Les médias de milliardaires soutiennent activement le macronisme, le capitalisme et l’extrême droite

Les médias dominants des ultra-riches sont une calamité permanente

samedi 26 décembre 2020, par Camille Pierrette.

Voici quelques textes et articles sur la question de la domination des médias de milliardaires ou d’Etat, au service des intérêts des riches et du capitalisme.
Ces médias militants de milliardaires sont en outre de plus en plus clairement engagés pour l’idéologie d’extrême-droite et ses stratégies électoralistes.
Dans la série des résolutions salutaires pour 2021, il faudra plus que jamais les boycotter, les critiquer, les contrer, les « remplacer », en attendant de pouvoir les éliminer du paysage audiovisuel.
Je précise qu’il ne s’agirait pas d’interdire l’expression des idées capitalistes et macronistes, mais de supprimer les outils médiatiques commerciaux entièrement à leur service qui ont des moyens considérables et qui écrasent tout autre expression.

Les médias de milliardaires soutiennent le macronisme, le capitalisme et l’extrême droite
Les médias dominants des ultra-riches sont une calamité permanente

EN FINIR AVEC LESDIAS DES MILLIARDAIRES

Le milliardaire d’extrême droite ayant bâti sa fortune sur le pillage de l’Afrique, Vincent Bolloré, exerce une main-mise autoritaire sur le groupe Canal+ pour en faire un nouveau vecteur de son idéologie. C’est le scandale du moment dont tout le monde parle, notamment dans le microcosme journalistique. Pourtant cette situation n’est pas surprenante ni nouvelle.

A celles et ceux qui s’insurgent de cette situation, rappelons que la limitation des capitaux industriels et l’interdiction des concentrations dans les titres de presse, c’est la première mesure prise par le Conseil National de la Résistance en 1944. Alors que Paris vient tout juste d’être libérée, s’assurer de la liberté de la presse est la clé de voûte du combat idéologique contre le fascisme. D’autant que beaucoup de grands médias ont trempé dans la collaboration.

Curieusement, c’est aussi le premier verrou qui va sauter, et la concentration du capital dans les médias est aujourd’hui largement débridée. La loi française interdit tout de même à un groupe de posséder 30% de la diffusion de presse quotidienne d’information politique et générale. La règle dite des « deux sur trois » interdit à un même groupe de posséder à la fois une télévision de diffusion nationale, une radio de diffusion nationale et un quotidien de diffusion nationale, et ne lui autorise le contrôle au maximum que de deux de ces trois médias. Ces règles minimalistes n’empêchent pas la presse d’être très largement contrôlée par de grands groupes à la force de frappe financière et politique démesurée. Les 9 grands groupes de presse écrite et audiovisuelle, qui représentent 90% de ceux-ci, appartiennent à 9 milliardaires !

Pendant ce temps-là, la presse indépendante est riche et variée, mais souffre d’une faible visibilité et se fait taper dessus en manif. En dehors des médias totalement bénévoles, comme Nantes Révoltée, les journalistes précaires sont surtout libres de la fermer et d’aller à la chasse à la pige.

S’étouffer face à Bolloré voulant utiliser Canal+ pour mener la campagne de Le Pen, c’est oublier que c’est ce que le système médiatique permet depuis des années. Bolloré, Niel, Bouygues et autres Dassault : ce n’est jamais par philanthropie que des richissimes s’approprient des médias, mais bien par opportunisme politique, par exercice du pouvoir et pour la conservation de ce pouvoir.

Il est à noter que les « chaînes du service public » se font également souvent les relais du gouvernement et de sa police, rappelant la grande époque de l’ORTF, oubliant leurs rôles d’information et d’esprit critique supposés au fondement de leur existence. Le problème n’est d’ailleurs pas que français, il suffit de regarder aux État-Unis à chaque élection présidentielle, ou en Italie avec Berlusconi et l’empire Mediaset qui le porte au pouvoir dès 1994.

Vous pouvez regarder à ce sujet le documentaire « La fabrique du consentement » de Noam Chomsky, une étude instructive de ces liens entre pouvoir et médias : https://www.dailymotion.com/video/x6lc1w1

Pouvoir et médias marchent main dans la main dans une société capitaliste qui fait la part belle à la diffusion d’idéologies nauséabondes et stéréotypées. Un petit passage sur le site d’Acrimed - Action-Critique-Médias
ou une lecture du journaliste Samuel Gontier qui recense le torrent d’extrême droite imposé quotidiennement sur les plateaux permettent de s’en rappeler.

Si nous voulons abattre cette société néfaste, il nous faudra aussi abattre ces médias qui ne nous proposent qu’une alternative entre le libéralisme policier et le fascisme néolibéral. C’était le cas avant les révélations sur Bolloré, cela n’a pas changé. Soutenez les médias indépendants ! Soutenez Nantes Révoltée, et les autres contre-pouvoirs !

