Les bassines, ces retenues d’eau pour usage agricole, sont contestées et attaquées de diverses manières

L’agriculture industrielle productiviste veut se perpétuer au lieu d’arrêter de contribuer aux désastres, des résistances s’affirment

lundi 11 octobre 2021, par Canard des rivières.

Les bassines, ces plus ou moins grandes retenues d’eau prise dans les nappes et les rivières, sont contestées un peu partout.
Alors que les enjeux vitaux de l’eau et la pression de l’agro-industrie productiviste (toujours autant sponsorisée par le gouvernement et l’Europe) se font de plus plus sentir, la résistance prend une tournure plus active :

Une bassine géante pour le maïs d’exportation ou l’élevage industriel hors-sol

👉1 bassine c’est 2 fois la superficie de la place de la Brèche de Niort, soit 10 terrains de foot.
👉 Dans une seule de ces bassines pourrait tenir toute la population du département des Deux-Sèvres.
🌽🌽🌽1 projet démesuré pour ne servir qu’une centaine d’agriculteurs, et majoritairement pour produire du maïs destiné à l’exportation ou à des élevages hors-sol.
✊ Si on laisse faire un tel projet, celui-ci se généralisera sur tout le territoire.
💥 Défendons l’eau comme un bien commun pour toutes et tous !

(post de la Confédération Paysanne)

Les bassines, ces retenues d’eau pour usage agricole, sont contestées et attaquées de diverses manières
Source image expansive.info

📣✊ Suite de l’action contre les projets de méga-bassines à Niort, avec Les soulèvements de la terre et Bassines Nonmerci
Plus de 600 militantes et militants occupent le site de Mauzé, énorme cratère lunaire et ont réussi à faire stopper les travaux d’une méga-bassine.
🌱🐐🐑 La Terre a été symboliquement rendue aux animaux.
💪 C’est donc un beau succès pour cette mobilisation !
L’occupation du site continue pour empêcher la reprise des travaux aujourd’hui.
Non à l’accaparement de l’eau pour quelques-uns !

✊ L’invasion du chantier de la première méga-#bassine à Mauzé-sur-le-Mignon est une réussite ! Les pelleteuses s’arrêtent et le chantier est bloqué par les tracteurs, les humains et même les moutons 🚜🚶‍♀️🐑
On ne rigolait pas quand on vous disait qu’on aller stopper ces projets 😏
On ne veut pas de ces immenses bassins stériles pour nos campagnes, mais des espaces habités et cultivés !
#onleditonlefait #BassinesNonmerci

- Laigne (17) : démantèlement d’une méga-bassine illégale - Au début du mois et dans le cadre des Soulèvements de la Terre, nous relayions un Appel à converger contre les « Méga-Bassines » en cours de construction dans le Marais poitevin. Cette semaine, les fremens du marais poitevin et le gang du cutter à roulette nous ont transmis cette revendication d’un démantèlement sauvage de méga-bassine ayant eu lieu à Laigne en Charente-Maritime. Leur texte ouvre une question philosophique de premier ordre : peut-on respecter les bornes de la légalité face aux entreprises qui détruisent illégalement notre environnement ?
(...)
"Une méga-bassine construite illégalement dans le lieu-dit la Laigne dans le pays niortais a été démantelée. Comme le montre la vidéo ci-jointe, la bâche noire qui recouvrait entièrement l’énorme cratère a été découpée méthodiquement en tranches sur une surface de plusieurs hectares et jetée au fond du trou encore peu rempli d’eau.
(...)
Ce démantèlement est aussi une réponse directe aux mensonges éhontés du ministre de l’agriculture Julien Denormandie qui a osé affirmer la semaine dernière que les bassines s’emplissaient uniquement grâce aux eaux pluviales. La singularité de ces méga-bassines est pourtant bien que celles-ci pompent directement dans les nappes phréatiques au péril des écosystèmes environnants.
En pleine crise climatique, l’agro-industrie mène une guerre sans merci pour s’accaparer le bien commun qu’est l’eau et continuer à pourrir les terres de pesticides. Il appartient à chacun de la désarmer sans tarder en visant les méga-bassines déjà construites et les chantiers en cours.
Tant que les chantiers de construction de méga-bassines ne s’arrêteront pas, tant que les pouvoirs publics ne cesseront de mentir à leur sujet et de les financer, nous continuerons à les démanteler, de nuit comme de jour.
Les fremens du marais poitevin et le gang du cutter à roulette"

- et aussi Retour sur le Méga Bassines Tour - No bassaran ! - Ce mercredi 22 septembre au matin, un convoi de tracteurs, voitures et vélos se dirige vers Niort, chef-lieu des Deux-Sèvres (79).
La raison de cette convergence ? Un appel de la Confédération Paysanne, des Soulèvements de la Terre et de Bassines Nonmerci, pour arrêter les projets-pilotes de méga-bassines dans le Marais Poitevin avant qu’il ne soit trop tard.

