Gaza : les crimes de guerre se poursuivent - Complexe touristique Disneyland et épuration ethnique

Très peu de juifs israéliens rejettent une pulsion génocidaire de type fasciste

mercredi 12 février 2025

Les propos, pratiques et projets hallucinants et criminels continuent à l’encontre des palestiniens.
Les génocidaires et leurs complices aux USA paradent librement et projettent maintenant de déplacer définitivement les gazaouis, comme s’il s’agissait d’une simple question immobiliière !
Après l’innommable, l’impensable.
En France, TF1, France Info, les Echos... n’ont plus rien à envier à Télé Mille Collines, connue pour sa sinistre participation au génocide au Rwanda.

La « banalisation du mal » se porte bien, antichambre grande ouverte aux régimes totalitaires et néo-fascistes « décomplexés », de ceux où un milliardaire lié au pouvoir US fait des saluts nazis en direct à la TV, en mettant comme Bolloré sa fortune et son influence au service des partis d’extrême droite.

- Quelques actus et analyses, les plus récents articles sont en haut :

Gaza : les crimes de guerre se poursuivent - Complexe touristique Disneyland et épuration ethnique

Palestine : le cauchemar sans fin

Le « cessez-le-feu » semble illusoire, les crimes de guerre se poursuivent à Gaza comme en Cisjordanie, la société israélienne est toujours plus imprégnée de fascisme, et l’opération de nettoyage ethnique cooptée par les USA se précise. Le point ce lundi 10 février.

- Israël, une société fasciste

Près de 80%. C’est la part des israéliens favorables au nettoyage ethnique complet de la bande de Gaza, selon une enquête de l’Institut de politique du peuple juif (JPPI) publiée lundi 3 février, à la veille de la rencontre entre Netanyahou et Trump à Washington.

43% des Israéliens considèrent le plan de Trump comme « pratique » et estiment qu’il devrait être poursuivi. 30% d’autres Israéliens jugent que le plan n’est « pas pratique, mais souhaitable », ce qui veut dire qu’ils l’approuvent mais estiment qu’il est difficile à mettre en place. Seuls 13% des Israéliens considèrent la proposition de Trump comme « immorale » : 54% sont des arabes ayant la nationalité israélienne. 3% seulement des Israéliens juifs répondent la même chose, autrement dit, quasiment aucun. La quasi-totalité des israéliens juifs ne sont plus seulement animés par une idéologie coloniale, mais par une pulsion génocidaire de type fasciste.

Ces chiffres confirment un climat observé depuis des mois. Des clips de rap aux paroles messianiques, racistes et ultra-violentes à l’égard des palestiniens font des cartons d’audience en Israël. La chaine Channel 14, l’équivalent de Cnews, a transformé le soldat Meir Ben-Shitrit, principal suspect dans l’affaire des viols collectifs de Palestiniens dans un centre de détention, en star médiatique. Ce dernier a été invité plusieurs fois sur le plateau, applaudi et félicité.

Une célébrité télévisuelle israélienne, Danny Kushmaro, s’est mis en scène dans un reportage avec un casque, un gilet pare-balles et des lunettes noires, en train de faire exploser des maisons à Gaza. Après avoir appuyé sur le détonateur, Kushmaro s’adresse en anglais à la caméra : « Don’t mess with the Jews » – « Ne vous frottez pas aux Juifs ».

En Israël, les mariages mixtes interconfessionnels sont interdits, et des persécutions ont été organisées contre les juifs noirs – les Falasha, très minoritaires – dont les femmes ont été stérilisées de force.

- Une femme enceinte de 8 mois assassinée en Cisjordanie

L’armée coloniale profite du cessez-le-feu très précaire à Gaza pour amplifier ses crimes en Cisjordanie. Dimanche 9 février, deux palestiniennes ont été tuées par Israël dans un camp près de Tulkarem. Deux femmes, dont l’une était enceinte de huit mois, tuée lors d’un raid.

Les troupes ont ouvert le feu sur toute une famille, tuant Sondos Jamal Muhammad Shalabi, âgée de 23 ans, qui attendait un enfant, et blessant grièvement son mari. Le ministère palestinien de la Santé a expliqué que les équipes médicales n’avaient pas pu sauver le bébé car l’armée israélienne avait bloqué le transfert vers l’hôpital. L’autre défunte était âgée de 21 ans. Israël a déployé des machines lourdes et des bulldozers dans la zone, pour raser des dizaines de maisons.

