Gaza : une plaie béante

Lla France de Macron est devenue une anomalie négative à l’échelle de l’Europe

jeudi 5 septembre 2024

Trompe l’oeil

- Trompe l’oeil - de Ghassan Salhab
Et si les mots anciens tels que « génocide » (et pourquoi pas « colonisation ») étaient des faux amis ? Et si les nouvelles technologies qui assujettissent nos affects quand on croit les exprimer nous trahissaient, elles aussi ? Et si nous-mêmes nous trahissions les témoins ainsi ? Et comment articuler plus que des bribes de vérité quand les événements nous coupent le souffle ? Ce texte n’est pas une réponse. Aucune réponse à la tragédie en cours n’est un texte.

De devoir prouver chaque jour, chaque nuit, chaque instant, que l’on nous colonise, que l’on nous occupe, exploite, expulse, décime, éradique, et ce bien avant une date supposée fatidique, de devoir encore et encore prouver massacre après massacre, de devoir prouver le dévastateur processus de nettoyage ethnique et culturel qui a commencé il y a plus de sept décennies, qu’il se poursuit avec acharnement, voilà le drame absolu, la tragédie des Palestiniens. Devoir prouver qu’on vous extermine, devoir sans répit le prouver. Parce que non, « nos » images ne prouvent rien, elles ne sont pas « leurs » images. « Nos » mots non plus. Nos morts encore moins.
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Le 25 aout, Jameel Meqdad écrivait ceci dans son compte X : Toute tentative d’écrire de l’extérieur de Gaza quant à sa réalité et à son anéantissement est inacceptable, parce que rien ne peut décrire tout cela, personne ne peut le faire et personne ne le fera. C’est plus grand que ce que vous pouvez imaginer, plus grand que ce que vous voyez, plus grand que ce à quoi vous vous attendez. N’essayez pas.

Gaza : une plaie béante

Génocide par la famine

- À Gaza, des agriculteurs résistent encore sous les bombes - Terres détruites, départs forcés... L’offensive israélienne a mis à mal l’agriculture à Gaza. Malgré les bombes, certains agriculteurs sont restés, et s’entêtent pour sauver leurs champs.
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D’après des chiffres récents de l’Organisation des Nations unies (ONU), Israël aurait anéanti 57 % des terres agricoles de la bande de Gaza et rasé plus de 40 % des serres à coup de bombes ou de pelleteuses. La destruction est bien plus importante dans le nord de la bande et pour la ville de Gaza, où presque 90 % des serres ont disparu. 537 granges, 484 élevages de volailles et 397 élevages de moutons ont été détruits, réduisant à néant l’infrastructure agroalimentaire gazaouie.
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En juin, 95 % des Gazaouis, soit 2,15 millions de personnes, souffraient d’insécurité alimentaire élevée. Des dizaines d’enfants sont déjà morts d’épuisement et de faim ; 50 000 en sont menacés. « Nous pensons que ces chiffres sont grandement sous-estimés, puisque le système alimentaire s’est effondré et 75 % du secteur agricole est détruit »,
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« Avant la guerre, Israël utilisait déjà la faim comme arme contre les Gazaouis afin de les maintenir à un niveau d’épuisement constant, de les subjuguer et de les contrôler. » Avant le 7 octobre, 65 % des Gazaouis souffraient d’insécurité alimentaire, et les agriculteurs étaient limités par le blocus israélien imposé depuis 2007. « Aujourd’hui, on assiste à l’extension logique de cette tactique : le génocide par la famine, la punition collective »
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Oxfam distribue ainsi des bons de consommation et de l’argent liquide aux agriculteurs, qu’ils peuvent dépenser en engrais, graines ou pour se nourrir. « La condition pour qu’ils puissent faire revivre leurs cultures, c’est déjà qu’ils ne meurent pas de faim. Ça leur redonne confiance, envie de se battre »
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« La quasi-entièreté des zones agricoles du nord de Gaza sont détruites. Les champs de Beit Lahya, mondialement connus pour leur production de fraises, ont disparu. C’est une attaque contre notre identité palestinienne, de paysans fellahin, contre notre culture de l’olivier. » Selon lui, « sur les 200 000 agriculteurs qu’il y avait à Gaza, de nombreux sont morts, blessés et déplacés » et « moins de 10 % d’entre eux arrivent encore à exercer »
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Gaza : une plaie béante

NE PARLEZ PAS DE TRÊVE À ISRAËL

Alors que les médias occidentaux évoquent chaque jour la possibilité d’un cessez-le-feu, Israël poursuit sans relâche ses crimes abominables contre les civils, ses opérations à Gaza, sa colonisation en Cisjordanie et ses frappes ciblées dans le sud du Liban. Retour de maladies disparues, boucliers humains, colonisation d’un village chrétien et escalade de la tension : on fait le point.

Retour de la polio pour les enfants de Gaza

Un premier cas de poliomyélite a été détecté sur un enfant dans la bande de Gaza. La maladie avait disparu depuis 25 ans dans le territoire palestinien, et plus globalement, ce virus a été quasiment éradiqué de la planète par des campagnes de vaccination depuis les années 1980. Il ne subsiste que dans quelques zones d’extrême pauvreté et de guerre.
La polio est une infection qui peut déformer et paralyser les membres inférieurs, rendant l’enfant contaminé handicapé à vie, voire entraîner une paralysie de l’appareil respiratoire, allant jusqu’à la mort. En France, cette terrible maladie frappait au début du siècle dernier.
Le retour de ce virus au sein de la population de Gaza inquiète l’ONU, qui réitère son appel au cessez-le-feu immédiat afin de lancer un grand plan de vaccination. Environ 640 000 Gazaouis entre 10 mois et 10 ans doivent être vaccinés en urgence. Pour l’ONG Médecin du Monde, « La polio, aujourd’hui, elle est liée à la destruction du système de santé, elle est liée à un blocus intentionnel qui limite la capacité à faire entrer de l’eau, de la nourriture, des médicaments et des vaccins en quantité suffisante ». Le siège israélien affame et tue de façon indirecte.

⚫Un village chrétien colonisé par les suprémacistes sionistes

Bethléem, ce nom fait écho aux Livre Saint des chrétiens. Selon la Bible, c’est la ville de naissance de Jésus. Depuis le mois de juillet, les autorités israéliennes ont officiellement annoncé leur volonté d’implanter une nouvelle colonie illégale dans la commune de Beit Jala, à côté de Bethléem.
Depuis 2000 ans, il existe des chrétiens palestiniens, populations souvent oubliées, alors que l’occident fantasme un « choc des civilisations » qui opposerait un bloc « judéo-chrétien » au monde musulman. Ces chrétiens de Palestine sont aussi victimes de la violence coloniale. L’une des plus vieilles églises de Gaza avait d’ailleurs été bombardée dès le mois d’octobre dernier, et ses occupants tués.
Revenons à la colonisation de Bethléem. L’historien britannique William Dalrymple, spécialiste du monde musulman et des chrétiens d’Orient, estime que « Les Israéliens sont en train d’éliminer l’un des derniers bastions chrétiens palestiniens en Cisjordanie. C’est l’endroit où j’ai choisi de rester lorsque je faisais des recherches sur les chrétiens palestiniens. C’est un endroit avec une histoire incroyablement ancienne, berceau du christianisme ». Il souligne aussi que la généalogie de ses habitants remonte aux premiers chrétiens de l’époque du Christ.
Les colons et l’armée ont commencé à expulser les citoyens et à la déclarer zone militaire fermée. Des habitants ont organisé un sit-in sous une tente et refusent de partir. Cette offensive fait partie des nombreuses offensives illégales des colons en Cisjordanie depuis le 7 octobre, qui ont causé la mort de plus de 600 palestiniens, et le vol de milliers d’hectares de terres.

