Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance !

La Technopolice, moteur de la « sécurité globale », ce n’est que le début...

dimanche 22 novembre 2020, par Camille Z.

La loi "sécurité globale" ne concerne pas que le filmage des forces de l’ordre, et elle n’est que la première pièce...

- La Technopolice, moteur de la « sécurité globale » - L’article 24 de la loi Sécurité Globale ne doit pas devenir l’arbre qui cache la forêt d’une politique de fond, au cœur de ce texte, visant à faire passer la surveillance et le contrôle de la population par la police à une nouvelle ère technologique.
Quelques jours avant le vote de la loi Sécurité Globale à l’Assemblée Nationale, le ministère de l’Intérieur présentait son Livre blanc. Ce long rapport de prospective révèle la feuille de route du ministère de l’Intérieur pour les années à venir. Comme l’explique Gérard Darmanin devant les députés, la proposition de loi Sécurité Globale n’est que le début de la transposition du Livre dans la législation. Car cette loi, au-delà de l’interdiction de diffusion d’images de la police (article 24), vise surtout à renforcer considérablement les pouvoirs de surveillance des forces de l’ordre, notamment à travers la légalisation des drones (article 22), la diffusion en direct des caméras piétons au centre d’opération (article 21), les nouvelles prérogatives de la police municipale (article 20), la vidéosurveillance dans les hall d’immeubles (article 20bis). Cette loi sera la première pierre d’un vaste chantier qui s’étalera sur plusieurs années.
(...)
- Extraits :
Toujours plus de pouvoirs pour la police
Le Livre blanc du ministère de l’Intérieur envisage d’accroître, à tous les niveaux, les pouvoirs des différentes forces de sécurité (la Police nationale, la police municipale, la gendarmerie et les agents de sécurité privée) : ce qu’ils appellent, dans la novlangue officielle, le « continuum de la sécurité intérieure »
(...)
un embrigadement de la jeunesse – le Service National Universel, ou encore par la création de « journées de cohésion nationale »
(...)
élargissement des compétences de la police municipale : un accès simplifié aux fichiers de police, de nouvelles compétences en terme de lutte contre les incivilités
(...)
professionnalisation de la sécurité privée qui deviendrait ainsi les petites mains de la police (...) extension de leur armement, possibilité d’intervention sur la voie publique, pouvoir de visionner les caméras, et même le port d’un uniforme spécifique
(...)
« porter le Ministère de l’Intérieur à la frontière technologique »
(...)
une analyse automatisée des réseaux sociaux
(...)
des gilets connectés pour les forces de l’ordre, ou encore des lunettes ou casques augmentés. Enfin, le Livre blanc insiste sur l’importance de la biométrie pour la police
(...)
proposition d’interconnexion des fichiers biométriques (TAJ, FNAEG, FAED…), d’utilisation des empreintes digitales comme outil d’identification lors des contrôles d’identité et l’équipement des tablettes des policiers et gendarmes (NEO et NEOGEND) de lecteur d’empreinte sans contact, de faire plus de recherche sur la reconnaissance vocale et d’odeur (!) ou enfin de presser le législateur pour pouvoir expérimenter la reconnaissance faciale dans l’espace public
(...)
Parmi les nouveaux dispositifs promus par le Livre blanc : les drones de police, ici appelés « drones de sécurité intérieure ». S’ils étaient autorisés par la loi « Sécurité Globale », ils modifieraient radicalement les pouvoirs de la police en lui donnant une capacité de surveillance totale.
(...)
du côté de la police et des industriels, les drones représentent une révolution dans le domaine de la sécurité, un acteur privé de premier plan évoquant au sujet des drones leur « potentiel quasiment inépuisable », car « rapides, faciles à opérer, discrets » et « tout simplement parfaits pour des missions de surveillance »
(...)
La police met ainsi elle-même en avant la toute-puissance du robot
(...)
Il ne s’agit donc pas d’améliorer le dispositif de la vidéosurveillance déjà existant, mais d’un passage à l’échelle qui transforme sa nature, engageant une surveillance massive et largement invisible de l’espace public
(...)
En pratique, c’est un basculement total des pratiques policières (et donc de notre quotidien) que préparent ces évolutions technologiques et législatives
(...)
En somme, ce Livre Blanc, dont une large partie est déjà transposée dans la proposition de loi sécurité globale, annonce le passage d’un cap sécuritaire historique : toujours plus de surveillance, plus de moyens et de pouvoirs pour la police et consorts, dans des proportions et à un rythme jamais égalés. De fait, c’est un État autoritaire qui s’affirme et se consolide à grand renfort d’argent public. Le Livre blanc propose ainsi de multiplier par trois le budget dévolu au ministère de l’Intérieur, avec une augmentation de 6,7 milliards € sur 10 ans et de 3 milliards entre 2020 et 2025. Une provocation insupportable qui invite à réfléchir sérieusement au définancement de la police au profit de services publiques dont le délabrement plonge la population dans une insécurité bien plus profonde que celle prétendument gérée par la police.

