Sous le coup de la peur du virus, de l’effondrement ou de n’importe quelle catastrophe engendrée par la mégamachine, on tend souvent à paniquer et à s’inventer des complots farfelus sans voir l’énorme complot du monde de l’Economie qui nous explose tous les jours en pleine face.
Et alors, l’attachement irrépressible et pourtant déraisonnable à la civilisation industrielle entraîne le renforcement du techno-cocon, de la surveillance numérique et du contrôle total qui vont forcément avec, ainsi que les impasses des dérivatifs, des anticapitalismes tronqués...
Au lieu d’en finir avec elle, qui cause les crises à répétition, on s’accroche à la civilisation, et donc on réclame explicitement ou implicitement aux représentants hiérarchiques de la civilisation (de l’Etat, des gouvernements, du capitalisme et de la techno-science) des « solutions » pour que ça continue, pour que tout retourne à la « normale » (quitte à multiplier les vaccinations, les pass et les coercitions envers les « déviants »). Ce faisant on s’abîme toujours davantage dans la dépendance accrue au techno-monde, la réification de l’humain, la marchandisation totale, la soumission à la mégamachine totalitaire, la biopolitique autoritaire ...et aussi, dans la poursuite des destructions (écologiques, sociales, climatiques), des crises chaotiques et des problèmes insolubles.
Au lieu de réclamer avec insistance à la mégamachine une « meilleure » administration de ses désastres, fatalement autoritaire et technocratique, il faudrait plutôt s’attaquer frontalement aux causes, à savoir ...la mégamachine.
Aujourd’hui, on est « contraint » aux pass et vaccins, demain ce sera le pass carbone, la géo-ingénierie, l’armée qui distribue de l’eau potable...
Au lieu de réclamer une meilleure gestion aux tyrans, abattre les tyranies et bâtir des sociétés vivables qui ne génèrent pas des problèmes nécessitant du solutionnisme techno-autoritaire prenant des formes variées suivant les pays et les circonstances, mais toujours destinés à préserver l’Economie et l’Etat.
- La foi irrationnelle en la civilisation industrielle appelle le contrôle policier et la marchandisation totales
- Pas besoin de la fiction Matrix, on est déjà dépendant au techno-cocon, pris sans la toile de la mégamachine
Traduction par rapport au SARS CoV-2 : au lieu de se focaliser uniquement sur la demande de vaccins efficaces, de traitements, d’hôpitaux mieux équipés, d’écoles sous meilleurs protocoles, de « purificateurs » d’air, de traçage numérique, de pass, de confinements efficaces, de prévention sanitaire, de soins dits naturels, AUSSI, et même surtout, travailler à démolir à la racine ce qui cause immanquablement les crises telles qu’une pandémie (ou catastrophe climatique, écologique, sociale, crash boursier, pénurie, etc.) : la civilisation industrielle. Et pour commencer, spécifiquement par rapport au Covid-19 et autres zoonoses, en finir avec : l’agriculture industrielle et ses élevages, la déforestation, l’extension infinie de l’urbanisation, la destruction partout de la biodiversité.
Sans ça, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on sera de plus en plus soumis à deux « choix » également indésirables :
- Crever salement à causes des catastrophes irrépressibles et de plus en plus destructrices produites fatalement par la civilisation industrielle (soit parce que les catastrophes ne sont plus gérables, soit par refus catégorique des « remèdes » proposés/imposés)
- Survivre salement en se soumettant de gré ou de force à la gestion technico-autoritaire des désastres par la civilisation industrielles (les Etats et le capitalisme, un système, une mégamachine, qui accélère et perpétue les catastrophes et leur ampleur), jusqu’à ce que le point 1. soit la seule « issue » possible
Pour aller plus loin, voir ce bon article sur Lundi.am auquel je souscris largement (il manquerait peut-être un volet critique sur la supposée et répandue croyance en la « neutralité de la technologie ») :
Sur la catastrophe en cours et comment en sortir
Si l’épidémie de Covid a pu temporairement dérouter les gouvernements du monde entier, elle n’en a pas moins désorienté les forces subversives. Qu’elle serve désormais ouvertement de cheval de Troie aux pires poussées réactionnaires autant qu’à l’instauration de dispositifs de contrôle inédits n’est pas surprenant, ce qui l’est davantage c’est l’hébétude dont nous ne parvenons pas à sortir nous-mêmes. Dans ce texte, Serge Quadruppani, Jérôme Floch et quelques autres proposent de recenser ce qui jusqu’à présent fait diversion, les faux amis comme les mauvaises oppositions. Une tentative humble mais salutaire d’y voir clair.
- La foi irrationnelle en la civilisation industrielle appelle le contrôle policier et la marchandisation totales
- L’Etat et le capitalisme nous gère comme des flux de marchandises, des animaux d’élevage, des produits d’usine
Au printemps 2020, j’avais pressenti certains des aspects développés dans l’article de Lundi.am, notamment sur la disqualification radicale et définitive de la civilisation capitaliste, voir :
- Pandémie de Coronavirus : la machine économique est responsable et coupable à différents niveaux - On ne s’en rend pas encore compte, mais l’idéologie capitaliste est morte, terminée, finie, discréditée définitivement !
- Dernière partie de celui-ci : Coronavirus : la folie, l’échec et la responsabilité criminelle du gouvernement, de ses doctrines libérales et de la civilisation capitaliste - Les politiques ultra-libérales ont obligé au confinement, une technique moyenâgeuse - Empêcher les « tsunamis » de se lever au lieu de faire des digues plus grosses
- La foi irrationnelle en la civilisation industrielle appelle le contrôle policier et la marchandisation totales
- La vie privée et l’espace public disparaissent dans une technopolice de plus en plus intrusive