Dans la civilisation industrielle, la "transition" consiste à remplacer une partie des anciennes énergies industrielles par de nouvelles énergies industrielles, pour fabriquer toujours les mêmes saloperies et continuer à "aménager" (bétonner, détruire, artificialiser, polluer).
Avec le numérique et les batteries électriques, les mines explosent, et toutes les nuisances qui vont avec aussi.
Relocaliser des activités nuisibles qui alimentent une mégamachine nuisible ne va pas améliorer grand chose.
Non à la mine de lithium d’Echassières
Non à la mine de lithium d’Echassières
Samedi 6 mai avait lieu à Echassières, dans l’Allier, une première journée de mobilisation de différents collectifs contre le projet Emili visant à faire d’une carrière de kaolin l’une des plus grandes mines de lithium en Europe à l’horizon 2027. L’occasion de revenir sur ce projet phare de la relance industrielle et du tout électrique vendu par Macron et son monde.
✊LITHIUM NI ICI NI AILLEURS ✊
— Journée de mobilisation à Échassière dans l’Allier contre le plus grand projet de mine de lithium d’Europe, porté par Imerys —
Focalisés sur la lutte contre le changement climatique, la plupart des mouvements écologistes oublient les autres catastrophes environnementales en cours et pourtant tout aussi importantes, sinon davantage. Une des plus graves est sans doute la destruction de la biodiversité. Pire, dans leur course effrénée pour stopper le changement climatique — ou plutôt dans leur course effrénée pour trouver des énergies de substitution aux énergies carbonées, et ainsi maintenir le niveau de vie des Occidentaux et s’assurer de la bonne santé de la machine industrielle dans un contexte de changement climatique — ils font tout pour engager une transition énergétique en promouvant le développement d’énergies dites « vertes », pourtant très dommageables pour la planète.
Il y a deux semaines, DGR France était sur le site où est prévue une mine de lithium qui permettra de créer les batteries indispensables au fonctionnement des machines alimentées par les énergies « vertes ». Une extraction locale, qui permettra en plus à la France de moins dépendre d’importations lointaines. En somme, du point de vue des écologistes, c’est une double victoire.
Pourtant, il n’y a pas de quoi se réjouir. Le site en question est une forêt ancienne et magnifique, dont près d’une centaine d’hectares vont devoir être rasés pour l’installation de la mine. Qui plus est, cette forêt est située dans le Puy-de-Dôme, le château d’eau de la France. De cette forêt partent de nombreuses rivières qui alimentent la région, les sources, les puits. En été, lorsque les rivières sont presque à sec, ce qui est de plus en plus courant avec le changement climatique, la nappe phréatique réalimente en eau les rivières de sorte qu’elles ne soient jamais à sec, permettant le maintien de la vie aquatique. Hélas, en creusant profondément pour extraire la roche (du granit), le niveau de la nappe phréatique va baisser et passer sous le niveau des rivières. En été, la nappe ne pourra plus alimenter les rivières. Pire, ce sont les rivières, au niveau déjà très bas, qui vont finir de se vider dans la nappe.
Mais ce n’est pas tout. Le lithium se trouve dans une roche spécifique, le mica, qui compose 0,5 % du granit. La mine va donc extraire des quantités phénoménales de granit pour le réduire en poudre afin de mettre la main sur le mica. Pour ce faire, l’exploitant va construire de gigantesques bassines, dans lesquelles le granit va être mélangé avec des milliers de litres de produits chimiques, afin d’isoler le mica. Ce dernier, une fois récupéré, sera envoyé avec de l’eau dans un pipeline, dont l’implantation ravagera d’autres espaces naturels de la région, pour finir dans une seconde usine qui sera créée pour l’occasion. Le mica sera alors plongé dans des bains d’acides et de bases très puissants, à très haute température, pour enfin obtenir le précieux lithium. Il va sans dire que ces opérations sur site consommeront des quantités phénoménales d’eau, pompées directement dans la nappe, ou du moins ce qu’il en reste.
Une fois que vous avez pris le mica, il vous reste sur les bras le reste du granit, soit 95,5 % de la roche imbibée de produits chimiques, qui sera alors remise sous terre. Pendant les siècles à venir, l’eau de pluie, en s’infiltrant dans le massif, traversera ces déchets miniers et se gorgera d’arsenic, de métaux lourds et des autres produits chimiques utilisés pour la décantation qui finiront ainsi dans les cours d’eau de la région. Voilà ce que c’est une mine. Voilà pourquoi l’Agence de protection environnementale américaine (US EPA) classe la contamination des eaux par l’activité minière comme l’une des 3 principales menaces pour la sécurité écologique du monde. Et ce n’est pas comme si on manquait de plus en plus d’eau en France à cause des sécheresses...
On se pince pour y croire, mais c’est pourtant ça l’écologie selon certains mouvements qui militent en faveur de quelque « transition énergétique ». En prétendant régler un problème, ils en aggravent et en créent d’autres. En France, depuis le début du XXe siècle, 67 % des zones humides ont disparu, ainsi que 75 % des pollinisateurs. Deux cents espèces disparaissent chaque jour dans le monde, et 92 % des gros poissons ont déjà disparu, mais c’est apparemment secondaire. Selon eux, l’important c’est de sécuriser l’avenir énergétique de la civilisation industrielle.
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