Voici un article du blog Floraisons qui nous alerte sur les limites et l’arnaque des actes de pseudo-résistance écologique partout vantés basés sur des intermédiaires : éco-gestes individuels, boycott, consomm’action...
Un article à diffuser largement, car ces illusions dangereuses et rassurantes sont diffusées partout, et tout particulièrement peut-être dans la Vallée de la Drôme.
Répondre à Homo Economicus, n°2 : Les choix de consommation
Extraits :
Le système va même jusqu’à nous fournir les outils pour le contester dans le but de cadrer le combat qui est mené à son encontre. On peut facilement l’observer quand certaines stratégies sont mises en avant au mépris de certaines autres, diabolisées ou occultées.
Eh oui, toutes les techniques de luttes privilégiées – autorisées ! – par le système ont pour constante de dépendre de lui d’une manière ou d’une autre. C’est justement le problème que nous voulons souligner ici : le système ne mettra jamais à disposition des stratégies qui le mènent à sa propre fin, et il n’y participera pas non plus.
Si nous voulons mener une lutte efficace contre le système, alors évitons-le du mieux possible et osons, aujourd’hui, critiquer l’intermédiation comme mode d’action.
L’intermédiation, qu’est-ce que c’est au juste ? C’est un truc qu’on ne théorise pas, ou trop peu, et que l’on perçoit pourtant partout lorsqu’on cause de « lutte » avec des libéraux de gauche, des marcheurs et marcheuses pour le climat, des verts encarté.es, et à peu près toute personne non-initiée qui se découvre une sensibilité à la cause écologique.
C’est assez simple, en vérité : on comprend l’intermédiation comme le fait de compter sur un intermédiaire (que ce soit une personne, un produit, une entreprise, une institution…) pour obtenir un résultat dans une démarche – ici, en l’occurrence, la lutte.
Et si l’objectif de la lutte consiste justement à s’affranchir de l’intermédiaire, alors il n’y a pas plus contre-productif que de mettre un intermédiaire entre cette démarche et son résultat.
Mais… détaillons plutôt les différents moyens d’intermédiation qui nous sont proposés et voyons en quoi ils rendent la lutte inefficace.
La grosse idée derrière le boycott, le buycott, la consommaction, et autres, c’est que “chaque fois que vous dépensez de l’argent vous votez pour le type de monde que vous voulez” (Anna Lappé). En gros, l’option d’un monde qui n’est pas basé sur la consommation n’est même pas envisageable. Ces pratiques pourraient, soi-disant, vous permettre d’opérer des changements auprès des industriels, des marchands, des institutions… Dans les faits, cette stratégie place le vendeur au centre même de la démarche, il devient l’intermédiaire par lequel on va passer pour agir, tout en étant celui de qui on espère obtenir un résultat. Ce qui constitue, en somme, un cas flagrant d’intermédiation, voire, là, de soumission.