L’Etat et le capitalisme franchissent un palier dans les moyens totalitaires de contrôle et de surveillance de masse.
Ces structures impersonnelles de domination ne s’arrêteront pas de produire ces technologies de contrôle et cette gestion machinique des flux humains. Elles en ont abolument besoin pour continuer leur existence et poursuivre l’accroissement du volume d’argent.
Et nous ?
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- Le TOP : des humains déguisés en objet qui font de la pub pour des marchandises via des dispositifs numériques - Demain ce sera la norme
QR code : toujours sous l’œil de l’État - Le QR code s’est imposé partout en France. Il l’est depuis longtemps dans les pays asiatiques. Imaginé par l’industrie automobile, il sert aujourd’hui à « contrôler les humains ». Retour sur l’histoire de cette technologie détournée.
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« Il n’est pas certain que nous sortions de ce monde une fois la pandémie passée, pense l’historien François Jarrige. Il y a des chances que certaines habitudes restent. Le QR code continuera à coloniser les espaces sociaux. Flasher un QR code est devenu un réflexe pour une majorité de la population. C’est une évidence pratique, physique et corporelle. »
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À l’origine, le QR code a été créé pour accroître l’automatisation dans le milieu industriel et répondre aux besoins du commerce. « En vingt ans, nous sommes passés d’un outil pour intensifier la logistique à un outil pour régir et contrôler les humains dans tous les aspects de leur vie, constate François Jarrige. Le QR code, qui s’appliquait d’abord aux flux de marchandises, sert désormais à gérer et surveiller le troupeau humain. » Une forme de réification est à l’œuvre. Avec ces dispositifs de traçage numérique, on s’occupe des humains comme des choses.
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Les projets d’automatisation de la production avaient pour but essentiel de renforcer le contrôle managérial sur la force de travail bien plus que d’augmenter les profits », analyse le groupe Marcuse dans le livre La liberté dans le coma. Les auteurs estiment que les dispositifs comme le QR code, la puce RFID ou la biométrie ont participé à une vaste « contre-insurrection ». L’informatisation de l’organisation industrielle aurait dépossédé la classe ouvrière de ses savoir-faire, détruit les solidarités dans l’usine et accru la surveillance au profit d’un projet cybernétique où les machines communiquent entre elles et où les hommes deviennent quantité négligeable.
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Ces logiques issues du monde des entreprises s’étendent maintenant à la vie courante, se glissent dans la sphère intime et privée. « N’en déplaise à une croyance tenace, ces technologies ne sont pas neutres. Elles structurent des formes de pouvoir », rappelle le journaliste Olivier Tesquet. Elles portent en elles le rêve industriel d’identification et de traçage total.
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« Si ces évolutions ne sont pas particulièrement impressionnantes en elles-mêmes, leur concomitance rend aujourd’hui possible des choses impensables il y a encore quelques années, souligne Bastien Le Querrec, de la Quadrature du net. Elle permet notamment de confier à des dizaines de milliers de personnes non formées et non payées par l’État (mais simplement munies d’un smartphone) la mission de contrôler l’ensemble de la population à l’entrée d’innombrables lieux publics. Et ce, à un coût extrêmement faible pour l’État, puisque l’essentiel de l’infrastructure (les téléphones) a déjà été financé de manière privée. Soudainement, l’État a les moyens matériels pour réguler l’espace public dans des proportions presque totales et imposer un contrôle permanent des corps. »
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Avec les QR codes, la numérisation intégrale de la société est en marche. Les conséquences en sont multiples, profondes, mais rarement étudiées. Pour l’éditeur Matthieu Amiech, « cette situation renforce l’identification des individus à la mégamachine et l’évidence du numérique comme nécessité pour exister ». Notre écran devient un outil de médiation pour se rapporter au monde et entrer en contact avec la réalité. « Le monde nous est peu à peu confisqué », poursuit-il.
Selon ce chercheur, nous vivons un nouveau stade du capitalisme. Après avoir privé les populations de leur terre et de leur moyen autonome de subsistance, au XIXe siècle, le capitalisme cherche aujourd’hui à accroître sa domination politique et économique « en rendant les personnes dépendantes d’un appareillage sur lequel ils n’ont pas de prise », estime-t-il. « Nous subissons des enclosures existentielles. Pour avoir accès au monde et participer à la vie sociale, nous devons désormais passer par ces outils. Nous en sommes complètement prisonniers. »
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- Des machines et des dispositifs numériques façonnent l’humain à leur image, selon leurs besoins et ceux du Capital et de l’Etat
A ces moyens croissants de contrôle et de surveillance utilisés par les Etats, il faut ajouter les moyens de surveillance utilisés par les entreprises pour ficher et orienter les clients, notamment sur internet avec les cookies, les algorithmes qui échappent à leurs créateurs (voir paragraphe sur Facebook ici), et les pubs ciblées.
Et puis ne pas oublier le volet ludique de cette domestication des foules et de chaque individu, via les applis, les multiples distractions sur écrans, et un peu plus tard l’immersion complète dans le grand bain total et permanent des METAVERS, ou les contacts vivants avec la réalité et des interactions sensibles seront remplacés par des échanges numériques morts dans une interface virtuelle contrôlée et infinie.
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- Etiquetage traçable des marchandises, et (bientôt) traçage numérique des humains-objets
Comme les marchandises et les pièces détachées qui circulent tout autour du globe pour que l’argent continue à produire de l’argent, les humains sont/seront équipés de dispositifs traçables (puces RFID implantées, QR code, badges géolocalisés, cartes d’identité biométriques communicantes...) automatiquement H24.
