Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves et une surprésence de l’extrême droite à la TV

Suite au drame du jeune tué à Crépol, des néo-fascistes organisent une ratonnade

jeudi 30 novembre 2023

Voici plusieurs textes, les plus récents en bas, au fur et à mesure que des infos se précisent.
Le plus inquiétant dans cette histoire, c’est la propagande continue des TV militantes des milliardaires, à fond pour l’extrême droite.

LA « GUERRE CIVILE » LA PLUS COURTE DE L’HISTOIRE

Samedi soir, 80 néo-nazis armés débarquaient dans la ville de Romans-sur-Isère pour chasser et tabasser des musulmans du quartier populaire de la Monnaie. Malheureusement pour la milice, les habitant-es du quartier ne se sont pas laissé-es intimider et se sont organisé-es pour corriger la bande de lâches.
Ceux qui rêvent de croisade et de guerre civile se sont heurtés au réel, en recevant une petite leçon. Certains fascistes ont même laissé leur slip et leur dignité sur les lieux avant de se victimiser sur les réseaux sociaux.
À l’initiative de toute cette opération, un certain Léo Rivière-Prost, surnommé « gros lardon » par ses fidèles. Il avait déjà été interpellé pour une autre tentative de ratonnade à Paris en 2022, lors du match France-Maroc. C’est un habitué des exactions fascistes, mais aussi des défaites apparemment. Cet épisode lui aura peut-être rappelé que la vraie vie n’est pas une joute Twitter ni un plateau télé de Cnews.
Face à ceux qui veulent diviser le peuple et provoquer une guerre civile, vive l’autodéfense populaire !

(post de Contre attaque)

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves et une surprésence de l’extrême droite à la TV

📺 ROMANS-SUR-ISERE : LESDIAS AU SECOURS DES NÉO-NAZIS

– Pour France Info et BFM, poursuivre des arabes et des noirs dans la rue pour les tabasser est un acte militant –

Vous avez encore un doute sur le fait que les médias, y compris le service public, soient totalement imprégnés par les idées d’extrême droite ? Voici une étude de cas avec un article de France Info publié ce dimanche 26 novembre, dont l’orientation est flagrante.

Le média public titre : « Mort de Thomas : un militant de 20 ans hospitalisé après avoir été agressé par des jeunes ». D’entrée de jeu, l’information principale n’est pas que des néo-nazis aient attaqué un quartier pour frapper des noirs et des arabes, mais « l’agression » d’un des néo-nazis. Un angle journalistique qui inverse les responsabilités.
France Info introduit son article ainsi : « 80 personnes d’ultra-droite sont allées manifester dans le quartier de la Monnaie aux cris de "Justice pour Thomas" ».
Il faut lire attentivement. Chaque mot est important. France Info ne parle pas « d’attaque », ni « d’émeute raciste » ou « de raid néo-nazi ». Non : ce sont de simples « personnes » qui sont venues « manifester ».

Deuxième mensonge dans la même phrase : le slogan « justice pour Thomas ». En réalité le groupe d’assaillants chantait « La France aux français » et « Islam hors d’Europe ». Très loin d’un quelconque hommage : il s’agissait bien d’aller frapper les habitants d’un quartier stigmatisé. Tout a été filmé par les fascistes eux-même et largement diffusé.

Pourquoi mentir ? Pour humaniser l’extrême droite. En réalité, les victimes seraient les néo-nazis qui ont débarqué dans la cité. Ils venaient simplement "manifester".
La légende de la photo – qui montre des fourgons de CRS et non le cortège d’extrême droite, évitant ainsi de montrer le motif de cette confrontation – parle d’un « impressionnant dispositif policier ». Comme si c’était exceptionnel. Les manifestations de gauche ou les banlieues sont systématiquement étouffées par des dispositif de répression infiniment plus gros, sans que jamais les médias ne s’en émeuvent. Pourquoi insister dessus ? Pour faire croire que l’extrême droite serait réprimée, par opposition au « laxisme » dont parlent ce même média à l’égard d’autres populations. Pourtant il semblerait qu’un équipage de la BAC ait prévenu les agresseurs fascistes de l’arrivée des CRS, on a connu pire comme répression.
Deuxième phrase : « un militant de 20 ans a été hospitalisé ». Ici encore, il s’agit d’une stratégie d’humanisation. « Militant » c’est sympa, ça donne l’impression d’un engagement. Dans une manif de gauche, France Info aurait parlé de « black bloc » ou de « casseur ». Et dans une cité d’« émeutier ». Mais là, non : « militant ». France Info précise même son âge.