Le journal Haaretz vient de révéler que le Commandement israélien a décidé d’appliquer en Cisjordanie la même procédure que celle utilisée à Gaza : autorisation de tirer et de tuer tout Palestinien non armé, qu’il soit suspect ou non.

- Crimes de guerre à Gaza

Les horreurs continuent malgré la trêve officielle. Dans la ville de Gaza, trois civils ont été tués et plusieurs blessés le 9 février, explique le porte-parole de la défense civile. Il demande aux habitants d’éviter la zone concernée.

L’armée israélienne a reconnu que ses soldats avaient tiré sur des individus qui « approchaient de leurs positions ». « Les troupes ont avancé des véhicules militaires et ont tiré en direction des suspects », a-t-elle affirmé. « Plusieurs impacts ont été identifiés après les tirs, et ceux qui s’approchaient de la barrière ont battu en retraite ». « Quiconque pénètre dans la zone tampon en lisière de la bande de Gaza en paiera le prix », a déclaré le ministre de la défense israélien. Ce sont des exécutions sommaires violant éhontément le couvre-feu.

- Des libraires palestiniens arrêtés

Dimanche 9 février, deux libraires palestiniens ont été arrêtés à Jérusalem, provoquant l’indignation et une manifestation devant le tribunal de la ville.

Mahmoud et Ahmad Mouna, qui travaillent pour les librairies Educational Bookshop, des institutions culturelles de Jérusalem, ont été interpellés lors de perquisitions. La police israélienne prétend avoir trouvé des livres sur « des thèmes nationalistes palestiniens » et contenant des « appels à la haine ». L’avocat de la famille a précisé que « des centaines de livres » avaient été saisis par les forces coloniales.

L’Union Européenne se réveille et fait part de sa « profonde préoccupation », tandis que le Consulat de France à Jérusalem dénonce « une atteinte flagrante […] aux valeurs démocratiques fondamentales ».

« Pourquoi Israël se sent-il si menacé par les livres ? », demande l’historien israélien Sami Abou Shahadeh sur X, « nous entrons peut-être dans une nouvelle phase d’oppression ».

- Netanyahou veut « faire le travail » demandé par Trump

Le Premier Ministre israélien est ravi de sa visite aux USA : « Je pense que la proposition du président Trump est la première idée nouvelle depuis des années, et elle a le potentiel de tout changer à Gaza », a-t-il déclaré, parlant d’une « approche correcte ».

Il poursuit : « Nous ferons le travail » pour appliquer le plan de Donald Trump. À savoir tout expulser, tout raser, pour qu’il puisse construire des complexes touristiques. « Le vrai problème » est de trouver une « destination » pour déporter les Gazaouis estime Netanyahou. Le ministre de l’Énergie israélien pense qu’il « existe des pays arabes avec de vastes territoires où il serait possible d’établir un État palestinien ». Vers de nouvelles guerres en perspectives.

- « Pas de droit au retour »

Un journaliste a interrogé Trump dans son avion : « Votre engagement en faveur de la reconstruction de Gaza s’étend-il au-delà de votre mandat ? » Réponse : « Je suis déterminé à acheter et à posséder Gaza. Pour ce qui est de la reconstruction, nous pourrions la donner à d’autres États du Moyen-Orient pour qu’ils en construisent des sections. Il n’y aura aucun endroit dans lequel on [les gazaouis] puisse revenir – l’endroit est un site de démolition. Le reste sera démoli ».

Alors que le journaliste lui demandait si les Palestiniens auraient « le droit au retour » il a rétorqué : « ils n’en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs ». « Je parle de leur construire un endroit permanent parce que s’ils doivent revenir maintenant, il faudrait des années avant qu’ils puissent le faire, ce n’est pas habitable ». Trump a ajouté : « Il faut le voir comme un développement immobilier pour l’avenir ».

