Pendant que des clowns sinistres jouent aux chaises musicales au gouvernement, le techno-étatico-capitalisme punitif fait sa sale besogne un peu partout. Cette fois, après les inondations meurtrières en Espagne, c’est Mayotte qui est ravagée par une catastrophe amplifiée par le réchauffement climatique induit par la civilisation industrielle, et fortement aggravée par les inégalités sociales et la misère entretenues par l’Etat et le capitalisme.
Et ce n’est pas la foireuse et inconsistante "écologie positive" encastrée dans le système suicidaire en place des Bayrou et de nombreux élus qui va arranger les choses.
Cyclone Chido : Mayotte paye le prix du dérèglement climatique
Cyclone Chido : Mayotte paye le prix du dérèglement climatique - Mayotte, au lendemain du cyclone Chido, découvre l’ampleur des dévastations. Une catastrophe qui illustre la vulnérabilité des territoires les plus pauvres face aux effets du changement climatique.
Mayotte, le département français le plus pauvre, est en ruines après le passage du cyclone Chido le 14 décembre. Avec des rafales dépassant les 220 km/h — du jamais-vu depuis près d’un siècle —, l’archipel de l’océan Indien est méconnaissable. Selon le préfet François-Xavier Bieuville, « des centaines, voire des milliers de personnes » auraient péri. Le système hospitalier est « très endommagé » et les centres médicaux sont « inopérants », selon le gouvernement.
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Le cyclone Chido est un phénomène naturel, mais il est exacerbé par le réchauffement climatique. La température élevée des eaux de surface de l’océan Indien — atteignant près de 30 °C — a fourni un immense réservoir d’énergie pour le cyclone. Selon les experts de Météo-France, le changement climatique conduit à des cyclones plus intenses et plus pluvieux.
Les projections du Giec indiquent qu’avec 1,5 °C de réchauffement global, la proportion de cyclones tropicaux intenses pourrait augmenter de 10 %, et de 20 % si le réchauffement atteint 4 °C. Bien que le nombre total de cyclones devrait rester stable, leur intensité croissante pose un défi majeur pour les populations vulnérables.
La catastrophe de Mayotte est d’autant plus dramatique que le département souffre d’une vulnérabilité structurelle profonde. Comme le rappelle L’Humanité, 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et 1 personne sur 3 réside dans une habitation précaire faite de tôle. Ces bidonvilles ont été complètement rasés par le cyclone, se transformant en un « charnier », selon la députée (Liot) Estelle Youssouffa.
« À chaque catastrophe, il convient [...] de se demander ce qui a rendu autant d’individus si fragiles », estimait en 2023 auprès de Reporterre Jean-Paul Vanderlinden, économiste environnemental. L’accès aux soins, à l’éducation et la stabilité économique conditionnent la capacité d’une société à résister et à se relever après un choc climatique ou une catastrophe naturelle, expliquait-il.
Or, l’État français, souvent accusé de négligence, est critiqué pour sa gestion de l’archipel. Le rapport de l’inspection générale de six ministères publié en 2023 dénonçait déjà « une faillite généralisée des administrations publiques » à Mayotte. Malgré les promesses d’investissements, le département reste sous-équipé en infrastructures de santé, d’éducation et d’accès à l’eau potable. 6 logements sur 10 n’ont par exemple pas de toilettes ni douche, favorisant des épidémies telles que le choléra.
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En fait il semble difficile d’attribuer ce cyclone au réchauffement climatique, mais : "« Le cyclone Chido révèle le défi que représente l’attribution au changement climatique d’un évènement extrême pris isolément. Alors que l’environnement plus chaud dans lequel ces systèmes se développent peut renforcer leur potentiel, le manque d’évènements similaires dans les données passées complique l’analyse », explique Stella Bourdin, chercheuse à l’université d’Oxford.