⚫Boucliers humains

Ils sont surnommés les « shawishim », c’est à dire les « sergents ». L’armée israélienne capture des civils « non suspects de terrorisme » dans la bande de Gaza et les utilise « comme boucliers humains lors d’opérations de fouilles israéliennes dans les tunnels et les immeubles abandonnés avant l’entrée des soldats de Tsahal, et ce au vu et au su de leurs officiers supérieurs ». C’est ce que révèle le journal israélien Haaretz.
Le but est de protéger les militaires en envoyant ses civils comme chair à canon sous les tirs et dans des batiments minés. L’armée israélienne pousse le vice jusqu’à forcer ces boucliers humains à porter des uniformes israéliens et de gilets pare-balles et à crier en hébreu, pour qu’ils se fassent tirer dessus par les combattants palestiniens, ce qui leur permet de les repérer.
« Nos supérieurs nous rappellent toujours que nos vies valent plus que celles des Palestiniens » explique un soldat à Haaretz, « un officier nous a carrément affirmé que, grâce aux shawishim, on pouvait épargner la vie des chiens renifleurs de l’unité canine Oketz ».
Cette pratique est confirmée par des images diffusées en juin 2024, qui montraient l’incursion de l’armée israélienne à Jénine. Les soldats de Tsahal avaient blessé un jeune palestinien et l’avaient attaché sur le capot de la jeep pour se protéger de tirs ou de jets de projectiles. Pendant l’offensive israélienne « Plomb durci » menée à Gaza en janvier 2009, des soldats avaient utilisé un enfant de 9 ans, Majeh Rabah, pour vérifier la présence d’explosifs dans des sacs, sous la menace d’une arme. Des crimes de guerre.

Écoles bombardées

En pleine négociation, une autre école des Nations Unies vient d’être bombardée à Gaza, tuant trois personnes et blessant une dizaine d’enfants. Une "frappe de précision" revendiquée par l’armée Israélienne, ou l’armée " la plus morale du monde". Des images atroces d’un enfant au crane explosé et vidé de son cerveau ont été diffusées après ce tir.
Depuis le 4 juillet, au moins 23 écoles ont été ciblées, soit une tous les deux jours en moyenne, selon les rapports de l’ONU. La stratégie est simple : détruire systématiquement les infrastructures essentielles pour rendre la vie insoutenable à Gaza, forçant ainsi les Palestiniens à quitter définitivement leur terre. Mais les chiffres humains sont bien plus graves que les pertes matérielles. Selon le chef de l’URNWA, 10 enfants perdent "une ou deux jambes" en Moyenne chaque jour. 17 000 enfants ont été tués depuis le 7 octobre dont plus de 2100 ayant moins de deux ans.

⚫Otages tués par Israël

Mardi 20 août, ce sont les corps de 6 otages Israéliens qui ont été retrouvés. Ces otages seraient morts à cause des bombardements de Tsahal provoquant une inondation de CO2 dans les tunnels asphyxiant ses occupants selon le journal israélien Haaretz. Netanyahou préfère voir les corps de ses compatriotes revenir dans des bâches blanches plutôt que de risquer sa carrière politique accuse le journal Israélien. Il ne fera plus machine arrière.
En décembre, des soldats de Tsahal avaient même exécuté trois otages israéliens à Gaza : ils avaient réussi à s’échapper, étaient torse nus et brandissaient des drapeaux blancs. Mais les soldats, habitués à tirer sur toute âme qui vive, avaient fait feu.

⚫Frappes au Liban

La situation est toujours aussi tendue au sud du Liban, où une frappe israélienne près du site archéologique de Baalbeck a causé la mort de six personnes. Parmi les victimes, un chef militaire du Fatah, amenuisant, s’il le fallait encore, les espoirs d’une trêve. De son côté, le député du Hezbollah Hassan Ezzedine confirme qu’une "réponse au crime commis par la Israël dans la banlieue sud de Beyrouth" en janvier dernier "est inévitable". Israël de son côté se dit "prêt à faire face à n’importe quelle scénario, offensive ou défensif". Pendant ce temps, l’armée israélienne intensifie la pression sur le Liban en menant des opérations de guerre psychologique.
Les avions de chasse israéliens franchissent plusieurs fois par jour le mur du son au-dessus de Beyrouth, la capitale libanaise, provoquant des déflagrations assourdissantes qui terrorisent les habitants. Ces survols à basse altitude sont conçus pour user les nerfs de la population, ajoutant un stress supplémentaire à une situation déjà précaire.
Le risque d’un embrasement généralisé de la région devient de plus en plus palpable à mesure que les espoirs d’une trêve s’estompent. Chaque jour qui passe sans cessez-le-feu rapproche le Moyen-Orient d’un point de non-retour. Cette escalade continue menace non seulement la stabilité régionale, mais aussi la paix mondiale, alors que les tensions s’accumulent et que les interventions extérieures deviennent de plus en plus probables.

Gaza : une plaie béante

🇵🇸 LENOCIDE CONTINUE À GAZA ET EN CISJORDANIE

Alors que le bombardement d’une école à Gaza a encore scandalisé le monde ces derniers jours, rien ne semble enrayer la machine génocidaire : le soutien de l’Occident reste intact, la puissance des fascistes messianiques israéliens continue d’augmenter et les crimes de guerre se poursuivent, y compris en Cisjordanie.

⚫ Nouvelle livraison d’armes massives par les USA

Les États-Unis ont validé le 13 août la vente de 20 milliards de dollars d’armements à Israël. Les Démocrates qui sont à la Maison Blanche montrent encore leur duplicité : derrière les faux communiqués de dénonciation, il y a un réel appui logistique et militaire au génocide. Et cet appui se renforce, malgré les poursuites de la justice internationale, avec cet accord massif d’envoi d’armes.