- Hannibal

L’ancien Ministre de la Défense Yoav Gallant a avoué sur une chaîne de télévision israélienne que la directive Hannibal a bien été appliquée le 7 octobre 2023. Il s’agit d’une doctrine militaire israélienne visant à tuer ses propres soldats plutôt qu’ils ne soient capturés. De nombreux témoins et éléments indiquaient qu’elle avait été utilisée contre des civils le 7 octobre, c’est officiellement confirmé. L’armée israélienne a volontairement tué des Israéliens pour éviter qu’ils ne soient emmenés à Gaza.

Enfin, le média Orient XXI revient sur les horreurs commises à Gaza ces derniers mois. Un réserviste de la division 90 raconte avoir été témoin de crimes horribles : « non armés, un père et ses deux enfants traversent une »ligne interdite » inconnue. Ils sont abattus par une roquette tirée d’un hélicoptère de combat. Ils ne pouvaient rien nous faire. On est dans le mal absolu », s’est-il indigné dans l’article, qui compile plusieurs autres témoignages. Par exemple, lorsqu’un sous officier a contesté les tirs sur des Palestiniens brandissant un drapeau blanc, son supérieur a répondu : « Je ne sais pas ce qu’est un drapeau blanc. On tire pour tuer ».

- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/10/palestine-le-cauchemar-sans-fin-2/

Gaza : les crimes de guerre se poursuivent - Complexe touristique Disneyland et épuration ethnique

Barbarie médiatique

Après la Shoah, Hannah Arendt développait le concept de banalité du mal. La capacité d’hommes ordinaires à valider et à appliquer les consignes les plus terribles, à commettre les actes les plus cruels, par exemple exterminer un peuple entier de façon froide et méthodique. En 2025, dans le confort ouaté des plateaux de télévision français, on commente avec gourmandise la perspective d’un nettoyage ethnique d’une ampleur sans précédent depuis la seconde guerre mondiale.

N’importe quel être humain ayant encore un peu de sens commun et d’humanité est horrifié après les annonce de Trump, qui propose d’expulser l’intégralité des survivant-es de Gaza et de bâtir un complexe touristique sur les montagnes de ruines et de cadavres. Mais par les chaînes de télévision françaises, qui trouvent ça plutôt sympa. Trois nouveaux exemples de la banalité du mal au sein des médias de notre pays.

- France Info

Séquence ahurissante le 5 janvier sur la chaîne de service publique. Les présentateurs auraient pu inviter des historiens, des experts en géopolitique ou, soyons audacieux, donner la parole à des palestinien-nes pour démontrer l’horreur des annonces de Trump. Mais non. France Info a décidé d’inviter en direct le président de l’Union des industries de l’hôtellerie. Ce n’est pas une blague.

Un journaliste lui demande : « La bande de Gaza en Riviera, est-ce que ça a du sens pour le professionnel du tourisme que vous êtes ? La bande de Gaza a des atouts on l’a déjà dit… » La question en elle-même est d’une indécence stratosphérique.

Le représentant des hôteliers, pas du tout gêné, répond sur le même ton : « Déjà on peut être satisfait que le président Trump prenne l’exemple de la France, de la riviera, ça permet de rappeler qu’on est la première destination mondiale en terme de tourisme. Donc vous voyez, avant que Gaza devienne peut-être une French Riviera, il va y avoir un peu de travail. Et puis surtout, c’est la sécurité […] l’expression c’est que le touriste veut voyager safe ». À l’entendre, on croirait qu’il s’agit d’un simple projet de Club Med’, et pas de la déportation de tout un peuple.

Il n’y a rien à attendre de France Info, qui diffuse avec l’argent public un flux continu d’intox réactionnaires et de propagande génocidaire. En novembre, la directrice de France Info, Agnès Vahramian, partageait carrément une publication pro-Trump sur les réseaux sociaux avec son compte officiel, au moment de la proclamation des résultats électoraux aux USA.

- TF1

Lors du JT sur la première chaîne, le plus regardé d’Europe, le présentateur Gilles Bouleau s’interroge très sérieusement : « Est-ce une folie ou une idée révolutionnaire qui pourrait changer le cours de l’histoire ? Donald Trump veut donc que les États-Unis s’emparent de la bande de Gaza […] il souhaite transformer ce territoire surpeuplé en riviera paisible et prospère, mais auparavant il faudrait déplacer toute la population civile vers d’autres pays ».

