, déterminés, arrivent bientôt, et qu’un effort conséquent de coordination et de stratégie voit le jour ?

  • Ces 5 chiffres qui montrent que les riches polluent plus que les pauvres - Selon une étude du World Inequality Lab, les 1 % les plus riches de la planète ont émis 17 % du CO² cette année, plus que la moitié la plus pauvre de la population. Un écart qui doit pousser à la mise en place d’une taxation ciblée sur les plus aisés, selon l’auteur.
  • La fiscalité écologique frappe plus les pauvres que les riches - La « contribution climat-énergie » touche en proportion plus les pauvres que les riches, explique l’auteur de cette tribune. Il propose des pistes pour une fiscalité écologique permettant un « développement socialiste durable ».
  • Plus on est riche, plus on pollue - Les 10 % de ménages canadiens les plus riches ont une empreinte écologique deux fois et demie plus que les 10 % les plus pauvres.
  • Ajoutons les pollutions et pandémies, qui touchent d’abord les pauvres (lesquels meurent plus souvent que les plus riches avant la retraite), la malbouffe industrielle, le mal logement, etc.
  • etc.

Pendant ce temps, les pauvres et classes moyennes "basses" sont invités à faire des "écogestes", à réduire les temps de douches, à éteindre les lampes inutiles ou à baisser leur chauffage.
Déjà, de fait, les pauvres sont de toute façon obligés de faire des économies et de consommer peu, surtout en ce moment.
Ensuite, les contraintes devraient porter massivement et en premier sur les plus gros pollueurs, les riches.
Des tas de joujous devraient être interdits, et le reste lourdement taxé.
Mais comme les riches dirigent l’Economie et contrôlent les gouvernements, ça ne va pas arriver de suite..., ils ne vont pas s’autocensurer et s’autosanctionner.
Au contraire, le mode de vie écocidaire, destructeur, violent, égoïste, cynique, méprisant des riches est constamment valorisé et montré dans les grands médias et dans la plupart des produits culturels. Logique, car qui possède les médias de masse et les industries culturelles ? Les riches.

La logique, la justice sociale et la préservation du vivant voudrait pourtant que les riches, leur idéologie et leur mode de vie, soient sans arrêt montrés du doigt, censurés et stigmatisés, en effet :

  • Les riches polluent nettement plus que les autres
  • Ils contrôlent l’Economie les gros médias et les gouvernements, donc ils perpétuent le système délétère en place et empêchent les changements via la répression policière et leur propagande
  • Le style de vie antisocial et antiécologique des riches sert partout de modèle culturel et social à l’aide de la pub, de l’industrie culturelle et médiatique. Beaucoup d’autres personnes veulent les imiter, et ainsi contribuent à valoriser le système dominant, à l’exploitation et à la destruction, à la continuation de l’idéologie suicidaire en vigueur

- Ci-après, quelques exemples d’effets de la politique et de l’idéologie portées par les riches et leurs valets, puis quelques remarques sur les sursauts vitaux possibles.

« IL VA Y AVOIR DES MORTS » : LE CAPITALISME MET NOS VIES EN DANGER

- Triple « pénurie » annoncée ces derniers jours dans des services publics essentiels

➡️ Santé : de nombreux services d’urgences nocturnes du pays ne sont plus en mesure de tourner correctement et pourraient annoncer dès ce lundi un fonctionnement très dégradé. Dans les services hospitaliers, on prévient déjà que cet été, « il va y avoir des morts » faute de personnel : manque de recrutement, mises à pied et démission à cause des conditions indignes. Le personnel va combler le manque de moyens en s’épuisant : « On va travailler tous les week-ends de ce mois-là. Et forcément, l’épuisement physique et psychologique du personnel va augmenter avec ». Certains hôpitaux recrutent à la hâte des intérimaires. Même de gros CHU de province sont aujourd’hui dans la tourmente, ce qui n’était pas le cas précédemment. Des vies sont en jeu : de nombreuses personnes ne pourront être prises en charge à temps.

➡️ Maîtres nageurs : la question de la pénurie de maîtres nageurs sauveteurs (MNS) est plus aiguë que jamais juste avant l’été. Les conséquences de cette pénurie sont lourdes : fermeture de piscines ou de bassins à certaines périodes, difficulté à ouvrir les piscines saisonnières, diminution de l’offre d’enseignement de la natation et de l’aisance aquatique, difficulté à assurer les remplacements… En cause, le manque de moyen également : « les gars sont payés au lance-pierre » explique un professionnel. Un MNS débutant touche environ 1200 euros nets. Ici encore, des vies sont en jeu.

