Les droites extrêmes (Pécresse, Macron, Le Pen, Zemmour) tentent de donner une apparence plus sociale à leur discours à l’approche des élections pour coller à l’inflation qui plombe les fins de mois.
Cet opportunisme électoral ne masque pas que leur projet s’inscrit toujours dans l’idéologie néo-libérale, et donc dans le capitalisme, un système social qui crée et aggrave les inégalités, la précarité, la misère, le chaos et l’insécurité sociale (et aussi climatique, écologique), qui aussi perpétue/accentue la guerre économique et donc également les risques de guerre militaire.
Vous avez peur de l’avenir, de la guerre, de la précarité, des pandémies, du chômage, des déréglements climatiques et des destructions écologiques ? Vous avez bien raison car il y a de quoi avoir peur et plus encore, mais ce ne sont pas les droites viscéralement attachées à l’économie de marché et au pouvoir des plus riches qui peuvent arranger ça, bien au contraire.
- Le pouvoir d’achat et les fins de mois difficiles ne peuvent pas s’arranger avec le macronisme et les autres droites
- Sortir du capitalisme pour sortir de la précarité, du chaos et de l’inflation
Les droites ne jurent que par les pseudo solutions du libre marché : baisser les taxes des entreprises, faciliter le capitalisme et les privatisations, développer l’industrie et le productivisme, ou encore taper sur des bouc émissaires (les plus pauvres, les exilé.e.s, les chômeurs, les descendants d’immigrés...). Fondamentalement, elles sont pour continuer à fond le même système qui crée les problèmes, en lâchant parfois quelques miettes, une prime ou deux, 100 balles et un mars, pour que les exploités et les exclus ferment leur gueule.
En même temps qu’elles créent de l’insécurité sociale et écologique massive partout, elles ne pensent qu’à renforcer le système policier pour soi-disant créer de la sécurité ! Comme si plus de policiers et de lois sécuritaires pouvait compenser la misère et l’impuissance entretenues par leurs choix politiques désastreux.
Le capitalisme et le néo-libéralisme sont inévitablement liés à la croissance continue de la production, de l’extraction de matières premières, de la dépense d’énergies, du consumérisme, ce qui génère d’une part les catastrophes climatiques/écologiques et entraînent l’explosion des prix de l’énergie et des matières premières, le tout sur fond des inégalités sociales croissantes fabriquées inévitablement par l’économie de marché.
Si on reste dans ce système, si on reste sous la coupe des droites pro-capitalistes « soeurs » qui se disputent le pouvoir politique (Macron-Pécresse-Zemmour-Le Pen), l’inflation des prix de l’essence et des produits de première nécessité sont donc voués à continuer. On sera toujours prisonniers du marché de l’immobilier, de sa spéculation, des distances à parcourir en bagnole pour aller gagner de quoi croûter. Et la précarité continuera d’augmenter même s’ils multiplient les distributions de 100 balles et de mars.
Si on veut vraiment s’extraire de ces cercles vicieux désastreux sur tous les plans, on doit donc sortir du capitalisme, du productivisme, de l’extractivisme, du consumérisme qui en bout de chaîne alimente la machine à cash.
Ca veut dire de remplacer la course aux possessions matérielles (surtout portée par les riches) par le partage, l’équité, la justice sociale, l’entraide, la qualité de vie, la convivialité, le bien-vivre simple et populaire.
Ca veut dire de remplacer la déléguation des choix de vie aux experts, économistes, capitalites, politiciens par une prise en charge directe par chacun.e des choix politiques, d’abord locaux, mais aussi à plus large échelle.
Somme-nous prêts à ça, le voulons-nous ?
Du côté des gauches, c’est pas la « révolution », ça parle aussi de réindustrialisation, et pas tellement de sortie du capitalisme. L’anticapitalisme est le plus souvent tronqué car limité à la critique de certaines des brutalités les plus flagrantes de l’économie de marché (profits gigantesques, délocalisation honteuse, licenciements sur fond de profits, pollutions scandaleuses...), sans s’attaquer au coeur du capitalisme (propriété, fantasme de la délivrance, monnaie, marchandise, Valeur, accumulation du capital, croissance...).
Néanmoins, c’est quand même mieux que les droites dans certains domaines (favoriser la paysannerie agroécologique plutôt que l’agri-tech et l’agro-industrie, moins de nucléaire, taxer davantage les riches et les multinationales...), notamment pour limiter (un peu) l’extension capitaliste et mieux aider les plus précaires (contrôle des prix, hausse du SMIC et des minimas sociaux...).
C’est pourquoi je conseille de voter quand même pour la gauche aux présidentielles (ici il s’agit de la France Insoumise, seul parti pouvant éventuellement passer au 2e tour des présidentielles). Ok on n’est pas en démocratie, le principe de l’élection et de la représentation ça craint à mort, la personnalité de Mélenchon et certaines de ces déclarations posent parfois question et on peut ne pas être d’accord avec plein d’aspects du programme France Insoumise (industrialisme, anthropocentrisme, technologies, sacralisation de l’Etat et de l’éducation nationale, non remise en question de la police et de la prison, sacralisation de l’emploi et du marché du travail, adhésion au dogme des énergies alternatives dites renouvelables et à la pseudo « révolution numérique »...), mais il y a aussi pas mal de points intéressants, ...surtout si on compare avec les droites.
Exemples :
- Interdiction des armes à létalité réduite
- Dissolution de la BAC et de des BRAV-M
- Le soutien à l’agriculture écologique et paysanne
- En finir avec la mal-bouffe qui détruit la santé des pauvres et classes moyennes
- Rendre effectif le droit à l’eau et à l’assainissement par la gratuité des mètres cubes indispensables à la vie digne et par la suppression de l’abonnement
- ...
On peut remarquer que la plupart du temps les points pourris du programme FI sont de toute façon portés également par les droites, tandis que les droites ne portent pas les points intéressants de FI.
De toute façon, ce régime antidémocratique, le capitalisme, l’Etat et ses sbires, se moquent bien du niveau d’abstention et de vote blanc.
Ils continueront à nous entuber même si on s’abstient massivement, les précédentes élections l’ont montré amplement.
De plus, on risque quoi en allant voter ? Un bref moment de dégoût, une entorse à notre morale de « non participation aux institutions autoritaires d’un système tyrannique et oligarchique » ?
Le dégoût naturel et l’atteinte à nos principes moraux peuvent être surmontés sans trop de difficultés au regard des enjeux.
Ok, bien sûr, si la FI est élue elle risque fort de ne pas vouloir/pouvoir appliquer les points les plus intéressants de son programme. Les lobbies (police, FNSEA, grande distribution...), les patrons, les technocrates, les banques et tous les ressorts du capitalisme seront là pour faire pression par divers moyens (voir la débandade du parti d’Alexis Tsipras en Grèce).
Mais de toute façon, la lutte ne s’arrête pas aux élections, quel que soit le parti provisoirement au pouvoir il faudra bien sûr impérativement continuer à se battre sans concession, et même il faudra lutter collectivement de plus en plus fortement et massivement, y compris contre les éventuelles élu.e.s de la France Insoumise et certaines de leurs idées/projets craignos..
Bref, on n’a rien à perdre en allant voter pour une gauche telle que FI, et, peut-être, quelques trucs pas inintéressants à gagner.