Chaque mot est sidérant. L’expulsion de Gaza après son anéantissement est présenté sous un jour positif : « idée révolutionnaire », pour créer un territoire « paisible et prospère ». Essayez de transposer ces phrases à propos d’autres grands crimes contre l’humanité qui ont eu lieu par le passé : glaçant.

La déshumanisation absolue des palestinien-nes est tellement ancrée que le présentateur d’un JT regardé par plus de 5 millions de personnes peut dire des horreurs pareilles sans ciller. Les survivant-es de Gaza valent moins que des objets, moins que rien, ils n’ont aucun droit. C’est du racisme pur.

- Les Échos

Opération d’inversion particulièrement perverse dans cet hebdomadaire économique de droite. Dans un article intitulé « Donald Trump veut prendre possession de Gaza à long terme et en éjecter les Palestiniens », ce média explique que le président des USA « a des projets immobiliers pour Gaza » et qu’il « assure que la Jordanie et l’Égypte finiront par accepter d’accueillir des colons palestiniens ».

Le mot est lâché. Ce ne sont plus les israéliens qui colonisent, mais les palestiniens. Ce sont les femmes et les hommes chassé-es de leur terre qui sont désormais qualifié-es de « colons ». Le retournement du réel est affolant. Après avoir provoqué une polémique sur les réseaux sociaux, cet article a été discrètement modifié, avec le remplacement du mot « colons » par « réfugiés ».

En janvier 2024 déjà, lorsque Netanyahou avait évoqué publiquement pour la première fois son souhait de vider Gaza de ses habitant-es, les médias avaient tout fait pour euphémiser la proposition. Ils avaient tenté de décrire ce projet génocidaire comme s’il était normal. Par exemple, BFM parlait de « l’émigration de palestiniens » et d’un projet « controversé ».

France Info, déjà, se demandait même si « l’émigration volontaire de palestiniens » serait « réaliste ». Un titre scandaleux : comment parler d’émigration « volontaire » pour un déplacement de population forcé, sous un déluge de bombes, sur une terre dévastée ? Et comment peut-on poser la question du « réalisme » d’une telle opération ? Se demandait-on si les massacres de masse au Rwanda, en Yougoslavie, en Arménie ou en Europe de l’Est étaient « réalistes » ?

Ces médias sont en train de nous habituer à un niveau de violence absolument vertigineux. Quelle est la prochaine étape ? S’ils arrivent à nous présenter l’opération qui s’annonce à Gaza comme un sympathique projet touristique, que sont-ils capables de justifier après ?

- Télé Mille Collines

Durant le génocide commis contre les Tutsi au Rwanda en 1994, un média a été l’instrument du crime de masse : la tristement célèbre « Radio télévision libre des Mille Collines ». Elle diffusait en permanence, avant le début du génocide, des appels à la violence et répandait des propos et des chansons racistes contre les Tutsi. Après avoir préparé les esprits, elle appelait à « tuer les cafards » durant les massacres et indiquait les endroits où les Tutsi se cachaient.

Plusieurs membres de ce média ont été jugés par le Tribunal Pénal International et condamnés en 2003 pour génocide et incitation au génocide, à des peines de 30 à 35 ans de prison. Une animatrice a été condamnée à perpétuité pour « planification de génocide » et un autre est mort en prison.

Lors du procès de Nuremberg, suite au génocide des juifs par les nazis, Julius Streicher, propagandiste violemment antisémite et ancien directeur d’un grand journal nazi qui appelait sans cesse à la haine contre les juifs, a été exécuté. Par sa propagande haineuse dans la presse, les juges ont considéré qu’il avait activement participé au génocide. Répandre des idées criminelles et justifier de telles pratiques n’est pas innocent ni abstrait. Aujourd’hui pas plus qu’hier.

France Info, TF1, Cnews, BFM, I24 et les autres plate-formes qui cautionnent et tentent de générer du consentement à propos de l’un des pires crimes contre l’humanité du XXIe siècle seront-elles, elles aussi, jugées un jour pour leur complicité ?
Rendront-elles des comptes pour leur contribution à un crime qui restera gravé dans l’histoire ?

- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/07/barbarie-mediatique/

Gaza : les crimes de guerre se poursuivent - Complexe touristique Disneyland et épuration ethnique

Trump veut déporter toute la population de Gaza, annexer le territoire et y lancer un projet immobilier

La phase finale du nettoyage ethnique, et une menace adressée au monde

« L’histoire se répète deux fois » écrivait Karl Marx, « la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce ». En 2025, il semble que le monde soit définitivement en train de basculer dans un grand n’importe quoi sanglant, une bouffonnerie militariste et génocidaire généralisée, une époque dans laquelle toutes les certitudes et les valeurs les plus élémentaires sont balayées.

Alors que le Premier Ministre israélien Netanyahou est visé par un mandat d’arrêt international pour « crimes contre l’humanité », il est tranquillement reçu en grande pompe dans la première puissance mondiale. Donald Trump a décidé qu’il serait son premier invité d’honneur.

Mardi 4 février, le président des USA a lancé à la presse, sur un ton badin, une série d’annonces d’une gravité absolue, assis dans un fauteuil à côté de Netanyahou qui rigolait.

- Annexion de Gaza

D’abord, les USA vont « prendre le contrôle de Gaza, et nous allons aussi nous mettre au travail. Nous en serons propriétaires » a-t-il prévenu. Cela veut dire que Trump, en-dehors de tout cadre légal, de tout accord international, de toute règle et respect de l’histoire, va annexer sans aucune négociation un territoire appartenant au peuple palestinien. « Avec notre stabilité et notre force, en la possédant […], nous serons un bon gardien », dans l’intérêt de « tout le Moyen-Orient » a-t-il expliqué.

Un journaliste lui a demandé s’il comptait envoyer des troupes à Gaza, il a répondu : « nous ferons le nécessaire ». Une autre, choquée, lui a posé cette question : « vous parlez ce soir de la prise de contrôle d’un territoire souverain par les États-Unis. Quelle autorité vous autoriserait à faire cela ? Parlez-vous d’une occupation permanente ? » Réponse : « J’envisage un statut de possession de long terme […], ça n’a pas été une décision prise à la légère ; tous les gens à qui j’ai parlé aiment cette idée des Etats-Unis possédant ce pan de territoire ».

Selon lui, il faut que Gaza « ne soit plus jamais une menace », et cela passe donc par une annexion pure et simple du territoire par les USA.

- Déportation

Deuxième point, la déportation de toute la population civile de Gaza. « Gaza ne doit pas traverser un processus de reconstruction et d’occupation par les mêmes personnes qui ont vécu ici, qui se sont battues pour ça, qui y sont mortes [sic], qui y ont vécu une misérable existence », a-t-il annoncé.

« Les Palestiniens n’ont pas d’autre choix que de quitter Gaza. Ils sont là parce qu’ils n’ont pas d’alternative [ …], je ne sais pas pourquoi ils voudraient rester. C’est un site de démolition ». Déporter un peuple entier, mais pour son bien.

Trump a poursuivi : « On parle probablement de 1,7, peut-être 1,8 million de personnes. Je pense qu’elles vont toutes être réinstallées dans des zones où elles peuvent vivre une belle vie sans avoir peur de mourir chaque jour ». Une belle vie après avoir vu leurs proches massacrés, leurs maisons détruites, sans obtenir justice, et en étant arrachées à la terre où elles ont toujours vécu. Notons aussi les chiffres donnés par Trump : avant le 7 octobre, la population de Gaza était évaluée à plus de 2,2 millions de personnes. Il en fait « disparaître » 500.000 dans ses chiffres. A-t-il des informations que nous n’avons pas ?

Le président des USA compte sur les pays voisins pour recevoir les rescapés : selon lui, ces États sont « immensément riches » et devront financer les nouvelles habitations. « Nous nous assurerons que ce soit quelque chose de vraiment spectaculaire », a-t-il promis. « Ils disent qu’ils n’accepteront pas. Je dis qu’ils vont le faire, et je pense que d’autres pays vont aussi le faire », a assuré Trump.

- Projet immobilier

Troisième point, Trump, qui a fait sa fortune en tant que promoteur immobilier à New York, veut lancer un projet de construction pharaonique sur les amas de ruines et de cadavres. D’abord, faire table rase : « Nous nivellerons le site et nous nous débarrasserons des bâtiments détruits. Nous nivellerons le site ».

