Injonctions partout, information nulle part, c’est la devise des médias dominants, ceux des milliardaires et de leur amis.
Injure, caricature, et mensonge sont leurs procédés pour dégommer la gauche NUPES, tous les coups sont permis pour dénigrer le rassemblement Nupes, et pour favoriser et imposer les vues et élus conservateurs, le macronisme et les autres droites et extrêmes droites.
Une enquête d’Acrimed et quelques remarques.
- Les médias dominants font une campagne militante contre la gauche Nupes, par tous les pires moyens
- Injonctions partout, information nulle part, Injure, caricature, et mensonge sont leurs procédés pour dégommer la gauche
Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche (3/3)
Le rassemblement de gauche Nupes (LFI-PS-EELV-PCF) pour les élections législatives a déclenché, dès ses débuts, une vaste séquence médiatique de dénigrement. « Mépriser, délégitimer » fut le premier acte des chefferies éditoriales, auquel s’est ajoutée une campagne de stigmatisation, les commentateurs les plus en vue n’ayant eu de cesse d’affubler la Nupes de l’estampille saugrenue d’« islamo-gauchiste ». Dans ce troisième et dernier volet, nous analysons la traque et les procès en « reniement » contre les « déviants » de la social-démocratie, lancés par les grands médias, étincelants dans leur rôle… d’acteurs politiques
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Les prises de position de la « grande presse » sont à l’identique. Pour Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint du Figaro et grand télégraphiste de la bourgeoisie triomphante, « le spectacle avilissant donné par les socialistes et écologistes extirperait tout optimisme du cœur du citoyen le plus exemplaire » (4/05). Plus loin, il déverse sa morgue sociale en ricanant : « Fabien Roussel lâche tout pour un steak aux lentilles, Olivier Faure montre qu’il a les dispositions pour ouvrir un stand à la grande braderie de Lille. »
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Commentaires en roue libre, prescriptions permanentes pour définir ce que doit être la gauche et ce qu’elle ne doit pas être, les chefferies éditoriales ont fait montre de leurs talents en toute indécence pour accompagner la naissance de la Nupes. Mais pour être à la hauteur de leur réputation, elles ne se sont pas arrêtées là : procès en trahison, en faiblesse et en retournement de veste, mépris et insulte à tout va se sont également fait jour lors des « interviews » politiques, lieux particulièrement propices à la disqualification des « dissidents » de la social-démocratie – voire de la « République »…
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Tout est à l’avenant. Rappelant des propos de Roussel sur la laïcité et la sécurité, Léa Salamé s’insurge : « Et pourtant aujourd’hui, vous allez faire campagne pour que Jean-Luc Mélenchon soit Premier ministre. Elle est où là aussi la cohérence ? » Puis, très agacée : « Vous avez vu l’affiche de campagne ? » ; « Vous ferez campagne avec le tract "Mélenchon, Premier ministre" ? L’affiche de campagne, ce sera "Élisez-moi Premier ministre" avec la tête de Jean-Luc Mélenchon ? Ça sera ça que vous distribuerez ? » Activement relayée par Nicolas Demorand : « L’alliance, c’est aussi avec EELV. Pendant la campagne, désolé d’y revenir, vous disiez en avoir "marre de cette gauche et des écologistes qui donnent des leçons de morale […]". Vous n’en avez plus marre alors, aujourd’hui, de ces gens-là ? » Et encore : « Que dites-vous aux figures historiques du PS […] qui parlent de reddition, de disparition, de soumission du PS à la gauche radicale ? Est-ce que c’est une bonne chose pour notre pays que la gauche réformiste disparaisse ? » Avant le verdict final : Léa Salamé : Il y a quand même beaucoup de points de désaccords de fond hein, quand on vous écoute ce matin.