C’est donc un jeune garçon engagé politiquement. Certainement pas un sauvageon, une racaille ou un écoterroriste sans visage ni objectif, juste venu pour tout casser. France info « oublie » encore de préciser qu’il est nazi, tout juste le média concède-t-il plus loin le mot « ultra-droite » qui ne veut absolument rien dire.
Il faut que le lecteur s’identifie à lui : il aurait donc été « hospitalisé ». Ici France Info s’inquiète de l’état de santé d’un homme qui, rappelons-le, a participé à un raid punitif d’extrême droite dans une cité avec l’objectif évident de frapper ses habitants. Deux ados auraient d’ailleurs été blessés par l’extrême droite. Mais France Info ne parle pas d’eux. Seul le jeune « militant » intéresse ce média. Il aurait donc été hospitalisé. Le pauvre.

Des centaines de personnes ont été hospitalisées au printemps dans les manifestations pour les retraites. Cela n’est presque jamais soulevé par les médias, ou alors sous la forme d’un chiffre donné à la va-vite. Leurs vies ne comptent pas.
Après la mort de Nahel, au moins 8 personnes ont perdu un œil suite à des tirs policiers, et un jeune homme a été tué par une balle en caoutchouc dans le torse. Discrétion maximale de France Info à l’époque. Mais au lendemain d’une descente néo-nazie, on s’inquiète des bobos d’un des agresseurs.


Quel est le message ? Finalement, les vraies victimes seraient du côté de ceux qui organisent l’attaque d’un quartier. Et les vrais violents, les sauvages, ceux qui "agressent" sont... les habitants du quartier qui se sont défendus !

Donner la parole aux habitants ? Ce n’est même pas envisagé. Enquêter sur la recrudescence des violences fascistes ? Sur les groupes qui organisent une telle attaque ? Bien sur que non, ça demanderait des compétences de journalisme.
S’il vous reste encore le moindre doute sur l’opinion de ce média, on peut rappeler une autre couverture. En mars 2021, à propos d’un jeune écologiste DANS LE COMA après un tir de grenade en pleine tête, France Info titrait : « l’un des manifestants grièvement blessé est fiché S » et ajoutait « cet homme a notamment participé à des manifestations violentes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ». Une information à charge, basée sur la communication policière, destinée pour faire croire au public que, finalement, cet écologiste l’avait bien mérité. Un traitement diamétralement opposé de celui offert au nazi corrigé à Romans-sur-Isère.

Il n’y a pas que France Info. BFM est même allé plus loin en titrant : « un militant d’ultra-droite gravement blessé en marge de la manifestation ». Plusieurs arrangements avec la réalité en une seule phrase, un joli exploit. Mais revenons sur l’expression, incroyable, de « gravement blessé ». Ce fasciste n’a reçu que quelques coups de poings, mais BFM s’inquiète pour sa santé.

Les Gilets Jaunes ou écolos qui ont fini avec des trous dans le visage ou des mains arrachées n’étaient pourtant jamais qualifiés de blessés "graves". Parfois, les médias ont même écrit à leur propos « blessé selon lui par la police », remettant en cause l’origine même de leurs mutilations... On se souvient aussi de la réécriture du réel en direct, par une commentatrice de BFM, qui parlait de "maquillage" pour décrire un joueur de tambour frappé par la police et donc la tête dégoulinait de sang.

Merci à France Info de soutenir le fascisme avec l’argent public et BFM avec les sous de Drahi !

- Source de l’article de France Info : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/meurtre-de-thomas-a-crepol/ultra-droite-a-romans-sur-isere-un-militant-de-20-ans-hospitalise-apres-avoir-ete-agresse-par-des-jeunes_6207396.html

(post de Contre attaque)

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves et une surprésence de l’extrême droite à la TV

NOTES :

- Le Préfet de la Drôme Thierry Devimeux met également sur le même plan les agresseurs racistes (en parlant lui aussi du terme flou d’ultra-droite) et celleux qui s’en défendent.

