On voit beaucoup de critiques, parfaitement justifiées, du nucléaire concernant les risques d’accidents et de pollutions radioactives, le coût faramineux, les problèmes techniques insolubles, la gestion improbable des déchets radioactifs... (voir plus bas)
Les technocrates et les technophiles nous promettent bien sûr que ces problèmes énormes seront, un jour, résolus par un surcroît de science, d’argent, de technocratie et d’innovations..
Evidemment ça n’arrivera jamais, mais il serait bon de mettre en avant d’autres arguments de poids contre le monde du nucléaire et la civilisation industrielle qui va avec.
- Le problème du nucléaire n’est pas seulement dans ses déchets, son coût exhorbitant et sa dangerosité
- Des infrastructures destructrices alimentant des systèmes industriels écocidaires et antisociaux
Par ailleurs des partisans du capitalisme « vert » vantent les mérites du nucléaire pour fournir une énergie massive dite décarbonée.
En ce moment, les pannes et problèmes structurels qui émergent doivent les doucher un peu, mais ils s’accrochent :
- Comment le nucléaire gagne la bataille des réseaux sociaux - Youtube, Twitter, Linkedin... Les pro-atome envahissent les réseaux sociaux grâce à une kyrielle d’opérations de communication lancées par l’industrie électronucléaire. Leur argument phare : la faible empreinte carbone du secteur. Leur méthode : construire une opposition factice entre scientifiques (pronucléaires) et militants (anti).
- Propagande pro-nucléaire organisée sur « Voix du nucléaire » : Pour la reconnaissance du nucléaire dans la transition énergétique - Le nucléaire est la source d’énergie la plus bas carbone de France. Grâce à elle, notre électricité est à plus de 90% propre, et sûre, tout le temps. Mais ce message est absent de l’espace médiatique.
Le nucléaire et son monde est indésirable de toute façon
Les pro-nucléaires et les lobbies du secteur prétendent que les centrales nucléaires sont le seul moyen réaliste de « décarboner » pour de bon la production d’énergie en France. Ca semble faux d’après de nombreux auteurs, d’autant plus si le système arrive à faire baisser fortement la consommation d’énergies (en fait la civilisation industrielle a besoin de toujours plus d’énergies, donc les énergies alternatives nouvelles ne font que s’ajouter aux anciennes qui elles continuent).
Mais en réalité, le problème de fond n’est pas là :
En fait, même si le nucléaire était (ou devenait par miracle) propre, inoffensif concernant la radioactivité et ses déchets, pas trop coûteux il resterait indésirable et néfaste, parce que :
- La disponibilité massive d’énergie incite à construire ou faire durer des sociétés industrielles de masse productivistes, on voit à quel point elles sont destructrices, écocidaires
- La nature du nucléaire, sa complexité technologique et ses infrastructures gigantesques nécessitent fatalement un type de société centralisée, autoritaire, non-démocratique, un système social tyrannique qui échappe aux individus et aux peuples, où règnent la technocratie, les trusts et l’Etat
- Les infrastructures et les mines nécessaires au nucléaire et à la distribution électrique ont un impact destructeur sur les sols et les paysages. Une mine propre c’est impossible en réalité.
- L’énergie de masse (du nucléaire ou de toute autre énergie) des sociétés de masse industrielles sert à alimenter des tas de machines, d’usines et de dispositifs technologiques (5G, voitures, missiles, metavers, IA...) eux-mêmes extrêmement néfastes et destructeurs pour la nature, pour les humains et les autres vivants.
Mais les partisans du nucléaire ne sont pas trop gênés par ces problèmes là, car ils aiment au fond le totalitarisme de l’Etat et du capital, l’autoritarisme centralisé, la technocratie hors sol, ou en tout cas ils s’en accommodent, ils préfèrent ça à la démocratie réelle. Ils préfèrent sacrifier toute possibilité de démocratie et d’autonomie des peuples au profit de la perpétuation mortifère de la civilisation techno-industrielle. Ils préfèrent les rêves de délivrance et la dépendance aux machines à la démocratie directe et à l’autonomie. Dans la pratiue, ils préfèrent le monde normé de la machine aux chatoiements infinis de la vie.
Ils préfèrent la destruction de la biosphère et son (non viable ?) remplacement par un monde machine à la perte (pour eux impensable) de la civilisation industrielle, de ses productions d’usines et de ses consommations de séries.
Le problème n’est pas de remplacer les énergies fossibles par du nucléaire, de l’éolien, des barrages hydroélectriques, du solaire ou de la guimauve concentrée afin de faire durer la mégamachine en essayant de la décarboner. Pour l’écologie et pour la vie, pour la démocratie et la liberté, l’enjeu est plutôt de faire disparaître la mégamachine, et donc aussi toutes les productions d’énergies de masse qui alimentent son règne écocidaire et antisocial.
- Le problème du nucléaire n’est pas seulement dans ses déchets, son coût exhorbitant et sa dangerosité
- L’extractivisme est destructeur, quelles que soient les énergies et les machines qu’il sert à produire
Le nucléaire, c’est dépassé, ruineux, dangereux, trop lourd
- Nucléaire français, un effondrement qui vient de loin - Pannes en série, retards, manque de compétences… Le nucléaire français est à la peine, écrit dans cette tribune le directeur de l’Observatoire du nucléaire.
- Nucléaire : « Les industriels sont dans le déni, les politiques n’y connaissent rien » - Nucléaire « inacceptable », « catastrophe industrielle » des EPR, la France et sa « la folie des grandeurs »... Pilier de la lutte contre l’atome, l’ingénieur Bernard Laponche alerte sur les dangers de cette technologie.
- « Le nucléaire est dangereux, et ceux qui s’en occupent tout autant » - État « miné de l’intérieur », « trahison » du PS... Bernard Laponche a passé presque toute sa vie à lutter contre l’atome. Pilier des antinucléaires, il raconte aujourd’hui les coulisses de cette filière.