Cette décision est cohérente avec le triomphe qui avait été offert à Netanyahou au Congrès le 24 juillet. Le criminel de guerre israélien avait été acclamé par les élus États-uniens lors d’un discours d’une abjection absolue. Il avait notamment déclaré que « pratiquement aucun civil » n’a été tué à Gaza par l’armée israélienne, avant d’être applaudi massivement. Les dirigeants de la première puissance mondiale méprisent le mouvement massif de soutien à la Palestine qui traverse la société états-unienne et s’alignent sur l’extrême droite évangéliste pro-Israël et pro-Trump.
Pour justifier l’accord militaire, le département d’État a déclaré que cette vente allait « améliorer la capacité d’Israël à faire face aux menaces ennemies actuelles et futures ». Les « menaces » visées depuis 10 mois, ce sont des hôpitaux, des écoles, des humanitaires et des enfants. Voilà à quoi sert l’armement de pointe des USA.
Dans le détail, cette vente comporte 50 avions de chasse F-15, 33.000 munitions pour tanks et 50.000 obus de mortiers. En avril 2024 les USA avaient déjà voté un projet « d’aide » de 13 milliards de dollars pour Israël.
Israël est le bénéficiaire le plus important de l’aide américaine à l’étranger. Depuis la fondation de l’État colonial en 1948, les USA ont donné environ 159 milliards de dollars à Israël, dont 130 milliards dans la défense et l’armement. Sans les USA, Israël n’aurait jamais pu exister sous cette forme : celle d’un État militarisé, raciste et génocidaire. Et n’aurait pas pu commettre les crimes atroces de ces derniers mois.
Derrière cette aide inconditionnelle, le camp occidental utilise Israël comme sa forteresse, la pointe avancée de l’impérialisme au Proche-Orient.

⚫ Esplanade des mosquées

Près de 3000 fascistes israéliens ont commis une nouvelle provocation le 8 août, en organisant une prière collective sous protection policière sur l’esplanade des mosquées, à Jérusalem. Ils sont rentrés dans la mosquée Al-Aqsa en chantant des hymnes juifs. Ces gens ne cherchent qu’une chose : une guerre de religions.
Les suprémacistes étaient menés par le ministre de la sécurité d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, qui prône le nettoyage ethnique et la colonisation de Gaza, qui arme les colons et qui était considéré comme « terroriste » en Israël pour des attaques racistes armées il y a 20 ans.
Dans la ville Sainte, l’esplanade des mosquées est un lieu sacré tant pour les populations juives que musulmanes. Il est toutefois réservé à ce deuxième culte, en vertu de ce qu’on appelle le statu quo depuis 1967, et c’est un symbole de l’identité nationale palestinienne. Ben Gvir avait déjà organisé une prière sur cette place en 2023, et avait déclaré qu’il souhaitait « judaïser l’esplanade des mosquées ». Il était entouré, lors de cette première visite, par des activistes du troisième Temple, qui veulent détruire la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher. Dans leur délire religieux, la reconstruction du Temple fera advenir la fin des temps.
La prière du 8 août est considérée comme une provocation de plus par la communauté internationale et a même été dénoncée par la France et les USA. Sans effet.

⚫ Assassinats par drone en Cisjordanie

Contrairement à Gaza, la Cisjordanie n’est pas administrée par le Hamas et n’a pas de lien avec l’attaque du 7 octobre. Pourtant, l’épuration ethnique y est également organisée par Israël, preuve qu’il ne s’agit aucunement d’une "riposte au terrorisme".
Un crime de guerre odieux a eu lieu ce jeudi 15 août : deux jeunes Palestiniens de 18 et 20 ans ont été assassinés par un drone israélien dans un camp de réfugiés, à Naplouse, près d’un lieu de culte. L’un des deux défunts, Waël Macha, était un ex-détenu libéré en novembre par Israël contre des otages à Gaza. Sa liberté n’aura été que de courte durée.
Sept personnes ont également été blessées, dont un enfant. Depuis 10 mois, au moins 632 Palestinien-nes ont été tué-es par l’armée israélienne ou des colons en Cisjordanie, des milliers d’hectares palestiniens ont été volés et des dizaines de maisons détruites. L’objectif étant de grignoter ce qu’il reste du territoire palestinien, afin de faire disparaître toute possibilité d’un État, laissant le peuple colonisé dans de minuscules enclaves cernées de murs et de militaires.

Gaza : une plaie béante

POGROM DANS UN VILLAGE PALESTINIEN ET HYPOCRISIE DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN

« Ils sont venus pour nous tuer, pour tuer nos jeunes sans raison. Dans la maison, il n’y avait que des femmes et des enfants en bas âge » déclare une vieille dame dans sa maison noircie par les flammes. « Ils ont tenté de mettre le feu à la maison alors qu’il y avait une famille entière à l’intérieur » raconte un homme. « Ils avaient toutes sortes d’armes, des pistolets, des fusils automatiques, des bombes lacrymogènes et même des couteaux. Ils ont essayé de m’asperger d’essence pour me brûler et j’ai couru » raconte un père de famille. Un jeune homme blessé ajoute : « Ils étaient masqués, tous armés. Ils avançaient en nous insultant en hébreu. L’un des colons m’a jeté une pierre sur la tête. J’ai perdu connaissance et on m’a emmené à l’hôpital où j’ai été soigné ».

« Ils », ce sont des colons fascistes juifs. C’était jeudi 15 août, à la nuit tombée, dans le village de Jit, en Cisjordanie, près de la ville de Naplouse. Venus d’une colonie voisine, des dizaines de suprémacistes armés ont attaqué le village, incendié des véhicules et des maisons à coups de cocktails Molotov, et agressé des palestinien-nes qui vivaient là. Un homme a été tué par balle, Mahmoud Abdel Qader Sadda, 23 ans. Un autre a été gravement blessé par un tir dans la poitrine. C’est un déchaînement raciste pur et dur qui a eu lieu pendant des heures, commis par des civils, avec la bénédiction des autorités. Ces actes portent un nom : un pogrom. Le nom provient des défoulements antisémites commis contre des villageois en Europe de l’Est depuis des siècles.

Cette fois-ci, les dirigeants israéliens ont daigné condamner ces violences. « Il s’agit d’une minorité extrémiste qui porte préjudice à la population des colons respectueux des lois, à la colonisation dans son ensemble, et à [la réputation] d’Israël dans le monde », a notamment déclaré Isaac Herzog, le président israélien. Yoav Gallant, le Ministre de la Défense, a condamné « des extrémistes qui s’attaquent à des civils innocents ».

Ces déclarations sont un sommet d’hypocrisie et de mensonge. Ceux qui organisent depuis 10 mois le génocide des palestinien-nes de Gaza et des massacres en Cisjordanie condamnent une attaque raciste qui a fait un mort. À Gaza, des experts médicaux évaluent le nombre de morts de l’attaque israélienne à 186.000. Et une partie du gouvernement israélien ne cache pas son ambition de coloniser l’enclave palestinienne. Ces condamnations publiques sont destinées aux médias occidentaux : elles tentent de séparer l’opération militaire à Gaza et la violence des colons. Comme si elles ne procédaient pas de la même logique, de la même intention génocidaire. Entre le 7 octobre et le 12 août, l’ONU a recensé 1250 attaques racistes de colons israéliens en Cisjordanie. Sur la période, au moins 633 Palestiniens y ont été tués par l’armée israélienne ou des colons.

