L’Industral Workers of the World est une organisation syndicaliste révolutionnaire née en 1905 aux Etats-Unis. Elle était dès ses origines radicalement anti-raciste et compta jusqu’à 100.000 adhérents surnommés les wobblies. Les deux citations suivantes sont tirées d’un article de la revue Ballast, lui-même étant un extrait de l’ouvrage "Solidarité forever" des historiens Peter Cole, David Struthers et Kenyon Zimmer.
Citation :
Les statuts adossés à la Charte du syndicat stipulent, dans leur article 1, paragraphe 1 : « Aucun ouvrier ne sera exclu, ni aucune ouvrière exclue, de l’effectif des sections locales pour des motifs de croyance ou de couleur de peau. »
- Gagner la lutte - Un exemple remarquable
En 1909, l’IWW mena l’action suivante :
Citation :
Les « combats pour la liberté de parole » lancés par l’IWW constituent l’un des chapitres les plus marquants de l’histoire du syndicat aux États-Unis. Les premiers affrontements éclatèrent en 1909 à Spokane (Washington), important centre d’embauche de main‑d’œuvre immigrée pour les régions du Nord-Ouest Pacifique, dans les secteurs de l’exploitation forestière, de l’agriculture et du bâtiment. De nombreux ouvriers passaient l’hiver à Spokane, dans l’attente d’une reprise des embauches au printemps, mais ils subissaient le harcèlement des « requins » du recrutement qui, de mèche avec les employeurs, leur proposaient des postes en échange de « commissions ». En réaction, des Wobblies prirent la parole dans les rues de Spokane pour dénoncer cette situation, exhortant les ouvriers à boycotter ces requins et à contraindre les employeurs à procéder aux embauches sans intermédiaires ni commissions. Quand ces bureaux de placement parvinrent à faire interdire les harangues de rue par le conseil municipal, l’IWW riposta en déclenchant son premier « combat pour la liberté de parole ». « ON RECHERCHE : des hommes pour emplir les prisons de Spokane », titra l’Industrial Worker. Aussitôt, des Wobblies sans attaches répondirent à l’appel et convergèrent à Spokane pour y enfreindre délibérément l’interdiction légale de s’exprimer en public, et la ville procéda à des arrestations massives (au cours du seul premier mois, on en dénombra cinq cents). Au terme de quatre mois de bastonnades et d’arrestations, alors que les prisons étaient pleines à craquer, l’IWW triompha : tous ses adhérents détenus furent libérés, l’arrêté d’interdiction des harangues de rue fut annulé et les « requins » se virent retirer leur licence.
Fort, non ? Et je pense que ce type d’action "de saturation" peut s’exercer dans d’autres champs que celui du système carcéral...
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