- La maire forcenée DVD de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, ne parle elle que de délinquance et d’ensauvagement du quartier de la monnaie, sans un mot pour l’expétition raciste de membres de l’extrême droite.

- Voir aussi :
Drôme, drame à Crépol : faut-il nier l’insécurité ? - L’insécurité et le chaos, c’est d’abord le capitalisme et l’autoritarisme

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves

APPEL À LA GUERRE CIVILE

Le média Livre noir est l’un des nombreux organes de propagande de l’extrême droite à la conquête de l’opinion avec de gros moyens. Ce média est financé par de riches donateurs, notamment des patrons proches de Marion Maréchal : « Livre noir a levé 300.000 d’euros » écrivait Le Monde en 2021.
Son fondateur, Erik Tegnér, est aujourd’hui visé par une plainte pour « abus de bien social » et son secrétaire général, Pierre-René Lavier, vient d’être condamné pour des violences sur son ex-compagne.

Ce dimanche 26 novembre, le Livre Noir diffuse un appel à la guerre civile. Un individu cagoulé, portant un béret, revendique l’attaque du quartier de Romans-sur-Isère et appelle à la vengeance. Il revendique, par cette attaque, avoir « lancé le basculement » et appelle à « s’organiser face à la racaille et face à l’État ».

Cette vidéo ne montre pas seulement l’ensauvagement de la bourgeoisie, elle montre la totale impunité de l’extrême droite. Dans le même temps, Jean Messiha, star de CNews, lance carrément un appel à prendre les armes et félicite la descente fasciste de la veille.

Des groupes de gauche ont été dissous pour bien moins que ça. Début novembre, le Groupe Antifasciste Lyon et Environs et la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie étaient dissous : le Conseil d’État jugeait la décision « adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d’être portés à l’ordre public ». En cause : de simples propos dénonçant le racisme et l’islamophobie, ou insultant l’extrême droite. Pour les institutions, il s’agissait « d’appels implicites » à la violence. Autre reproche, des « likes » ou des « commentaires » de lecteurs : ces associations ont été rendues responsables des propos de simples personnes consultant leurs réseaux sociaux.

En 1936, lorsque les dissolutions ont été créées, elles visaient les « milices de combat » d’extrême droite. En 2023, lutter contre le racisme et le fascisme de façon conséquente et le revendiquer est un crime aux yeux de l’État et vaut une dissolution.

En revanche, « gros lardon », « porcinet » et leurs copains milliardaires peuvent appeler à la lutte armée et à la guerre raciale tranquillou.

(post de Contre attaque)

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves

EN MARCHE VERS UNE FRANCE NAZIE

On a du mal à saisir la gravité du basculement que nous sommes en train de vivre. Depuis quelques années (avec l’augmentation de la xénophobie et de l’ensemble des idées d’extrême droite), depuis quelques semaines (avec la guerre en cours sur la bande de Gaza), et depuis quelques jours, on a observé une inversion du réel où l’extrême droite, hier encore collaboratrice devient une des figures de la lutte contre l’antisémitisme (pour mieux pouvoir cracher sa haine sur les personnes d’origine maghrébine)

Chaque événement vient écraser le précédent : L’assassinat du rugbyman Federico Martin Aramburu par un militant d’extrême droite armé d’un flingue, une manif nazie autorisée dans Paris, des ratonnades contre les arabes, une manif contre l’antisémitisme avec la présence du RN et de nombreux groupuscules fascistes, la convocation ou garde à vue de journalistes et humoristes, La liste est aussi longue que vertigineuse est la chute.

La « ratonnade » de Romans Sur Isère n’est qu’un épisode de plus dans la tragédie en cours. Mais elle est importante. L’extrême droite la plus dure et la plus violente estime que le moment est venu d’amener un grand nombre de personnes sur le terrain de la violence. Le terme de guerre civile revient de plus en plus dans les discours.

Le 25 novembre 2023 doit faire date comme l’un des événements les plus important du mouvement fasciste en France de ces 10 dernières années.
Bien que la « ratonnade » était, comme on a pu le voir partout aussi honteuse que ridicule, il ne faudrait pas se réjouir trop vite de leur « défaite » dans la rue. Car les images de ces fachos attrapés par des jeunes du quartier qui ont eu l’audace de se défendre et ne pas se laisser insulter et tabasser, ces images participent au final de l’excitation et de la montée haineuse dont ont besoin ces groupes néo-nazis.

