Pass policier : l’exception devient toujours la norme dans le système en place

Du pass au contrôle permanent : biométrie, identité numérique, puce électronique sous la peau...

lundi 3 janvier 2022, par Camille Pierrette.

Comme l’Etat et le capitalisme dominent et peuvent imposer leurs manières totalitaires, leurs « solutions » aux crises (pandémie, crash boursier, catastrophe climatique, désastre écologique, précarité...) ne peuvent être qu’en rapport avec ce type d’institutions : autoritaires, anti-démocratiques, intéressées, manipulatrices, protégeant l’ordre inégalitaire en place et les intérêts de l’Economie, insuffisantes, fluctuantes, injustes, clivantes, etc...
Ce n’est pas qu’ils font forcément que des conneries, mais toutes leurs décisions suscitent légitimement la méfiance vu qu’elles sont prises dans un cadre non-démocratique, et elles sont entachées par les contraintes impératives et anti-sociales de l’économie de marché.

Il n’y a pas besoin d’activer des complots extravagants, les intérêts (réels) des multinationales de pharmacie ou la pourriture (réelle) des dirigeants en place pour expliquer ces penchants affirmés pour l’ultra-sécuritaire et le conservatisme du système en place.
Les mesures de flicage de type pass policier (nommé « sanitaire » ou « vaccinal ») sont dues à la logique et aux besoins du système dominant, c’est la mécanique impersonnelle de l’irréformable civilisation industrielle qui s’exprime.
Et on ne pourra pas en terminer avec les effets néfastes (ici les pass policier et les mesures autoritaires, discriminantes) sans s’attaquer aux causes, qui est, comme pour toutes les questions, la civilisation industrielle.

Pass policier : l’exception devient la norme dans le système en place
Le technocontrôle d’Etat ne recule jamais (visuel de Nantes Révoltée)

- Pass policier : d’une démission à gauche - L’aurait-on imaginé que personne n’y aurait cru.
Qu’un gouvernement instaurerait un code matriciel pour autoriser l’accès aux plus banales activités du quotidien. Qu’un gouvernement scinderait par la loi le corps social en deux parties : les citoyens légitimes et ceux qui ne le sont plus. Qu’un gouvernement foulerait aux pieds l’article premier de sa constitution et le ferait au devant d’un parterre d’applaudissements. Que ses forces armées – après avoir mobilisé des drones en vue d’ordonner à la population de rentrer chez elle sous peine de sanction – seraient mandatées pour contrôler le bon port du code-citoyen et pénétreraient, un flingue à la ceinture, jusque dans les cafés du commerce. (...)
L’avocat Arié Alimi nous avait avertis : les mesures d’exception s’inscrivent dans le droit commun. L’état d’urgence marque l’ordinaire. Rogne sans retour entier sur les libertés fondamentales. La CNIL nous avait avertis : « Le législateur doit tenir compte du risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de glissement, à l’avenir, et potentiellement pour d’autres considérations, vers une société où de tels contrôles seraient la norme et non l’exception. » On ne cède jamais impunément au technocontrôle d’État : notre capitulation se paiera au décuple.


Lutter contre certains effets sans dénoncer ni chercher à attaquer les causes, c’est peine perdue. Les mêmes causes entraîneront indéfiniment des effets néfastes identiques ou similaires.
De plus, avec le temps, les effets néfastes s’accumulent, se stratifient, s’agglomèrent, renforcent et fossilisent les causes, et entraînent des problèmes de plus en plus dramatiques (néo-fascismes, catastrophes climatiques, misère...).
Le plus ironique et le plus tragique, c’est que tenants de la civilisation industrielle (les causes) se servent des effets néfastes produits mécaniquement par les causes qu’ils servent pour renforcer les causes, et donc perpétuer et accentuer les effets néfastes...