Une fois Gaza totalement réduite à l’état de poussière, il veut en faire un endroit touristique et vendre du rêve : « le potentiel de la bande de Gaza est incroyable » et pourrait, selon lui, ressembler à la « côte d’azur du Moyen-Orient ». « Ça pourrait être si magnifique ». Il avait déjà dit durant la campagne présidentielle que Gaza pourrait ressembler à Monaco.

Le niveau d’irresponsabilité et d’inhumanité d’un tel projet, annoncé tranquillement dans une conférence de presse, alors que des milliers de cadavres se décomposent dans les ruines de Gaza, donne le vertige.

- Le rêve messianique exaucé

Depuis plusieurs mois, l’extrême droite israélienne appelle à déporter la population de Gaza. Netanyahou avait déclaré à ses supporteurs du Likoud qu’il voulait « réduire la population de Gaza à son minimum », son ministre Smotrich avait annoncé un objectif chiffré : « 100.000 ou 200.000 Arabes à Gaza ». Itamar Ben Gvir, autre ministre, déclarait « Gaza est à nous pour l’éternité ».

Dès octobre 2023, juste après le démarrage du génocide, le Ministère de l’Information israélien proposait déjà un plan pour « déplacer » les habitants de Gaza. En décembre 2023, un promoteur immobilier israélien diffusait une publicité volontairement provocatrice pour vendre de nouveaux lotissements qui seraient construits sur les ruines. Nous y sommes. Trump compte accomplir le projet messianique et exterminateur de l’extrême droite israélienne.

- Plus d’armes, moins d’humanitaires

Ce n’est pas tout. Le 4 février, le président des USA a aussi décrété le retrait de son pays de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens. Priver cette organisation humanitaire, qui a maintenu en vie des centaines de milliers de palestiniens ces dernières années, est un crime absolu. En parallèle, les écoles et dispensaires de l’UNRWA viennent de fermer dans la partie arabe de Jérusalem, sur ordre du gouvernement israélien.

La Maison Blanche a annoncé mardi l’envoi d’un milliard de dollars de bombes et de bulldozers blindés à Israël. Et Israël s’est retiré du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il n’y a plus aucune apparence à sauver, le droit international est mort.

Il n’y a plus non plus d’espoir de « solution à deux États » : Gaza est anéantie, la Cisjordanie est colonisée et transformée en confettis. Soit la Palestine est vouée à disparaître sous les chenilles des blindés israéliens, soit les résistances, en Palestine comme dans le reste du monde, permettront d’espérer un État pluriethnique et multiconfessionnel, laïque et égalitaire, de la mer au Jourdain.

Enfin, ce qui se joue sous nos yeux, dans une sidération générale, est une menace pour le monde entier. Des États militarisés et impérialistes se donnent le droit d’éliminer un peuple entier de façon décomplexée et revendiquée. C’est un message. Quiconque résiste à l’Empire peut être rayé de la surface de la Terre.

- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/05/trump-veut-deporter-toute-la-population-de-gaza-annexer-le-territoire-et-y-lancer-un-projet-immobilier/

Gaza : les crimes de guerre se poursuivent - Complexe touristique Disneyland et épuration ethnique

Malgré un mandat d’arrêt international : Netanyahou invité d’honneur aux USA

Il traverse l’espace aérien français en toute impunité

Les États impérialistes n’ont jamais respecté le droit international quand leurs propres intérêts sont mis en cause. La preuve : le mandat d’arrêt international qui vise Netanyahou est piétiné par les plus grandes puissances devant le monde entier, et de façon décomplexée.

Ce dimanche 2 février, l’avion du Premier Ministre israélien Netanyahou a traversé l’espace aérien français pour se rendre aux États-Unis, sans être inquiété. Cela signifie que les autorités française ont choisi d’ouvrir leur territoire aérien à Netanyahou, en violation de ses obligations liées à la Cour Pénale Internationale et au Statut de Rome. D’autres criminels de masse, par exemple Poutine, visé lui aussi par la justice internationale, ne serait pas autorisés à survoler l’Union Européenne avec leur avion personnel. C’est donc bien que, concernant les génocidaires israéliens, nos gouvernants ont acté qu’ils n’appliqueraient pas la décision de la CPI.

