Et si les mondes virtuels, outre leur fonction de marchandise dans la valorisation du capital, servaient surtout de distraction suprême face aux désastres chaotiques et angoissants produits par la civilisation industrielle ?
Une sorte de drogue légale plus forte que la danse et la musique sur le Titanic ?
On peut voir un parallèle troublant entre les technologies modernes d’immersion dans le virtuel et les images de nature disparue projetées en haute qualité et grand écran pour les personnes ayant optées pour l’euthanasie dans le film dystopique culte « Soleil Vert » de 1973 (un film d’anticipation qui se déroulait ...en 2022).
- Les mondes virtuels idylliques, un dispositif ante-mortem pour distraire du naufrage en cours ?
- La réalité virtuelle au service de l’élevage industriel des bovins et des humains
Exemples d’utilisation des casques virtuels :
- Le casque de réalité virtuelle pour apaiser les enfants chez le médecin ?
- DIJON : Les enfants voyagent virtuellement pendant leur vaccination au Multiplex
L’humain civilisé s’offre un gros shoot de virtuel avant de disparaître dans les catastrophes qu’a engendrées sa civilisation industrielle, qui détruisent la biosphère et qu’il ne veut pas stopper ?
Ou, dit autrement, ayant choisi plus ou moins consciemment l’euthanasie violente en préférant l’option d’essayer de faire durer la civilisation industrielle au lieu de s’efforcer de la démolir, l’humain civilisé s’offre de belles images virtuelles avant la mort de son système et sa disparation, tout comme les désespérés dans Soleil Vert avaient droit à une séquence d’images idylliques avant leur euthanasie par substance chimique ?
Un gros shoot final de dope virtuelle plutôt que le sevrage difficile et la lutte sans pitié contre la mégamachine ?
Un dernier « voyage » enchanteur dans le metavers synthétique avant le crash et la fosse commune ?
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- Des casques virtuels pour calmer les vaches et les enfants
Pour les rejetons narcissiques et gâtés de la civilisation moderne, s’immerger dans des mondes virtuels et vidéoludiques est beaucoup plus agréable et facile que d’affronter la réalité de plus en plus moche et hostile qu’a engendrée leur techno-cocon.
Fuir les désastres dans des mondes imaginaires synthétiques fabriqués par des algorithmes et des machines est beaucoup plus accessible et fun que d’essayer de mettre fin aux structures sociales qui causent les catastrophes en esquivant/affrontant la flicaille et l’adversité.
Tant qu’il y aura de l’électricité et des matières premières pour faire tourner les terminaux numériques et les gourmands centres serveurs, les métavers et autres mondes virtuels ont un « bel avenir ».
C’est pourquoi les géants de la tech se lancent à fond dans ce business.
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- Immersion virtuelle pour dissimuler l’isolement antisocial dans un monde riche et coloré
Ces métavers et réalités virtuelles présentent d’autres avantages pour la mégamachine :
- Occuper à moindre frais les nombreux chômeurs supplémentaires produits par la crise structurelle du capitalisme, ce qui pourrait éviter des révoltes indésirables pour le système actuel
- Economiser le C02 des voyages lointains en avion et paquebot pour les masses, qui seront de toute façon impossibles du fait de la prochaine fin du pétrole pas cher
Y aura bien sûr dans les métavers et le virtuel immersif toutes les déclinaisons possibles de pornographie, de violence, de jeux et de prostitution.
Par nature, l’humain a forcément des moments de tentatives de fuite de la réalité de l’incarnation terrestre (souffrance, mort, finitude...). Mais il faudrait éviter que ces moments occupent toute la vie, et viser à ce qu’ils prennent des voies moins dommageables socialement et écologiquement (low tech) que la quête impossible de l’immortalité via le transhumanisme et la cybernétique, ou mieux se transforment en formes d’acceptation/sublimation comme lors de la fête des morts au Mexique ou ailleurs.
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- La réalité virtuelle et le metavers pour se tenir sages et à la bonne distance
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