- « Le gaz et le nucléaire ne sont pas des énergies vertes » - La Commission européenne entend classer dans sa taxonomie verte le gaz et le nucléaire comme « énergies de transition ». Une erreur, selon Neil Makaroff du Réseau Action Climat, qui pointe une « alliance toxique » entre pays, dont la France, en faveur de cette décision.
- Pour la Commission européenne, le gaz et le nucléaire peuvent accompagner la transition écologique - Après des mois de report et de négociations, l’instance a publié, mercredi, son classement des activités « vertes ». Il intègre le gaz et le nucléaire, sous conditions, soulevant le mécontentement des ONG environnementales.
- EDF va-t-elle continuer à masquer/édulcorer des incidents graves dans des centrales, et à essayer de les contenir avec de simples raclettes et un aspirateur (exemple cité pour Tricastin en 2018 dans cet article par un lanceur d’alerte cadre d’EDF).
Le gouvernement a préféré, comme EDF et l’ASN d’après le temoin, se dépêcher d’étouffer ces affaires (de prendre son temps pour les traiter, en se fiant à la parole des organismes suspectés, ...EDF et ASN !), surtout à l’heure où l’Etat veut relancer le nucléaire et faire passer auprès de l’Europe le classement en énergie "verte" du nucléaire afin de capter de belles subventions.
- Europe : classer gaz et nucléaire en énergie « verte » pour les subventionner !
- Il n’y a aucune transition, juste le cumul de toutes les énergies disponibles pour que la société industrielle et ses ravages perdure
L’écocidaire civilisation industrielle a besoin de toutes les énergies possibles pour continuer, y compris le nucléaire et les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
Ses besoins sont tellement gigantesques, que même avec de la sobriété (toute relative étant donné l’impératif de croissance) et de l’efficacité énergétique les énergies industrielles solaires et éoliennes (et autres énergies soi-disant vertes comme les agro-carburants ou l’hydrogène) ne peuvent absolument pas compenser les énergies fossiles, leur facilité d’utilisation et leur puissance énergétique.
Et puis les énergies industrielles solaires et éoliennes ont besoin de pétrole et de matières premières pour leur fabrication.
Il n’existe aucune énergies vertes, à part la force musculaire et éventuellement de petites installations basse technologie (moulin à eau ou à vent, mini-éolienne...).
Pour être cohérent et logique, être contre le nucléaire oblige donc à rejeter tout le système industriel et ses autres énergies industrielles.
Qui ne veut pas changer de mode de vie en réalité ? Qui fabrique les "modes de vie" ?
Sur Le Monde, un article dit, sans concertations ni débats, que la population n’est pas prête à changer de mode de vie, donc on aurait besoin de beaucoup d’énergie, donc besoin de nucléaire et de gaz.
En réalité, ce sont les puissants, les lobbys industriels, le techno-capitalisme et l’Etat qui ne veulent pas changer, qui préfèrent continuer par tous les moyens plutôt que prendre de disparaître - Leur dispararition étant le seul moyen pour arriver à maintenir la planète à peu près habitable.
Alors ils accusent la population d’immobilisme alors qu’ils ont tout fait pour verrouiller la situation et qu’ils bloquent par la force, la loi et la ruse toute velléité de changements émancipateurs et écologiques.
Pour bien vivre, on n’a pas besoin du système industriel (qui a besoin de gestion autoritaire centralisée, de chaînes mondialisées) et de ses énergies, de pléthores de technologies "innovantes et disruptives", on a besoin de briser les hiérarchies et la domination, de partager les terres, de faire vivre des démocraties directes locales et des communes libres, d’autonomie collective, de moyens de subsistance entre nos mains.
☢️ LE NUCLÉAIRE, ÉNERGIE VERTE ?
Notre époque est orwellienne : les mots n’ont plus de sens, le réel est renversé. La Commission Européenne vient de classer l’industrie nucléaire comme une « verte », en lui offrant le label « énergie de transition ». Le 31 décembre, la Commission européenne terminait son projet final sur la classification des différents types d’énergies et leurs impacts environnementaux. La France a fait un lobbying pour que le nucléaire entre dans une catégorie « verte », et a obtenu gain de cause. Le nucléaire ne poserait donc pas plus de problèmes environnementaux que les énergies renouvelables !
Ce « classement » a des conséquences : l’industrie nucléaire va pouvoir bénéficier de nouveaux financements, ce qui va freiner le développement d’énergies réellement renouvelables et moins polluantes.