Cela fait des années que les colons d’extrême droite sèment la terreur dans les villages palestiniens, en toute impunité. Le 26 février 2023, dans la commune de Huwara au sud de la ville de Naplouse, des colons israéliens venus d’une colonie voisine, Itsar avaient organisé une descente armée, brûlé 20 maisons et 15 voitures. Des Palestiniens sans aucune protection avaient été agressés, sortis de leurs maisons, humiliés. 100 personnes blessées avaient été recensées, et un homme de 37 ans était mort par balle.

Les colons avaient été filmés en train de faire une danse joyeuse devant le village incendié, pendant que leurs victimes étaient tétanisées ou blessées. Ce précédent pogrom a eu lieu plusieurs mois avant le 7 octobre. Aucun des criminel n’a été inquiété. Les violences contre les palestinien-nes sont quotidiennes depuis des décennies.

Le mouvement des colons a pris une place énorme dans la société israélienne. Ils étaient 100.000 en 1992 et sont plus de 500.000 en 2022, avec des moyens, des armes, des partis, des relais… À présent, ces colons religieux d’extrême droite sont représentés dans le gouvernement de Netanyahou, avec plusieurs ministres ouvertement fascistes comme Ben Gvir ou Smotrich. Après le pogrom de Jit, les criminels font mine de découvrir leur propres crimes pour en couvrir d’autres, pires encore.

"URBICIDE"

Des monceaux de ruines, à perte de vue. Là où il y avait la vie, une grande ville comptant plus de 2 millions d’âmes, des écoles, des immeubles, des hôpitaux, des marchés, il ne reste que la mort et la désolation.
Une délégation de l’ONU a enfin pu entrer dans le nord de Gaza le 17 août 2024. Les images diffusées par le convoi des Nations Unies montrent une dévastation absolue, qui ne trouve une comparaison que dans les villes totalement rasées de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Le niveau de destruction est total, plus rien n’est habitable, il n’y a plus d’eau potable, plus d’infrastructure, plus de logements.
Israël a transformé la plus grande étendue urbaine palestinienne en désert. Un vaste champ de débris, de sang et de larmes. Ces images à elles seules prouvent l’intention génocidaire et le fait qu’Israël n’a jamais eu l’intention de « répondre à une attaque terroriste », ni de libérer ses otages.
Le professeur Ziad Majed, spécialiste du Moyen-Orient, développe le concept d’urbicide. C’est-à-dire une opération militaire visant à rendre un territoire urbain invivable, pour y remplacer la population d’origine.

- Vidéo : https://fb.watch/u2amrkaBTG/ - Montage : Caisses de Grève

Gaza : une plaie béante

"BOYCOTT AXA !" : LA MULTINATIONALE FRANÇAISE CONTRAINTE DE SUPPRIMER SES PARTENARIATS AVEC LES ENTREPRISES COLONIALES ISRAÉLIENNES

- Désarmer le génocide -

« Le géant de l’assurance AXA s’est désinvesti de toutes les banques israéliennes finançant les crimes de guerre contre les Palestiniens », c’est ce que dit un rapport de l’ONG Ekō paru le 21 août 2024. En avril dernier, lors de l’assemblée générale des actionnaires de l’entreprise, le PDG d’AXA a été contraint d’annoncer qu’AXA n’avait « aucun investissement dans les banques israéliennes, directes ou indirectes ».

C’est une petite victoire dans l’océan de souffrances qu’endure le peuple palestinien depuis plusieurs décennies. La multinationale française AXA, spécialisée dans les banques et les assurances, a été contrainte de retirer les fonds qu’elle investissait auprès du plus grand fabricant d’armes israélien, Elbit Systems, ainsi que dans les banques israéliennes, rouages essentiels de la colonisation et de la spoliation des terres palestiniennes.
En investissant dans des entreprises exerçant leur activité dans les colonies ou armant les forces militaires israéliennes, AXA se rendait de facto, complice matériellement de l’occupation et du génocide.

Le mouvement BDS pour Boycott, Désinvestissement, Sanction mène des campagnes actives de boycott contre les entreprises partenaires du régime colonial israélien à travers le globe. BDS France cible les principaux groupes qui supportent la colonisation et l’apartheid en cours en Palestine tels que Carrefour, Puma, Sodastream... ou encore AXA. Son désengagement et l’arrêt de ses financements aux acteurs de l’apartheid et du génocide palestinien est un pas vers le désarment de l’appareil colonial israélien. Ces derniers mois, de nombreuses enseignes d’AXA avaient été prises pour cibles et couvertes de peinture rouge, notamment à Nantes. La firme devait commencer à s’inquiéter pour son image de marque. Tant mieux, c’est la preuve que la lutte paie.

Les appels à boycott fonctionnent. La multinationale de la mal-bouffe, McDonald’s ou le géant états-unien du café industriel Starbucks ont enregistré des pertes de bénéfices records ses derniers mois après avoir affiché publiquement leur soutien inconditionnel aux tortionnaires et aux criminels de l’armée israélienne. Les franchises israéliennes du roi du fast-food avaient publié sur leurs réseaux sociaux des photos de colis de nourriture fournis et livrés gratuitement aux soldats de Tsahal sans aucune honte, ce qui a provoqué une vague mondial de boycott, notamment dans le monde musulman, mais pas seulement. Les ventes se sont également effondrées en France par exemple.
En 1959, un appel à boycotter les produits d’Afrique du Sud avait été lancé depuis Londres, à l’initiative d’exilés sud-africains soutenus par les syndicats et les mouvements étudiants et féministes. Le boycott a été l’un des leviers contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Il avait ainsi participé à son niveau dans une lutte anti-coloniale protéiforme à faire plier les descendants de colons européens et précipiter la chute de ce régime raciste.

Ainsi, le boycott est un moyen d’action parmi d’autres pour mettre la pression sur l’État colonial israélien et enrayer autant que possible l’engrenage barbare et inhumain qui se déroule sous nos yeux.

(posts de Contre Attaque)

Gaza : une plaie béante
Gaza : une plaie béante
Gaza : une plaie béante

POUR MACRON, LE RN ET LR, C’EST CERTAINEMENT UN APPEL DE JUIFS ANTISEMITES

TOUT COMME LES CENTAINES DE MILLIERS DE JUIFS ISRAELIENS QUI MANIFESTENT SANS DISCONTINUER DEPUIS DES MOIS POUR DENONCER LE GOUVERNEMENT D’EXTRÊME-DROITE DE NETANYAHOU ET SA POLITIQUE CRIMINELLE DOIVENT ÊTRE AUSSI DES ANTISEMITES

"Depuis plus de dix mois, tous les jours à Gaza, des vieillards, des femmes, des enfants, des hommes sont sciemment visés et tués. L’occupant attaque les écoles, les hôpitaux, les campements de réfugiés. Il s’acharne sur les médecins, les journalistes, les athlètes. Il organise la famine. L’occupant torture les prisonniers comme l’a démontré le rapport de B’Tselem.
La décision qui s’impose, sanctionner fortement cet État qui commet les pires crimes en toute impunité, n’est toujours pas prise.
Nous, Juives et Juifs, parce que le crime se commet en notre nom, parce que nous refusons d’être complices de ce crime atroce, parce que nous refusons que l’antisémitisme (qui est notre histoire intime) soit utilisé pour justifier l’horreur,
Nous appelons à la solidarité concrète avec la population de Gaza martyrisée,
Nous appelons à exiger le cessez-le-feu et l’arrêt de cette tuerie,
Nous appelons tous les pays à sanctionner l’État d’Israël,
Nous appelons au jugement des criminels de guerre et de leurs complices."

