Livron & Loriol et partout : médecins en téléconsultation avec dispositifs connectés, les start-up à fond sur le marché

De l’électronique à distance à la place des médecins, du progrès ou de la dépendance déshumanisante ?

dimanche 20 février 2022, par Antitech 26.

À Livron et Loriol, une borne de téléconsultation est installée en guise de médecin.
Les médecins sont en nombre insuffisants, pour diverses raisons pas vraiment traitées, du coup les déserts médicaux s’étendent.

Mais les start-up et la « french tech » de la « startup nation » sont sur les dents pour prendre ces nouveaux marchés juteux pour le privé à l’aide de techno-innovations disruptives, et fourguer des appareils électroniques, des objets connectés, de la déshumanisation supplémentaire sources de rentabilité.
Ventes d’objets de mesures de paramètres corporels, d’ordinateurs, de bornes « augmentées », de kiosques connectés, d’abonnements à des services numériques et à du logiciel, tout est bon pour la valorisation de la Valeur, pour que la machine à cash continue.
Et dès que possible, les médecins humains online seront remplacés par les douces voies des « intelligences artificielles », plus rentables et plus « efficaces » pour tous les cas les plus courants.

Livron & Loriol : médecins en téléconsultation avec dispositifs connectés, les start-up à fond sur le marché
Fuite en avant suicidaire dans la dépendance au techno-monde et poursuite des ravages

- À Livron et Loriol c’est la start-up « Medadom » qui a raflé le marché (« MEDADOM maintient ainsi le cap des 25 000 bornes et cabines connectées installées d’ici à 2024 »).
- À Saint-Nazaire-le-Désert, c’est la start-up Maquestionmedicale.fr qui avait installé une borne de téléconsultation connectée dans le village.
- Ailleurs en Rhône-Alpes c’est la start-up Tessan qui propose la téléconsultation augmentée : La medtech Tessan veut conquérir la région avec ses cabines de télémédecine

Les gouvernements n’ont jamais voulu/pu enrayer le phénomène de « déserts médicaux » connus de longue date car les institutions sont incorporés aux automatismes du modèle de société qu’ils approuvent et défendent : libéralisme, techno-capitalisme, Etatisme, productivisme... Un modèle marchand et capitaliste qui impose ses propres logiques inhérentes à l’impératif suprême de fabriquer de davantage d’argent avec de l’argent (voir théorie critique de la Valeur), qui se fout de l’avis des gens, qui se rend indispensable après avoir fait table rase, qui se contrefout de l’exigence de créer une société soutenable et d’émancipation sociale.

Alors face au problème du manque de médecins en campagne et dans certaines villes, hop, une « solution », des machins techno-électroniques supplémentaires, et la plupart des gens se réjouissent naïvement : « c’est mieux que rien, on a une solution, les bornes connectées c’est pratique et c’est moderne, etc. »
Exit la réflexion sur les enjeux socio-écologiques de la virtualisation/destruction des rapports humains, de la perte d’autonomie et de savoirs populaires sur la santé, des impacts sur le climat et les écosystèmes des infrastructures techno-numériques.

Livron & Loriol : médecins en téléconsultation avec dispositifs connectés, les start-up à fond sur le marché
Voici votre nouveau « smart » médecin !

La pandémie de coronavirus a permis d’accélérer ces saloperies de mutations techno-industrielles numériques voulues et planifiées par les gouvernements et les lobbys.
C’est ça leur « progrès », une vaste régression sociale et une dépendance totale aux machines et aux marchés, le déroulé mécanique des exigences de la Machine, de l’étatisme et du capitalisme.

Les téléconsultations « augmentées », c’est moins de contacts humains, et davantage de technologies, d’écrans, de numérique, de marchandisation de la santé, c’est la fuite en avant dans la dépendance à la mégamachine et dans les destructions du climat et du vivant consécutives à l’extractivisme minier et aux énergies nécessaires pour fabriquer et faire fonctionner tout cet attirail connecté.

Dans le même panier pourri, on a le big data, la dite « intelligence artificielle », l’internet des objets (IoT) et la 5G, la réalité virtuelle, et puis tout le monde aura sa batterie de capteurs électroniques implantés dans le corps pour alimenter le big data, et hop, une super intelligence artificielle fera votre coach santé automatiquement H24.
Toujours plus d’esclavage aux machines et d’extension de la marchandisation, toujours moins d’autonomie, augmentation des nuisances et diminutions de l’humanité, génial non ?

Tout va bien se passer ?

Dans le domaine de la médecine, de la santé, comme dans tous les autres domaines, on constate les mêmes phénomènes de dépendances aux technologies et technocraties, qui nous éloignent encore plus les uns des autres et du rapport sensible au vivant, qui donnent toujours de puissance et de prérogatives au système techno-capitaliste et étatique.

La plupart des humains civilisés préfèrent l’inconnu (de plus en plus tangible) des désastres climato-sociaux-écologiques produits par la civilisation industrielle à l’inconnu d’un soulèvement général, d’une résistance acharnée, d’une révolution, de la quête déterminée d’une société vivable.
Vont-ils continuer de croire que la civilisation industrielle est la seule voie pour faire société ?
Vont-ils continuer de préférer la survie temporaire et fondamentalement destructive du techno-monde administré (verdit, « modernisé » et renommé) à la défense de l’ensemble du vivant ?

Les voix conjointes et complices de l’Etat et du Capital nous susurrent sans cesse par tous leurs canaux de communication de leur faire confiance, de ne pas s’inquiéter, tout va bien se passer.
Les bourreaux, avant d’exécuter les condamnés, tiennent à peu près le même langage hypnotisant.

P.-S.

- A rapprocher de cet article édifiant :

  • IA et réforme de l’État : vers des bureaucraties sans humains ? - Depuis quelques années, à grand renfort d’un vocable issu du monde des « start-ups », on assiste à la consolidation d’un nouvel avatar de la réforme néo-libérale de l’État. À travers les concepts d’« État plateforme » ou de « start-up d’État », les nouveaux réformateurs comptent sur les « corporate hackers » et l’innovation disruptive pour transformer de l’intérieur les bureaucraties publiques, laisser libre cours à la créativité, renouer avec la transparence, déployer des méthodes « agiles » et s’adapter à un environnement en perpétuelle transformation, le tout à moindre coût. L’« État digital » – concept vanté en juin 2017 par Emmanuel Macron lors d’une ode à la « startup nation » restée célèbre – est aussi et surtout un État en voie d’automatisation : pour accompagner l’horizon du non-remplacement de près de 50 000 fonctionnaires d’ici à 2022, le plan Action Publique 2022 lancé en octobre 2018 misait sur des « technologies telles que l’intelligence artificielle et les RPA (‘‘robotic process automation’’ »), et ce afin de « d’automatiser les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée ».

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