Les lobbyistes du nucléaire le répètent : l’énergie nucléaire serait « plus propre » car elle dégagerait moins de CO2 dans l’atmosphère que le pétrole ou le charbon. C’est vrai. Mais il y a d’autres types de pollutions et des dangers autrement plus graves :
➡️ La France est dépendante de l’extraction d’uranium, combustible nécessaire pour le fonctionnement des centrales. Cet uranium, la France va le chercher au Niger, ou elle l’achète au Kazakhstan. Bref, le nucléaire est dépendant d’une gestion coloniale et de la mondialisation capitaliste. Aller chercher l’uranium à plusieurs milliers de kilomètres, cela représente de la pollution. Sans compter les dégâts de l’exploitation minière.
➡️ Le nucléaire utilise d’énormes quantités d’eau. Pour refroidir les réacteurs, il faut des flux d’eau disponibles en permanence, c’est pour cela que les centrales sont situées le long des rivières. Mais si les cours d’eau s’assèchent ou ne fournissent pas d’eau en quantité suffisante, c’est la catastrophe. Les centrales sont arrêtés en urgence, voire pire ...
➡️ Moins d’émission de carbone, mais une pollution radioactive. Le 21 décembre 2021, EDF annonçait avoir pollué les sols et les eaux sous la centrale du Tricastin, dans la Drôme. 900 litres ont débordé lors et se sont déversés dans le réseau de collecte d’eaux pluviales. Du tritium y a été détecté : jusqu’à près de 29 000 Becquerels par litre. Trois fois plus que le maximum recommandé par l’OMS. Ce genre d’incident n’est pas isolé. Des échantillons d’eau de la Loire prélevés à Nantes en 2018 révélaient une pollution radioactive du fleuve, d’où est tiré notre eau potable. « Le tritium est présent sur près de 400 km » de Loire, où se trouvent plusieurs centrales nucléaires expliquait-on.
➡️ Le nucléaire produit des déchets immortels, des tonnes de matières hautement radioactive et extrêmement dangereuses pour des milliers d’années. Autrement dit, l’énergie produite ces dernières décennies va polluer pour un temps qui va bien au delà de nos civilisations ! La solution retenue est d’enterrer ces déchets, notamment dans une immense poubelle souterraine prévue à Bure, dans la Meuse. Avec tous les risques que cela comporte à moyen et long terme.
➡️ Le coût écologique n’est pas immédiat, mais dure à l’infini. Si les pharaons avaient utilisé du nucléaire, nous devrions encore subir la menace de leurs déchets. Notre société de la démesure, et l’orgueil sans borne des décideurs nous font oublier ces réalités. Sans parler du risque d’accident majeur. Des drames comme Tchernobyl ou Fukushima sont possibles en France, pays le plus nucléarisé du monde.
Dangereux, polluant même en fonctionnement régulier, producteur de déchets dont la dangerosité persiste sur des durées supérieures à celles des civilisations humaines, fortement consommateur d’eau, le nucléaire est donc classé « énergie verte » par l’Europe à la demande de la France. Macron vient même d’annoncer un plan de construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR en France et un milliard d’euros d’investissements d’ici à 2030 dans le développement de petits réacteurs modulables. Pour tout cela, il faut des financements, désormais facilités par ce classement européen. Nous fonçons dans le mur, et nos dirigeants appuient sur l’accélérateur.
(Post Nantes Révoltée)
Les énergies servent toutes à alimenter le système techno-industriel écocidaire
Sauf que les énergies "renouvelables" c’est pas la panacée du tout, car l’énergie, quelle qu’elle soit, sert en grande partie à alimenter le système techno-industriel, lui-même polluant et destructeur, et ces énergies alternatives ("vertes") industrielles ne sont pas propres du tout.
La seule option vivable, réaliste, écologique, c’est de démanteler la civilisation industrielle, l’Etat et le capitalisme, de faire autre chose.
Tant qu’on reste dans la civilisation industrielle, le besoin en énergie ne va pas baisser, et toutes les énergies disponibles seront utilisées, jusqu’à la corde : pétrole, charbon (dont l’utilisation va augmenter vu le déclin du pétrole accessible), gaz, nucléaire, éolien, solaire, biomasse (quitte à empiéter sur les productions alimentaires et les forêts), hydraulique...
Et donc, jusqu’au bout, jusqu’aux désastres terminaux, le système industriel polluera et balancera des gigatonnes de CO2 dans la biosphère, jusqu’à l’asphyxie finale.
Les carnages de la société techno-industrielle capitalisto-étatique, ou une révolte générale au plus vite ?
A nous d’imposer le choix de la fin de ce système par des rapports de force conséquents si nous souhaitons la survie du vivant et de la biosphère.