- Pour signer l’appel, lire le texte en anglais, ou consulter les signataires, cliquer ici.
https://framaforms.org/appel-juif-international-contre-le-genocide-a-gaza-1724141001

- Texte et signataires aussi sur https://ujfp.org/appel-juif-international-contre-le-genocide-a-gaza/

Gaza : une plaie béante
Gaza : une plaie béante

SYNAGOGUE VISÉE PAR UN INCENDIE : L’ANTISÉMITISME EST L’ENNEMI DE L’ANTI-COLONIALISME

Samedi 24 août, la synagogue Beth-Yacoov à la Grande Motte dans l’Hérault a été visée par une attaque antisémite. Un individu drapé dans un drapeau palestinien, un keffieh sur le visage, a allumé un incendie sur les portes de l’édifice et brûlé des voitures dans l’enceinte du bâtiment.

Il s’agit d’un attentat antisémite d’une violence et d’une stupidité sans limite, et il faut le condamner sans réserve. Non seulement par solidarité avec les juifs et juives visés, mais aussi pour rappeler que l’antisémitisme est fondamentalement incompatible avec l’anti-colonialisme et la solidarité internationale. La pensée de Frantz Fanon nous le rappelle avec force.

Frantz Fanon était un militant noir, écrivain, médecin anti-colonialiste. Né en Martinique et mort prématurément, il a pris parti dans les grands combats de son époque. Résistant pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint les indépendantistes pendant la guerre d’Algérie. Il fut aussi psychiatre, métier qui l’a amené à analyser les traumatismes intérieurs provoqués par la colonisation.
Il laisse derrière lui plusieurs ouvrages de référence sur le colonialisme et le racisme, notamment « Les Damnés de la terre ».
Frantz Fanon écrivait : « De prime abord, il peut sembler étonnant que l’attitude de l’antisémite s’apparente à celle du négrophobe. C’est mon professeur de philosophie, d’origine antillaise, qui me le rappelait un jour : “Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous.” Et je pensais qu’il avait raison universellement, entendant par-là que j’étais responsable dans mon corps et dans mon âme, du sort réservé à mon frère. Depuis lors, j’ai compris qu’il voulait tout simplement dire : un antisémite est forcément négrophobe. »

En France et ailleurs, la parole anti-juive se libère sur fond d’atrocités commises à Gaza. D’un côté, l’extrême droite, le grand courant antisémite fait désormais bloc derrière Israël par haine des arabes et des musulmans tout en rêvant d’un « choc des civilisations », de l’autre, certains mélangent le soutien légitime et essentiel au peuple palestinien avec les pires relents antisémites.

Ne confondez jamais la communauté juive et l’État colonial. Depuis des mois et des années, partout dans le monde, des juifs et juives protestent contre les bombardements israéliens et sont même parfois arrêtés pour cela. En France les collectifs Tsedek et UJFP sont en première ligne des mobilisations de soutien à la Palestine.

Les propagandistes pro-israéliens tentent d’entretenir volontairement la confusion. L’État israélien se proclame comme le porte-parole de la communauté juive dans le monde, afin d’assimiler la judéité à l’État d’Israël. Les médias français font de même, en ne donnant la parole qu’à des voix juives pro-israélienne ou presque, en hiérarchisant les victimes de la guerre et en qualifiant d’antisémite les propos contre les bombardements en cours. Ne tombons pas dans leur piège !

L’antisémitisme est un racisme européen pluriséculaire. Il s’agit d’un racisme parmi d’autres, mais pas comme les autres : la figure du juif a la particularité d’être construite, par les antisémites, comme dominante en secret. La figure du juif est, dans l’Europe médiévale, la figure par excellence de l’altérité, symbole de l’étranger apportant la corruption, le malheur, la maladie. Le juif ne mérite pas d’être défendu car il serait coupable par nature, il serait indéfendable.
Ainsi, au Moyen-Âge, les juifs sont persécutés, accusés d’empoisonner les puits, de répandre les épidémies comme la peste, puis torturés par l’Inquisition. En Europe de l’Est, ils subissent des pogroms, véritables défoulements racistes collectifs qui conduisent à des massacres. Les fantasmes judéophobes sont alimentés par des théories complotistes, comme le fameux « Protocole des sages de Sion » écrit en réalité par la police politique du Tsar pour accréditer l’hypothèse d’une « conspiration israélite ». Aujourd’hui encore ce texte alimente les délires des négationnistes.
Au XIXe siècle, l’antisémitisme est un mal répandu y compris à gauche : une partie des courants socialistes diffuse l’imaginaire du capitaliste juif, du spéculateur. Par exemple Proudhon, théoricien anarchiste, entretient une violente haine des juifs. Il n’est pas isolé. Certains révolutionnaires se battent néanmoins pour l’égalité politique des juifs, obtenue pendant la Révolution française en 1791.
Un siècle plus tard, l’affaire Dreyfus (1894-1906) bouleverse la société française. Un capitaine juif est accusé à tort de trahison. Cette affaire est une rupture dans l’échiquier politique et l’histoire française. Une partie de la gauche rejoint les rangs des anti-dreyfusards ou choisissent le confort de l’absence de réaction. Mais Dreyfus compte malgré tout parmi ses défenseurs la gauche de Jaurès, d’Allémane, ou celle des anti-autoritaires (anarchistes).
Les anti-dreyfusards vont former les rangs réactionnaires, pré-fascisants, partisans d’un nationalisme du sang, d’un « nationalisme intégral » (Maurras). Il existe même à l’Assemblée un « parti anti-juifs ». L’antisémitisme est alors qualifié de « socialisme des imbéciles » par le socialiste allemand Bebel. À partir de Dreyfus, la gauche commence à comprendre que l’antisémitisme est un leurre et un poison.

