MACRON SUR LES TERRES DE L’EXTRÊME DROITE
(un post de Nantes Révoltée)
Nous sommes en pleine pleine surenchère islamophobe orchestrée par les médias. L’extrême droite monopolise les plateaux télé depuis près d’un mois. Un attentat armé raciste vient d’être commis à Bayonne par un militant Lepéniste. Et que fait Macron ? Dénonce-t-il le racisme ? Non. Annonce-t-il qu’il démantèle les groupes armées islamophobes ? Non.
Macron choisit de prendre l’avion avec un invité VIP : un journaliste du magazine d’extrême droite Valeurs Actuelle, et de lui offrir une interview exclusive sur l’immigration. Nous en sommes là. Après un attentat raciste, Macron est sur les terres de l’extrême droite. Hier, le sénateur Jean-Louis Masson, payé plus de 7000 euros par mois – sans compter les avantages faramineux de sa fonction –, comparait les femmes voilées à des « sorcières » et leur disait de rentrer chez elles, en direct depuis le Sénat.
En grande difficulté sur tous les plans, pouvoir veut se maintenir en jouant ouvertement la carte de la droitisation. Du durcissement autoritaire et du racisme d’État. Comme un mauvais remake des années 1930. Il n’y a plus vraiment de différence entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Répression militarisée. État policier. Politique au service des riches. Et islamophobie. Une seule différence majeure : Macron est au pouvoir. Il applique ici et maintenant les idées de l’extrême droite.
Macron est un amateur de terre brûlée. Il a été élu en créant un pôle hégémonique au centre du jeu politique, en faisant exploser les autres partis, pour se retrouver seul face au RN. Une fois élu, il a écrasé par la force toutes les oppositions. A présent, il se pose comme le concurrent direct de l’extrême-droite en reprenant ses mots et ses idées. Cette fuite en avant n’a qu’une issue : le fascisme. Il est urgent de mettre un terme à ce quinquennat de la honte, de jeter aux oubliettes de l’histoire le gouvernement Macron et ses alliés d’extrême droite.
- Macron applique cyniquement les idées de l’extrême droite
Commentaire :
On sait que les capitalistes préfèrent toujours le fascisme et les boucs émissaires à la révolution sociale, à la démocratie directe et à la destruction du capitalisme. Macron est à la pointe de cet extrémiste cynique minoritaire et jusqu’au boutiste.
Les « gentils » députés LREM qui communiquent sans cesse sur le dialogue vont-ils se décider à quitter ce sinistre navire brun qui accentue tous les désastres ?!
Il est temps de brûler le capitalisme avec tous les fascismes.
et un post de Yannis Youlountas
Vu de Grèce, on se demande comment ça va finir :
LA DÉRIVE VERS L’EXTRÊME-DROITE EN FRANCE VA-T-ELLE CONTINUER ?
Macron qui cautionne Valeurs Actuelles, mais aussi la théorie du grand remplacement à la une de Charlie Hebdo cette semaine et des dizaines d’autres couvertures du même tonneau depuis des mois, des années. Où cela va-t-il nous mener ?
Hier soir, lors d’un débat sur l’extrême-droite en Europe, auquel je participais en Crète*, beaucoup pariaient que Le Pen arriverait certainement au pouvoir en France en 2022, sauf insurrection sociale.
On m’a demandé si je voyais venir une telle insurrection en France, j’ai répondu que, comme partout ailleurs en ce moment, c’était presque impossible à prévoir, mais que j’étais du même avis que ceux qui m’interrogeaient : sauf grand soulèvement social et déplacement des thèmes ressassés (sécurité, islam, croissance...) vers nos vraies préoccupations (liberté de choisir nos vies, égalité réelle c’est-à-dire sociale et politique, sauvegarde de la vie, de la Terre...), nous allons finir au fond du piège.
Les grands mots que les médias répètent sans cesse sont des leurres qui, non seulement servent à éviter de parler des choix politiques qui nous sont imposés, mais aussi qui permettent de frapper toujours plus les victimes de ces choix :
- les cris d’orfraie sur la sécurité justifient la volonté du pouvoir de contrôler totalement nos vies (nouveau totalitarisme) ;
- la peur du grand remplacement (musulman) nourrit simultanément les autres formes de racismes et de discriminations parce qu’elle suscite un repli identitaire complètement paranoïaque (et unit fictivement les classes sociales en France dans une guerre préfabriquée contre un ennemi surdimensionné) ;
- le dogme de la croissance créatrice d’emploi et de valeur conduit à nier la nécessité de sortir au plus vite du capitalisme qui ravage la Terre et détruit tout avenir possible.
Nous sommes donc au fond de la caverne du mythe de Platon : soit nous allons continuer à contempler les ombres qui s’agitent sur les parois (les écrans) du spectacle médiatique, soit nous allons nous retourner plus nombreux pour voir les choses en face, dans la lumière de la vie réelle qui est dehors.
Dehors, loin des baudruches et des leurres qui nous conditionnent et nous confinent dans une société nauséabonde et sans avenir.
Dehors, loin du modèle capitaliste et d’une préhistoire politique qui n’a que trop duré.
Yannis Youlountas