Les pires entreprises françaises des énergies fossiles et du productivisme osent demander de faire des économies d’énergies !

Les chantres de la techno-industrie gloutonne n’ont que les mots de sobriété et de « transition énergétique » à la bouche

mardi 28 juin 2022, par Les Indiens du Futur.

On croirait à une sinistre blague de mauvais goût, mais non ils ont l’air sérieux ces patrons gavés dépités. Il faut dire qu’un début de panique semble gagner les puissants car ils s’inquiètent pour le maintien en état de marche de la mégamachine du fait des déficits d’énergie et de l’inflation de son prix.

Engie, Total et EDF cochent pratiquement toutes les cases du cynisme, du mensonge, de la manipulation, de "l’écologisme techno-industriel" en mode greenwashing, de l’activité polluante et destructive, et ils se permettent tranquillou la chanson moraliste de "tout le monde doit faire des efforts" farcie des mots totem de neutralité carbone, transition énergétique, souveraineté énergétique et transition durable.
Gloup, ça ne passe pas.

Suite à une conjonction de divers problèmes qui se cumulent (réacteurs nucléaires à l’arrêt à cause de problèmes de corrosion ou de maintenances, inflation des prix de l’énergie due à la guerre de Poutine en Ukraine, diminutions des importations de gaz russe, séchesse qui affecte des centrales hydroélectriques et aussi des réacteurs nucléaires), la tension sur l’énergie devient forte, surtout pour l’hiver prochain, alors l’Etat français et les grosses entreprises de l’énergie paniquent un peu.
Auraient-ils peur d’une giletjaunisation au carré ?
Aumônes envers le saint pouvoir d’achat et injonctions à la sobriété servent-elles de contre-feu anticipé aux éventuelles révoltes ?

En France, il est prévu de relancer (temporairement disent-ils) une grosse centrale au charbon :
- Confronté à un contexte énergétique incertain, le gouvernement français mise sur le charbon - Les incertitudes énergétiques liées à la guerre en Ukraine et aux problèmes du parc nucléaire français pouraient conduire à la réouverture temporaire de ce site. (...) « Même si la France dépend moins du gaz russe que l’Allemagne ou l’Italie, l’affaiblissement de la production de son parc nucléaire et les tensions sur les stocks d’eau de ses barrages hydrauliques marquent le grand retour des problèmes de sécurité d’approvisionnement », estime Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine-PSL. (...)

Huuum, charbon, bon bilan carbone !
Le charbon n’a pas finit de rester sur le devant de la scène, car quand le pétrole va vraiment manquer et devenir trop cher : charbon, charbon partout, tous au charbon.

En Italie, la sécheresse historique dans tous le nord et le centre du pays affecte gravement la production électrique de barrages et centrales :
- En Italie, une sécheresse historique affecte la production agricole et énergétique - Un déficit de pluviométrie de plus de 50 % depuis le début de l’année 2022 touche tout le nord et le centre du pays, provoquant une crise inédite. Dans le delta du Pô, le débit du fleuve est si faible que l’eau de la mer Adriatique remonte de plus en plus loin dans les terres. (...) La production d’électricité est en sous-régime (de 30 % à 50 %) depuis le début de l’année et cette perte de puissance survient au pire moment, alors que la guerre en Ukraine et la réduction des importations gazières en provenance de la Russie laisse planer la menace d’une crise énergétique majeure. (...)

Au Japon : Les fortes chaleurs et des contraintes de production poussent le Japon à économiser son électricité - Pour éviter les risques de coupure, le gouvernement du premier ministre, Fumio Kishida, a prolongé, mardi 28 juin, l’alerte à la pénurie de courant.

Les pires entreprises françaises des énergies fossiles et du productivisme osent demander de faire des économies d’énergies !
La civilisation industrielle viscéralement gloutonne demande aux populations de rester sobres ?!

