Le grand risque de la grève générale serait de gagner des augmentations importantes de salaires ...et de s’arrêter là

Des miettes temporaires et laisser se poursuivre la dévastation, ou l’émancipation via la fin de la mégamachine dans laquelle on crève à petit feu ?

jeudi 2 décembre 2021, par Auteurs divers.

En France métropolitaine, la grève générale viendra peut-être un jour prochain qui sait ?
Le plus gros écueil serait alors de voir cette grève générale, pourtant si difficile à mettre en train, se limiter à l’obtention d’augmentations de salaires ou de quelques avantages sociaux.
Non pas qu’il faille cracher sur des augmentations de salaires vu le nombre croissant de personnes qui galèrent, mais parce qu’il serait bien dommage de parvenir à lancer une telle dynamique pour aussitôt la réduire à quelques améliorations temporaires, en laissant tous les très graves problèmes structurels inchangés continuer à attiser les désastres qui détruiront ensuite ces « améliorations ».
En même temps, de nos jours, étant donné la domination de l’Economie, le simple fait d’arriver à mener des grèves conséquentes semble être déjà un exploit à saluer.

Voyons quelques exemples et poursuivons plus bas :

La grève est finie en Polynésie

LA GRÈVE GÉNÉRALE, CA PAYE !
LES GRÉVISTES POLYNÉSIENS OBTIENNENT PAS MAL DE CHOSES

En 6 jours de grève générale en Polynésie, les grévistes obtiennent une augmentation du Smig de 4% pour les 13 prochains mois, 2% le 1er décembre 2021 et deux fois 1% en 2022. Une revalorisation générale de tous les salaires à partir de 2022. Le droit aux allocations chômage à partir de janvier 2023, droit auquel les travailleurs polynésiens n’avaient pas accès jusqu’à présent. La gestion de la Caisse de Prévoyance Sociale (Sécu locale) restera sous le contrôle syndical et la satisfaction de quelques autres revendications sur des retards de congés ou de paiement d’heures supplémentaires .

Ce n’est pas le bout du monde, mais dans le contexte actuel c’est déjà ça d’autant qu’on voyait bien que les directions syndicales polynésiennes avançaient à reculons vers cette grève générale et se sont surtout servis de la grève générale aux Antilles et de la crainte de l’extension par le gouvernement pour faire avancer leurs propres affaires. Les directions syndicales polynésiennes par exemple de l’Energie et la Poste ont pour leur part signé des accords particuliers avant l’accord général en obtenant la satisfaction d’encore plus de leurs revendications et en reprenant donc le travail il y a déjà deux jours, affaiblissant par là- même l’ensemble de la lutte. Ce n’est guère glorieux, mais même ça, les directions syndicales de l’hexagone ne sont pas capables de le faire !

Fin de la grève à Leroy Merlin

LES 23 000 EMPLOYÉS OBTIENNENT UNE AUGMENTATION MENSUELLE DE 4% ET UNE PRIME DE 100 EUROS
(Les 23.000 collaborateurs concernés bénéficieront ainsi d’une augmentation de salaire mensuelle de 65 euros qui, « sur 13 mois, représentera 845 euros »)

(posts de Jacques Chastaing)

Le risque de la grève générale serait de gagner des augmentations importantes de salaires ...et de s’arrêter là
Se laisser détruire par le Monstre ravageur des mondes vivants ou détruire le Monstre à temps même s’il en coûte ?,

Le pire serait que la grève générale s’arrête à une première victoire

Syndicats et travailleurs, comme à peu près l’ensemble de la gauche, n’envisagent toujours pas de passer à l’offensive contre le système capitaliste.
Ils en restent à lui demander de plus grosses miettes et de meilleures conditions de travail à l’intérieur du cadre clos et destructeur de la marchandise, de la concurrence, du marché de l’emploi et de la valorisation du capital.
S’ils insistent un peu, ils pourraient avoir de meilleures miettes malgré les tensions croissantes sur les taux de valorisation et sur la disponibilité des matières premières, le système capitaliste et étatiste en a encore sous le plancher vu les milliards qui partent dans les paradis fiscaux et qui ruissellent à gros bouillons vers les actionnaires.
Mais la grève générale doit-elle forcément rester dans les clous et se soumettre au cadre suicidaire du modèle de société en vigueur, ou peut-elle contribuer, avec d’autres formes d’actions en parallèle, à un renversement radical de situation ?

- Je reprends un extrait de cet article :

En fait, pour améliorer réellement et durablement nos conditions d’existence, il faudra aller bien plus loin que les légitimes revendications concernant le salaire, la durée du travail et le pouvoir d’achat, il faudra remettre radicalement en cause les mécanismes fondamentaux du capitalisme : concurrence, marché du travail, centralité du travail et de l’économie, propriété des moyens de production, croissance, etc.
Car sinon ces mécanismes continueront de ravager la planète, le climat et les prolétaires (et l’ensemble des humains et des êtres vivants), quels que soient les correctifs, aumônes, ajustements, « verdissements » et discours.

De même que ce n’est pas à une oligarchie élective (gouvernements, élus) ou à une technocratie (l’Etat) de dominer et faire les choix politiques, ce n’est pas à une oligarchie de bourgeois et de possédants, tous soumis aux dures lois de l’économie de marché et tous profitants cyniquement de leurs positions et pouvoirs, de décider des choix de société et de production.
C’est aux peuples de décider directement de tout.

Peut-être que les grèves qui se multiplient un peu partout en France sont une première phase d’échauffement, de prise de confiance, avant le lancement de grèves générales offensives accompagnant un vague de fond ? Voir ce qui se passe en Guadeloupe, Martinique et autres territoires...

Le risque de la grève générale serait de gagner des augmentations importantes de salaires ...et de s’arrêter là
Rester incarcéré dans le monstre géant anonyme qui détruit tout OU détruire le Monstre pour se libérer ?


On est tellement dépendant de la mégamachine et des ses tentacules, tellement imbibés de sa culture...

Faut-il subir des désastres et des pénuries énormes pour que beaucoup de personnes abandonnent les dogmes de la civilisation industrielle et s’organisent vers une lutte radicale d’émancipation ?
Peut-être qu’il faudra apprendre à faire communauté, à ne plus se voir et se vivre comme un individu qui doit se démerder seul en tout, à être interdépendants et complémentaires ?
Peut-être qu’il faudra apprendre l’autonomie, la fabrique d’une culture de résistance multiforme ?
Peut-être qu’il faudra analyser la situation, les objectifs et les stratégies au lieu de refaire les mêmes choses ? Peut-être aussi qu’il faudra laisser parler nos coeurs, notre rage, notre colère, nos tripes et nos instincts ? Peut-être que la raison est impuissante à saisir l’entiéreté de l’abîme où nous sombrons ?

Peut-être qu’un jour on comprendra que défendre le vivant est plus important que bricoler des stratagèmes improbables et énergivores pour survivre de plus en plus mal à l’intérieur du carcan mécanique de la Machine insatiable, pour la faire durer et donc faire durer la destruction générale qui mènent à une planète inhabitable ?


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