Le fait est qu’actuellement, les médias sont au chevet du néo-nazi frappé par des jeunes du quartier et voici le langage de mort qui se cache derrière cette couverture médiatique bienveillante envers les fascistes : "Arabes, arrêtez donc de frapper ces pauvres néo-nazis qui étaient simplement venus vous lyncher en bas de chez vous".

En allant dans un quartier populaire à 80, ces nazis, si stupides soient-ils, se doutent bien qu’ils ne vont pas raser le quartier et tuer tous ses habitant.e.s à la couleur de peau "trop foncée" et de la "mauvaise" religion. Mais ils entendent jouer sur la peur et la haine en montrant que "les leurs se sont fait sauvagement attaquer". Et espérer qu’encore plus de racistes basculent dans leurs groupes ultras violents et explicitement nazis.

Car le danger ne vient pas uniquement de ces quelques milliers de militants nazis, que les médias de masse appellent gentiment l’ultra droite. Le danger, c’est que tout autour d’eux, gravitent des centaines de milliers de personnes qui considèrent ces groupes comme un peu trop radicaux mais avec un objectif "noble". Celui de lutter contre le danger islamiste.

Depuis des années, la France s’enfonce dans un racisme structurel. L’extrême droite la plus meurtrière le sait et a volontairement fait profil bas pendant cette période, pour ne pas effrayer les Français. Maintenant que leurs idées sont acceptées et même propagées partout, de l’assemblée nationale aux plateaux TV, cette extrême droite peut expliquer que la seule méthode pour sauver la France blanche, c’est la lutte armée. C’est la guerre civile face à l’ennemi de l’intérieur.

Alors que pouvons-nous faire ? Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu un antifascisme aussi conséquent. Nous avons pu voir comment avec spontanéité, des habitant.e.s d’un quartier ont réussi à défaire plusieurs membres du groupe responsables de cette abjecte "ratonnade". Téléphones saisis, informations sur les canaux de discussions et d’organisation de leurs groupes, identités révélées, visages filmés.

Nous devons reposer la question de l’antifascime telle qu’elle était posée par le front populaire à la suite de la tentative de coup d’état de 1934. A savoir un antifascisme diffus dans les quartiers ciblés, dans des perspectives d’autodéfense des habitant.e.s. Un antifascisme présent dans la rue, en veille permanente.

Le 2 décembre se tiendront au consultat, dans le XIe arrondissement de Paris, des discussions autour du thème "fascisme ou révolution". Une occasion concrète de lieu où se retrouver afin de discuter et surtout réimpulser concrètement des dynamiques d’organisation antifasciste.

(post de CND)

Retour sur la tentative de descente raciste au quartier de la Monnaie du 25 novembre

- Retour sur la tentative de descente raciste au quartier de la Monnaie du 25 novembre
Dans la soirée du 25 novembre, environ 80 militants d’extrême droite ont tenté de faire une descente raciste à Romans-sur-Isère (au Nord-Est de Valence) dans le quartier de la Monnaie, d’où viennent certains des suspects dans l’agression au couteau du bal de Crépol ayant entraîné la mort de Thomas.

L’extrême droite continue sa stratégie d’instrumentalisation des faits divers à des fins racistes. Après la « marche pour Lola » fin 2022 et la tentative d’instrumentalisation de l’attaque au couteau d’Annecy en juin dernier, les fascistes ont cette fois-ci entrepris de monter une descente raciste dans une logique de vengeance.

Ainsi dans la soirée du 25 novembre, des fascistes venus de toute la France se retrouvent à Romans-sur-Isère. Vers 18h, ils commencent à déambuler, armés, en criant des slogans racistes et fascistes dans le but de se diriger vers le quartier de la Monnaie. Après quelques minutes, un premier échange de projectiles avec les flics a lieu. Ils sont dispersés par les CRS présents sur place qui interpellent un premier groupe d’une dizaine de personnes, suivi quelques minutes plus tard de 6 autres personnes.

