De plus en plus de molécules indésirables et toxiques issues de la chimie (des pesticides et leurs résidus notamment) se retrouvent dans les eaux de surface et dans les eaux potables, eaux en bouteille incluses. Il faut ajouter aussi le Tritium (faiblement radioactif) issu de l’industrie nucléaire civile et militaire qui se répand un peu partout.
Le plus souvent, l’astuce consiste à ne pas mesurer les produits gênants qu’on a pas envie de trouver et à ne pas faire d’étude de toxicité sérieuse, ainsi le problème est résolu à peu de frais. Sauf que ça commence à se savoir/voir.
Sans prendre tout les paramètres en compte, la fameuse balance « bénéfices-risques » penche toujours du côté attendu.
Les produits agricoles sont irrigués avec des eaux contaminées aux PFAS (polluants « éternels ») après avoir été arrosés de pesticides, les effets cocktails de tous ces produits dans nos corps sont largement inconnus, les polluants persistants s’accumulent dans nos chairs, les microplastiques..., bref les problèmes s’amoncèlent et ça sent très mauvais. D’autant qu’avec le réchauffement climatique, les nappes phréatiques et rivières risquent de baisser souvent, ce qui concentrera les polluants.
Mais pas de probème, la civilisation industrielle veut continuer à fond les manettes la "fiesta" et la macronie en quête d’un gouvernement célèbre à grands frais le retour de la cathédrale Notre Dame, alors pourquoi diable s’inquiéter ou se révolter ? D’autant que Noël arrive, avec ses cadeaux en plastique par millions et ses mets exotiques qui ont traversé la planète après avoir ruiné les écosystèmes ailleurs. (sans parler de tout le reste, la liste serait trop longue)
En fait, la plupart des civilisés sont prêt à accepter sans trop broncher les pires désagréments, y compris leur mort prématurée et celle de leurs éventuels enfants par cancer, guerre, incendie géant, inondation, misère aggravée... du moment que la mégamachine leur promet de nouveaux gadgets, des "solutions" et soins technologiques miracles, de s’occuper de tout à leur place, de leur faire miroiter l’éventelle possibilité d’être un jour peut-être au sommet de la hiérarchie et de palper un max, des robots humanoïdes sous IA bons à tout faire, etc.
Certains diront peut-être : si l’eau est pourrave, c’est pas grave, buvons du vin ou de la bière ! Sauf que les polluants et les problèmes qui vont avec, tout comme les nuages radioactifs de Tchernobyl, ne s’arrêtent pas aux frontières, et que l’excès d’alcool génère quelques désagréments.
Santé !
Quelques articles bien inutilement alarmistes produits par des écoglistes punitifs qui critiquent bêtement les bienfaits de l’inévitable progrès :
- Pesticides : 56 molécules ne sont pas surveillées dans l’eau potable (...) « Nous ne disons pas que l’eau potable est néfaste pour la santé. Ces métabolites sont toutefois issus de substances dangereuses, ce n’est pas dit que les molécules qui en dérivent soient anodines. Tous les métabolites ne présentent peut-être pas de risque sanitaire, mais on ne le sait pas puisqu’ils sont très peu étudiés, il faut répondre à cette question sanitaire »
- L’eau potable européenne massivement contaminée par un PFAS (...) La présence de TFA dans l’eau potable n’est actuellement pas réglementée. Seule une valeur incluant tous les PFAS entrera en vigueur à partir de 2026, et a été fixée à 500 ng/L. Or, incluant dans ce total le TFA, la moitié des échantillons d’eau potable analysés dépassent cette valeur, soulignent les ONG. Elles demandent donc une interdiction des pesticides PFAS et des gaz réfrigérants.