Quelle qu’en soit la cause, cet évènement dramatique doit être pris comme un avertissement puisque, insistent les chercheurs, ces évènements sont voués à s’intensifier avec le changement climatique."
voir aussi :
- À Mayotte, « personne n’est allé dans les bidonvilles prévenir la population » - Prévention lacunaire de l’État, habitations exposées, peur des autorités, manque de dialogue... Les ravages causés à Mayotte par le cyclone Chido auraient pu être largement réduits, selon le géographe Fahad Idaroussi Tsimanda. (...) Cependant, les autorités mahoraises savaient qu’un tel phénomène allait toucher l’île. Elles auraient dû mettre en place un diagnostic et un dialogue avec les populations, mais rien n’a été fait. Et à l’approche du cyclone, personne ne s’est déplacé dans les bidonvilles pour prévenir la population. Seules des alarmes téléphoniques bruyantes écrites en français ont alerté les populations provenant des bidonvilles. Or, beaucoup d’habitants ne comprennent pas cette langue.
Au nord de l’île, des élagages auraient pu être faits pour éviter des chutes d’arbres, et des coupures de courant. Mais il n’y a pas assez de moyens. L’État se désolidarise et Mayotte ne peut affronter une telle crise. Nous ne devrions pas avoir à quémander de l’aide. La France connaît les risques, elle doit prendre ses responsabilités vis-à-vis de l’île. Ces comportements dangereux contribuent à ce terrible spectacle qui aurait pu être en partie évité. (...)
APRES LE PASSAGE DU CYCLONE ET DU MINISTRE DÉMISSIONNAIRE RETAILLEAU...
L’île est dévastée, il n’y a plus d’eau, d’électricité, de téléphone, les habitats précaires ont été détruits dans ce département déjà le plus pauvre de France, mais Retailleau qui s’est rendu à Mayotte n’a pas apporté d’eau, de rations de survie, d’équipements sanitaires... il apporte le couvre feu !
(post de J Chastaing)
Mayotte : la nullité criminelle de l’impérialisme français
Mayotte : la nullité criminelle de l’impérialisme français
Déjà, les autorités françaises par la bouche du préfet local commencent à faire passer l’idée qu’il faudra décompter des centaines sinon des milliers de victimes, tuées par le cyclone Chido qui s’est abattu ce samedi sur l’archipel des Comores. Le département de Mayotte était déjà honoré du titre de département le plus pauvre de France, maintenant il va décrocher celui de département martyrisé.
Non seulement tout l’habitat courant dit par euphémisme précaire a été balayé, mais en plus de nombreux bâtiments des services publics ont été touchés. Selon les infos de 19H, le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) est détruit à 80 %. Les communications téléphoniques sont paralysées car une grande part des infrastructures de télécommunications ont été aussi touchées.
La plupart des habitants n’auraient pas pu boire et manger depuis samedi, selon Mediapart ce dimanche soir ! Et les médias, ces dernières heures, de sonner l’alarme sur des « pillages » !
Avant cette catastrophe, ces dernières années, Mayotte avait eu à subir une pénurie d’eau récurrente, une épidémie de choléra, sans parler de la misère ordinaire accoudée à un état de délabrement scandaleux de la plupart des services publics (eau, logement, santé, éducation, justice,…) . On pouvait déjà se demander où était l’unicité du territoire national en faisant le constat de la nullité de l’impérialisme français à équiper et développer un territoire qui lui donne une position stratégique dans l’océan indien.
Le seul service public qui marchait jusqu’à présent était celui des déportations contre les immigrés sans papiers, c’était le seul titre de gloire dont pouvait se parer l’État colonial, incapable pour autant d’assurer la sûreté minimale due à tous les habitants. C’est peut-être à cause de ce climat permanent de rafles contre les sans papiers, qu’une partie de cette population aurait renâclé à se réfugier dans des abris proposés par les autorités. On voit où mène la chasse aux sans papiers !
Bref le constat est sans appel : celui de la nullité, ici criminelle, de l’impérialisme français à gérer un territoire qui figure au tableau de son empire de « confettis » ultra-marins lui donnant des assises stratégiques et des zones économiques exclusives mais qu’il est incapable de développer un minimum.
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Quel que soit le futur politique des territoires ultra-marins, la métropole impérialiste a une obligation à verser des compensations de taille historique, tout l’inverse de la dette qui fut honteusement extorquée pendant plus d’un siècle à la première république noire de l’histoire moderne, Haïti !
Pendant que des oligarques vont gaspiller de l’argent et émettre du CO2 pour aller dans des COP des pétroliers, fleuves et rivières sont gravement perturbés, avec 44 % des plus gros fleuves du monde ont vu leur débit diminuer sur 35 ans :
Le débit des fleuves s’affaiblit partout dans le monde