Trois raisons m’incitent à partager avec vous mon ressenti sur les dérives de l’industrie pharmaceutique.
Nul n’est parfait, j’y ai œuvré et elle m’a nourri pendant 25 ans. N’ayant pas eu des responsabilités commerciales, je n’étais pas en première ligne pour en voir toutes les dérives – au demeurant modestes dans le laboratoire de taille moyenne pour lequel je travaillais.
La récente conférence très intéressante de Paul Scheffer : « Faire face à l’influence de l’industrie pharmaceutique » au cours de laquelle il a bien fait ressortir le poids du marketing des laboratoires en direction des médecins et qui consomme 30% de leur budget.
Et enfin le débat actuel sur le passage du nombre de vaccins obligatoires de 3 (diphtérie, tétanos, poliomyélite) à 11 (rougeole, hépatite…..)
De tout cela il ressort bien que la préoccupation première des grands laboratoires n’est pas l’amélioration de notre santé mais la recherche d’un profit maximum à reverser aux actionnaires.
Tous les moyens sont bons pour atteindre ce but et l’un d’entre eux est le lobbying. A commencer par l’OMS ; dans les années 70, 80% de son budget provenait des cotisations des Etats et seulement 20% des donateurs privés. Aujourd’hui la répartition est inversée et ce sont les grands groupes pharmaceutiques et leurs financiers exigeant une rentabilité immédiate qui ont phagocyté cette institution.
Troisième industrie du monde, après le pétrole et la banque, l’industrie pharmaceutique est représentée à Bruxelles par la majorité des 20000 lobbyistes qui y sévissent.
A signaler deux auteurs, parmi tant d’autres, qui se sont intéressés au lobbying et à la corruption : Roger Lenglet, philosophe et journaliste d’investigation, dont le dernier ouvrage « Nanotoxiques-Une enquête », publié par Actes Sud, alerte le public sur la spéculation autour des nanotechnologies et le lobbying des multinationales qui ont imposé leur mise sur le marché au détriment de la prévention sanitaire.
Feue Claire Séverac, disparue en décembre 2016, dans « Complot mondial contre la santé » faisait le procès de « Big Pharma » : financement de la formation continue (ou endoctrinement ???) des jeunes médecins, financement des universités et revues médicales, financement à 85% de l’AFSAPS – organisme de contrôle des médicaments. Elle prétend qu’aux USA la quatrième cause de décès est imputable aux effets secondaires des médicaments.
Agir sur nos peurs est un autre levier utilisé notamment dans le domaine de la vaccination ; augmenter le nombre de vaccins obligatoires « constituerait un recul sans précédent de nos libertés ainsi qu’un parfait mépris pour les victimes de la vaccination qui, sans être nombreuses existent et méritent d’être prises en compte » écrivait le 15 juin Augustin de Livois, président de l’Institut pour la protection de la santé naturelle.
Je serais tenté de dire en conclusion et en relativisant : moins on prend de médicaments, mieux on se porte ; sachant que 80% des médicaments prescrits n’ont pas d’effet thérapeutiques. Et vive les médecines douces dans ce monde de brutes !
Jean-Louis Cuzin