Lafarge et le monde du béton : un désastre bien implanté en Drôme

Le béton, un désastre écologique, social et climatique

mercredi 6 décembre 2023

Le béton est l’auxiliaire clef de l’urbanisation. Détruire des terres agricoles ou naturelles pour étendre la civilisation industrielle et fabriquer du fric, c’est le boulot de base du BTP.
Lafarge et d’autres entreprises du béton telles que Vicat sont bien implantées en Drôme, le béton est partout, indispensable au capitalisme et au système industriel qui ravagent le climat et la biosphère.

A l’heure de la COP28 des lobbyistes du système industriel, du capitalisme fossile « verdit » et des projets néfastes d’infrastructures qui continuent un peu partout (comme à St Péray, à St Paul Trois Châteaux, à Villard de Lans...) , c’est l’occasion de republier cet article de juin dernier.

NANTES, MURS SOLIDAIRES AVEC LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE

Lundi matin une opération des services anti-terroristes a visé, dans toute la France, des personnes soupçonnées d’avoir désarmé l’entreprise de ciment Lafarge. Cette multinationale ultra-polluante s’est, entre autre, rendue complice de Daesh en Syrie. En décembre, 200 personnes avaient ciblé le site d’une des usines de ciment près de Marseille.
L’État déploie des moyens démesurés pour écraser le mouvement écologiste qui gagne en force. Alors que 15 personnes sont toujours en garde à vue sous un régime extrêmement répressif, de nombreux tags solidaires sont apparus sur les murs de Nantes ce 6 juin.
Voici un échantillon de photos prises avant que les sbires de la mairie n’effacent tout.
Les soulèvements de la terre

Lafarge et son béton : un désastre écologique, social et climatique bien implanté en Drôme

- jeudi 9 juin : Les militants écologistes libérés après 4 jours de garde à vue : Après avoir montré les muscles, les autorités semblent aujourd’hui rétropédaler. Plusieurs militants écologistes arrêtés le 5 juin au matin dans le cadre du vaste coup de filet mené par la brigade de recherche et d’intervention (BRI) et les brigades antiterroristes, sont ressortis libres et sans contrôle judiciaire. Ils sont restés quatre jours en garde à vue, où ils ont été interrogés sur leurs positionnements politiques et cuisinés sur leurs convictions anticapitalistes et écologiques.
D’après nos informations, les auditions sont restées très vagues. Les forces de police cherchant à savoir si les militants cautionnaient « la violence lors des manifestations », le sabotage ou encore les « querelles entre pacifistes et black bloc ». (...)

Sabotages : « Viser l’industrie du béton est plus que légitime »

Sabotages : « Viser l’industrie du béton est plus que légitime » - Le 5 juin, des militants accusés de dégradations dans une cimenterie Lafarge ont été arrêtés par des brigades antiterroristes. Une réaction qui témoigne de la nervosité de l’État, juge le philosophe Anselm Jappe.
(...)
Rappelons que Lafarge est actuellement mis en examen pour double complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, après avoir négocié avec Daech un droit de continuer son activité lucrative en Syrie. Pour ce soutien, le groupe a été condamné en octobre 2022 par les États-Unis à 778 millions de dollars d’amende. Cela prouve, si besoin il était, que le béton, et de manière plus générale l’extractivisme, évoluent au milieu de milices, d’armées privées et de seigneurs de guerre qui exercent des formes de pouvoir particulièrement brutaux.
Et c’est là l’ironie de l’affaire, l’État préfère utiliser des brigades antiterroristes pour retrouver des individus qui auraient utilisé quelques masses ou pinces coupantes ! Cela s’appelle tirer à l’artillerie lourde sur des moineaux ! C’est une manière assez classique d’étouffer toute opposition. Ce n’est pas la première fois que l’État utilise des moyens de surveillance antiterroristes contre des militants, mais dernièrement ces méthodes se banalisent et se généralisent.
(...)

Le mouvement de défense des terres a un potentiel subversif, peut-être plus important que les luttes strictement syndicales ou sociales aujourd’hui. Une grande majorité de personnes se disent concernées par la question écologique et sont prêtes à agir, ou approuvent ceux qui agissent. C’est ce qui fait le plus peur à l’État : que des milliers ou des dizaines de milliers de manifestants ne respectent plus sa légalité, comme à Sainte-Soline ou ailleurs.
L’attitude des manifestants est en train d’évoluer. La stratégie ancienne du pouvoir qui visait à séparer les militants entre gentils pacifistes et méchants casseurs ne fonctionne plus. Même des personnes âgées ou des gens qui personnellement ne s’engageraient pas dans cette voie ou ce type d’actions les justifient désormais. C’est une réaction saine et légitime face à la brutalité de l’État et de la police.
(...)

le système industriel et productiviste est une forme de violence. Les industriels sont les premiers criminels climatiques. Ils n’ont d’ailleurs plus bonne presse et il y a une prise de conscience majeure à leur égard. Le béton a longtemps été considéré comme neutre, mais le public réalise désormais que ce matériau et la filière qui le produit sont nocifs à différents titres
(...)
Le train du progrès se précipite vers un abîme, et avant de tirer le frein, on ne va pas demander à l’État si le règlement autorise les simples passagers à le faire. Les activistes appellent à désarmer le béton. Ils ont raison. Le béton est une arme de destruction massive.
(...)

Il y a une morale qui est supérieure au droit de l’État. C’est la légitimité contre la légalité. Face aux tentatives d’intimidation, il va falloir trouver beaucoup de forces collectivement pour riposter. Viser l’industrie du béton reste une cible plus que légitime.
(...)
Je pense aussi qu’il faut continuer à ruiner la réputation du béton. Avec Le Corbusier ou d’autres, il a longtemps été considéré comme un matériau noble, une preuve de modernité. Mais maintenant, c’est fini.
(...)

- Pour explorer le monde toxique du béton, - voir le livre de Anselm Jappe (philosophe, théoricien de la « nouvelle critique de la valeur ») : "Béton, arme de construction massive du capitalisme"

Lafarge et son béton : un désastre écologique, social et climatique bien implanté en Drôme

Lafarge est présent en Drôme

- Plusieurs sites Lafarge sont disséminés en Drôme (à retrouver sur la carte de Lafarge) :

  • Lafarge Bétons centrale BPE VALENCE
  • Lafarge Bétons centrale BPE MOURS ST EUSEBE
  • Lafarge Bétons centrale BPE LORIOL
  • Lafarge Bétons centrale BPE MONTELIMAR
  • Lafarge Bétons centrale BPE PIERRELATTE
  • Lafarge Bétons centrale BPE ST PAUL TROIS CHATEAUX
  • Carrière à Chateauneuf du Rhône
  • etc...

D’autres sites liés au béton en Drôme

- D’autres entreprises sont liées au business du béton en Drôme, comme :

  • Delmonico Dorel (qui a repris un site Lafarge à Eurre)
  • Vicat
  • Drôme Béton
  • Cemex
  • Gential
  • etc...

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