Le régime se replie dans l’extrémisme et le jusqu’au boutisme, dans la violence et la fermeture.
Le système policier étant son rempart, la répression n’a plus de limites et cible même des faits ridicules et symboliques.
Exemples à Nantes et ailleurs, puis quelques notes.
20 HEURES DE GARDE A VUE POUR AVOIR RETIRE DES AFFICHES DE PUB : RETOUR SUR LES EXPLOITS DE LA POLICE NANTAISE
C’est le groupe Extinction Rébellion de Nantes qui rapporte les faits. Samedi 12 septembre, 5 écologistes participent à une action de retraits d’affiches commerciales des panneaux publicitaires. Une initiative assez courante et régulière, qui jusqu’à présent n’avait pas posé de problèmes au delà de simples contrôles d’identité. Mais ce soir là, c’est une débauche policière : une brigade de la BAC, 3 Officiers de Police Judiciaire, 2 camions de police, 4 cellules du commissariat de Nantes, prélèvements d’ADN et empreintes...
Le 14 juillet 2020, une équipe de colleuses féministes subissait une répression hallucinante de la part de policiers nantais : arrestations arbitraires, menaces, injures, strangulations, gardes à vue et pour finir, poursuites judiciaires ! Alors qu’elles collaient des affiches contre Darmanin, 6 femmes étaient arrêtées par des agents de la Brigade canine, avec des insultes, des violences, et la destruction d’un téléphone. La garde à vue va durer entre 21 et 22, avec à la clé, un procès pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique » fixé au 19 avril 2021.
Le 14 avril 2019, à Nantes, un atelier de peinture de banderoles en plein air est organisé publiquement avant une manifestation de Gilets Jaunes. La police débarque en nombre considérable, avec la hiérarchie du commissariat. Pas moins de 15 personnes sont embarquées lors de cette descente, pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences ». Elles seront relâchées sans aucune poursuite après 24 heures entassées en cellule. Tout leur matériel de peinture, pinceau, bombes, toiles et bâches a été volé et détruit par les autorités.
Descentes de police et enfermement pour des collages, des initiatives écolo ou des banderoles. La police nantaise multiplie les exploits contre les gestes créatifs les plus anodins. Alors que la presse locale ne parle que « d’ensauvagement » du centre-ville et de « sous effectif » de la police, il est manifeste que les agents sont en extrême surnombre dans notre ville, et utilisés pour intimider le moindre pas de côté.
(post et visuel de Nantes Révoltée)
- La répression en France veut empêcher toute contestation
Autres exemples, ici ou ailleurs :
- Censure et pression des autorités contre de simples banderoles à Luc-en-Diois
- Quand à Die on censure et réprime au nom de l’écologie
- Le régime attaque une banderole d’expression politique « lèse-majesté » dans le Jura
- Ailleurs en France : Pour des banderoles au balcon, la police à domicile - À Paris, Marseille et Caen, des habitants confinés ont reçu la visite de policiers parce qu’une banderole à connotation politique décorait leur fenêtre. Selon les cas, ils ont exigé son retrait ou demandé des précisions sur leurs « revendications ».
- 7 compagnon.n.es partent en taule suite à des tags et des affiches - Aujourd’hui, vendredi 18 septembre, 7 compagnon.n.es sont passées en comparution immédiate au tribunal de Toulouse pour des tags, affiches et pochoirs faits mardi soir. Tout le monde a pris 2 mois de prison ferme avec maintien en détention à la maison d’arrêt de Seysses.
- Le régime macroniste et ses flics s’en prennent à nouveau à de simples banderoles ! Avec macron, plus besoin de voyager pour essayer la dictature
- Toulouse : garde à vue pour une banderole sur sa maison ! Police politique ?! - Une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » déclenche garde à vue et enquête
- Montpellier : dénoncé par un voisin, la police lui demande de retirer une banderole contestataire - Un Montpelliérain a récemment reçu la visite de la police municipale, juridiquement aux ordres du maire Philippe Saurel, pour avoir accroché à son balcon une banderole proclamant : « Nous sommes gouvernés par des criminels ». C’est ce message, apparemment hautement scandaleux, qui a valu à ce jeune homme de recevoir la visite de deux policiers, après dénonciation d’une personne du voisinage.
- Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie
- Les décrocheurs de portraits de Macron face à la justice
- « C’est parfaitement illégal » - Le préfet de Paris a bien ordonné l’arrestation préventive de Gilets jaunes
NOTES
Le pouvoir et le capitalisme se savent discrédités, alors ils en rajoutent dans la répression pour essayer de tuer dans l’oeuf toute contestation.
En poursuivant durement des faits insigniants ou symboliques, l’objectif du pouvoir est de faire peur aux moins engagés, de les occuper avec des procès, de contribuer au bruit médiatique qui occulte le reste, et d’obliger les minorités les plus engagés à des actions carrément illégales afin ensuite de les dénoncer, isoler et réprimer encore plus fort.
Les miitants se strouvent donc devant un choix difficile :
- soit rester dans les clous de plus en plus étroits imposés par le Pouvoir, et donc se condamner à l’échec, au repli et au renoncement
- soit opter pour davantage de radicalité (dans les analyses et les impacts des actions) et de clandestinité, ce qui place la barre plus "haut" et exclu pour l’instant la plupart des gens
Avec le coronavirus, le régime en profite pour avancer ses pions. Il gouverne par la peur et l’infantilisation, la déresponsabilisation. On est pris dans des règles changeantes, souvents absurdes et contradictoires, prétextes à plus de surveillance, plus de flics et à l’accélération du tout numérique souhaitée par les néo-capitalistes.
Là aussi, soit vous restez soumis et passif, soit vous aiguisez votre esprit critique et votre capacité de révolte.
Que vont choisir les personnes plus ou moins engagées ?
Pour l’instant, l’option "rester dans les clous", renoncement et échec l’emporte.
Pour combien de temps ?
De nouveaux faits graves, de nouvelles catastrophes écologiques et/ou sociales, une goutte d’eau imprévue feront-ils exploser les digues et la peur ?
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