Exemples d’actes de résistance récents : action directe, manifestations déterminées, sabotages...

Des actes contreversés qui alimentent des débats pourtant essentiels

vendredi 3 septembre 2021, par Anguille 007.

Alors que la rentrée scolaire et le monde de l’Economie reprennent à fond leur cirque destructeur, voici quelques exemples récents d’actions de résistance, à Gap, Bure et Nancy, qui font vivre différents débats essentiels.

  • Ni nuke ni 5G ! - Dans les hauteurs de la périphérie de Nancy, ce 18 août, une antenne 5G a brûlé. Ni nuke ni 5G ! a été tagué sur un mur de l’enceinte qui en protégeait l’accès.
  • Au sujet d’une attaque de centre de vaccination à Gap - Vous trouverez ici le communiqué de l’action contre le centre de vaccination de Gap. Quoique l’on en pense, il s’agit de donner accès au texte original, alors que les médias (Dici en particulier) en parlent sans citer leur source, afin de toujours mieux manipuler et vendre leur merde. Tout d’abord, je me permets de donner mon avis, hein, histoire de... (...) Ayant bien en tête que cet acte serait avant tout symbolique, nous voulions aussi qu’il suscite du débat. On s’étonne, dès lors, du silence des blogs et revues anarchistes au sujet de cette nuit et de la précédente
Exemples d’actions de résistance récentes, qui alimentent le débat, à Gap, Nancy et Bure
Résister partout pour que puisse vivre d’autres mondes, et pour qu’on puisse simplement vivre

Actions à Bure contre le nucléaire

💥 Samedi 21 août 2021, nous étions 4 cortèges d’environ 70 personnes sillonnant la campagne Meusienne vers les locaux de l’ANDRA - Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs - pour exprimer notre opposition ferme au projet mortifère CIGEO qui voudrait se prétendre d’utilité publique alors qu’il condamne l’humanité pour des milliers d’années

Le nucléaire est une industrie capitaliste, patriarcale, coloniale. Capitaliste, pour sa quête de profit énergétique et financier sans limites. Patriarcale, pour les valeurs virilistes avec lesquelles cette industrie opère. Coloniale, de part l’exploitation par l’état français, via le groupe AREVA des mines d’uranium depuis la fin des années 1960 au Niger. L’état français a réalisé 210 essais nucléaires entre 1960 et 1996, dans le désert algérien puis en Polynésie française, d’une puissance cumulée d’environ 13 mégatonnes. Au détriment des terres et des populations locales. En toute impunité et sans réparation historique.
Accompagné·es par le rythme des percussions et la couleur des fumigènes, nous avons mêlé artivisme et sabotage d’un centre de stockage de l’ANDRA et de la voie ferrée qu’elle compte utiliser.

🚨 Plusieurs confrontations ont eu lieu avec la gendarmerie déployée pour protéger les intérêts du nucléaire : Gazeuse, palets de lacrymogène, interpellation d’une copaine saisie parmi le cortège. Il s’en est suivi 48h de GAV qui s’est terminée sur une comparution immédiate refusée par l’interpellé·e. Son procès aura lieu fin septembre avec un contrôle judiciaire d’ici-là - interdiction de territoire sur le département de la Meuse et obligation de pointer toute les semaines au commissariat de son lieu de résidence principale. Le motif de l’arrestation se base sur une suspicion de dégradation sur la voie publique.

Comme habituellement, la répression a été démesurée et harcelante. Lors de la semaine de préparation des actions, à l’ancienne Gare de Luméville-en-Ornois, nous étions suivis en permanence par des DUSTER de la gendarmerie, filmé·es, photographié·es par des hélicoptères et des avions de l’ANDRA qui survolaient le camp plusieurs fois par jour. Heureusement, le super freeshop du camp nous a permis de varier les tenues vestimentaires pour nous dissimuler.

Des IMSI-catcher étaient disposés autour du camp pour collecter nos données téléphoniques. Lorsque nous sommes parties en cortège soutenir la copaine au tribunal, nous avons été arrêté·es par la gendarmerie qui a voulu nous identifier et fouiller nos véhicules. Nous étions une cinquantaine masqué·es cagoulé·es chantant « à bas l’état policier ». La gendarmerie n’a pas eu d’autre choix que de nous laisser partir après avoir jeter un oeil dans la soute de notre bus.

En vue des actions, une gigantesque autogestion s’est mise en place pendant une dizaine de jours avec des tableaux de roulements pour toutes les personnes participant·es (jusqu’à 500 personnes par jour) pour cuisiner, faire la vaisselle, organiser le petit-déjeuner, le bar, monter les chapiteaux, vider les toilettes sèches, créer un espace « jeunes personnes », accueillir les intervenant·es, etc... Des collectifs de cantines et d’interprétariat sont venues d’Allemagne pour participer au camp. Des boulanger·es se sont rassemblé·es autour d’un fournil mobile directement installé sur le camp pour préparer près de 200 kg de pain quotidiennement ! Le tout à prix libre.