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Qui de mieux, en effet, pour disqualifier la Nupes que des « éléphants » pétris de « culture de gouvernement », acquis à l’économie de marché et respectueux de la « bonne » vision de la « laïcité » ? Ainsi a-t-on vu (massivement) défiler – lors des matinales et des émissions de « débat » – des cadres du PS s’opposant à l’alliance avec La France insoumise, des anciens membres du gouvernement Hollande, mais aussi d’anciens cadres des Verts (José Bové, Daniel Cohn-Bendit et Jean-Paul Besset), sans oublier l’ancien président lui-même, évidemment de la partie !
Une surmédiatisation des minoritaires – minorisés une première fois par le résultat de leurs candidats à la présidentielle, et une seconde fois par l’accord qui crée la Nupes – qui en dit long sur le respect pour la démocratie de toutes ces belles âmes, médiatiques et politiques confondues. Quelle plus nette illustration, en effet, de la capacité des médias dominants à sortir de leur rôle pour revêtir celui d’acteur politique à part entière, choisissant sciemment de peser dans un processus de négociations en contournant la position majoritaire au sein d’un parti d’une part, et de l’autre, en utilisant les porte-voix médiatiques les plus minoritaires comme moyen de pression ?
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Pour disqualifier la Nupes et les partisans de l’alliance à gauche, les grands médias et leurs têtes d’affiche n’ont pas lésiné sur les moyens, recourant à l’injure, la caricature, et le mensonge. À cela se sont ajoutés les interrogatoires en règle des « déviants » de la social-démocratie, sommés de s’expliquer, systématiquement discrédités dans leur choix de ralliement. Sans oublier la promotion des « éléphants » (médiatiques) – invités lors des émissions phares et structurantes de l’agenda médiatique, les reprises mimétiques faisant le reste – dont les médias dominants ont réussi le tour de force d’amplifier la voix pourtant minoritaire – voire non-représentative, pour certaines – dans leurs partis.
Une fois de plus, journalistes, éditorialistes et matinaliers adoubent les représentants de la « raison » de marché, pour mieux discréditer celles et ceux qui s’y opposent. Et dans cette campagne médiatique menée contre la Nupes, tous les coups sont permis. Injonctions partout, information nulle part : si « curieux » de l’accord « Nupes » au point de massivement le commenter et d’en recevoir les artisans, les grands médias ont recouvré leurs œillères à la sortie du « programme partagé », dont 650 mesures étaient présentées en conférence de presse le 19 mai. Le journaliste Amaury de Rochegonde a fait le bilan de sa couverture (RFI, 21/05) : « Un traitement a minima avec seulement un maigre article perdu dans une page intérieure pour Le Figaro, Le Parisien ou Les Échos ». Et « ni le 20h de Julien Arnaud sur TF1, ni celui de France 2 n’ont jugé digne de lui consacrer le moindre titre. » La messe est dite.
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Pour (re)parcourir notre « Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche », voir :
Volet 1 : « Mépriser, moquer, délégitimer : les chiens de garde sont lâchés »
Volet 2 : « Stigmatiser : haro sur les "islamogauchistes" et les "wokes" »
Ces faits et analyses contredisent un tantinet le mythe de "la-démocratie", de la pluralité des médias, de la liberté de choix, de l’égalité des traitements et de l’égalité dans la compétition électorale...
Ca donne envie de voter NUPES, juste pour la joie de voir la tronche déconfite et horrifiée de ces "éditoralistes" vendus à la droite et au capital !
Cet article ne veut pas dire que NUPES ne serait pas critiquable (il y a matière, sans besoin de mensonges et d’injonctions), mais veut juste rappeler le poids néfaste des médias dominants dans le pseudo débat public, leur parti pris militant constant pour le totalitarisme de l’économie de marché et pour l’ordre qui sied aux plus riches, leur rôle actif et puissant dans le maintien d’une culture dévastatrice qui asservit les humains et détruit la biosphère.
Boycottons ces médias dangereux à tous égards, luttons pour leur démantèlement et contre leur hégémonie.