Pour « notre-sécurité », tous nos déplacements et tous nos actes quotidiens sont/seront enregistrés, scannés et surveillés par des algorithmes et des IA. Pour chaque paiement, pour chaque machine qu’on utilise (voiture, ordi, téléphone, vélo, frigo...), pour chaque frontière franchis, pour chaque visite à un grand magasin, nous sommes/seront enregistrés tout comme les objets.
Avec l’internet des objets et la multiplication bientôt exponentielle des objets connectés, le monde sera un grand hangar logistique sécurisé (ou un élevage industriel sous cloche) où les humains ne seront qu’une pièce parmi d’autres pièces mécaniques ou d’autres « machines vivantes » (comme les animaux d’élevages industriels).
Ce sera l’internet des animaux (déjà en cours d’expérimentation) et l’internet des humains.
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- Fier d’être directement scanable, directement relié au web, un produit parmi d’autres qui fait sa com ?
Ces technologies intrusives, cette digitialisation de la vie et cette réification de tous les vivants en objets traçables comme les marchandises dans les flux logistiques mondialisés sont inévitables et inarrêtables tant qu’on reste dans le cadre du techno-capitalisme et de l’Etat, de la civilisation industrielle.
Ces structures impersonnelles qui dépassent même ceux qui en tirent le plus profit en ont impérativement besoin pour gérer les désastres, administrer les foules, optimiser les flux et ainsi continuer à valoriser le Capital et dominer les populations (les productifs comme les déchets exclus).
Gauche, droite, régime de franche dictature ou pseudo-république se disant démocratique, tous continueront dans cette voie malgré les critiques, les inconvénients, les tentatives de freins, les protestations et les procès.
Depuis toujours l’Etat a voulu répertorier identifier ces sujets.
En mimant le productivisme économique et à l’aide des nouvelles technogies, l’Etat-capitalisme dispose à présent des moyens de fichage, de surveillance et de répression gigantesques, démultipliés. Les premiers papiers d’identité sont bien loin...
Pour sortir de cette prison numérique avec gestion cool ou autoritaire d’objets domestiqués, il nous faut donc lutter pour la destruction de la civilisation industrielle, de ces bases matérielles et de son idéologie, pour qu’à la place puisse s’épanouir des sociétés vivables, des formes de liberté et de sécurité riches, créatives, ouvertes, solidaires, et non pas régies par des machines, du code, des algorithmes, des marchandises et l’ogre insatiable de la domination et de la valorisation de la Valeur.
Soit renouer avec les difficultés insondables et les angoisses, et aussi les joies et les richesses, de la liberté et de l’autonomie, et donc sans fin « émanciper/épanouir » notre mystérieuse humanité, soit continuer à s’abîmer dans le devenir cyborg, le mort-vivant sécurisé, totalement prisonnier et dépendant de la mégamachine, du monde de la marchandise et de l’Economie, de l’Etat et de son administration des désastres, de ses outils techno-numériques et de ses agents bien ou mal intentionnés.
En terminer avec la vie en adulant le monde Terminator, ou en terminer avec la Machine ?
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- L’Etat nous trace(ra) H24 avec des dispositifs plus puissants et intrusifs que de vulgraires QR code gravés sur la peau
Des humains se font tatouer des codes barres ou des QR code sur la peau.
Ils se gravent les attributs iconographiques des marchandises parfois par ironie, par dénonciation de la marchandisation générale, pour une performance artistique.
D’autres se transforment volontairement en marchandises sur pattes, ils se font graver par exemple l’adresse de leur espace web en QR code à même la peau. Et ils sont fiers d’exhiber leur adhésion totale au monde marchandise et machinique qui détruit l’ensemble du vivant, eux compris. Ils sont fiers de s’enterrer dans le progrès qui va de l’avant, dans la technologisation des corps et des esprits, ils sont modernes, ce ne sont pas des rétrogrades d’Amish, ils sont ravis de s’auto-déshumaniser et de se transformer en objet comme un autre dans le flux des marchandises solvables.
En réalité, les QR code ne nous seront pas gravés sur la peau, ce sera plus moderne et bien plus efficace que ça.
On aura d’abord une carte d’identité biométique à tout faire (paiement sans contact, clefs, identification, pass sanitaire, pass sécuritaire, bons alimentaires, groupe sanguin, antécédents médicaux, allergies...), une carte authentifié par l’Etat à l’aide de grandes banques et des GAFAM. Mieux et plus sûrs que les smartphones, et obligatoires alors que les smartphones ne le sont pas.
Puis, progressivement, par sécurité et commodité, les Etats nous injecteront une puce électronique RFID obligatoire sous la peau, dès la naissance. Plus de risque de perte, d’oubli ou de vol comme une carte d’identité. Ce sera justifié par n’importe quoi : attentats terroristes, distribution alimentaire, éviter les problèmes médicaux en cas d’intervention d’urgence, identification de cadavres méconnaissables, pandémies, retrouver des enfants disparus, contrôle préventif de nos paramètres de santé, prévention contre les piratages informatiques...
Ce n’est pas de la malchance, du complotisme, de la malveillance de la part des puissants (enfin ça dépend lesquels), de la parano, de la science fiction ou de l’anticipation pessimiste, c’est juste le déroulé logique et implacable du fonctionnement et des besoins des structures en place.
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- L’ironie de ces tatouages de code barre sur la peau masque une réalité bien pire
- Le monde confisqué par des machines : QR codes, écrans, puces électroniques...
- Peut-être que les prisonniers et les employés d’Amazon seront pucés en premier ? Ensuite, n’importe quel prétexte servira à l’imposer à tous, progressivement