➡️ Éducation : à la suite des concours de l’enseignement, on estime qu’au moins 1000 postes de prof vont manquer à la rentrée. Cela représente des milliers de classes, des dizaines de milliers d’élèves qui n’auront pas de cours dans certaines matières. « C’est une première ! Même si nous ne recrutons pas assez de profs depuis plusieurs années, il ne nous était jamais arrivé d’avoir moins d’admissibles que de places » estime un prof de maths dans Télérama. « Pour essayer d’absorber le manque, les chefs d’établissement vont essayer de convaincre la majorité des enseignants de prendre plus d’heures, et on va recruter des contractuels pas forcément formés. » Sauf que, déjà cette année, dans certains collèges et lycées de banlieue, des classes entières n’ont pas eu certains cours pendant des mois. Macron mise sur le fait que des étudiants désespérés acceptent des postes d’intérimaires sous-payés et précaires, sans formation dans des classes difficiles. Un pari abject. Dans l’Éducation Nationale, le nombre de démissions explose déjà : comment accepter de bosser dans des conditions difficiles, pour à peine plus d’un SMIC, à Bac +5, en se faisant humilier en permanence par son propre ministère ?

➡️ Le capitalisme a amené le pays au bord de l’implosion. Tout craque de partout. Les services publics de base, vitaux, ne sont plus assurés. Le clan macroniste le sait parfaitement. C’est d’ailleurs son objectif. Quand tout craque, les capitalistes peuvent privatiser un service public au nom de « l’efficacité ». Avec une santé et un enseignement privé, c’est la généralisation d’une société à plusieurs vitesses, avec des soins et des cours de qualité, payants, pour les riches, et la galère pour les autres. Privatisation et précarité à tous les niveaux. Auxquels il faut ajouter le recours aux nouvelles technologies : face à la pénurie de contractuels, l’académie de Nancy-Metz va créer « une brigade remplacement numérique » : des profs chargés d’enseigner à distance par ordinateur. Le dispositif utilisé pendant la pandémie va se généraliser, permettant un enseignement pas cher et de mauvaise qualité par écrans interposés.

(post de Nantes Révoltée)

  • En Inde et Pakistan, une canicule aux températures (avec humidité) invivables a duré ce printemps. L’effet de serre provoqué par les émissions et les destructions de la civilisation industriell chère aux riches y contribue forcément
  • Sur l’Hôpital toujours plus en sous-effectif - Les riches s’en tapent, ils ont leurs cliniques privées
  • La guerre en Ukraine et les désastres climatiques en Inde (l’Inde décide de ralentir fortement ses exportations futures de blé) créent des tensions sur le blé
  • Les circuits logistiques tendus sous pression, et la guerre en Ukraine attisent une inflation des prix, notamment pour les produits de première nécessité, ce qui affecte surtout les pauvres et classes moyennes
  • etc, etc.

On va rester tranquilles et soumis, à attendre sagement à genou la hache du bourreau, ou on va se révolter pour de bon ?

On va attendre gentiment 5 ans d’autres élections manipulées dans ce système antidémocratique autoritaire, ou on se soulève partout ?
On va continuer à imiter (de très loin) les riches et à adopter leur idéologie ultra-capitaliste, croissantiste et individualiste, ou on va tous les envoyer paître sur Mars avec Elon Musk ?
On va croire (encore) que des candidats de gauche pourraient vraiment changer la donne via des élections ou on lutte collectivement de manière coordonnée et sans interruption pour des basculements révolutionnaires ?
On va espérer dans les illusions dangereuses et indésirables portées par les extrêmes-droites (toutes aussi capitalistes et faisant partie du système que le macronisme, la droite ou le PS), ou on vise la rupture franche avec le capitalisme et le système techno-industriel ?

On continue d’adhérer à la civilisation industrielle, à l’Etat et au capitalisme, au progrès par les technologies, ou on amorce une rupture radicale ?
Va t-on rêver encore, avec Macron, les « écologistes » de pacotille et le patron du MEDEF, d’une impossible croissance sobre, « verte », rationnelle, responsable, décarbonée, ou veut-on sortir pour de bon du cauchemar actuel et à venir en démantelant la civilisation industrielle, ses dogmes et ses infrastructures ? Et donc en construisant, parallèlement aux luttes offensives, des sociétés vivables et soutenables.

Mort au luxe dispendieux des riches, à la décharge le capitalisme, carbonisons le productivisme techno-industriel.


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