- Eau potable contaminée : 49 ONG demandent l’interdiction d’un herbicide se dégradant en PFAS (...) En France, l’association Générations futures demande « le retrait immédiat des autorisations de mise sur le marché […] des produits à base de flufenacet sur le territoire français », et exhorte les autorités françaises à considérer le TFA comme une molécule « pertinente » pour l’eau potable, c’est-à-dire présentant des risques pour sa qualité. Ceci dans le but de limiter autant que possible les sources d’émission de ce métabolite de pesticide.
- Eau en bouteilles : un polluant éternel trouvé dans de la Vittel (...) « Nos résultats suggèrent qu’un pourcentage relativement élevé des plus de 500 sources d’eau minérale européennes certifiées pourrait déjà être contaminé par des TFA », alerte le réseau Pesticide Action Network, qui réclame l’interdiction des deux pesticides qui se dégradent en TFA : le flufénacet et le flutolanil. (...)
Déjà, il y a plus d’un an sur Ricochets : L’eau potable de plus en plus rare et polluée : merci le productivisme et l’Etat-Fnsea ! - Les polluants « éternels » PFAS-PFAOS + des tas de pesticides et leurs dérivés sont partout
Polluants éternels : 100 % des eaux mesurées en France au-dessus des seuils
Les eaux de surface toutes polluées :
Polluants éternels : 100 % des eaux mesurées en France au-dessus des seuils
(...)
la présence généralisée dans les eaux européennes d’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), un polluant éternel appartenant à la famille des alkyls poly- et perfluorés (PFAS).
D’après les données fournies sur la période de 2018 à 2022, selon les années, 51 à 60 % des cours d’eau, 11 à 35 % des lacs et 47 à 100 % des eaux de transition et des eaux côtières sont contaminées par le PFOS au-delà des seuils réglementaires fixés, rapporte l’agence. La fluctuation des données est notamment liée à des changements de la méthode et du champ d’étude d’une année sur l’autre.
(...)
Pour l’AEE, ces données confirment la nécessité d’accroître les activités de surveillance du PFOS et d’élargir la liste des substances à contrôler dans les eaux de surface et souterraines à davantage de PFAS qui « ne sont pas actuellement aussi bien étudiés que le PFOS et qui continuent d’être libérés dans l’environnement ». Il faut enfin revoir les limites des PFAS dans la directive sur la qualité de l’eau potable, estime l’agence.
Nucléaire : du tritium dans l’eau potable
Nouveau record ! Le cap des 10 millions d’habitants impactés par de l’eau radioactive est sur le point d’être franchi. Il s’agit bien d’un record car une précédente étude en 2019 du Canard Enchaîné révélait déjà la présence de tritium, produit radioactif issu des centrales nucléaires, dans l’eau potable consommée par 6,4 millions de personnes. Cette fois c’est Mediapart qui révèle que l’eau du robinet est largement contaminée au tritium, la forme radioactive de l’hydrogène.
L’ensemble des réacteurs nucléaires français et une large partie des réacteurs nucléaires mondiaux génèrent un sous-produit involontaire, le tritium. Dans la réaction nucléaire, les neutrons rencontrent des atomes de bore et le tritium se forme. Le bore permet de contrôler la réaction nucléaire afin que celle-ci ne s’emballe pas. Le tritium est donc un sous-produit connu et inévitable. Ce tritium est ensuite rejeté « au moment jugé le plus opportun par EDF », dans les cours d’eau qui bordent les centrales nucléaires afin de l’éliminer. Cette contamination n’est donc pas accidentelle, mais organisée.
EDF, surveillée par l’ASN – Autorité de sûreté nucléaire – assure que ces rejets sont « soumis à une réglementation très stricte encadrant les conditions sous lesquelles ces rejets peuvent être effectués ». Néanmoins les motifs pour lesquels ces rejets sont autorisés sont ceux de la nécessité de maintenir la production en évacuant le tritium quand les zones de rétention sont pleines.