Selon l’historien Zeev Steernhell, le fascisme puise ses sources en France, et non en Italie ou en Allemagne. À la fin du XIXe siècle, on voit en France émerger une droite qui n’est ni monarchiste, ni bonapartiste, une droite « subversive », autoritaire, antisémite, souvent violente. C’est une droite “anti-système” qui sera le creuset du fascisme. C’est également en France, grande nation colonialiste, qu’est théorisée « scientifiquement » la hiérarchie des races, la suprématie des européens blancs sur les autres peuples considérés comme « sous-développés » et inférieurs – notamment par le « scientifique » Gobineau. Tout ce climat va imprégner la société et nourrir les futurs fascismes. L’antisémitisme fait partie de la palette des racismes de l’Homme blanc occidental et colonialiste.

Quelques décennies plus tard, la France va collaborer étroitement avec l’occupant nazi et même anticiper ses demandes, notamment lors de la rafle du Vel’d’Hiv : la police française arrête et déporte des milliers de juifs et juives, y compris des enfants, pour le compte du Troisième Reich. Des hauts fonctionnaires et des intellectuels français sont animés d’un antisémitisme enragé, et le traduisent en acte.
Après-guerre, l’antisémitisme est d’avantage camouflé, après l’horreur des camps de la mort, mais il ne disparaît pas totalement. On le retrouve dans les rangs des néo-nazis, des Poujadistes ou même du côté du Front National, créé dans les années 1970 par des fripouilles nostalgiques du pétainisme, dont Jean-Marie Le Pen. Ce vieil antisémitisme ne disparaîtra jamais totalement, et s’il se cache, il resurgit par vagues, que ce soit sur le plan des idées avec la négation du génocide nazi, ou que ce soit en actes à travers des attentats, des profanations, des crimes. Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Eric Zemmour a même tenu des propos ouvertement révisionnistes et s’est entouré de néo-nazis, tout en étant massivement médiatisé.

Le gouvernement n’aide pas à installer un climat serein, et en premier lieu Emmanuel Macron qui citait Maurras et rendait hommage au Maréchal Pétain en 2018 ou qui nommait Gérald Darmanin Ministre de l’Intérieur en 2020, ancien proche de l’Action Française, une organisation royaliste et antisémite. En 2023, ce sont ces personnes, de Macron à Zemmour, qui s’inscrivent dans la filiation de l’antisémitisme français, qui font bloc derrière Israël. L’extrême droite a toujours détesté les juifs en tant que peuple qu’elle considérait comme déraciné, sans État, déloyal, vu comme potentiellement révolutionnaire et impossible à assimiler. C’est cette même extrême droite qui adore Israël en tant qu’État militarisé et raciste. Il n’y a aucune contradiction même si cela parait déconcertant : les fascistes sont antisémites pour les mêmes raisons qu’ils sont pro-Israël !

Ainsi, l’attaque d’une synagogue à la Grande Motte s’inscrit dans cette longue histoire de l’antisémitisme, meurtrier et stupide. L’auteur n’a pas visé les entreprises qui arment Israël, ni agi pour aider les palestiniens : il a visé la communauté juive. C’est un acte d’extrême droite qui souille la cause palestinienne et alimente les confusions. D’ailleurs, cet acte a été immédiatement instrumentalisé par les défenseurs d’Israël pour diffamer la gauche, et en particulier la France Insoumise. L’incendiaire antisémite ne pouvait pas leur faire un plus grand cadeau.

Répétons-le : l’antisémitisme est l’ennemi absolu des mobilisations pour la paix. Il est fondamentalement incompatible avec le combat pour la liberté des peuples. L’État israélien est un État d’extrême droite, colonialiste, militariste et génocidaire : c’est à ce titre qu’il faut le combattre. Pas en attaquant nos frères et sœurs en humanité de confession ou de culture juive. Ils n’en sont pas responsables.

Méditons toujours l’adresse de Frantz Fanon envers les peuples colonisés : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ».

Gaza : une plaie béante

SCIENCES PO PARIS : RÉCIT D’UNERIVE AUTORITAIRE

Une étudiante de Science Po Paris nous a écrit pour raconter l’ambiance qui pèse en ce moment sur les campus de l’élite politique française. Le fond de l’air est brun :

“Le 22 juillet, 25 étudiant-es de Sciences Po ont reçu un mail les informant que la section disciplinaire de Sciences Po avait été saisie contre elles et eux. Il n’y a aucune info supplémentaire, juste un dossier et une date limite pour rendre leur version des faits. Le pire c’est que la saisie date du 16 juillet, alors que le 15 nous recevions toustes un mail de Jean Bassères, notre directeur qui disait que « toutes les équipes de Sciences Po travaillent activement pour que l’année universitaire à venir se déroule dans un climat apaisé et serein ». Visiblement la vision d’un climat apaisé et serein, pour l’administration, consiste à envoyer les flics sur des étudiant-es pacifiques et en poursuivre 25 en procédure disciplinaire pour montrer l’exemple. Vachement apaisé le climat…”

Intimidation et procédures disciplinaires

Depuis le mois de mars, en solidarité avec la Palestine, mais aussi avec les étudiant-es réprimé-es de Columbia et du monde entier, plusieurs établissements de Sciences Po Paris ont été mobilisés. Occupations, rassemblements, boycotts d’examens et blocages, cet engagement politique n’a visiblement pas été du goût de l’administration de l’école. La direction n’a pas hésité à envoyer la police réprimer les étudiant-es à plusieurs reprises. L’usage de la force n’ayant visiblement pas été efficace pour faire taire la solidarité, ils ont maintenant recours à leur dernière carte : une saisie de la section disciplinaire.
“Il y a 7 étudiant-es sur le campus de Reims, et 25 je crois tous campus confondus. C’est de l’intimidation pure et c’est vraiment dégueulasse. Ils passent leur temps à prôner leur liberté académique mais ils laissent entrer le premier ministre en plein Conseil d’Administration, ils se vantent de former une jeunesse engagée politiquement mais ils envoient la police et lancent des procédures administratives contre nous lorsqu’on s’engage politiquement. Le niveau de double standards est énorme.

À Reims, on devait passer deux barrages de police pour passer un examen. On devait montrer notre carte d’identité, notre carte étudiante, le mail de convocation pour l’examen et nos sacs étaient fouillés. Moi, ils ont failli ne pas me laisser rentrer car je passais un rattrapage donc mon mail de convocation ne ressemblait pas aux autres. C’était du délire.

Le pire c’était le jour du boycott, le 7 mai. Des camarades qui bloquaient l’entrée le matin se sont fait traîner par la police sur plusieurs mètres, il y eu deux blessés qui sont toujours suivis médicalement à cause de ça. Quand je suis arrivée, il y avait la gendarmerie à l’entrée de la fac et à l’entrée du bâtiment. Ils étaient tous armés, équipés avec des casques, des boucliers et des chiens alors que nous on était assis dans l’herbe. Les gens faisaient des crises d’angoisse et de pleurs partout à cause de la police, et aucune personne ne venait les aider. Les gendarmes nous regardaient et se moquaient à voix haute des gens en pleurs, c’était terrifiant. L’administration se tenait à côté d’eux et ne bougeait pas”.