Extraits édifiants de cette tribune hallucinante sur le JDD, puis quelques commentaires

(...)
Bien qu’en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd’hui encore trop limitées pour compenser ces baisses. Le niveau d’alerte sur les stocks de gaz au niveau européen est dès lors élevé et des mesures de rationnement sont mises en place dans certains pays. Les capacités de production électrique pilotable en Europe sont également en tension à la suite de choix nationaux ou pour des programmes de maintenance. Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique.
​La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles.

(...)
Mais – plus que jamais – la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas. Nous devons, collectivement, agir sur la demande en énergie en réduisant notre consommation pour nous redonner des marges de manœuvre. Nous en aurons besoin pour gérer les futures pointes de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter.
(...)
Nous appelons donc à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers.
​Nous devons engager un grand programme d’efficacité énergétique et une chasse au gaspillage nationale. L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte. Et ne nous trompons pas : économiser l’énergie, c’est augmenter le pouvoir d’achat et c’est aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre.
(...)
Pour accompagner nos concitoyens dans cette nécessaire sobriété d’exception, nous disposons d’outils, d’expertises, que nous entendons mobiliser pour atteindre cette sobriété dans la durée sans affecter significativement nos modes de vie.
(...)
Nos objectifs de long terme en faveur de la neutralité carbone seront encore plus vite atteints par cette mobilisation. Nous poursuivons nos engagements et actions pour accélérer la transition énergétique. Elle n’est plus seulement un impératif face à l’urgence climatique, mais une réponse aux enjeux de souveraineté énergétique. Elle nécessite des investissements massifs dans l’efficacité énergétique et dans toutes les sources d’énergie bas carbone, électriques et gazières. Et demande, dans un dialogue transparent, le soutien des populations, des élus qui les représentent et de l’administration qui applique la loi.
(...)
Acteurs industriels responsables, nos trois groupes s’engagent à collaborer activement face à ces enjeux.
(...)
Ainsi, nous travaillerons ensemble au service de la cohésion sociale et de la transition durable de notre pays.

Commentaires de ce morceau d’anthologie

Dans le désordre :

- Le gaz naturel liquéfié (GNL) nécessite des investissements très lourds et coûteux. Pour l’acheminement par bateaux, il faut de l’énergie pour liquéfier le gaz, avoir un énorme bateau qui consomme de l’énergie pour avancer et maintenir le gaz à une température d’environ -161°C pour qu’il reste liquide et prenne moins de place, ensuite il faut une grosse installation pour re-transformer le gaz liquéfié en gaz.
Le GNL peut être du « gaz de schiste », donc provenir d’une extraction ultra-polluante !
Le GNL, encore un pis aller qui renforce le poids des infrastructures industrielles. La mégamachine est prête à tout et n’importe quoi pour se maintenir.

- La tribune des 3 patrons parle des « capacités de production électrique pilotable (...) en tension » en se gardant bien de préciser que le nucléaire français est dans la panade complète du fait des EPR en retard et qui ne fonctionnent pas, du fait des problèmes de corrosions qui obligent à des arrêts de nombreux réacteurs nucléaires français. Il ne faudrait pas que la mauvaise réputation du nucléaire soit ternie encore plus.

- « La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles »
Ces dirigeants richissimes qui brassent des milliards font mine de s’inquiéter des difficultés financières des pauvres !
Ces difficultés énergétiques menacent le chaos du système techno-capitaliste et de l’Etat. Une société écologique et démocratique sans capitalisme ne connaîtrait pas ce type de problèmes.

Ces puissants et leurs alliés ont choisi les pénuries subies dans l’urgence et le chaos total plutôt qu’une sortie choisie et contrôlée de la civilisation industrielle, et quand ça part un peu en sucette ils viennent pleurer et demander aux pauvres qui galèrent de faire des efforts d’économies d’énergie ?!
Qu’ils aillent se faire voir. Quand ils auront renoncé à leurs yachts, villas, résidences secondaires, voitures de luxe, voyages en jet privé, produits de consommation luxueux, etc., alors peut-être qu’on diminuera le chauffage de nos apparts passoire de 0.5°C et qu’on n’allumera pas la lumière des toilettes.
J’aurais même presque envie de chauffer au fioul à 26°C et de rouler à donf en bagnole à essence pour que le crash économique soit certain.