Les bassines, ces retenues d’eau pour usage agricole, sont contestées et attaquées de diverses manières
Source image expansive.info

En Drôme aussi ça bassine, avec les encouragements du préfet

- En Drôme, des projets géants de bassines sont par exemple en projet près de Crest, sur la commune de Divajeu. Le journal Le Crestois s’était fait l’écho du débat vif et des divergences de vue concernant l’utilité ou la nocivité de ce type d’aménagements.
Dans Le Crestois du 16 juillet 2021, le préfet de la Drôme Mr Moutouh s’était empressé d’encourager les retenues d’eau. Au lieu de lutter radicalement contre les causes du réchauffement climatique global, élus et autorités se bornent à quelques adaptations plus ou moins foireuses sur le tard, qui ne feront, au mieux, que retarder ou déplacer les problèmes, quand elles ne risquent pas de les aggraver...
Faut dire que ces bassines ça fait du gros business de terrassement pour le BTP, alors pourquoi s’en priver, faut bien créer des emplois pour que le Capital puisse continuer à se valoriser en larguant des miettes aux salariés. ;-)
L’impératif dévorant de la valorisation du Capital (et de l’enrichissement des déjà riches qui va avec) si ardemment défendu par les gouvernants, les libéraux et leurs polices est quand même nettement plus essentielle que les petites questions secondaires et surfaites de la survie des humains, des animaux, des végétaux, du maintient du cycle de l’eau et d’un climat vivable !

Et le réchauffement climatique, c’est de la grosse galette en perspective, songez aux énormes ventes de climatiseurs et de ventilateurs pour rafraîchir les rues et les intérieurs. Pourquoi s’en priver ? ;-)
Faites confiance à vos chers élus et entrepreneurs agiles, restons positifs.
Et puis on pourra toujours s’adapter, en cas de pénuries alimentaires la science nous greffera des estomacs mécaniques modifiés capables de digérer et assimiler les déchets électroniques, les rebus de casses de voitures électriques et les boues de stations d’épuration ISO3000. ;-)
Cerise sur le gâteau, on pourra suivre l’avancée de la digestion mécanique grâce à une caméra embarquée reliée par 5G+ à notre smartphone, ouahh, j’ai hâte !
Le capteur dans notre estomac : « Alerte, alerte, il manque un peu de plomb aromatisé à l’uranium enrichi ! »

P.-S.

Une citation essentielle

👉 « Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. »

👉 « C’est le profit qui attire les hommes dans ces immenses, anarchiques agglomérats que nous appelons les villes ; c’est le profit qui les y fait s’entasser dans des quartiers où l’on ne trouve ni jardins, ni espace ; c’est le profit qui empêche de prendre les plus élémentaires des précautions afin d’éviter que des régions entières suffoquent sous des nuages de vapeurs sulfureuses ; qui transforme de jolies rivières en égouts infects ; qui condamne tous les hommes, à part les quelques riches, à habiter des taudis [...]. Quand les humains ne seront plus esclaves, il leur semblera évident d’exiger que chaque homme et chaque famille reçoivent un logement généreux, que chaque enfant puisse jouer dans un jardin près de chez ses parents, que les maisons bien tenues et soignées embellissent la nature plutôt que de la défigurer. »

👉 « L’opprimé a le droit de résister par tous les moyens à l’oppression et la défense armée d’un droit n’est pas la violence ! »

Élisée Reclus, anarchiste, géographe & pionnier de l’écologie

ARRÊTONS DE PERDRE NOS LUTTES

 #Stratégie : l’échec de la "guerre d’usure" écologiste 

Les conséquences de la civilisation industrielle sont déjà terribles, pour les humains comme pour les non-humains, et elles empirent. Nous le savons depuis longtemps. Pourtant rien ne change. Nombreuses solutions indirectes, galvaudées, ont montré leur inefficacité : transformation volontaire de masse, action gouvernementale, technologie verte, efficacité énergétique. Une fois qu’on les abandonne, cela libère les possibles. Une fois que l’on comprend que notre seul objectif, en tant qu’écologiste, est d’arrêter la civilisation, de faciliter son effondrement avant celui de nos écosystème, notre réflexion doit porter sur les méthodes les plus efficaces pour atteindre cet objectif.
Le mouvement écologiste poursuit une stratégie de guerre d’usure. Qu’est ce qu’une guerre d’usure ? C’est une lutte lente et prolongée, qui vise à affaiblir l’ennemi jusqu’à ce qu’il s’effondre lui-même.