Un contexte explosif à Science Po

Ces saisies de sections disciplinaires interviennent dans un contexte particulier. Cette année, les campus du réseau de Sciences Po Paris ont été particulièrement mobilisés, à la fois en solidarité avec la Palestine, mais également contre l’ancien directeur, Mathias Vicherat, accusé de violences conjugales. Après sa démission en mars, Sciences Po voit donc arriver à sa tête le directeur provisoire, Jean Bassères. Ancien directeur général de Pôle Emploi, il s’est vite senti très à l’aise dans ses nouvelles chaussures. Peut-être un peu trop. C’est sous sa direction que les CRS sont entrés au sein de l’établissement de Paris pour déloger des étudiant-es qui manifestaient… assis-es ! C’est la première fois depuis mai 68 que la police met les pieds dans l’enceinte de l’établissement pour réprimer une mobilisation. Sciences Po s’est toujours vantée de l’engagement politique de ses élèves, mais le tournant autoritaire et répressif que prend l’école est assez inquiétant…

D’ordinaire, les mobilisations étudiantes à Sciences Po connaissent un niveau de répression moins sévère qu’ailleurs. Par comparaison, la Sorbonne occupée en mai 2024 avait vue 86 étudiant-es placé-es en garde à vue pour s’être mobilisé-es pour la Palestine. Rien de bien comparable avec Mai 68, mais cette répression visant à intimider des jeunes engagés devrait indigner toute personne se rendant compte de la montée de l’autoritarisme dans le pays.
La situation du réseau Sciences Po est donc assez inédite, avec 25 saisies disciplinaires, la police au sein du campus de Paris et devant les examens à Reims, et même la délocalisation des examens, encore à Reims, pour empêcher tout blocage.
Ce niveau de répression montre que l’engagement pour la Palestine n’est pas anodin, et que le pouvoir à peur d’une solidarité qui pourrait fédérer les colères.

Faire le sale boulot du gouvernement

“Pour les mouvements féministes, que ce soit ceux contre Mathias Vicherat ou contre Frédéric Mion avant ça, on n’a pas du tout connu la même répression. Bien sûr qu’il y avait un rapport de force avec l’administration, c’est le principe même des blocages et autres actions, mais là, pour le mouvement pour la Palestine, c’était du jamais vu. L’administration est complètement partie en vrille. Ils se créaient des faux comptes sur les réseaux pour nous stalker, nous prenaient en photo et en vidéo sur le campus…”
C’est là le point intéressant de cette histoire : les mouvements pour la Palestine ont engendré une réaction épidermique de la part de l’administration de Sciences Po, qui jusqu’ici n’avait pas du tout la même politique de répression contre ses étudiant-es. Si Sciences Po a été l’école la plus médiatisée, elle est toutefois loin d’être la seule et la répression a été systématique partout en France. On comprend donc que cette réponse vis-à-vis de des mouvements de solidarité avec la Palestine n’est en réalité qu’une prolongation et une application stricte de la politique du gouvernement au sujet du génocide à Gaza.

L’administration de Sciences Po fait ainsi le sale boulot du gouvernement : elle empêche la propagation d’un mouvement de solidarité en faisant pression de manière disproportionnée sur ses propres étudiant-es et engage une bataille médiatique qu’elle est sûre de gagner, main dans la main avec les médias des milliardaires. Science Po criminalise systématiquement les mouvements de soutien à la Palestine, mouvements qui ont connu un fort regain grâce aux mobilisation étudiantes dans le monde entier, en particulièrement aux États-Unis (Columbia) et en France.
Tout cela témoigne de la fixation autour du sujet de la Palestine, par pur racisme mais aussi pour préserver de bonnes relations avec le pouvoir macroniste, celui qui distribue les subventions et distribue les postes de pouvoir. La solidarité de classe passe avant la solidarité entre les peuples.
Sciences Po assume donc perdre son indépendance académique vis-à-vis du gouvernement, n’autorisant les contestations étudiantes que lorsqu’elles sont internes au réseau, ou lorsqu’elles ne sont pas trop critiques de la politique de Macron, n’hésitant pas à envoyer les CRS sur ses étudiant-es lorsque ce n’est pas le cas.
Bernanos disait “C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents”.
On a ici une belle recette pour un hiver glacial : un gouvernement autoritaire et fascisant, en plein déni démocratique, et une méfiance envers la jeunesse que l’on réprime à coups de matraques et de gardes à vue. Peut être qu’au fond, la seule façon de se réchauffer serait d’y allumer un feu…

- Pour soutenir les 25 étudiant-es de Sciences Po et les aider à faire face aux frais de justice, vous pouvez contribuer à leur cagnotte ici : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/frais-d-avocat-etudiants-sciences-po-paris

Gaza : une plaie béante

PALESTINE : LA FRANCE, DANS LE DERNIER CERCLE DES COMPLICES DUNOCIDE

À l’échelle du monde, le soutien à Israël est très minoritaire. 147 pays membres de l’ONU sur 193 reconnaissent l’État de Palestine depuis des années. Et même au sein du monde occidental, l’appui « inconditionnel » à l’État colonial s’effondre à mesure que les atrocités à Gaza se poursuivent. Pourtant, la France continue, quasiment seule à apporter une complicité totale au génocide. La preuve avec ce tour d’horizon :

🔴 Angleterre : le gouvernement vient de décider un arrêt des exportations de certaines armes vers Israël. Lundi 3 septembre, il a annoncé la suspension d’une trentaine de licences d’exportation en se basant sur un rapport légal évoquant le « risque » que les armes produites en Angleterre soient utilisées « en violation du droit humanitaire international ». C’est tiède, mais c’est une grosse avancée symbolique, car l’Angleterre est une grande puissance impérialiste, d’habitude totalement alignée sur les USA. Cette décision fait suite aux grandes mobilisations pour la Palestine dans le pays, et aux nombreuses actions de sabotages contre les usines d’armement.

🔴 Espagne : non seulement le gouvernement a reconnu l’État palestinien et dénoncé le génocide, mais une ministre du gouvernement, Yolanda Diaz, a appelé à libérer la Palestine « du fleuve à la mer ». En France, elle serait en garde à vue pour apologie du terrorisme, et tous les médias la traiteraient d’antisémite.
Pour compléter, le premier ministre socialiste espagnol vient de présenter les grandes orientations de sa politique pour l’année à venir, et annoncé que « le premier sommet bilatéral entre l’Espagne et la Palestine » aurait lieu « d’ici à la fin de l’année ». Il a expliqué : « nous allons continuer à appuyer le peuple gazaoui, à soutenir l’UNRWA [l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens], à faire pression sur Nétanyahou à la Cour pénale internationale ». « Nous allons resserrer nos liens avec l’État palestinien que nous avons récemment reconnu », notamment en signant « plusieurs accords de collaboration ». Décidément, on respire mieux de l’autre côté des Pyrénées, où la classe dominante n’est pas alignée, comme en France, sur l’extrême droite raciste et colonialiste.