- Mais à part ça tout va bien, pour l’instant on n’a pas obligation de dire "chef oui chef" dès qu’on croise un flic ni de lui lécher les bottes en exhibant notre carte d’identité biométrique greffée sur notre nuque.

Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance !
Le filmage des flics, l’arbre toxique qui cache la forêt de caméras et d’IA

- Voir aussi :

Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance !
image Deloupy Zac

Sous le régime du capitalisme, de l’Etat, de la civilisation industrielle, on n’aura jamais de démocratie, et on aura toujours moins de libertés au fur et à mesure que les catastrophes climato-écologico-sociales et les pandémies vont s’amplifier parce que ces crises seront gérées de la même manière que la pandémie covid-19, par l’autoritarisme et le tout sécuritaire.
Et on n’aura pas non plus la sécurité, à part la sécurité des cimetières.

Il est grand temps de dire STOP, non seulement agir pour bloquer cette loi, tout ce qui suit et tout ce qui va avec, mais déconstruire complètement et profondément le monde invivable qui porte inévitablement ce type de projet ultra-sécuritaire dont on n’ose pas encore dire qu’il est totalitaire.

Les nuages noirs s’accumulent sur nos têtes, allons-nous nous lever pour déclencher des tempêtes et créer des éclaircies ?

Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance !
Le nuages noirs s’accumulent sur nos têtes

- Extrait de la conclusion de l’article Il n’y a pas de dérives sécuritaires, l’Etat capitaliste déroule juste sa planification industrielle

Toutes ces saloperies orwelliennes sont dans la continuité logique de cette société capitaliste autoritaire et totalitaire, elles sont planifiées par des projets industriels portés par des lobbies et les intérêts de l’Etat. Ce ne sont ni des dérives ni des écarts temporaires.
Ne rêvons pas, quand ils en auront besoin, les pouvoirs et les lobbies utiliseront, avec éventuellement un léger retard, TOUTES les technologies de surveillance et de répression dont ils disposent, comme ils ont toujours fait. Il faut juste le temps que les technologies soient au point, pas trop coûteuses, et trouver de bons prétextes pour les faire accepter aux gens.
...et les prétextes ne manqueront pas.

P.-S.

- Des manifestations se multiplient en France depuis mardi contre cette loi « sécurité globale » et son monde, c’est bien, mais on sait bien que ça ne suffira pas à la renvoyer aux poubelles de l’histoire, et surtout ça ne suffira pas à renvoyer au néant le monde écocidaire et antisocial qui porte ce type de loi et ce type de société sécuritaire et écocidaire qui verse inexorablement vers le néo-totalitarisme.


Forum de l’article

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  • Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance ! Le 21 novembre 2020 à 20:45, par Camille Z

    Ne pas pas perdre ne veut pas dire gagner

    "Lorsqu’un gouvernement avance un projet et que nous nous mobilisons contre, s’il recule, alors nous appelons « victoire » ce qui est le maintien d’une situation que nous critiquions auparavant. On l’a vu par exemple avec le mouvement contre le projet de Contrat Premier Embauche en 2006, qui reste très fortement présent dans la mémoire militante comme l’une des dernières grandes « victoires » du mouvement social. Or la mobilisation contre le CPE n’est pas une victoire ; c’est une non-défaite.
    Nous n’avons rien imposé. Nous n’avons pas perdu – c’est tout. Nous avons résisté à une offensive mais nous n’avons pas lancé notre propre offensive. Et alors, en appelant cette situation « victoire », nous participons à une sorte de transmutation des valeurs : nous convertissons psychologiquement l’ordre présent comme un ordre voulu, souhaité (nous sommes heureux de l’avoir conservé) et donc nous avons régressé."

