Sur le souvent pertinent Lundi Matin, un article court et percutant vient de paraître :
Il n’y a pas d’« affaire Benalla », il y a un pouvoir en guerre contre les révoltes logiques - Des lycéens responsables de l’appel du 1er mai place de la Contrescarpe répondent
la fin de l’article :
Mais si nous appelons au soulèvement, c’est que tout cela ne peut plus durer. C’est que nous avons l’impression que nos semblables se laissent endormir par les gouvernements d’un sommeil en forme de cercueil. C’est que toute cette façade gouvernementale faite de responsables de rien du tout n’est qu’un paravent de communication qui ne cherche qu’à gagner un peu de temps. C’est que, lorsque chacun se décide à reprendre en main les conditions d’une survie de plus en plus menacée en cessant de déléguer à ceux qui nous ont menés au désastre l’organisation de leur existence, cela porte un nom : cela s’appelle l’insurrection, qui n’est ni le chaos ni la promesse toujours déçue d’un meilleur gouvernement. Il faut arrêter la machine, de toute urgence. L’organisation présente de la vie ne recèle à l’évidence aucun avenir. Un cauchemar climatisé reste un cauchemar. Personne ne fera notre salut pour nous.
Quant à nous, nous n’avons aucune solution, juste une perception aiguë du « problème ». L’unique « solution », c’est pour chacun, depuis là où il est, de prendre à bras le corps l’abîme de la situation. Il nous faut nous réveiller, regarder le désastre droit dans les yeux, mettre fin à nos dénis. Un pouvoir en guerre ne se laisse pas destituer par des moyens pacifiques. Il faudra bien aller chercher le monarque en son palais, et abattre les puissances dont il est le pantin. Il faudra bien réparer le monde. On nous présente comme hyper-violents pour masquer le fait moins avouable que nous sommes hyper-sensibles.
Comme les livres du « comité invisible », il y a un côté parfois un peu « fumeux », qui reste dans la forme et moins dans l’invitation à s’organiser sur la durée et des idées pour ce faire. Mais c’est inspirant malgré tout.