- Ils reprennent sans rire des slogans « écolos » : « la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas » ! Sauf que dans un système capitaliste-étatiste, le besoin d’énergies est croissant, et donc dès que de l’énergie est économisée à un endroit elle est utilisée ailleurs, dans un autre pays et d’autres secteurs.
Alors oui, économiser un temps de l’énergie localement peut permettre à l’Economie de continuer à tourner, mais ça ne règlera pas le problème mondial des émissions de gaz à effet de serre, des pollutions et réchauffements climatiques produits par la civilisation industrielle et sa consommation forcément énorme et croissante d’énergies en tout genre.

- Toujours cette manière de mettre tout le monde dans le même panier : « que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ».

Comme si la moitié pauvre de la population était sur un pied d’égalité (de pouvoir et de niveau de consommation/pollution) avec les riches, les entreprises, la production industrielle, le maintien des infrastructures, l’entretien de l’Etat...
Comme si ce n’était pas l’industrie et le capitalisme qui façonnaient la consommation, obligeaient à des modes de vie non soutenables. Ce sont les pauvres qui ont décidé un beau jour que le SUV c’était le top, ou c’est les campagnes publicitaires et les industriels de l’auto ?
Ces 3 gros patrons et tous leurs amis (qui sont nombreux et comprennent des tas de pseudo-écologistes) réduisent le problème à des comportements et consommations, alors que la question est le rapport social capitaliste, le productivisme, le techno-scientisme, le cultre du « progrès » par la technologie et la Croissance économique, etc.
Ils veulent être sobres, que la France consomme moins d’énergies, OK, on a des idées :
Après que les riches aient stoppé leur consommation (voir plus haut), on pourrait alors lancer quelques mesures de base :

  • Fermer la plupart des aéroports et des usines aéronautiques
  • Arrêter la fabrication et la vente des SUV (y compris les électrifiés)
  • Arrêter la fabrication des grosses cylindrées et des voitures de luxe
  • Interdire tous les sports motorisés (y compris électrifiés)
  • Stopper les constructions d’autoroutes, d’entrepôts logistiques, de TGV, de centrales nucléaires, d’échangeurs autoroutiers...
  • Arrêter la fabrication, la vente et l’importation de tous les objets jetables comportant du plastique
  • Arrêter de chauffer tout l’hiver les logements saisonniers dans les stations de ski
  • Arrêter la fabrication des yachts et des paquebots, interdire les paquebots de croisière sur le territoire
  • Limiter très fortement la production et l’utilisation de béton, de plastiques et d’aluminium
  • Interdire au plus vite tous les pesticides, et les engrais provenant des énergies fossiles
  • Interdire les exportations d’armes, arrêter l’entretien et la fabrication d’armes nucléaires
  • etc.

Ce serait des mesures très efficaces, très sobres et économes en énergies, mais l’Etat et les capitalistes n’en voudront pas, de même que la plupart des gens, notamment ceux qui bossent dans ces secteurs ou qui en dépendent. Des confinements temporaires ok, mais des arrêts de pans entiers de l’économie non. Vous imaginez la chute du PIB et le pic de chômage ? Il faudrait remettre en cause tout l’ordre social et abandonner le capitalisme, ouh là là, c’est bien trop subversif, alors faisons plutôt quelques économies de bouts de chandelles boostées par des innovations technologiques pour pouvoir continuer le désastre à fond.
Tout ce que veulent ces patrons c’est "changer ce qu’il est nécessaire de changer (surtout si ce sont les gens « ordinaires » qui font le taf) pour que rien ne change".