🔴 Belgique : en mai 2024, le Premier Ministre centriste Alexander De Croo a déclaré : « D’ici dix ans, on nous dira : “Vous avez regardé et vous n’avez rien fait” » après avoir décidé la mise en place de sanctions commerciales à l’encontre d’Israël. C’est le pays européen qui va le plus loin sur le sujet. « À la fin de l’année 2023, nous avons été le premier État membre à demander que des sanctions soient prises à l’encontre des colons israéliens violents » a-t-il expliqué.
Mieux, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration belge a refusé l’entrée sur le territoire des colons israéliens. Et cinq soldats ayant la double nationalité belge et israélienne sont également poursuivis en justice. Enfin, la Belgique a suspendu deux licences d’exportation de poudre à canon vers Israël le 6 février.

🔴 Pays-Bas : en février, un tribunal de La Haye a imposé au gouvernement néerlandais de cesser la livraison de composants militaires à Israël. Ce qu’il a fait.

🔴 Irlande : le gouvernement a officialisé la reconnaissance de l’État de la Palestine, et Thomas Gould, député du Sinn Féin, a prononcé un discours puissant contre Israël : « J’espère que Benyamin Netanyahou brûlera en enfer de la même manière qu’il a brûlé ces enfants et leurs familles. J’espère que lui, ses généraux et le gouvernement d’extrême droite d’Israël, lorsque leur dieu les conduira enfin à leur lieu de repos, mériteront de brûler en enfer. » Il a également dénoncé un « apartheid », des « atrocités » et des « crimes de guerre ». Le Sinn Féin est le premier parti en Irlande du Nord. Encore une fois, inimaginable en France.

🔴 Italie : le 20 janvier, le gouvernement, pourtant dominé par l’extrême droite, expliquait que l’Italie a suspendu toutes les livraisons de systèmes d’armes ou de matériel militaire à Israël depuis le 7 octobre.

🔴 Brésil : en février, le président Lula a déclaré : « Ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien ne s’est produit à aucun autre moment de l’histoire. En fait, cela s’est déjà produit : lorsque Hitler a décidé de tuer les juifs » lors d’une conférence de presse en Éthiopie, où il était invité au sommet de l’Union africaine.
« Le Brésil a condamné le Hamas, mais le Brésil ne peut s’abstenir de condamner ce que l’armée d’Israël est en train de faire dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté, provoquant une crise diplomatique entre l’État colonial et la première puissance d’Amérique Latine. Il va sans dire que le Brésil a reconnu la Palestine et n’a aucun partenariat avec Israël, bien que l’extrême droite évangéliste qui parasite le Brésil soit farouchement pro-Israël pour des raisons religieuses.

🔴 Japon : la société Itochu Corporation a annoncé le 5 février qu’elle mettrait fin à son partenariat avec le fabricant d’armes israélien Elbit Systems, à la demande du ministère japonais de la défense.

🔴 Et en France ? Mediapart vient de confirmer que la France a livré 30 millions d’euros d’armes à Israël en 2023, et qu’elle n’a jamais prononcé d’embargo sur ses livraisons d’armes vers ce pays. En mars, le média Disclose révélait que « la France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100.000 pièces de cartouches pour des fusils-mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza ». L’entreprise française Thales a quant à elle livré des équipements à Israël pour ses drones armés au début de l’année 2024, alors que les preuves de génocides et de famine organisée à Gaza étaient connues de tous. De même, la France refuse toujours de poursuivre et même d’enquêter sur les soldats franco-israéliens, alors qu’ils sont 4.185 français sur le front à Gaza. La France est la deuxième nationalité étrangère représentée dans l’armée israélienne, derrière les États-Unis, et plusieurs français ont eux mêmes diffusé des images de leurs propres crimes de guerre.
Mais c’est sans doute en terme de répression intérieure que notre pays se démarque le plus : les premières manifestations pour la Palestine l’automne dernier ont été totalement interdites, une situation unique au monde. Depuis, des députés, personnalités et simples citoyens ont été convoqués par la police pour « apologie du terrorisme ». Des gardes à vue, poursuites et censure frappent les soutiens de la Palestine. Les médias de masse militent à plein régime pour Netanyahou et relaient la moindre diffamation des soutiens d’Israël.
Bref, la France de Macron est devenue une anomalie négative à l’échelle de l’Europe, sur les sujets géopolitiques comme en matière d’autoritarisme.

(posts de Contre Attaque)

DIVERS

  • « Radicaliser » : retour sur la campagne du Monde contre LFI - « La France insoumise s’abîme », « s’est extrêmisée » et « suscite un très fort rejet » : tels sont les arbitrages assénés dans Le Monde (30/08) sous la plume du sondologue médiatique en chef, Brice Teinturier. La source ? Une enquête électorale de l’institut qu’il dirige (Ipsos), réalisée pour le compte du quotidien, Sciences Po, l’Institut Montaigne et la Fondation Jean Jaurès. L’objet n’est pas ici d’exposer les insondables biais, malfaçons et angles morts de cette « enquête ». Il s’agit, en revanche, de revenir sur le rôle quotidien – et acharné – du Monde dans la diabolisation de La France insoumise. L’article que nous reproduisons est paru dans le numéro 51 de notre revue Médiacritiques (juillet-septembre 2024) et revient spécifiquement sur la couverture de LFI par le quotidien au moment des élections européennes (mars-début mai 2024).
Gaza : une plaie béante

ISRAËL : LA GRÈVE GÉNÉRALE POUR LA PAIX POURRAIT ÊTRE PROLONGÉE ET FAIT NAÎTRE UN ESPOIR DE VICTOIRE CONTRE NETANYAHOU

Après les manifestations de samedi pour arrêter la guerre puis le record de 500 000 manifestants dimanche 1er septembre, un nombre qui n’avait pas été atteint depuis 14 ans, et enfin la grève générale très suivie de ce 2 septembre dans les universités, les écoles, les hôpitaux, les transports, aéroports, entreprises privées et municipalités, qui pourrait être prolongée malgré la décision d’un tribunal de justice exigeant son arrêt, les israéliens ont le sentiment qu’un processus irréversible vient de se mettre en route.
Le fait que les routes soient coupées et occupées par les grévistes malgré la police, que les municipalités proches du pouvoir qui ont refusé d’appeler à la grève aient été assiégées par les grévistes, que les organisations arabes israéliennes aient appelé aussi à la grève, que les jeunes aient aient été particulièrement nombreux dans les manifestations avec notamment la présence de la principale organisation des scouts hébreux d’Israël qui organise 100 000 jeunes, a donné le sentiment de la perception d’un élan, pas seulement d’un nombre important de manifestants, mais d’une augmentation du nombre de manifestants, d’une augmentation de la fréquence des manifestations, d’un sentiment de se rapprocher de l’objectif, bref d’une expérience de renforcement et d’accumulation de réalisations qui renforce la confiance en soi, la confiance dans la victoire qui se rapproche, avec le sentiment que plus rien ne pourra arrêter cette marche.

(post de Jacques Chastaing)


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