Tout au long du camp, une vigilance et une attention constantes quant aux oppressions systémiques étaient présentes. Des espaces ont été créés en mixité choisie MINT - Meuf Intersexe Non binaire Trans, QUEER, en mixité choisie sans personnes racisantes, pour les personnes neuro-divergeantes. Nous y avons préparé nos cagoules, banderoles, et sculpture en papier maché pour les actions du weekend. J’ai pu voir une merveilleuse conférence gesticulée sur la critique du non-amour en milieu militant. Il y a eu un atelier Drag King & Queen, des discussions sur l’accaparement des terres par l’ANDRA, sur les enjeux de cybersécurité, sur la santé mentale, des entrainement de déplacements collectifs en actions, des émissions de radio, une formation à l’écoute active. À la fin des journées, des petits groupes se formaient de façon aléatoires pour debriefer de ses ressentis, apprentissages, envies.

Ce furent des moments intenses de vie collective et d’exaltation militante, où se rejoignent à la fois la contestation de l’Empire et l’expérience de l’utopie. Merci Les Rayonnantes de nous avoir offert ces espaces de joie, merci à toustes les activistes d’hier, d’aujourd’hui, de demain, et surtout vive l’anarchie 🏴

PS : L’auto-stop en Meuse, c’est la fatigue.
+ d’infos sur https://rayonnantes2021.noblogs.org/ et https://bureburebure.info/ Bure à cuire
📸 Photo-reportage : Vivi au Pays des Alternatives / Automédia Les Rayonnantes 💰 La cagnotte du média pour soutenir les reportages : https://fr.tipeee.com/aupaysdesalternatives/tippers

Post via Bure Zone Libre

Exemples d’actions de résistance récentes, qui alimentent le débat, à Gap, Nancy et Bure
Résister ensemble ou périr chacunE dans son trou connecté ?

- A NDDL, ces débats et d’autres ont été présents :
Reportage — Notre-Dame-des-Landes : Blocage, désarmement... À la Zad, deux jours de réflexion sur les luttes - Fin août, une centaine de personnes se sont retrouvées à la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Objectif : repenser les stratégies de lutte après une première saison des « soulèvements de la terre ». Ce mouvement regroupe militants climat, autonomes, et syndicats en lutte contre le bétonnage des terres et les industries polluantes.
(...)
Dégrader du matériel durant une action de désobéissance civile est en effet une ligne rouge que beaucoup n’osent pas encore franchir. Mais face à l’impuissance des mobilisations citoyennes et non-violentes, comment aller plus loin ? Quels sont les risques encourus ? Quelles conséquences politiques sur les alliances avec les associations plus institutionnelles ? À Notre-Dame-des-Landes, ces questions ont agité moult débats durant lesquels le mot « sabotage » n’a été que rarement prononcé, les activistes lui préférant le terme « désarmement ». Une subtilité sémantique cruciale afin de bousculer l’imaginaire politique.
(...)

P.-S.

Suivant l’exemple hilarant de « Jazz Tchouk Tchouk » dans l’article Drôme : sabotage du TGV Paris/Marseille à Eurre - De dangereux extrémistes sont toujours aussi acharnés, je ne livrerai pas du tout mon avis sur ces sujets.
En effet il semble hélas qu’en Drôme, au vu de l’acharnement des autorités contre le présent média, ce type de débat soit proscrit en public...

En revanche, vu qu’on vit dans une magnifique démocratie qui défend ardemment la libre expression, il reste parfaitement possible de débattre pour savoir si on doit se costumer en jaune, en noir ou en rose pour une belle manifestation déclarée et bon enfant.
Perso je préfère le rose, c’est plus seyant, ça va avec tout.


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Partagez la page

Site réalisé avec SPIP | | Plan du site | Drôme infos locales | Articles | Thèmes | Présentation | Contact | Rechercher | Mentions légales | Suivre la vie du site RSS 2.0
Médial local d'information et d'expression libre pour la Drôme et ses vallées, journal local de contre-pouvoir à but non-lucratif, média participatif indépendant :
Valence, Romans-sur-Isère, Montélimar, Crest, Saillans, Die, Dieulefit, Vercheny, Grane, Eurre, Loriol, Livron, Aouste sur Sye, Mirabel et Blacons, Piegros la Clastre, Beaufort sur Gervanne, Allex, Divajeu, Saou, Suze, Upie, Pontaix, Barsac, St Benois en Diois, Aurel...
Vous avez le droit de reproduire les contenus de ce site à condition de citer la source et qu'il s'agisse d'utilisations non-commerciales
Copyleft