Dans leur fuite, plusieurs petits groupes de fachos vont alors se faire attraper par des jeunes du quartier. Plusieurs vidéos vont circuler sur les réseaux sociaux. Dans l’une d’elles on voit notamment un des militants d’extrême droite se faire sortir de sa voiture, être déshabillé et passé à tabac (sa caisse aurait été brûlée d’après les flics) ; dans d’autres vidéos, on voit 2 fachos se faire prendre à partie et interroger. Alors qu’ils bafouillent et nient être venus pour commettre des agressions racistes, des messages Telegram et des vidéos sont retrouvés sur un de leur téléphone :
(...)
Street Press révélera plus tard dans un article que parmi les personnes interpellées figuraient également des fascistes de Besançon, Lyon, Grenoble, Dijon, Nîmes, Nantes, de Savoie, et même un italien.
En-dehors des réactions de jubilation et de moquerie face à la débâcle en règle des fascistes (et du ridicule de leurs surnoms), un élément plus inquiétant a attiré notre attention. En réponse aux réactions de l’extrême droite sur les réseaux sociaux, qui reprochent à la police d’être intervenue et les traitent de traîtres, plusieurs informations et témoignages circulent selon lesquels certains des policiers du commissariat local auraient refusé d’intervenir et qu’une équipe de la Bac aurait prévenu la milice d’extrême droite de l’arrivée imminente des CRS. Suite à ces informations, de nombreux militants d’extrême droite ont appelé les flics à choisir leur camp et à faire sédition.
Face aux fascistes la seule solution c’est l’autodéfense populaire !

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves

🔴 EXPÉDITION DE ROMANS-SUR-ISÈRE : LES NÉO-NAZIS AVAIENT UNE LISTE DE NOMS ET D’ADRESSES À ATTAQUER

Selon France Info, « certains membres des groupuscules d’extrême droite qui ont mené une expédition punitive xénophobe à Romans-sur-Isère (Drôme) le week-end dernier disposaient d’une liste détaillée des suspects dans l’enquête sur la mort de Thomas, poignardé à la fin d’un bal le 19 novembre à Crépol ».

Un journaliste a eu accès à l’un des téléphones subtilisés aux fascistes et a pu identifier le propriétaire : un militant originaire de Rouen, membre de la Division Martel, un groupuscule néonazi. Sur ce portable se trouve une liste qui donne « les noms complets des principaux suspects du meurtre de Thomas, leur adresse, leur numéro de téléphone, ainsi que les prénoms et noms des membres de leur famille habitant le quartier de la Monnaie ».

Du reste, l’organisation était préparée de façon militaire, avec des « chefs de section » et un « inventaire des armes ». À ce niveau, il semble que les néo-nazis ne soient pas encore au point puisqu’ils y ont laissé des plumes.

Ces révélations font toutefois froid dans le dos. Il s’agit bien d’une milice constituée de dizaines de fascistes armés, venus des quatre coins de la France pour organiser une chasse aux noirs et au arabes, et en possession d’une liste précise. Des armes et de la littérature nazie ont d’ailleurs été retrouvées chez les suspects.

Cela veut dire qu’un policier ou un proche de l’enquête a fait fuiter volontairement la liste de noms à des individus dangereux. Cette affaire est extrêmement grave. D’autant que, dans les conversations entre néo-nazis, certains appelaient à s’en prendre aux mères des mis en cause, afin de les faire souffrir.

La porosité idéologique et même la collaboration active entre forces de l’ordre et groupuscules d’extrême-droite est démontrée une fois de plus. Dans une vidéo diffusée dimanche par le média d’extrême droite Le Livre Noir, un des fascistes présent à Romans-sur-Isère remerciait une équipe de la BAC de les avoir aidé.

À Lille, à Nantes ou à Lyon, des militants antifascistes se sont étonnés ces dernières années que des militants d’extrême droite possèdent des informations précises, par exemple l’identité ou les photos de militants de gauche. Qui d’autre que des policiers auraient pu leur donner ?

De même, lorsque des fascistes commettent des attaques, la police laisse faire, quand elle ne vient pas carrément en appui. Cela a été le cas en juillet 2021 à Nantes : quarante néo-nazis armés avaient chargé un cortège contre le Pass Sanitaire, sous les yeux de la BAC, qui avait attendu que les agresseurs se replient pour gazer et charger les antifascistes.