Cette décision est cohérente avec l’annonce faite par le Ministre des affaires étrangères français le 27 novembre dernier. C’était six jours seulement après que la Cour Pénale Internationale ait enfin délivré le mandat d’arrêt contre Netanyahou pour « crimes contre l’humanité ». Un mandat qui doit obligatoirement être respecté par les 124 États qui ont ratifié le Statut de Rome : ces pays ont l’obligation de coopérer pleinement et d’appliquer les décisions de la Cour.

Pourtant, le 27 novembre donc, sur le site officiel du Quai d’Orsay, on pouvait lire que « des immunités s’appliquent au Premier ministre Netanyahou et aux autres ministres concernés ». Traduction : la France n’appliquera pas le mandat. Le communiqué évoquait aussi « l’amitié historique qui lie la France à Israël, deux démocraties attachées à l’État de droit » et ajoutait : « la France entend continuer à travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre Netanyahou et les autres autorités israéliennes ». Un scandale absolu. La France réaffirmait sa collaboration pleine et entière avec un État qui est officiellement considéré comme génocidaire et mis au ban des Nations.

Il y a quelques jours encore, Benjamin Netanyahou se vantait que Macron l’aie personnellement assuré que les entreprises d’armement israéliennes seraient invitées au 55ᵉ Salon international de l’air et de l’espace, au Bourget, qui aura lieu en juin. Il s’agit du plus grand événement d’exposition d’armes du monde, aux portes de Paris, où seront notamment exposés les missiles et avions de guerre utilisés pour anéantir Gaza.

Revenons au voyage de Netanyahou : pourquoi a-t-il survolé la France ? Parce qu’il est reçu ce lundi 3 février à Washington. Un criminel contre l’humanité, invité d’honneur de la première puissance mondiale. Pire encore : c’est le premier dirigeant étranger invité par Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Symboliquement, c’est un crachat sur le droit international.

Dès le jour de son investiture, Trump avait signé un décret pour lever les sanctions contre les colons israéliens qui commettent des crimes en Cisjordanie, violant le droit international. Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich, avait salué le « soutien inébranlable » de Donald Trump. C’était une carte blanche pour le vol des terres palestiniennes.

Trump a aussi nommé comme ambassadrice auprès des Nations Unies Elise Stefanik, sioniste féroce et critique de l’ONU, qu’elle qualifie de « corrompue, défunte et paralysée » et même de « lèpre antisémite ». Elle prône une « réévaluation complète du financement américain des Nations unies ».

Lors de son séjour aux USA, Netanyahou va d’abord rencontrer le nouvel envoyé spécial états-unien au Moyen-Orient, Steve Witkoff, puis le président Trump.

Steve Witkoff, un riche homme d’affaire lié à Israël, ami de Trump avec qui il joue au golf et qui n’a aucune expérience diplomatique, s’est lui même déplacé en Israël la semaine passée pour commencer les discussions. Il a rencontré le président du Shas, parti d’extrême droite ultra-orthodoxe et suprémaciste juif, et le ministre Bezalel Smotrich, le plus radical du gouvernement.

Il a échangé avec eux sur une « nouvelle approche hors des sentiers battus que les États-Unis préconisent pour permettre la destruction des forces du mal et promouvoir la paix par la force au Moyen-Orient et au-delà ». Une approche esquissée par Trump, qui propose de vider Gaza de tous ses habitants palestiniens : une épuration ethnique de plus de 2 millions d’êtres humains.

Netanyahou, trop content d’être convié par l’homme fort des USA, a annoncé qu’il discuterait avec lui de « la victoire sur le Hamas, de la libération de tous nos otages et de la gestion de l’axe terroriste iranien » au Moyen-Orient. Il a également qualifié cette invitation de « révélatrice ». Une révélation qu’on connait malheureusement déjà : celle d’une alliance internationale des fascistes et des génocidaires, qui bafoue toutes les règles d’humanité les plus élémentaires.