- Ils sont comiques ces patrons gorgés de pèze, ils parlent de « sobriété » alors que le système qu’ils défendent et font tourner H24 est le contraire de la « sobriété », c’est le règne du toujours plus institutionalisé, de la production de masse, de la gloutonerie maximale, du gaspillage structurel, du moindre marché rentable occupé, de la destruction du vivant et de son rempacement par des machines énergivores, de la pollution et des catastrophes climatiques qui obligent à dépenser toujours plus d’énergie pour essayer en vain de « s’adapter » aux désastres ingérables, d’une extraction des fossiles qui demandent toujours plus d’énergies...
Les capitalistes et les Etats aiment une certaine sobriété et des économies d’énergies limitées uniquement quand ils sont coincés, quand ça leur permet de dépenser moins de fric (une usine qui consomme moitié moins d’énergie c’est tout bénéf, et l’énergie économisée permet de faire tourner une autre usine), quand ça les aide à faire durer la mégamachine en s’évitant des révoltes de la faim.

- Et vas-y qu’ils sortent la tarte à la crème rance de « la neutralité carbone », de la « transition énergétique », de la « souveraineté énergétique » et de la « transition durable ».
Beurk, on est gavés, écoeurement, vômis.
Très drôle le concept de souveraineté énergétique quand le capitalisme a patiemment construit une spécialisation par régions, où chaque coin de la planète exporte des produits pour tous les autres coins à l’aide de machines dépendantes d’énergies et de matières premières produites ailleurs ; quand le système nous rend totalement dépendant de ces infrastructures et productions mondialisées.
Il n’y aucune transition autre que des petits arrangements technologiques entre exploiteurs, et la seule chose durable c’est la destruction de la biosphère.

- Population, élus, loi, administration, tous unis avec les riches et les capitalistes pour faire durer le système qui détruit le monde ?
Ces 3 patrons savent qu’ils ont besoin de l’Etat et de ses subsides d’argent publique pour mener à bien leur business juteux.

- Tout en continuant au max le business des énergies fossiles (voir activités de TOTAL en Afrique par exemple) et l’extractivisme (voir les mines nécessaires pour le nucléaire et les énergies alternatives « vertes »), ces 3 patrons et leurs alliés se lancent à fond dans le nouveau business des énergies dites « vertes ». Ainsi, les baisses de production des énergies fossiles (du fait des guerres et de la fin de l’abondance des stocks disponibles facilement, prévue avant 2030 pour ce qui est du pétrole) seront compensées. Les énergies alternatives (dites « vertes », « bas carbone ») s’ajouteront donc aux fossiles et au nucléaire pour que la folie techno-industrielle puisse continuer à tout ravager, mais de manière sobre, décarbonée, « renouvelable ».

- Comme le pétrole va commencer sérieusement à manquer avant 2030, les techno-capilistes et étatistes n’ont pas fini de nous bassiner avec la sobriété, les économies d’énergies. Surtout que les énergies alternatives n’ont pas le même rendement que les fossiles, et que le nucléaire (si un jour les EPR fonctionnent) n’arrivera jamais (en tout cas pas à temps) à fournir suffisemment d’énergie électrique « décarbonée ».
La contradiction insoluble entre un système culturel/social qui doit absolument croître et tout consommer/détruire (pollutions/destructions et effets de serre) pour survivre et les ressources terrestres limitées n’a pas fini d’exploser.

Il serait bon que cette contradiction face exploser au plus vite la mégamachine d’une manière ou d’une autre (par effet interne conjugué à des actions révolutionnaires) plutôt que nous et les restes du vivant devions continuer à en subir les conséquences allant de pire en pire.


Les pires entreprises françaises des énergies fossiles et du productivisme osent demander de faire des économies d’énergies !
Economies d’énergie ? Les riches d’abord et surtout

QUAND LES POLLUEURS DONNENT DES LEÇONS DE SOBRIÉTÉ

Les dirigeants de Total, d’Engie et d’EDF publiaient hier une tribune dans le JDD propriété du groupe Lagardère. Ceux qui se sont gavés sur le saccage de la planète à la faveur des crises successives sur fond d’explosion des prix appellent les français à baisser leur consommation d’énergie. Pour rappel, Total est le premier pollueur de France. Et 63 ultra-riches polluent plus que la moitié de la population française.

Question : Cela concerne aussi les patrons multi-millardaires voyous et les ministres du gouvernement ou bien cette immonde tribune est-elle seulement destinée à celles et ceux « qui ne sont rien » ?