Une fois assise l’habituation aux QR code et aux pass numériques policiers qui permettent de trier, contrôler, ficher, n’importe qui n’importe où et d’étendre le rôle de contrôle policier à quantité d’autres personnes, il sera facile d’imposer les cartes d’identité biométriques, la surveillance totale de l’espace publique par reconnaissance faciale automatisées, capteurs de comportements ou de bruits, les éventuelles futures puces électroniques sous la peau à tout faire, l’exclusion préventive de toute personne indésirable de toute sorte de lieux publics ou privés, etc. etc.
Depuis la naissance des antiques cartes d’identité et des passeports, la logique mécanique sécuritaire au service de l’Etat et de l’Economie est la même, elle ne s’arrêtera pas.

Peut-être que c’est l’adhésion de la plus grande part de la gauche à l’Etat qui explique ce peu de critiques et de contestations des pass policiers ? Cette gauche croit encore dur comme fer au mythe de l’Etat neutre comme elle croit encore au mythe de la technologie neutre ?
Elle ne veut voir en l’Etat que les services publics et un hypothétique rempart contre les excècs du capitalisme. Cette gauche ne remet en cause ni l’Etat ni le capitalisme, elle espère juste rendre l’Etat démocratique et le capitalisme moins injuste et plus « vert ».

En 2022, les gauches et les multitudes de mécontent.e.s vont-elles se mettre sérieusement à s’attaquer aux causes, ou vont-elles continuer à courir en vain après des chiffons rouges et des rêveries impossibles en espérant obtenir quelques miettes moisies ?

Pass policier : l’exception devient toujours la norme dans le système en place
La gestion policière des flux humains comme des marchandises en guise de démocratie

- compléments :

  • DU PASS VACCINAL AU PASS CARBONE IL N’Y A QUUN PAS - Que vous considériez que la gestion de cette pandémie est criminelle ou au contraire qu’on en fait trop, vous devez admettre que ce système réussit un tour de force prodigieux au nom d’une idéologie. (...) Il ne paraît alors pas dément de penser que nous verrons surgir un pass carbone lorsqu’il s’agira d’enrayer le réchauffement climatique que l’économie de marché a créé et n’aura jamais été capable d’endiguer. A ce moment-là comme toujours, ce sera à nous de payer l’addition. On imagine déjà les injonctions à la « solidarité pour surmonter les défis » que tiendront les crevures en costard qui nous auront mis dans cette merde. Les mêmes qui auront expulsé les Zad et matraqué toutes les alternatives. (...) Nous sommes déjà embarqués dans une contorsion visant à accepter ce qui nous flingue. C’est le capitalisme vert et celui des big datas, censés dans un futur proche rationaliser et gouverner tous nos faits et gestes. (...) Pour nous il n’y a que deux choix : soit renverser le système en cassant autant d’œufs que nécessaire pour un monde plus égalitaire débarrassé des relations de pouvoir et d’argent, soit vivre dans une crise permanente ou vous serez gérés par autant de pass que nécessaire pour que règne l’économie dans un monde où on vous veut dociles, prévisibles et productifs.
    Pour quel futur êtes vous prêts ?
  • Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques... -Tracer les humains de la même manière que les objets = transformer les humains en objet à gérer dans les flux logistiques de la grande Machine
  • Lutter pour les libertés, contre les pass et fichages technologiques implique de remettre en cause tout le déferlement techno-numérique - Pass « sanitaire » et QR Code, identité numérique, biométrie, puçage, bornes de contrôle... ne sont pas des dérives, mais font partie intégrante de ce modèle de société
  • Cette société termitière a absolument besoin de systèmes de traçage et de surveillance biométrique - Une société de masse qui nécessite des dispositifs de contrôle, ou autre chose ?
  • Et les chroniques de la Technopolice retrouvables ici

    - En complément, un texte d’un militant qui ne nie pas du tout l’existence des dangers liés à ce coronavirus :
    Alors, on te voit plus aux soirées ? Pour une santé communautaire. - Lettre ouverte par temps de pandémie. A tou-te-s les camarades insouciant-e-s qui se demandent pourquoi je n’agis plus avec elleux.


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