- source, et liens : https://contre-attaque.net/2025/02/03/malgre-un-mandat-darret-international-netanyahou-invite-dhonneur-aux-usa/

DIVERS

  • Cessez-le-feu à Gaza : ils créent un terrain vague et appellent cela la paix - Un cessez-le-feu a été obtenu à Gaza, mais il s’agit au mieux d’une solution temporaire et palliative, comme l’analyse ici Saree Makdisi.
  • Nanterre, Paris, Strasbourg : la criminalisation de la solidarité avec la Palestine se poursuit - Alors que le rendu à propos de l’annulation (ou non) du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra est attendue dans les semaines à venir, la criminalisation de la solidarité avec la Palestine se poursuit tous azimuts.
  • Gaza, une militarisation extrême de la guerre de classe en Israël-Palestine + Commentaires - « À ce stade, l’objectif de cette guerre est de noyer les prolétaires surnuméraires de Gaza sous les bombes sans autre objectif que de les “calmer”, de rappeler la hiérarchie qui sépare les groupes humains dans cette région du monde. Un chien mord, on abat la meute. »
  • Et Israël revient défait de Gaza - L’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu inespéré entre Israël et le Hamas, le 19 janvier 2025, invite à tirer un bilan – provisoire – des quinze mois de guerre qui viennent de s’écouler. Devant les accents triomphalistes de certaines personnalités pro-israéliennes entendues ça et là dans les médias, il est nécessaire de remettre les choses en perspective. (...) Sur le terrain militaire, l’armée israélienne a pu conduire des opérations victorieuses mais ses objectifs de guerre déclarés publiquement, à savoir éradiquer le Hamas et ramener les otages, n’ont pas été atteints. Les coups portés au Hamas l’ont peut-être décapité – perte d’Ismail Haniyeh, de Yahya Sinwar, de Mohammed Deif, et de nombreux autres cadres de l’organisation – mais force est de constater que son corps est toujours en vie. En atteste sa capacité à maintenir les 98 derniers otages sous son contrôle, à négocier et à imposer son agenda, à produire sa propagande dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, notamment un « discours de la victoire » de 24 minutes prononcé par son porte-parole Abu Obaida, visionné plusieurs millions de fois sur Internet. Plus que tout, c’est sa capacité à recruter qui témoigne encore de la vitalité du Hamas. Son vivier de recrutement s’est considérablement consolidé au cours de la guerre actuelle – plusieurs sources indiquant qu’il a déjà reconstitué l’ensemble de ses forces décimées, soit entre 15 000 et 20 000 hommes – et il sera sans doute plus large que jamais dans les années à venir. Pour Israël, qui considère le Hamas comme une menace existentielle, c’est un revers majeur. (...) Provoquer la mort de plus de 46 000 Palestinien·ne·s selon le Ministère de la santé du Hamas, 64 000 selon une étude parue dans The Lancet, et sans doute près de 200 000 en comptant les décès indirects (soit près de 10% de la population de la bande de Gaza) sans parvenir à atteindre ses objectifs déclarés, malgré sa supériorité militaire, ni ceux, avoués à demi-mot, d’évacuation des Gazaoui·e·s vers le Sinaï, ni aucun but proprement politique en réalité, et pire, en se livrant sans remords au crime de génocide et en s’isolant plus que jamais sur la scène internationale : voilà qui résonne comme une immense défaite politique pour Israël. Détruire est, en effet, la seule chose qu’il est parvenu à faire.
  • La haine anti Arabe et le suprémacisme blanc, engrais du sionisme - Les guerres incessantes au Proche-Orient, mais également les politiques mises en place en Europe et aux Etats-Unis, s’accompagnent ainsi d’un arabicide physique et culturel permanent sous prétexte de combattre le terrorisme, de protéger la démocratie et de défendre les « valeurs occidentales ». Israël se place dans le continuum logique de cette approche suprémaciste/impérialiste. Analyse
  • La négation du génocide à Gaza dans les études sur l’Holocauste - L’universitaire Raz Segal relate l’étrange expérience d’avoir été accusé d’antisémitisme, alors qu’il est lui-même juif et spécialiste de l’Holocauste ainsi que d’autres génocides, pour avoir commis le crime impardonnable de s’opposer à la guerre génocidaire menée par l’État colonial d’Israël contre les Palestinien-nes de Gaza.

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