Le lithium est une matière première vitale pour le techno-capitalisme et la diversification de ses énergies afin d’essayer de faire face à la fin proche du pétrole pas cher et abondant (nommée « transition énergétique »).
Les mines de lithium, polluantes, et très gourmandes en eau, font partie des désastres que veut imposer la civilisation industrielle pour continuer à ravager la biosphère, mais avec sur les machines l’étiquette « verte » et la prétendue « transition énergétique ».
En Argentine, une lutte contre les mines de lithium est en cours, ou a minima pour que l’extraction soit contrôlée/limitée par la population et qu’elle en touche les bénéfices financiers.
En France, les mines vont se (re)dévolopper, voir plus bas.
- Nord Argentine : contestation populaire des mines de lithium des véhicules électriques - Bientôt en France ?
Une rébellion des indigènes et de la classe ouvrière dans le triangle du lithium
Une rébellion des indigènes et de la classe ouvrière dans le triangle du lithium
A Jujuy (c’est une province au nord de l’argentine), en ce moment, y a énormement de manifestations et de contestations violemment réprimées contre la réforme de la constitution de la province, pour la hausse des salaires, contre l’extractivisme (Jujuy se trouve dans le ‘Triangle du Lithium’ qui comprend le nord de l’Argentine, et des parties du Chili et de la Bolivie), etc…
Texte publié sur le site bureburebure.info, traduction d’un article du média The Left Voice.
C’est important qu’on soit capables de construire une vraie réflexion et une vraie solidarité internationale avec les populations du Sud Globalisé. Energies fossiles ou capitalisme vert, c’est la même exploitation, les mêmes destructions que subissent déjà et vont subir toujours plus les populations précaires, souvent non-blanches, mais aussi les non-humain.es et les terres sur lesquelles iels vivent.
Depuis notre pays qui se gargarise de son programme de relance du nucléaire et du passage au tout électrique, on ne peut faire l’impasse sur aucune de ces questions. Ou, comment ? Qui seront celleux dans les mines, qui seront celleux qui n’auront plus d’accès à l’eau potable, qui seront celleux qui seront expulsé.es de leurs terres ? Et qui seront celleux qui repartiront les poches pleines de pognon, et du lithium nécessaires à la fabrication des batteries de nos vélo, de nos trottinettes, de nos voitures électriques et tout le reste ? Cet article résume et explique pas mal de choses sur le contexte et les mobilisations a Jujuy.
(...)
Retour des mines en France
Qu’elle utilise les énergies fossiles ou d’autres, la civilisation techno-industrielle a besoin de beaucoup d’énergies et de matières premières.
La prétendue "transition énergétique" va donc entraîner une augmentation des mines et des pollutions partout sur la planète.
Les voitures électrifiées pollueront moins les centre ville (malgré les particules fines des freins ?) et émettront sur la durée peut-être moins de CO2, mais les pollutions continueront sur les sites d’extraction, de transformation, tout au long de la chaîne logistique et de fabrication de la bagnole.
Pour perpétuer la civilisation du désastre : Une grosse mine de lithium est prévue en France dans l’Allier.
Saurons-nous l’empêcher même si elle est vendue comme "écologique" et qu’elle sera sans doute protégée autant qu’un chantier de centrale nucléaire ?
Même si les mines étaient réellement "propres" (ce qui est impossible tellement il faut brasser et trier de matériaux, avec souvent des produits chimiques, et avec des gigantesques quantités de déchets pollués aux métaux lourds et/ou à la radioctivité à la fin du processus), les minerais extraits servent de toute façon à fabriquer et faire tourner des machines qui elles mêmes polluent et/ou nécessitent de l’extractivisme, de l’urbanisation, de la déforestation, des pollutions, etc...
Pour mieux connaître les mines et leurs désastres :
- Aurore Stéphant : Effondrement, notre civilisation au bord du gouffre ?, avec Aurore Stéphant : Ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques environnementaux et sanitaires des filières minérales.
- -* Le label « mine responsable » ? De la « science-fiction » pour des géologues - Dans la foulée d’un rapport remis le 10 janvier, le gouvernement a annoncé vouloir créer une norme ou un label « mine responsable » au niveau européen. Un concept encore trop flou, regrettent spécialistes et associations environnementales. (...) « Le concept de “mine responsable” n’existe pas : la mine est intrinsèquement problématique. » Le gouvernement a en effet annoncé le 10 janvier vouloir la « traduction, dans une norme ou un label certifiable, du concept de “mine responsable”, en lien avec le règlement batteries en cours d’examen au niveau européen ». Une telle annonce qui relèverait d’« éléments de langage », estime Aurore Stephant, ingénieure géologue minier au sein de l’association SystExt. « La seule raison pour laquelle le gouvernement met en avant le concept de “mine responsable” est de rassurer les populations car, partout dans le monde, plus personne ne veut des mines », précise-t-elle. (...)
Des luttes à internationaliser ?
Pour la mine de lithium dans l’Allier, c’est l’énorme groupe Imerys qui est sur le coup : https://www.imerys.com/fr/france (communication sur l’Allier), qui possède de nombreux site en France et dans d’autres pays (40 pays, 14.000 Employés, 4.3 milliards d’euros de chiffre d’affaire). Imérys possède de nombreuses marques.
Autre exemple : « Des ados se font gazer » : en Guyane, les Amérindiens combattent une centrale électrique - En Guyane française, les peuples autochtones tentent de freiner le chantier d’une centrale électrique. Gendarmes, quads, lacrymos... Les jeunes militants sont fortement réprimés.
Peut-être qu’il faudrait arriver à des sortes de luttes internationales complémentaires et solidaires, pour aider/compléter les luttes locales, notamment celles concernant l’extractivisme et les mines ?
Ici pour la centrale électrique en Guyane, on retrouve les entités suivantes, par exemple :
- https://www.ceog.fr
- HDF ENERGY, implantée dans plusieurs pays, en France : 20 rue Jean Jaurès - 33310 Lormont
- L’investisseur principal et codéveloppeur de CEOG est le fonds infrastructure français Meridiam : https://www.meridiam.com/?lang=fr - Présent dans plusieurs pays, en France : 4, Place de l’Opéra, 75002 Paris
Tous ces fossoyeurs de la biosphère et de la diversité humaine se présentent bien sûr tous comme de gentils bienfaiteurs, préoccupés d’environnement, de social, de développement durable...
Voici à quoi ressemble leur monde de « rêve » (ici un visuel de Meridiam) :
Avec de jolies photos, par exemple un enfant avec un casque virtuel, une autoroute, un port industriel, un paquebot, des panneaux photovoltaïques étalés sur des terres...
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