L’Etat-capitalisme version « libéral », pour tenter de prouver qu’il est ouvert et démocratique, doit autoriser une opposition calibrée et contrôlée, une certaine dose de débat et de critique. Et une très grande part de la population s’en contente, se réjouissant de notre forme de pluralisme et de liberté d’expression (qu’on compare à la Chine ou la Corée du Nord), le formatage scolaire, médiatique et culturel aide bien à accepter ce statu quo.
Sans cette « opposition » qui reste dans les clous davantage de monde se verrait obligé de voir la nature totalement oppressive du système en place, et la force armée serait utile plus souvent, l’Etat-capitalisme devrait dépenser plus de moyens pour le contrôle et la répression.
Le « mouvement climat » et ses « stars » médiatisées partout jouent ce rôle d’opposition à l’intérieur du cadre (on pourrait faire des remarques similaires pour l’opposition politique agréée ou les « partenaires sociaux »).
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C’est en ça que les fausses démocraties sont plus efficaces et subtiles que les vraies dictatures. Dans les fausses démocraties, la répression et le contrôle coûtent moins cher et les populations ont moins tendance à se rebeller franchement, c’est tout bénéf.
Exemple parmi d’autres :
Camille Étienne & les égéries nulles du « mouvement climat »
Pour notre plus agréable divertissement, les médias de masse fabriquent régulièrement de nouvelles égéries censées représenter le mouvement écologiste moderne, c’est-à-dire le « mouvement climat » (ou « pour le climat »), c’est-à-dire le « mouvement pour que la civilisation industrielle soit rendue soutenable » ou, encore autrement dit, le « mouvement pour un capitalisme vert et durable ».
« Plateaux télé, radios, réseaux sociaux : Camille Etienne utilise tous les supports pour diffuser son message et faire changer les choses[2] » nous explique un journaliste du quotidien Le Monde
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Consciemment ou non, le système médiatique et ceux qui travaillent pour lui s’assurent, en associant l’écologie radicale à de telles figures (Camille Étienne, Léna Lazare, Greta Thunberg), de favoriser la confusion et de nuire au mouvement écologiste. On est en effet loin de l’écologie radicale dont débattaient Murray Bookchin et Dave Foreman il y a plusieurs décennies (voir le livre Quelle écologie radicale ? Écologie sociale et écologie profonde en débat) — quand bien même tous deux défendaient aussi des idées douteuses (voire simplement malsaines dans le cas de Foreman). Loin de l’écologie d’Alexandre Grothendieck, Pierre Fournier, ou Thierry Sallantin, militant de longue date (depuis la fin des années 1960), auteur d’un texte intitulé « Qu’est-ce que l’écologie radicale ? » qui, en quelques lignes, évoque plus de points cruciaux que les nouvelles icones du « mouvement climat » en d’innombrables interviews, vidéos, discours TED, etc.
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