Les études sociologiques démontrent que la police vote majoritairement à l’extrême-droite. Son existence moderne est fondamentalement liée aux expériences de répression coloniale et au régime de Vichy. L’institution policière s’est structurée historiquement autour du racisme et de l’antisémitisme. À présent, des fonctionnaires de police n’hésitent pas à coopérer avec des milices.

Soulignons encore la gravité des faits. Des informations sensibles sur les suspects d’une enquête criminelle sont divulguées par des agents assermentés de l’État aux organisateurs de « la ratonnade » de Romans-sur-Isère, qui veulent déclencher une guerre civile.

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves et une surprésence de l’extrême droite à la TV

📺 POUR COMMENTER L’ATTAQUE NEO-NAZIE : BFM INVITE 6 REPRÉSENTANTS D’EXTRÊME DROITE EN QUELQUES HEURES !

Dans la nuit de samedi à dimanche, 80 néo-nazis de toute la France organisaient une descente à Romans-Sur-Isère. En parallèle, des actions similaires avaient lieu dans de nombreuses villes : Paris, Grenoble, Lyon, Nantes… Lundi 27 novembre, pour commenter cette actualité, BFM n’a pas invité d’historiens ou d’antifascistes à même d’expliquer le phénomène. Non, elle a invité l’extrême droite responsable de cette attaque. Et pas juste une fois. Pas deux non plus. Non, six représentants de l’extrême droite en quelques heures :

➡️ 14h05 : « Ce n’est pas que l’ultradroite qui manifeste, c’est tous les Français » explique Gilbert Collard à l’antenne.
➡️ 14h45 : Stéphane Ravier, bras droit de Zemmour dit que l’attaque nazie c’est en fait la France qui en a « ultra-marre ».
➡️ 18h37 : place au député RN Laurent Jacobelli, pluralité de l’extrême droite : il n’y a pas de raison de ne donner la parole qu’au Zemmouristes.
➡️ 19h13 : BFM donne la parole à deux militants des groupes néofascistes « Furie Française » et « Patria Albiges », qui déroulent tranquillement leurs éléments de langage sur la « défense de l’occident » sans contradiction ni analyse.
➡️ 20h43 : Stanislas Rigault, troisième membre de Reconquête invité depuis le début de l’après-midi, dit : « Je ne condamnerai jamais des jeunes Français qui vont manifester pour s’opposer à l’insécurité ».

La veille au soir, Eric Ciotti avait déjà été invité en prime time et avait « refusé de condamner » la descente néo-nazie, tout en déversant ses insultes et diffamations habituelles sur la gauche. Rappelez-vous qu’à chaque (rare) fois qu’un invité de gauche est invité, il est obligé de condamner la moindre manifestation, sous peine de déclencher une polémique nationale et un torrent d’attaques.

Des nazis passent à l’action, et la première chaine en continu de ce pays invite uniquement l’extrême droite pour justifier leur attaque. Les sièges réservés aux fascistes n’ont même pas le temps de refroidir entre chaque invités.

Pour commenter les délires gouvernementaux sur « l’ultra-gauche », BFM n’invite aucun invité de gauche. Au contraire, la droite et l’extrême droite sont généralement conviées pour « dénoncer » la soi-disant « violence » des luttes sociales. Mais pour commenter des attaques NAZIES : on invite à nouveau des invités d’extrême droite. C’est pratique. C’est de l’information en circuit court. Le siège de la chaine a-t-elle des dortoirs réservés aux fascistes près du plateau pour qu’ils puissent commenter l’actualité sans avoir à se déplacer ?

Imaginons un monde parallèle où ce serait l’inverse : après la manifestation de Sainte-Soline ou après une manifestation émeutière contre le 49.3, une chaine de télévision ferait le choix d’inviter pendant 24h des représentants du NPA, de LFI, les Soulèvements de la Terre et plusieurs groupes autonomes pour qu’ils puissent développer leur point de vue sans contradiction.
Inimaginable n’est-ce pas ? C’est le traitement offert pour l’extrême droite. Un choix éditorial évident.

Même avec un mental d’acier et un esprit critique solide, personne ne ressort indemne d’un tel bourrage de crane. Les mots, idées, visages de l’extrême droite sont partout, tout le temps.