Ce sont des choix économiques qui induisent ces rejets, des bâches de rétention supplémentaires pourraient être installées. La filière nucléaire est pourtant sans cesse présentée comme une énergie d’avenir, rentable économiquement, alors que les coûts de son démantèlement ne sont pas intégrés à ces calculs, que son fonctionnement repose sur du néocolonialisme, notamment au Niger. S’il fallait une preuve de plus pour montrer que le nucléaire n’est rentable qu’au détriment des populations qu’il alimente ou non, c’est chose faite.
En France, cinq cours d’eau, la Garonne, la Loire, le Rhône, la Seine et la Vienne sont bordés de centrales nucléaires. Ainsi ils contiennent tous du tritium rejeté consciemment par EDF. L’ensemble des stations d’eau potable situées en aval des centrales peuvent donc puiser de l’eau contenant du tritium. Mécaniquement, Nantes, Paris, Lyon, Agen et de multiples autres villes et communes sont concernées.
La Loire-Atlantique, qui se situe à l’embouchure de la Loire et qui subit donc les rejets de plusieurs centrales en amont, est même dans le premier département en nombre de communes concernés. Et étonnamment, le bassin nazairien, par ailleurs pollué par l’industrie chimique, connaît un pic de cancers. Cela signifie aussi qu’en cas d’accident plus grave et de déversement d’eau lourdement chargée en particules radioactives, cette même part de la population française ne pourra plus consommer d’eau potable sans s’empoisonner.
Si le tritium peut être rejeté dans de telles quantités dans les cours d’eau, c’est aussi parce que le tritium est considéré comme inoffensif. Un argument qui est triplement faux. D’abord parce qu’il a été récemment démontré que le tritium, en particulier lorsqu’il irradie depuis l’intérieur du corps, peut augmenter les risques cancérigènes, physiologiques, réduire la fertilité et la longévité. Pas de chance, pour boire de l’eau, il faut l’avaler.
Deuxièmement, l’ensemble des pollutions, générées par le capitalisme industriel crée des effets de cocktail. Ainsi l’étude de l’impact d’un polluant sur le corps humain seul ne peut révéler l’ensemble des conséquences. On imagine qu’une combinaison de pesticides Monsanto, d’additifs Nestlé et de tritium EDF ne font pas bon ménage.
Et enfin parce que l’OMS fixe le seuil de potabilité de l’eau à 10.000 Bq/l de tritium. Ce niveau est fixé en considérant le risque acceptable pour une personne à 300 fois le risque des cancérigènes chimiques. Cela revient presque à mesurer le risque de l’acide chlorhydrique en considérant la quantité qu’il faut pour dissoudre un corps. Avec cette logique, de l’acide dilué dans un peu d’eau, c’est parfait pour rincer un œil.
Au-delà de la question de l’eau, depuis 2022, les armées russes et ukrainiennes se sont régulièrement affrontées dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe, à Zaporijia, comme deux enfants qui jouent à gratter des allumettes sur un baril de poudre.
En 2022 dans la drôme, un atelier d’EDF contenant de l’Uranium était en feu, la faute à une imprimante. Framatome avait alors déclenché un « Plan d’Urgence Interne » suivi comme toujours d’une minimisation des faits par la préfecture.
En décembre 2021, EDF a laissé fuiter 900 litres d’effluents vers le réseau de collecte d’eaux pluviales. Du tritium y a été détecté courant décembre, dans des concentrations particulièrement fortes : jusqu’à près de 29.000 Bq/l.
L’eau potable consommée quotidiennement en France contient donc des matières radioactives qui échappent à tout contrôle. Déjà, dans les années 1980, des analyses avaient révélé la présence de plutonium dans l’eau de la Loire, une matière très fortement radioactive.
À une échelle encore plus grande que celle des méga bassines, avec des risques incontrôlables, les autorités et institutions organisent le saccage et le vol de la ressource en eau qui est le bien commun le plus essentiel à la vie.
source, avec des liens en compléments : https://contre-attaque.net/2024/12/10/nucleaire-du-tritium-dans-leau-potable/