Voici un bon article qui explique en quoi l’agro-industrie mondialisée est responsable des épidémies dangereuses telles que celle du covid-19, l’auteur donne aussi des pistes pertinentes pour éviter que de telles pandémies se reproduisent.
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Coronavirus : « L’agrobusiness est prêt à risquer des millions de morts. » - Le monde est en état de choc à cause du coronavirus. Mais au lieu de lutter contre les causes structurelles de la pandémie, les gouvernement ne tablent que sur des mesures d’urgence. Voici un échange avec le biologiste de l’évolution, Rob Wallace, sur les dangers du Covid-19, la responsabilité du complexe agro-industriel et les solutions durables pour lutter contre les maladies infectieuses.
Extraits :
Le complexe agro-industriel, en tant que forme de reproduction sociale, doit une fois pour toute être aboli, ne serait-ce que pour des raisons de santé publique. La production hautement industrialisée de produits alimentaires repose sur des pratiques qui mettent en danger l’humanité dans son ensemble et, dans le cas présent, contribuent à déclencher une nouvelle pandémie mortelle.
Nous devons exiger que les systèmes alimentaires soient nationalisés de telle manière que des agents pathogènes aussi dangereux ne puissent même pas apparaître. Cela nécessite la réintégration de la production alimentaire d’abord dans les besoins des communautés rurales. Cela nécessitera aussi des pratiques agro-écologiques qui protègent l’environnement et les agriculteurs lors de la culture des aliments. Sur le plan général, nous devons guérir du fossé métabolique qui sépare notre écologie de notre économie. Pour résumer : nous avons une planète à gagner.
Pour éviter au maximum que de nouvelles infections virales n’éclatent, il est nécessaire de changer radicalement la production alimentaire. Des agriculteurs indépendants et un secteur public fort peuvent freiner l’effet cliquet dû aux contraintes écologiques ainsi que les infections incontrôlées. Cela inclut la promotion de la biodiversité tant animale que végétale et une reforestation stratégique tant au niveau des exploitations agricoles qu’au niveau régional. Les animaux d’élevage doivent pouvoir se reproduire sur place pour transmettre des mécanismes immunitaires.
Ces entreprises peuvent tout simplement faire payer le coût de leurs opérations épidémiologiquement dangereuses par tous les autres : les animaux eux-mêmes, les consommateurs, les agriculteurs, les communautés locales et les gouvernements au travers de toutes les juridictions. Les dégâts sont tellement énormes que l’agro-industrie telle que nous la connaissons serait définitivement liquidée si ces coûts étaient intégrés dans les bilans des entreprises. Aucune entreprise ne pourrait prendre à sa charge le coût des dommages qu’elle a causés.
Le capitalisme catastrophe se délite de toutes parts, comme le montre le fait d’utiliser la crise du coronavirus pour tester les toutes dernières possibilités de contrôle autocratique. En ce qui concerne la santé publique, je préfère m’en tenir à la confiance et l’empathie, qui sont des variables importantes lors d’une épidémie. Sans ces deux facteurs, les gouvernements perdent le soutien de leur population. Nous avons besoin d’un sentiment de solidarité et de respect mutuel pour survivre ensemble à de telles menaces. Avec une quarantaine auto-imposée et le soutien adéquat - brigades de voisinage qualifiées, véhicules de produits alimentaires faisant du porte-à-porte, dispense de travail et assurance-chômage - on peut obtenir le sentiment de solidarité dont nous avons besoin.
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Complément :
La civilisation industrielle détruit le vivant et le climat de manière accélérée, produisant des catastrophes climatiques et écologiques auprès desquelles cette épidémie de coronavirus apparaîtra comme une gentille douceur, un doux moment de vacance.
Réagissons au plus vite pour arrêter radicalement les causes de ces désastres.
Macron écoute les scientifiques ? Il va donc vouloir arrêter la Croissance et le productivisme ?! - Non en fait, car les oligarchies, le capitalisme et les gouvernements ne veulent pas perdre le pouvoir et disparaître - Ils préfèrent risquer de tout brûler
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