- Ressources :
Cartographie des groupes médiatiques : https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA
ACRIMED : https://www.acrimed.org/
Samuel Gontier : https://www.telerama.fr/blogs/ma-vie-au-poste
Soutenir Nantes Révoltée : https://fr.tipeee.com/nantes-revoltee

(post et visuel de Nantes Révoltée)

- Voir aussi :


Forum de l’article

  • Les médias de milliardaires soutiennent activement le macronisme, le capitalisme et l’extrême droite Le 4 janvier 2021 à 13:03, par Camille Pierrette

    - voir aussi : Bolloré et le parti des porcs
    Quelques anecdotes récentes du management par la terreur des chaînes TV du groupe Canal+ ont amené quelques médias, ainsi que pléthore d’intervenants sur les réseaux sociaux, à questionner le rôle de Bolloré dans le paysage médiatique français. Cette séquence s’est déroulée en deux actes, avec le licenciement d’un humoriste de Canal+ pour faire la satire d’un commentateur vedette du groupe, suivi de celui d’un journaliste sportif pour avoir montrer sa solidarité au premier ; un peu comme si tous deux avaient cru travailler pour un média indépendant où ils eussent leur mot à dire. Curieusement, en réaction, “l’esprit Charlie” n’a pas déferlé sur la France, avec son lot de caricatures de Vincent Bolloré, casque colonial vissé sur la tête et ministres lui léchant les parties intimes.

    L’épisode vient rappeler au grand-public que le management à la schlague est la marque de fabrique de Vincent Bolloré. Ce dernier montre ainsi une belle cohérence avec les idées qu’il promeut à travers ses employés, ces commentateurs de plateau dont l’avancement semble indexé sur leur degré de droitisation. Le souhait de voir un monde organisé comme une caserne est ainsi exprimée, chaque jour, chaque heure, chaque minute, par une entreprise régie comme une caserne.

    Jusqu’alors les principales critiques (ou les plus visibles) étaient dirigées contre les saillies ultraréactionnaires souvent racistes des animateurs vedettes de C-News, si bien qu’elles consistaient en une succession de cris d’orfraie venant égailler les propos des stars de Bolloré. Mais, dans le sillage des deux licenciements pour l’exemple, sont apparus quelques articles remarquant, comme s’il s’agissait d’une révélation, que Vincent Bolloré avait choisi sa jument pour les prochaines élections présidentielles : Marine Le Pen.
    (...)
    C’est dans le sillage des quelques enquêtes sur son empire africain que les rédactions françaises ont commencé à saisir ce que serait l’information dans un monde bollorisé. Le milliardaire répond à n’importe quelle enquête touchant son groupe (spécialement s’il s’agit de ses activités en Afrique) par des “poursuites-baillons”, c’est-à-dire des procès dont le but est d’intimider les autres rédactions qui pourraient ne pas avoir les reins assez solides financièrement pour soutenir une telle procédure. Cette technique judiciaire laisse cependant la place à un rachat des grands médias à partir de 2015. Il est somme toute plus simple de terroriser ses employés que de couler financièrement des médias qui laissent filtrer des enquêtes.

    Ainsi, à travers ce double axe, d’un contrôle serré de ce qui doit se dire en métropole et une brutale exploitation de l’empire africain, on retrouve à l’échelle du Groupe deux grands axes du colonialisme français : la glorification de l’empire par l’image —dont l’Exposition Coloniale de 1931 est l’acmé— et le traitement abject des millions de sujets coloniaux. On ne peut donc que saluer la belle cohérence de l’alliance entre Bolloré et le Parti des Porcs, nostalgique s’il en est de l’empire.

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  • Les médias de milliardaires soutiennent activement le macronisme, le capitalisme et l’extrême droite Le 27 décembre 2020 à 08:01, par Tara Taggle

    ...en attendant de pouvoir les éliminer du paysage audiovisuel. ?

    La liberté d’expression serait-elle à géométrie variable ?

    S’il est impératif de lesboycotter, les critiquer, les contrer, les « remplacer » c’est surtout en vue de leur faire perdre cette position ultra-dominante qu’ils s’arrogent injustement au sein du paysage audiovisuel, mais de là à envisager la perspective d’une "élimination’ (par la censure ou l’autodafé ?)...

    Lorsqu’on se bat contre la pensée unique, ce n’est certainement pas pour imposer une ’nouvelle’ forme de pensée unique.

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    • Les médias de milliardaires soutiennent activement le macronisme, le capitalisme et l’extrême droite Le 27 décembre 2020 à 13:16, par Camille Pierrette

      Merci pour la remarque.
      En fait, je ne parlais pas d’interdire l’expression des idées capitalistes et macronistes, mais de supprimer les outils médiatiques commerciaux entièrement à leur service qui ont des moyens considérables et qui écrasent tout autre expression.
      Je vais rectifier ça dans l’article, c’était pas clair.

      Pour ce qui est des idées d’extrêmes droites, le débat est plus compliqué.
      Certains penchent pour interdire leur expression au motif qu’on est plus ici dans l’opinion mais dans l’incitation continuelle aux exactions envers des catégories d’individus.
      D’autres disent qu’il vaut mieux laisser s’exprimer ces idées là aussi, en les contrant et les démontant.
      Perso, je sais pas trop, je serais pour voir au cas par cas et suivant le contexte.

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