Expédition raciste d’extrême-droite à Romans sur Isère : des faits très graves et une surprésence de l’extrême droite à la TV

ROMANS-SUR-ISÈRE : UN FACTEUR INTÉRIMAIRE MENACÉ AU COUTEAU, DES FEMMES MUSULMANES AGRESSÉES

- Insultes racistes, coups, menace au couteau -

Mercredi 29 novembre un jeune facteur intérimaire d’origine Maghrébine se faisait agresser lors de sa tournée à Romans-sur-Isère par une demi-douzaine d’individus. L’agression a eu lieu dans une rue du quartier de la Monnaie près du bureau de poste du jeune facteur. La victime a été insultée, frappée, avant d’être menacée au couteau.
Selon un communiqué du Syndicat Sud PTT, les motivations racistes de l’agression ne font aucun doute. Les assaillants ont proféré le propos injurieux « bougnoule » et des menaces de mort à l’encontre de la famille du facteur lors de l’attaque. Les syndicalistes expliquent que le jeune intérimaire a aussi été ciblé parce qu’il est originaire du quartier de la Monnaie.

La nuit du 25 au 26 novembre, la ville Romans-sur-Isère avait subi la descente d’une milice néo-nazie armée. Plus de 80 fascistes s’étaient déplacés de toute la France pour venir tabasser et agresser des noirs et des arabes du quartier de la Monnaie. Heureusement, les habitant-es s’étaient organisé-es pour repousser les racistes hors du quartier.
Dans des portables retrouvés sur les nazis, des échanges de messages haineux incitaient à s’en prendre aux sœurs et aux mères du quartier populaire. Un autre communiqué du 29 novembre, cette fois-ci de la mosquée de Romans-sur-Isère, dénonçaient « des agressions portées sur des personnes de la communauté musulmane, en particulier des femmes. »

Depuis la « ratonnade » organisée par l’extrême-droite, les habitant-es du quartier de la Monnaie sont choqué-es et vivent dans un climat de terreur. La descente néo-nazie du 25 novembre, même si elle a échoué physiquement, a permis de libérer la parole et les violences racistes à Romans-sur-Isère. De ce point de vue, les fascistes ont gagné.
Le fond de l’air est brun. Autodéfense ou Barbarie.

(posts de Contre Attaque)

Remarque : Le journal Le Monde ne parle pas de ces nouveaux actes racistes, en revanche il parle de menaces de mort reçues par la maire de Romans sur Isère. ...à suivre

Infos locales

- La préfecture de la Drôme a interdit une « manif » impulsée par des réseaux d’extrême droite qui était annoncée pour samedi 2 décembre sur Valence.
voir : https://www.drome.gouv.fr/contenu/telechargement/26116/175282/file/20231201_interdiction%20des%20manifestations.pdf
Le communiqué indique aussi : "interdiction de manifestations et d’attroupements non autorisé sur Valence et Romans/Isère" (sur FB : " tous rassemblements non déclarés interdits à Romans et Valence") - Une manifestation identifiée par le préfet comme étant d’opposition à l’extrême droite a aussi été interdite au départ de Valence

La préfecture semble mettre sur le même plan des attroupements d’extrême-droite visant à commettre des violences physiques racistes, et des rassemblements de dénonciation de l’extrême droite et du climat brun actuel.

- Un rassemblement est lancé par des habitant.e.s de la Monnaie et des citoyens de Romans : samedi 2 décembre à 13h Place du marché (d’après le Daubé) - Il s’agit de protester contre les propos de la maire de Romans « de nature à stigmatiser les habitants du quartier de la Monnaie », et aussi (selon le Daubé) « Mais aussi à ne pas condamner ouvertement la venue de milices d’ultra-droite pour se faire justice, à reprocher aux forces de l’ordre de protéger des citoyens innocents attaqués chez eux dans leur quartier, à ne pas dénoncer les agressions de plusieurs jeunes du quartier par des extrémistes racistes, à faire un amalgame entre Français d’origine étrangère, islam, jeunes de quartiers, à qualifier de malades mentaux des jeunes en quête de repères et de projet de vie dans un quartier totalement délaissé et ignoré depuis plusieurs années ».
« Ne laissons pas Madame le maire profiter de manière cynique de ce drame pour durcir sa politique qui a déjà montré ses limites, encore plus de caméras, encore plus de policiers pour un résultat catastrophique » écrivent-ils encore.


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