Dans notre contexte, cela se traduit par une réaction défensive aux attaques du système industriel : nous nous opposons à un projet destructeur à la fois. Cette stratégie échoue. Nos victoires occasionnelles — comme Notre Dame des Landes ou Sivens — n’affaiblissent pas réellement les institutions qui développent l’industrialisme ; au mieux, nous ne faisons que ralentir la vitesse à laquelle il se renforce. Pour les remporter, nous mobilisons la quasi-totalité de nos forces si bien que des dizaines de projets similaires se construisent parallèlement et ne rencontrent peu ou pas d’opposition.

Sur le plan tactique également, nous comptons sur l’usure : nous intentons des procès, boycottons des entreprises, bloquons les infrastructures et nous accrochons nos corps aux machines de construction. En d’autres termes, nous essayons d’augmenter les coûts des projets, afin de les rendre non rentables. Mais encore une fois, nos ressources sont bien faibles face à celles de nos adversaires. L’État ou les multinationales peuvent facilement octroyer des fonds de plusieurs milliards d’euros pour surmonter ces obstacles, sans compter du fait que les firmes et les gouvernements peuvent prédire nos tactiques et donc les contourner.
Pour commencer à gagner notre guerre d’usure, nous aurions besoin non seulement de bloquer toute expansion industrielle, ce que nous sommes loin de réussir ; mais nous devrions également forcer la fermeture des infrastructures existantes : pipelines, centrales électriques et champs de pétrole. En réalité, même si nous y parvenions, hypothèse fort optimiste, notre stratégie resterait un échec.
En effet, la guerre d’usure ne fonctionne que si l’on vainc l’adversaire tout en limitant ses propres pertes. Elles doivent se maintenir à des niveaux acceptables sur de longues périodes, puisqu’il faut que l’usure de l’adversaire soit plus rapide que la nôtre. Mais il n’y a rien d’acceptable dans l’augmentation actuelle d’émissions de CO2, ou dans la diminution de la biodiversité. La catastrophe est imminente. Même si nous avions les ressources pour mener une guerre d’usure, ce qui n’est pas le cas, nous n’avons certainement pas le temps.
La guerre d’usure est une stratégie absurde dans notre position. Nous n’avons ni les ressources pour faire face à notre adversaire ni le temps pour l’essouffler sur la durée. Notre situation est la définition même de la lutte asymétrique : deux parties opposées aux moyens fortement inégaux. En tant qu’individus comme en tant que mouvement, nous devons voir au-delà d’une guerre d’usure fragmentée.

✅ Vers une stratégie d’échec en cascade
La guerre contre la planète, contre la majorité des êtres humains et contre les générations futures repose sur les combustibles fossiles. Pour aller au-delà d’une stratégie d’usure, nous devons penser en matière de systèmes, de flux, de nœuds et surtout de goulots d’étranglement. Nous devons comprendre comment le pétrole, le charbon et le gaz sont extraits, transportés, transformés, distribués et brûlés. Nous devons comprendre à quel endroit le système est faible et à quels endroits nous pouvons intervenir pour un impact maximum.

Concrètement, nous n’avons pas besoin de démanteler toutes les usines, de détruire tous les bulldozers, de démolir toutes les routes. Nous devons juste paralyser ce qui leur permet de fonctionner : leur infrastructure.

Les systèmes industriels supportent la perte d’une ou deux composantes sans subir de dégâts supplémentaires et résolvent rapidement les problèmes engendrés. Mais ces systèmes sont conçus pour l’efficience (produire beaucoup et vite), non pas la résilience (résister aux chocs). Lorsqu’un nombre suffisant de pièces critiques font défaut simultanément, les défaillances se répercutent dans le système, comme une série de dominos, et entraînent l’arrêt de plus en plus d’éléments. Les impacts augmentent de façon exponentielle, les perturbations les plus longues persistent. Dans les bonnes circonstances, un échec en cascade peut mener tout le système au point mort. Avec des actions répétées, il peut ne jamais redémarrer. [...]

- Plus d’infos sur http://vert-resistance.org/
- Convergence des luttes : Frapper où ça fait mal (par Theodore Kaczynski)

Post de Deep Green Resistance France


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