(post de Nicolas Casaux)

Créons un groupe d’écologie sociale et radicale

- Invitation en vue de créer un groupe/mouvement d’écologie sociale et radicale en Drôme - Il est temps de s’affirmer et de s’organiser davantage afin d’être présents et de peser

P.-S.

- voir aussi :
Sur les (aimables) leçons des pétrocrates menaçant la cohésion du monde - Coup de tonnerre médiatique : les trois dirigeants de Total, EDF et Engie en appellent à la sobriété et à la chasse au gaspillage. Ils osent même recycler une formule chère aux acteurs luttant de longue date pour une décroissance énergétique : « la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas ». Assiste-t-on au suicide du capitalisme fossile ? À rebours de l’accueil médiatique, Terrestres propose une lecture dissonante.
(...)
Que ces individus – qui devraient d’abord démissionner en reconnaissant humblement leurs responsabilités dans les catastrophes en cours – se permettent de continuer à donner des leçons au peuple, d’asséner leurs fausses solutions à base d’investissements massifs et de toujours plus de libéralisation du marché de l’énergie, tout cela nous plonge dans un mélange de stupeur, de rage et de lassitude.
Depuis 50 ans, les mêmes apories se répètent sans cesse. Dans les années 1970, à l’époque des premières alertes environnementales globales et des chocs pétroliers, les appels aux économies d’énergie étaient déjà omniprésents. Les grands patrons et les élites modernisatrices d’alors appelaient déjà le peuple à se serrer la ceinture tout en encourageant le consumérisme débridé6, ils promettaient des technologies propres pour le début du XXIe siècle grâce aux progrès de l’efficacité et à l’innovation7. C’est pourtant bien l’inverse qui s’est produit : les consommations n’ont cessé de croître et les modes de vie de devenir plus énergivores, sous notamment l’impulsion des multinationales du pétrole et du gaz, aidées par les États modernisateurs. Il y a fort à craindre qu’il se passe la même chose une fois la guerre en Ukraine terminée : les grands patrons feront tout pour relancer la croissance des consommations et donc de leurs profits.
(...)
Ne laissons pas cette opération cynique d’enfumage et d’inversion des responsabilités prospérer, au risque de voir s’installer, d’abord dans les médias dominants puis dans la bouche du gouvernement, la ritournelle du « rationnement de tous pour l’intérêt commun ». Puisque les responsabilités et les fortunes sont inégales, le rationnement doit l’être aussi.
(...)
C’est l’horizon même du « pouvoir d’achat » qu’il faut interroger : face à l’effondrement du vivant, aux changements climatiques, aux inégalités criantes, l’ensemble du paradigme moderne doit être revu. Mieux vaut chercher le bien vivre et le pouvoir vivre pour toutes et pour tous, associés à des formes d’organisation collective harmonieuses entre les humains et les autres qu’humains, en commençant par limiter le pouvoir de détruire des plus riches et des possédants.
(...)
Lorsque des dealers annoncent qu’ils ont une rupture de stock sur leurs produits phares, on peut s’attendre à une réaction imprévisible de clients rendu complètement addictifs. Le client, c’est chacun de nous, façonné par mille dispositifs et infrastructures qui nous tiennent en dépendance d’une mégamachine écocidaire. La formule pudique de la tribune évoquant une « menace [sur] notre cohésion sociale » mérite d’être traduite : ce que craignent puissants et gouvernants, c’est une révolte sociale d’ampleur devenant incontrôlable. Ce n’est pas tant le CO2 qui les effraye – ils ont largement participé à l’organisation du déni climatique depuis 50 ans –, mais la relance d’une mobilisation populaire dont les Gilets Jaunes ont ouvert la voie.
(...)
Au lieu de ces tribunes floues et indécentes, qui se contentent de répéter des éléments de langage complètement hors-sol, nous avons besoin d’expériences et d’utopies concrètes, pour nous émanciper des imaginaires de la puissance et retrouver des formes de vie plus simples et attentives au monde. Et surtout, nous n’avons plus besoin de grands patrons modernisateurs pour nous indiquer le sens de l’histoire.


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