    Geoffroy de Lagasnerie, cité par Vert-Résistance


    Concernant la loi "Sécurité Globale", le gouvernement balancera des mesures bien pourraves à 180%, et puis il "écouter"a les protestations et le conseil constitutionnel, en ramenant sa loi à 100 %, en jouant les magnanimes démocrates, et en ayant en réalité atteint son objectif initial, qui était de 100%
    Et il y aura peut-être encore des naïfs pour crier "victoire" ?

    Répondre à ce message

  • Loi Sécurité Globale = état policier total : Résistance ! Le 21 novembre 2020 à 18:30, par Camille Z

    🚨« CURITÉ GLOBALE » : LES POLICIERS HORS SERVICE POURRONT ACCÉDER ARMÉS AUX ÉTABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC

    ➡️ La « Loi de sécurité globale » ne concerne pas que les photos de policiers, c’est une batterie de mesures liberticides et autoritaires qui donnent les pleins pouvoirs à la police. Par exemple, le Parlement vient aujourd’hui de voter l’autorisation, pour les policiers, de se promener armés dans les établissements publics. Concrètement, dans un concert, un restaurant, un magasin … vous pourrez croiser des individus en civil avec une arme. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de l’Etat d’exception. Lors de l’Etat d’urgence en 2015, le gouvernement avait autorisé les policiers à garder leurs armes en dehors du travail. Puis l’année suivante, il avait étendu l’usage des armes à feu en dehors du cadre de la légitime défense. Ainsi, les policiers obtenaient le droit de tirer non seulement pour se défendre, mais aussi pour « défendre un lieu sous leur responsabilité ». Aujourd’hui, c’est un cran supplémentaire. Un processus de militarisation de la société et de généralisation de l’usage d’armes à feu.

    ➡️ Ces décisions politiques ont des conséquences dramatiques. Entre 2016 et 2018, ne nombre de tirs à balles réelles par la police a augmenté de 54%. Une explosion sans précédent. Le 14 août 2018, lors d’une opération de contrôle de véhicule, un policier abattait un jeune conducteur, Romain, en plein Paris. Un mois plus tôt, le 3 juillet, c’est d’Aboubakar qui était tué d’une balle dans le cou, par un CRS qui dit avoir tiré « par accident ». Le 26 janvier 2018, un policier avait vidé son chargeur sur une voiture au milieu de l’autoroute A86, à Villeneuve-La-Garenne, en l’absence totale de légitime défense. Le 20 mai 2017, Jérôme, un paysan, était abattu au volant de sa voiture alors qu’il voulait échapper à un contrôle administratif de sa ferme. Quelques années plus tôt, à Carcassonne, un policier avait tiré des coups de feu sur une voiture conduite par une femme de 31 ans, qu’il avait « confondue avec un malfaiteur ». L’usage des tirs à balles réelles se « banalise », et vole des vies.

    ➡️ En dehors de leur service, il arrive de plus en plus souvent que les armes des policiers créent du danger, des blessures, des morts. Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 février 2019, un policier de la BAC de Nantes qui était chez lui sortait dans la rue avec son arme après avoir été gêné par du bruit. Et tirait sur un homme et le blesse gravement. Cela ne serait jamais arrivé s’il n’avait pas eu l’autorisation de garder son pistolet. En avril 2020, à Noisy-le-Grand, en banlieue parisienne, un policier tirait avec son arme de service sur son voisin qui « faisait du bruit ». L’homme, gravement blessé dans son propre domicile frôlait la mort. En février 2020, un agent de la BAC de Toulon tuait sa femme avec son pistolet avant de se suicider. D’autres féminicides ou suicides ont eu lieu avec des armes de services conservées par des policiers. Il y a trois jours seulement, un policier hors service tirait dans la rue sur Jean-Marie, un ouvrier qui bricolait un lampadaire, à Saint-Leu-la-Forêt ! Il suffit d’un coup de colère, d’ivresse, d’un geste de désespoir pour passer à l’acte avec une arme létale. Laisser ces armes en circulation démultiplie les risques.

    ➡️ Banalisation de l’usage des armes, augmentation des violences policières, autorisation de garder son arme hors service … Et à présent, de se promener avec une arme en dehors du service et dans les lieux publics ! C’est une fuite en avant qui met en danger la population et les agents eux même. La Loi qui passe actuellement est un alignement sur les USA, et les sociétés militarisées, autoritaires et ultra-violentes.

    post de Nantes Révoltée

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